Christian Lindner, gardien ambitieux des finances allemandes

Le ministre allemand des Finances Christian Lindner s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse après une réunion du conseil de stabilité à Berlin, le 10 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le ministre allemand des Finances Christian Lindner s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse après une réunion du conseil de stabilité à Berlin, le 10 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 décembre 2021

Christian Lindner, gardien ambitieux des finances allemandes

  • C'est cet adepte de la rigueur, partisan d'une stricte discipline fiscale, qui va devoir financer les dépenses nécessaires pour moderniser le pays
  • Depuis son entrée en fonction, il ne cesse de manier les nuances, promettant de s'opposer à toute hausse d'impôts tout en assurant vouloir être le ministre «qui rend possible» les projets du nouveau gouvernement

BERLIN : Connu comme chef de parti aux répliques cinglantes, l'Allemand Christian Lindner change de braquet en s'installant au ministère des Finances de la première économie européenne où ce libéral forme un trio détonnant avec ses partenaires de gouvernement écologistes et sociaux-démocrates.

C'est à un passionné d'automobile, amateur de Porsche, que le nouveau chancelier Olaf Scholz a confié le budget de l'Allemagne qui veut mettre les bouchées doubles dans sa transition énergétique.

C'est cet adepte de la rigueur, partisan d'une stricte discipline fiscale, qui va devoir financer les dépenses nécessaires pour moderniser le pays.

Mis au défi de résoudre ces contradictions, Christian Lindner, 42 ans, sans expérience ministérielle, aura une "influence décisive sur les succès ou les échecs" de la coalition inédite tout juste entrée en fonction à Berlin, prédit le quotidien Tagesspiegel.

Le chef du parti libéral FDP est le premier membre du nouveau gouvernement à prendre la lumière : il présente lundi en conseil des ministres une rallonge budgétaire de 60 milliards d'euros destinés à financer des investissements "d'avenir", sur le climat notamment.

Il est attendu dans la même journée à Paris, son premier déplacement à l'étranger.

Elu à 21 ans

Le dialogue entre la France et l'Allemagne sera crucial pour la réforme du pacte de stabilité européen dont Paris veut faire un des chantiers de la présidence française de l'UE au premier semestre 2022.

Le programme de la nouvelle coalition allemande n'exclut pas de faire preuve de "souplesse" sur ce sujet mais Christian Lindner a rappelé la semaine dernière qu'il se voyait en garant "de la stabilité fiscale en Allemagne comme en Europe".

Depuis son entrée en fonction, il ne cesse de manier les nuances, promettant de s'opposer à toute hausse d'impôts tout en assurant vouloir être le ministre "qui rend possible" les projets du nouveau gouvernement.

Homme pressé, le chef des libéraux, qui a adhéré au parti à 16 ans pour en devenir élu régional à 21 ans, est-il en train de se convertir au pragmatisme et au compromis ? C'est le pari de nombreux observateurs.

A la différence d'un Wolfgang Schäuble, ministre des Finances emblématique d'Angela Merkel, inflexible durant la crise financière de 2008-2010, "lui est beaucoup moins idéologique", confiait à l'AFP une source européenne, avant la nomination de M. Lindner.

"Durant la campagne pour les législatives il a bien sûr tenu le langage du FDP, mais il a été beaucoup moins dur qu'en 2017", analyse la même source.

«One-man-show»

Il y a 4 ans, il avait en effet rompu des négociations pour former un gouvernement avec les conservateurs d'Angela Merkel et les Verts, au prétexte de dissensions avec ces derniers. "Mieux vaut ne pas gouverner que mal gouverner", avait-il assuré.

Ses partisans ne lui en avaient pas tenu rigueur longtemps tant cet ancien entrepreneur, fiancé à une journaliste de télévision, très friand de talkshows et d'Instagram, a oeuvré à la renaissance du parti FDP après sa traversée du désert.

"Christian Lindner et le FDP c'est plus ou moins la même chose, il en a fait son one-man-show", estime Hans Vorländer, professeur de sciences politiques à l'université technique de Dresde.

Ses détracteurs parlent même de "culte de la personnalité". Mais il a incontestablement été "le sauveur" du parti, dont il a pris les commandes à l'âge de 32 ans, en rajeunissant l'image et l'électorat, souligne Hans Vorländer.

Durant les gouvernements Merkel, le FDP a développé un certain euroscepticisme, flirtant par moment avec l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), et plus récemment avec les opposants aux restrictions sanitaires.

Là encore, cet orateur réputé pour ses réparties cinglantes, qui contrastent avec la sobriété du nouveau chancelier, semble opter pour la souplesse : il a récemment exprimé son soutien à la mesure d'obligation vaccinale contre le Covid-19 promue par Olaf Scholz.

Pour Christian Lindner, originaire de Wuppertal (ouest), en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, participer à une coalition gouvernementale n'est pas sans risque. 

Aux élections de 2013, après quatre années d'alliance avec les conservateurs, le FDP avait été évincé du Bundestag pour la première fois de son histoire, un véritable traumatisme.

Aux membres de son parti, Christian Lindner a demandé récemment "patience" et "tolérance" à l'égard de la nouvelle coalition.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.