A Chypre, un Iranien demandeur d'asile "coincé" entre les deux parties de l'île divisée

Le chanteur iranien Omid Tootian, 46 ans, à côté de la tente où il campe depuis mi-septembre, coincé dans la zone tampon de Nicosie contrôlée par l’ONU (Mario Goldman/AFP)
Le chanteur iranien Omid Tootian, 46 ans, à côté de la tente où il campe depuis mi-septembre, coincé dans la zone tampon de Nicosie contrôlée par l’ONU (Mario Goldman/AFP)
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Publié le Samedi 26 septembre 2020

A Chypre, un Iranien demandeur d'asile "coincé" entre les deux parties de l'île divisée

  • "Je suis coincé ici, je ne peux aller d'aucun côté et je vis dans la rue", explique cet Iranien d'une quarantaine d'années, qui a planté une tente dans le jardin d'une maison abandonnée
  • En raison de ses chansons très critiques vis-à-vis du régime iranien, M. Tootian craint d'être renvoyé d'abord en Turquie, puis en Iran s'il retourne dans le nord de l'île

NICOSIE : Depuis la mi-septembre, Omid Tootian campe au milieu des mauvaises herbes et vit "coincé" à Nicosie dans la zone-tampon qui divise l'île de Chypre, les autorités chypriotes refusant de laisser entrer ce chanteur iranien anti-régime dans le pays où il veut demander l'asile.

"Je suis coincé ici, je ne peux aller d'aucun côté et je vis dans la rue", explique à l'AFP cet Iranien d'une quarantaine d'années, qui a planté une tente dans le jardin d'une maison abandonnée dans l'ouest de Nicosie, entre deux checkpoints du quasi "no man's land" cintré de barbelés qui sépare les parties nord et sud de Chypre, divisée depuis 1974.

Arrivé début septembre dans la partie nord de l'île méditerranéenne, où se trouve la République turque de Chypre Nord, entité autoproclamée reconnue uniquement par Ankara, M. Tootian -- qui vivait depuis trois ans en Turquie -- décide deux semaines plus tard de rallier la partie sud, contrôlée par la République de Chypre membre de l'Union européenne.

Mais une fois sur la "ligne verte", la zone-tampon surveillée par l'ONU qui serpente l'île sur quelque 180 kilomètres, les autorités chypriotes à qui il explique vouloir demander l'asile ne le laissent pas passer.

Refusant de retourner à Chypre-Nord où il s'estime en danger, M. Tootian campe depuis dans le point de passage large de quelques centaines de mètres entre les deux territoires.

Menaces

"Je ne sais pas pourquoi ils m'ont refusé l'entrée. Je pense que c'est en raison de la pandémie de nouveau coronavirus. (...) J'espère que ma situation va se débloquer car là, je ne sais pas ce qu'il va se passer. C'est une situation très difficile", explique-t-il dans un café pro-réunification dans la zone-tampon. C'est là qu'il mange, fait sa toilette et passe l'essentiel de ses journées.

En raison de ses chansons très critiques vis-à-vis du régime iranien, M. Tootian craint d'être renvoyé d'abord en Turquie, puis en Iran s'il retourne dans le nord de l'île.

"La Turquie n'est plus un pays sûr pour moi car le régime turc est proche de l'Iran", estime le chanteur - qui compte plus de 7.000 abonnés sur Youtube - après avoir reçu de nombreuses "menaces" anonymes ces derniers mois.

En juillet, trois Iraniens ont été condamnés à mort par la République islamique. Deux d'entre eux avaient initialement fui en Turquie et, selon l'ONG Center for Human Rights en Iran, les autorités turques ont coopéré avec Téhéran pour les renvoyer dans leur pays.

L'artiste dissident vise désormais l'Europe. Après le premier refus des autorités chypriotes, il a encore tenté sa chance "quatre, cinq fois" en une semaine, en vain malgré l'aide du groupe de défense des droits des migrants Kisa et de la mission des Nations unies sur place.

Selon la réglementation européenne et internationale, Chypre ne peut expulser un demandeur d'asile tant que sa demande n'a pas été prise en compte et qu'il n'a pas reçu de décision finale.

Les policiers ont expliqué "avoir reçu l'ordre de ne laisser passer personne", d'après Doros Polycarpou, membre de Kisa.

Coronavirus et restrictions

"Ce n'est pas la responsabilité de la police" de déterminer qui entre sur le territoire ou non, a démenti le porte-parole de la police chypriote, Christos Andreou, indiquant "suivre les consignes du ministère de l'Intérieur" quant aux restrictions d'accès à Chypre "liées à la pandémie".

Pour le ministère chypriote de l'Intérieur, toute personne souhaitant entrer à Chypre "doit présenter un test Covid-19 négatif effectué dans les 72 heures" précédant son arrivée, ce que M. Tootian certifie avoir fait.

Les autorités "utilisent la pandémie pour restreindre les droits humains fondamentaux", estime M. Polycarpou.

"Il existe d'autres moyens pour protéger les demandeurs d'asile tout en garantissant la santé publique", soutient Emilia Strovolidou, porte-parole du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) à Chypre, "par exemple des tests à l'arrivée ou des mesures d'isolement".

En raison de la fermeture d'autres routes migratoires vers l'Europe, les demandes d'asile ont été multipliées par six en cinq ans, passant de 2.265 en 2015 à 13.650 en 2019 dans le pays de moins d'un million d'habitants, selon les données d’Eurostat.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.