Aix-Marseille: la réforme de la métropole, voulue par Macron, devant l'Assemblée

Suppression des conseils de territoire, transfert de compétences, financement: la réforme de la métropole Aix-Marseille-Provence prônée par Emmanuel Macron dans le cadre du plan «Marseille en grand» arrive lundi à l'Assemblée nationale. (Photo, AFP)
Suppression des conseils de territoire, transfert de compétences, financement: la réforme de la métropole Aix-Marseille-Provence prônée par Emmanuel Macron dans le cadre du plan «Marseille en grand» arrive lundi à l'Assemblée nationale. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

Aix-Marseille: la réforme de la métropole, voulue par Macron, devant l'Assemblée

  • Dirigée par la LR Martine Vassal, la Métropole AMP, qui regroupe six territoires et 92 communes, est la plus étendue de France
  • En matière de transfert de compétences, l'amendement prévoit une nouvelle répartition entre métropole et communes qui entrera en vigueur en 2023

MARSEILLE: Suppression des conseils de territoire, transfert de compétences, financement: la réforme de la métropole Aix-Marseille-Provence prônée par Emmanuel Macron dans le cadre du plan "Marseille en grand" arrive lundi à l'Assemblée nationale.  

Dirigée par la LR Martine Vassal, la Métropole AMP, qui regroupe six territoires et 92 communes, est la plus étendue de France et compte 1,86 millions d'habitants dont près de la moitié vivent à Marseille. 

En présentant son plan pour combler les retards de Marseille en termes de logement, transport etc., début septembre, le président de la République avait vivement critiqué les dysfonctionnements de la métropole et clairement conditionné son aide à sa réforme. 

"Nous devons financer pour débloquer la situation (...) mais à condition qu'on règle les problèmes d'organisation et de gouvernance. Sinon, je ne mets plus d'essence dans le système", avait-il averti.

Au centre du débat: la question du transfert de compétences de la métropole vers les communes, l'avenir des Conseils de territoires - échelon intermédiaire -, la représentativité de Marseille dans la gouvernance de la métropole ou encore le mode de financement de la collectivité et des communes.

Si le principe d'une réforme de la métropole, critiquée pour son manque de stratégie par la chambre régionale des comptes et endettée de trois milliards d'euros, est largement partagée par les élus, ses contours ne font pas l'unanimité. Certaines villes dont Marseille réclament plus de compétences et de représentativité alors que d'autres, plus petites, penchent pour la continuité. Pour autant, a prévenu l'Etat, pas question de réforme à la carte.  

«Compétences transférées aux communes»

Après plusieurs visites à Marseille, Jacqueline Gourault, ministre chargée des relations avec les collectivités territoriales, a reçu une dernière fois jeudi les parlementaires concernés pour tenter d'accrocher un consensus sur la réforme avant l'examen en séance de l'article 56 de la loi sur la décentralisation 3DS. Une première version du texte moins développée a déjà été adoptée par le Sénat en juillet.

Le texte de l'amendement, consulté par l'AFP, s'est fixé pour objet de "simplifier la gouvernance", de "restituer aux communes des compétences de proximité qui pourront être plus efficacement mises en oeuvre à leur niveau et de mettre en place un processus de rééquilibrage des relations financières entre la métropole et les communes membres".

Il prévoit la suppression des conseils de territoire: "Ces organes limitent la capacité du conseil métropolitain à porter de véritables politiques métropolitaines et alourdissent la gouvernance de la métropole", explique le texte qui prévoit leur suppression à compter du 1er juillet 2022.

En matière de transfert de compétences, l'amendement prévoit une nouvelle répartition entre métropole et communes qui entrera en vigueur en 2023.

Parmi les dix compétences transférées, la plus importante concerne la voirie. Elle inclue la signalisation, les trottoirs, le mobilier urbain, le nettoiement des voies ainsi que les ouvrages accessoires, lorsque celles-ci ne sont pas d'intérêt métropolitain, comme les sites propres des transports publics par exemple.

En revanche, la métropole conserve le ramassage des ordures qui lui avait valu d'être sévèrement critiquée lors de la dernière grève des éboueurs à l'automne, transformée en catastrophe écologique par des pluies diluviennes et déjà fustigé par la chambre régionale des comptes pour le coût de son service "au-dessus de la moyenne nationale".

L'amendement prévoit également un transfert à certaines communes de la "promotion du tourisme dont la création d'offices de tourisme", "les actions de valorisation du patrimoine naturel et paysager", à l'exception des grands sites et parcs naturels régionaux.

Concernant les relations financières entre métropole et communes, la chambre régionale des comptes rendra un avis, notamment sur le niveau des attributions de compensations versées aux communes (qui dépendent des compétences exercées) avant le 1er septembre 2022. Cet avis sera débattu au sein du conseil de la métropole au plus tard le 1er novembre 2022. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".