«Baalbek mon amour», un concert en hommage au Liban

Simon Ghraichy, le directeur artistique du concert «Baalbek mon amour» (Photo fournie)
Simon Ghraichy, le directeur artistique du concert «Baalbek mon amour» (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 02 décembre 2021

«Baalbek mon amour», un concert en hommage au Liban

Simon Ghraichy, le directeur artistique du concert «Baalbek mon amour» (Photo fournie)
  • Ce projet, parrainé par François Hollande, est porté par le pianiste Simon Ghraichy et les artistes Nach (Anna Chedid), Camille el-Bacha, Rana Gorgani et Jacopo Baboni-Schilingi
  • Au moment où le pays du Cèdre traverse l’une des crises économique, sociale et politique les plus profondes de son histoire, ce concert se veut une note – musicale – d’espérance

PARIS: «Baalbek mon amour» est le titre du concert exceptionnel qui aura lieu ce soir à l’Institut du monde arabe (IMA) en hommage au Liban et en soutien au Festival de Baalbek. 

Ce projet, parrainé par François Hollande, est porté par le pianiste Simon Ghraichy et les artistes Nach (Anna Chedid), Camille el-Bacha, Rana Gorgani et Jacopo Baboni-Schilingi. 

Son but est de lever les fonds qui garantiront la tenue de la prochaine édition du mythique Festival de Baalbek, emblème de la florissante vie culturelle libanaise d’antan. Au moment où le pays du Cèdre, réputé dans toute la région pour son effervescence culturelle, traverse l’une des crises économique, sociale et politique les plus profondes de son histoire, ce concert se veut une note – musicale – d’espérance. 

Simon Ghraichy est le directeur artistique de la soirée. Ce célèbre pianiste franco-libanais de 36 ans, que l’on présente souvent comme «la rock star du piano», fut l’un des premiers à militer pour la tenue de ce concert au profit du festival À quelques heures du concert, il répond aux questions d’Arab News en français

Comment est née l’initiative de ce concert? 

Elle est venue de l’ancien président de la république François Hollande, que je connais en dehors du monde politique et que je rencontre de temps en temps à titre personnel. Nous étions réunis à son bureau peu après l’explosion du 4-Août avec un groupe d’amis libanais. Le président a voulu que nous réfléchissions à un moyen pour soutenir le pays. D’où l’idée de ce concert. 

Pourquoi avez-vous choisi le Festival de Baalbek en particulier? 

Nous avons opté pour à la culture parce qu’elle est essentielle et c’est le domaine qui souffre le plus en temps de crise. J’ai donc suggéré cette initiative pour aider le Festival de Baalbek. Je me suis toujours senti proche de ce festival auquel j’ai participé en 2015, ce qui constitue le meilleur souvenir de toute ma vie. J’y avais interprété une création de Gabriel Yared avec l’Orchestre national libanais. Ce festival nous rappelle un peu ce qu’était le Liban d’antan. Ce pays, malgré toutes les difficultés qu’il a rencontrées, n’a jamais cessé de produire. Nous avons donc décidé de le soutenir pour le symbole qu’il représente sur le plan culturel. 

Comment se sont déroulés les préparatifs? 

Nous avons longtemps essayé de trouver une disponibilité, ce qui n’était pas chose aisée, notamment en raison de la pandémie et des restrictions qu’elle a entraînées. Nous avons contacté Jack Lang et l’Institut du monde arabe (IMA) nous a accueillis à bras ouverts, mettant à notre disposition les locaux et la logistique. Nous avons attendu la réouverture des salles. Il nous est alors apparu opportun, en fin d’année, avant Noël, de finir cette année en beauté avec un geste fort pour la culture et le Liban. Si l’organisation artistique de la soirée m’a été confié, l’idée n’était pas de donner un récital de piano, mais de proposer à d’autres artistes de se joindre à l’aventure. Et c’est ainsi que j’ai pu rassembler un groupe de cinq artistes formidables, certains libanais, d’autres non, avec lesquels je vais jouer. Certains ont eu carte blanche pour proposer ce qu’ils souhaitent. 

Pouvez-vous nous présenter ces artistes qui vous accompagnent? 

Nous ne jouons pas tous ensemble, mais en alternance – même si certains morceaux sont communs. Il y a un autre pianiste que moi, un Libanais, Camille El Bacha, le fils du célèbre pianiste franco-libanais Abdel Rahman El Bacha. Il interprétera ses propres compositions. 

Anna Chedid, la sœur de Mathieu Chedid, était également invitée. Cette chanteuse franco-libanaise devait chanter ses propres chansons mais elle ne pourra être présente, car elle est souffrante. Elle est remplacée par la chanteuse franco-grecque Dafné Kritharas. 

Jacopo Baboni-Schilingi se joindra également à nous. C’est un compositeur franco-italien qui mêle écriture et interactivité. Spécialement pour cet événement, il nous propose une pièce particulièrement belle. Il a aussi composé des interludes qui assureront la transition des artistes. 

La mezzo-soprano égyptienne Farrah el-Dibany interprétera pour sa part deux airs tirés de l’opéra Carmen ainsi que deux chansons de Fairouz. 

La chorégraphe Rana Gorgani proposera quant à elle plusieurs danses soufies. 

Quel message voulez-vous faire passer ce soir? 

Certainement un message d’universalité, de pluriculturalisme, de solidarité et de soutien. Nous célébrons le Liban, celui des arts et de la culture, et un festival prestigieux qui possède de nombreuses facettes car il est extrêmement éclectique: il célèbre les arts et la musique de tous les styles. 

*Créé en 1956, le Festival de Baalbek a réuni pendant plus de soixante ans des artistes du monde entier au cœur d’un site archéologique exceptionnel. Parmi ceux qui ont foulé la terre de la «Cité du soleil» romaine, on peut citer Matthieu Chedid et toute sa famille, Jean-Michel Jarre, Ibrahim Maalouf, Carolyn Carlson, Ella Fitzgerald, Miles Davis, Oum Kalthoum, Fairouz, ou encore Deep Purple, l’Orchestre philharmonique de New York, Maurice Béjart, Rudolf Noureev, la troupe de la Comédie-Française… La dernière édition du festival, The Sound of Résilience, avait eu lieu sans public en raison de la crise sanitaire, mais elle a recueilli plus de 15 millions de vues sur YouTube. 


La commission saoudienne des musées lance son programme de transformation du secteur

Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
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  • La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur
  • L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission

RIYAD : La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur des musées du Royaume.

L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission.

Mona Khazindar, conseillère auprès du ministère de la Culture saoudien, a souligné le rôle essentiel de la commission dans la documentation et la préservation du patrimoine culturel du pays pour les générations futures. Elle a également mis en avant son engagement à créer des expériences muséales percutantes, à la fois éducatives et inspirantes.

Khazindar a aussi insisté sur la volonté de la commission de soutenir les artistes locaux et de promouvoir l’art saoudien sur la scène internationale.

La discussion a été animée par Jana Jabbour, directrice de la communication et des médias de la Commission des Musées, et comprenait des présentations clés détaillant les initiatives stratégiques de l’organisation.

Ibrahim Al-Sanousi, directeur général du Département du développement des musées et des actifs culturels, a dévoilé la feuille de route du développement muséal, qui comprend cinq musées opérationnels et 19 autres actuellement en construction à travers le Royaume.

Khaled Baassiri, directeur général du Département des partenariats et du développement des affaires, a présenté des stratégies novatrices pour les partenariats public-privé et à but non lucratif, visant à améliorer l’expérience des visiteurs et à favoriser une croissance durable du secteur.

Perihan Kutbi, responsable du Département des licences, a expliqué les procédures et exigences pour l’octroi de licences aux musées privés, ouvrant ainsi la voie à une plus grande implication du secteur privé dans le paysage culturel.

Taghreed Al-Saraj, directrice du Département de l’éducation et du développement des talents, a mis en lumière des programmes complets de formation et de développement des compétences, garantissant un avenir prometteur au secteur muséal grâce à des professionnels qualifiés et passionnés.

Créée en 2020 et opérant sous l’égide du ministère de la Culture, la Commission des Musées a pour mission de favoriser un paysage culturel dynamique et en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«A Complete Stranger»: Timothée Chalamet remarquable dans son interprétation de Bob Dylan

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  • Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète
  • Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable

DUBAÏ: Dans le film «A Complete Unknown» (Un parfait inconnu), Bob Dylan (interprété par Timothée Chalamet) et Joan Baez (Monica Barbaro) chantent «It Ain't Me Babe» sur la scène du Newport Folk Festival. Il s'agit d'une performance extraordinaire et électrisante, qui résume la clarté musicale et la puissance émotionnelle de ce biopic brillant mais imparfait.

Le premier quart du film de James Mangold est riche en moments de ce style: un Dylan jeune et insouciant chantant «Song to Woody» pour son héros Woody Guthrie; sa première rencontre avec Baez à Gerde's Folk City en 1961; la joie visible de Pete Seeger (joué par Edward Norton) lorsque Dylan interprète «The Times They Are A-Changin'» à Newport en 1963; et l'attention ravie des enfants de Seeger lorsque Dylan chante un matin dans leur maison familiale. Ces scènes ne sont peut-être pas très rigoureuses en ce qui concerne les faits historiques, mais elles débordent de splendeur.

«A Complete Unknown», coécrit par Mangold et le scénariste Jay Cocks, est basé sur le livre d'Elijah Wald «Dylan Goes Electric!» Il suit Dylan depuis son arrivée à Greenwich Village en 1961 jusqu'à sa performance sismique au Newport Folk Festival en 1965. Cette dernière, accompagnée d'une foule braillarde et de projectiles hostiles, constitue le final explosif du film, alors que Dylan rejette le carcan du folk acoustique traditionnel en faveur de l'expérimentation électrique.

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Monica Barbaro et Timothée Chalamet dans «A Complete Unknown». (Photo fournie)

Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète, bien que l'artiste lui-même reste en grande partie un mystère. Bien sûr, nous voyons ses cheveux ébouriffés, ses manières excentriques et son amour de la cigarette, et Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable. En dehors des pièces musicales, de l'écriture des chansons et de quelques moments intimes avec Baez et sa petite amie Sylvie (Elle Fanning, qui incarne Suze Rotolo, la compagne de Dylan dans la vraie vie), il ne reste qu'un artiste lunatique, marmonnant et largement désagréable, aux prises avec le fardeau de la célébrité.

Cela dit, la reconstitution fidèle de Greenwich Village et de la scène folk new-yorkaise du début des années 1960, les performances des acteurs – en particulier Seeger interprété par Norton et Baez par Barbaro – et la nature addictive de la bande-son font de ce film non seulement un hommage à l'influence durable de Dylan, à la fois en tant qu'artiste et icône culturelle, mais aussi un film d'époque magnifiquement rendu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Décès de la chanteuse britannique Marianne Faithfull, voix singulière du rock

L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
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  • La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans
  • Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux

LONDRES: La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans, une disparition qui a aussitôt suscité l'hommage des Rolling Stones.

Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. "Elle était une merveilleuse amie, une magnifique chanteuse et une grande actrice", a écrit Jagger, qui a partagé sa vie. "Elle va me manquer", a aussi réagi Richards.

Un peu plus tôt, un porte parole de la chanteuse avait annoncé son décès. "Elle s'est éteinte paisiblement à Londres aujourd'hui, en compagnie de sa famille", indique un communiqué transmis à l'AFP.

La chanteuse Carla Bruni-Sarkozy a dit "au-devoir à sa très chère amie Marianne". "Repose en paix, Marianne", a écrit l'autrice J.K. Rowling.

A l'époque du "Swinging London" dans les années 1960, la chanteuse blonde est repérée lors d'une soirée par le manager des Stones, Andy Oldham. Mick Jagger et Keith Richards lui proposent de chanter leur titre "As Tears Go By" (1964), avec lequel elle entre dans le Top 10 britannique à seulement 17 ans.

Viennent ensuite d'autres succès: "Come and Stay With Me", "This Little Bird" et "Summer Nights".

Marquée par des hauts et des bas liés à des problèmes de toxicomanie, sa carrière l'a aussi menée au théâtre et au cinéma.

Marianne Faithfull est née le 29 décembre 1946 à Londres d'un père officier, espion de Sa Majesté, et d'une aristocrate autrichienne.

Mariée à 18 ans avec le galeriste John Dunbar, elle le quitte bientôt pour Mick Jagger, dont elle sera la compagne et la muse entre 1966 et 1970.

En 1968, elle joue le rôle d'une motarde nue sous sa combinaison en cuir dans "La motocyclette" de Jack Cardiff, avec Alain Delon.

C'est l'époque où elle est entraînée dans ce qu'elle appellera le "cirque permanent" des Rolling Stones, et devient progressivement accro à l'héroïne.

 

- Renaissance musicale -

 

Sa relation avec Mick Jagger et leurs frasques, qui font la Une des tabloïds britanniques, auraient inspiré les tubes "Wild Horses" et "You Can't Always Get What You Want".

S'ensuivent une tentative de suicide, la fin de leur relation, la perte de la garde de son fils né de sa précédente union, et une descente aux enfers dans les squats et les rues de Soho, à Londres.

Elle survit de justesse à une overdose, mais les drogues dures et la nicotine ont marqué sa voix, devenue rocailleuse.

Elle confiait à l'AFP en 2014: "honnêtement, certains de mes souvenirs des années 60 sont merveilleux et d'autres sont horribles".

Elle traverse ensuite une période punk, pendant laquelle elle chante des textes mordants et désabusés comme "Why D'Ya Do It?" ou "Working Class Hero" de John Lennon. L'album "Broken English" (1979), qui signe son retour, est considéré comme un classique.

Elle prend ensuite un tournant plus jazz et blues, avec son album "Strange Weather". Dans les années 1990, une cure de désintoxication lui permet de remonter la pente.

Au cinéma, elle apparaît dans "Intimité" de Patrice Chéreau ou Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola, où elle interprète Marie-Thérèse d'Autriche.

Ces dernières années, la chanteuse avait souffert de multiples problèmes de santé, dont un cancer du sein et une maladie pulmonaire causée par des années de tabagisme.

Elle avait collaboré avec des artistes comme PJ Harvey et Nick Cave, qui l'ont décrite comme une de leurs sources d'inspiration.

En 2020, elle avait été sévèrement affectée par le Covid-19 et hospitalisée, au point où les médecins ont cru qu'elle n'y survirait pas. Mais la chanteuse était allée au bout de son 21e et dernier album, "She Walks in Beauty".

"Cette pandémie m'a salement touchée, j'ai failli mourir", avait-elle confié à l'AFP en 2021, craignant "ne plus pouvoir chanter un jour".

Marianne Faithfull, qui a vécu à Paris, était rentrée à Londres depuis quelques années pour se rapprocher de son fils et de ses petits-enfants.