TUNIS: Jeudi, la Cour de Cassation en France examinera le dossier d’Omar Raddad, qui a demandé la révision de sa condamnation pour la deuxième fois. Une première demande de révision avait été rejetée en 2002, a rapporté France Bleu Provence.
Soulignons que les révisions de condamnations pénales dans les affaires criminelles restent rares en France. «Depuis 1945, une dizaine d’accusés seulement ont bénéficié de leur vivant d’une révision et d’un acquittement», rappelle France Info.
Désigné coupable du meurtre de Ghislaine Marchal, en 1991, par le message «Omar m’a tuer» inscrit avec le sang de la victime, Omar Raddad entend appuyer sa défense avec «de nouvelles analyses d’un ADN trouvé sur deux portes et un chevron de la scène du crime».
En 1994, Omar Raddad, un jardinier marocain installé en France, avait été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle, sans possibilité d’appel. Il a bénéficié ensuite d’une grâce du président Jacques Chirac et d’une libération conditionnelle, en 1998. Il ne sera toutefois pas innocenté.
En juin dernier, son avocate, Me Sylvie Noachovitch, a indiqué à France Info qu’«aucune des quatre empreintes génétiques ne correspond à celle d’Omar Raddad». En conférence de presse devant le palais de justice à Paris, elle a annoncé avoir déposé cette requête de révision, car elle estime détenir «des éléments nouveaux qui sont des preuves scientifiques».
Un rapport établi en 2019 par un expert privé, auquel a eu accès le journal Le Monde, a conclu à la présence d’une trentaine de traces d’un ADN complet masculin n’appartenant pas au jardinier et trouvées dans l’une des fameuses inscriptions faites avec le sang de la victime, qui désignaient Omar Raddad comme le meurtrier.
Parmi les traces ADN découvertes, deux sont «parfaitement exploitables et deux autres partiellement». La défense d’Omar Raddad suggère que «ces traces génétiques auraient pu être été déposées par l’auteur de l’inscription, qui ne serait alors pas Mme Marchal mais potentiellement le véritable meurtrier». Ce qui devrait pousser la justice à entamer de nouvelles recherches, soutient la défense.