PARIS : A quelques heures de l'allocution d'Emmanuel Macron, les parlementaires semblent partagés sur la situation sanitaire, des élus de la majorité appelant à la 3e dose du vaccin face à la "cinquième vague" de Covid, pendant que l'opposition, dubitative, critique les décisions "solitaires" du président.
L'opposition reste échaudée par l'adoption définitive vendredi du projet de loi de vigilance sanitaire qui rend possible le recours au pass sanitaire jusqu'à fin juillet. Saisi par la gauche et la droite, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur le texte en fin d'après-midi.
"Ce que j'attends sur le plan sanitaire, c'est une parole d'équilibre. Il faut être vigilant parce qu'il y a un redémarrage, mais on ne peut pas, au nom de cette vigilance, intégrer une troisième dose au pass sanitaire", "l'imposer" et la "généraliser", considère le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, sur France Inter.
Emmanuel Macron dispose d'un "chèque en blanc sur l'arsenal juridique qui lui permet de faire tout, tout seul", critique le député communiste Sébastien Jumel.
"On parle beaucoup de troisième dose mais il faut faire en sorte de la rendre accessible à tous ceux qui la souhaitent. Ce qui veut dire réactiver les centres de vaccination et que l'Etat paye", prévient Valérie Rabault, cheffe de file du groupe socialiste à l'Assemblée. La députée du Tarn-et-Garonne réclame une "solidarité régionale dans l'organisation des services d'urgences", car "tous les départements ont des difficultés".
Au centre droit, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde juge que "l'accélération de l'épidémie est faible" et se dit "extrêmement dubitatif sur ce que l'on évoque au sujet d'une 3ème dose et du pass sanitaire (...) alors que l'on ferme les centres de vaccination", lance-t-il.
Dans la majorité, Olivier Becht (Agir Ensemble) attend à l'inverse que "le président rappelle avec force et vigueur que la 5e vague est devant nous" et insiste sur "le respect de gestes barrières, même pour les vaccinés" et le "rappel vaccinal".
"Il y a un petit regret chez nous (Agir), on avait appelé à équiper les lieux clos comme les cafés et restaurants de système de ventilation et de renouvellement de l'air. Je crains que le sujet ne se repose rapidement", réclame-t-il.