Un siècle plus tard, Alfred Nobel fait encore parler la poudre

Un buste d'Alfred Nobel est photographié à l'extérieur du manoir Bjoerkborn, où Nobel a vécu pendant les périodes estivales des dernières années de sa vie, à Karlskoga, en Suède, le 16 septembre 2021. Le dernier laboratoire d'Alfred Nobel existe toujours, à deux pas d'une grande usine d'explosifs. En Suède et dans le monde, l'héritage industriel du fondateur du prix Nobel fait encore des étincelles. (Jonathan Nackstrand/AFP
Un buste d'Alfred Nobel est photographié à l'extérieur du manoir Bjoerkborn, où Nobel a vécu pendant les périodes estivales des dernières années de sa vie, à Karlskoga, en Suède, le 16 septembre 2021. Le dernier laboratoire d'Alfred Nobel existe toujours, à deux pas d'une grande usine d'explosifs. En Suède et dans le monde, l'héritage industriel du fondateur du prix Nobel fait encore des étincelles. (Jonathan Nackstrand/AFP
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Publié le Samedi 02 octobre 2021

Un siècle plus tard, Alfred Nobel fait encore parler la poudre

  • A Karlskoga, en Suède on fabrique fièrement depuis 1898 du "Nobelkrut" (NK) - de la "poudre Nobel"-, au son des tirs d'essai des obusiers qui rythment la journée comme la cloche d'une église
  • Le créateur du prix Nobel de la paix, resté dans l'histoire comme l'inventeur de la dynamite, a aussi révolutionné la guerre moderne en mettant au point des poudres sans fumées

KARLSKOGA, Suède : Le dernier laboratoire d'Alfred Nobel est toujours là, à un jet de pierre d'une vaste usine d'explosifs: en Suède, comme ailleurs dans le monde, l'héritage industriel du fondateur des célèbres prix fait encore des étincelles.

Bienvenue à Karlskoga, ville de 30.000 habitants nichée dans les forêts du centre de la Suède, à mi-chemin entre Stockholm et Oslo.

Père omniprésent: Nobel Alfred, pionnier des explosifs modernes et néanmoins philanthrope du progrès et de la paix, qui y acheta un manoir en 1894 et y passa une partie des deux dernières années de sa vie.

Mère nourricière : l'industrie de défense et de l'armement, qui sur 3 kilomètres carrés hautement stratégiques y produit ce que la Suède fait de mieux en matière de canons, obus, balles et explosifs.

Ici, on fabrique fièrement depuis 1898 du "Nobelkrut" (NK) - de la "poudre Nobel" -, au son des tirs d'essai des obusiers qui rythment la journée comme la cloche d'une église.

"La première poudre s'appelait NK01. Aujourd'hui, nous en sommes à la NK1420", glisse Håkan Svensson, directeur commercial du site et fils et petit-fils d'employé.

Deux ans avant sa mort et l'ouverture de son célèbre testament créant les prix, Nobel met la main sur l'entreprise Bofors, qui fabrique déjà des canons à Karlskoga.

Après lui, son assistant et exécutant testamentaire, Ragnar Sohlman, reprend le groupe qui devient au XXe siècle le coeur battant du complexe militaro-industriel suédois.

Aujourd'hui, Bofors a été scindé et vendu en plusieurs branches au tournant des années 2000 mais des milliers de personnes travaillent encore sur le site de Karlskoga.

L'usine de poudres et explosifs appartient au français Eurenco, leader européen du secteur.

"On produit avec la même méthode qu'Alfred Nobel, juste de façon plus moderne et sûre", résume Anders Hultman, chef de la production.

"Avant, il y avait des gens pour balayer la poussière pour éviter des incendies. Maintenant, on a des ventilateurs automatisés et des tonnes d'eau peuvent tomber du plafond en quelques instants", explique-t-il en faisant visiter les lieux.

Ici, pas de grand bâtiment comme dans une vaste usine moderne. Pour raisons de sécurité, le site abrite une ribambelle de 600 bunkers et petits bâtiments, certains guère plus grands qu'une pièce pour deux ou trois personnes.

Aujourd'hui encore, c'est toute la branche qui porte la trace ou la marque de Nobel.

"Plusieurs de nos concurrents, notamment en Europe, sont liés à Alfred Nobel", souligne M. Svensson.

La vie du globe trotter suédois (1833-1896) qu'on surnommait "le vagabond le plus riche du monde" s'est en effet étirée dans de nombreux pays: Russie, Allemagne, France, États-Unis, Royaume-Uni, Italie....

- Nitroglycérine -

Tant pour protéger ses précieux brevets que pour des raisons pratiques - la nitroglycérine présente dans la dynamite est très dangereuse à manier - l'inventeur a multiplié les sociétés un peu partout.

Ses branches suédoises et britanniques se retrouvent aujourd'hui dans la multinationale de la chimie AkzoNobel, basée aux Pays-Bas. Fondée en 1865, la branche norvégienne a elle pour descendant DynoNobel, important fabricant d'explosifs civils.

En Allemagne, l'usine fondée par Nobel près de Hambourg sur l'actuel emplacement d'une centrale nucléaire n'existe plus, mais sa descendante Dynamit Nobel Defence est active dans l'armement.

Quant à la branche française, l'auguste Société générale pour la fabrication de la dynamite, elle a pour héritière l'entreprise d'explosifs civils TitaNobel.

Si les applications civiles sont nombreuses - le site Bofors Eurenco de Karlskoga fournit par exemple de la poudre pour les airbags et ceintures de sécurité - le secteur de la défense reste un gros débouché.

A l'image des contradictions du maître. Le créateur du prix Nobel de la paix, resté dans l'histoire comme l'inventeur de la dynamite, a aussi révolutionné la guerre moderne en mettant au point des poudres sans fumées.

Malgré une sensibilisation pacifiste, il tentait toujours à la fin de sa vie de mettre au point des roquettes sur un pas de tir à San Remo en Italie.

"Je crois que nous poursuivons l'idée d'Alfred Nobel qu'il est nécessaire d'avoir des productions militaires pour stabiliser le monde, pour qu'il reste sûr", théorise M. Svensson. "Bien sûr en l'utilisant pour la défense, pas pour l'attaque".

L'Institut Nobel en quête d'argent sans brader son indépendance

Le staff, déjà modique, a fondu et les employés de la bibliothèque ont dû s'atteler à l'entretien des parterres. Les temps sont durs à l'Institut Nobel d'Oslo où se trame l'une des plus prestigieuses récompenses au monde: le prix Nobel de la paix.

Pour conserver les murs séculaires dans lesquels les lauréats sont sélectionnés, annoncés et reçus chaque année, l'institut, aux abois financièrement, se tourne aujourd'hui vers le Parlement norvégien. Au risque de fissurer l'indispensable muraille de Chine entre les deux institutions.

"Nous sommes dans une situation où, depuis 20 ans, on nous a réduit nos revenus alors même que nos coûts ne cessent d'augmenter", explique le directeur, Olav Njølstad, dans son bureau tapissé de livres sur Adolf Hitler et la Guerre froide.

Se dressant à l'orée du parc du Palais royal, le vénérable bâtiment jaune a vu passer Nelson Mandela, Desmond Tutu, le dalaï lama, Aung San Suu Kyi, Malala ou encore Barack Obama.

C'est ici, dans ce qui leur fait office de secrétariat, que se réunissent depuis 1905 les cinq membres du comité Nobel, désignés par le Parlement conformément au testament d'Alfred Nobel (1833-1896).

Malgré sa prestigieuse histoire, le bâtiment pourrait bientôt afficher un écriteau "A vendre".

Depuis un coup de rabot en 2013, la dotation annuelle --5,3 millions de couronnes suédoises (520.000 euros)-- versée par la Fondation Nobel est restée désespérément inchangée.

Gérant le legs d'Alfred Nobel dont la valeur dépasse aujourd'hui les 5 milliards de couronnes, la fondation chapeaute les différents comités Nobel, ceux de littérature et de sciences à Stockholm et celui de la paix à Oslo, et leur verse une enveloppe censée couvrir leurs frais de fonctionnement.

Mais, alors que le montant du chèque est toujours le même depuis huit ans, les charges de l'Institut Nobel d'Oslo continuent, elles, de grimper: entretien du bâtiment, sécurité, coût des retraites...

"Faute de revenus supplémentaires, notre trésorerie sera épuisée dans deux ou trois ans", prévient M. Njølstad.

Tout ce qui pouvait être rogné l'a été. De huit membres dans les années 1990, le personnel a été ramené à cinq. Et le contrat avec le paysagiste a été résilié, conduisant deux bibliothécaires à enfiler des gants de jardinier -- jusqu'à ce qu'un généreux voisin propose de prendre en charge l'entretien des espaces verts.

Une photo prise le 4 octobre 2009 de la statue d'Alfred Nobel à l'Institut Karolinska de Stockholm, où une semaine d'annonces Nobel débutera le 5 octobre. Certains sont réveillés par un appel téléphonique au petit matin ou le pilote d'un avion ils sont en train d'émerger pour leur dire, mais pour la plupart des lauréats du prix Nobel, la nouvelle du triomphe est une grande surprise. (AFP)
Une photo prise le 4 octobre 2009 de la statue d'Alfred Nobel à l'Institut Karolinska de Stockholm, où une semaine d'annonces Nobel débutera le 5 octobre. Certains sont réveillés par un appel téléphonique au petit matin ou le pilote d'un avion ils sont en train d'émerger pour leur dire, mais pour la plupart des lauréats du prix Nobel, la nouvelle du triomphe est une grande surprise. (Olivier Morin / AFP)

- Le cas Liu Xiaobo -

A la Fondation Nobel à Stockholm, l'idée a donc fait son chemin de se séparer du coûteux bâtiment.

"Disposer d'un bien immobilier en déficit constant et donc éroder le capital Nobel ne constituent pas une manière satisfaisante de gérer le capital", écrit son directeur, Vidar Helgesen, à l'AFP.

Pour se prémunir contre cette "idée abominable", M. Njølstad a sollicité le Parlement pour suppléer aux besoins de l'institut en lui versant 8 millions de couronnes norvégiennes (780.000 euros) par an.

"Je pense qu'il y a des risques et je serais très, très prudent si j'étais à la place du comité ou de ceux qui dirigent l'Institut Nobel", réagit le chercheur Dan Smith, directeur de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

"Un financement en provenance du Parlement pourrait donner lieu à l'avenir à une certaine pression d'un groupe politique ou d'un autre", dit-il.

Une subvention, rétorque M. Njølstad, servirait uniquement aux frais courants et n'hypothéquerait pas l'indépendance du comité Nobel, dont les choix irritent parfois le pouvoir en place à Oslo.

"D'autres institutions dans la société sont financées, parfois jusqu'à 100%, par l'Etat mais personne ne questionne leur indépendance", fait-il valoir, en citant les tribunaux et la recherche universitaire.

L'indépendance est une valeur cardinale du comité qui a conforté la sienne au fil du temps: les ministres ne peuvent plus être membres depuis 1936, les parlementaires depuis 1977 et leurs suppléants depuis 2017.

Au Parlement, la demande de l'Institut Nobel n'a pas exactement suscité l'engouement.

"Le dossier soulève plusieurs questions fondamentales et pratiques, et mérite un débat politique ouvert", explique la présidente de la chambre, Tone Wilhelmsen Trøen.

Si la requête y sera examinée "à l'automne", le cas Liu Xiaobo trotte dans les têtes.

L'attribution du Nobel au dissident chinois en 2010 avait ulcéré Pékin qui, dans un amalgame entre le comité Nobel et le pouvoir norvégien, avait durablement gelé les relations diplomatiques bilatérales et les importations de saumon.

Une confusion des rôles que les députés ne veulent pas voir rééditée à l'heure où la Chine et la Norvège négocient un accord de libre échange.

Cinq choses à savoir sur les prix Nobel

Pour leur 120e anniversaire, les prix Nobel seront attribués du 4 au 11 octobre à Stockholm et Oslo. Voici cinq choses à savoir sur ces récompenses, remises à des hommes, femmes et organisations ayant oeuvré pour le progrès de l'humanité, selon le voeu de leur créateur, l'inventeur suédois Alfred Nobel.

Une méprise à l'origine des prix?

Le 12 avril 1888, le frère aîné d'Alfred Nobel, Ludvig, meurt à Cannes, en France. Mais Le Figaro fait une méprise, et annonce en Une la mort d'Alfred, d'une brève assassine: "Un homme qu'on ne pourra que très difficilement faire passer pour un bienfaiteur de l'humanité est mort hier à Cannes. C'est M. Nobel, inventeur de la dynamite". Quels tourments cette nécrologie avant l'heure ont-ils pu provoquer sur Alfred? Beaucoup lui attribuent la paternité de la création des prix, en soulignant l'écho à la formule choisie par Nobel pour récompenser ceux qui ont contribué "au bienfait de l'humanité". "Mais on ne peut qu'imaginer" car l'incident n'est pas évoqué dans sa correspondance, souligne à l'AFP sa biographe Ingrid Carlberg. Quant aux visiteurs venus présenter leurs condoléances à l'hôtel particulier parisien de l'inventeur, ils ont la surprise d'être accueillis par un Alfred bien vivant, comme le relatera... Le Figaro, le lendemain.

Des découvertes de plus en plus anciennes

Sur le papier du testament fondateur, les récompenses doivent aller à ceux qui ont servi l'humanité "au cours de l'année précédente". Mais dès 1901, cette consigne n'a jamais été impérative. Du fait du besoin de recul des travaux scientifiques et à l'accumulation mécanique des Nobélisables, des travaux vieux de plusieurs décennies sont récompensées. En témoigne John B. Goodenough, devenu en 2019 le lauréat le plus âgé des Nobel, à... 97 ans. Il est aujourd'hui à 99 ans le Nobel encore vivant le plus âgé. Quant à la plus jeune lauréate, il s'agit de la Pakistanaise Malala Yousafzai, Nobel de la Paix 2017 à... 17 ans.

Un prix pour les vivants

Depuis 1974, les statuts de la Fondation Nobel stipulent qu'un prix ne peut être remis à titre posthume, sauf si la mort survient après l'annonce du nom du lauréat. Jusqu'à ce que la règle d'usage soit écrite noir sur blanc, seules deux personnalités disparues, des Suédois, avaient été récompensées: le poète Erik Axel Karlfeldt (littérature en 1931) le secrétaire général de l'ONU Dag Hammarskjöld, vraisemblablement assassiné (prix de la paix en 1961). Il est également arrivé qu'un prix ne soit pas attribué en forme d'hommage à un lauréat décédé, comme en 1948, après la mort de Gandhi. Un lauréat récent n'aura jamais eu la chance de recevoir le célèbre coup de téléphone annonçant un Nobel: après le prix de médecine 2011 au Canadien Ralph Steinman, on apprend sa mort trois jours auparavant. Mais il reste au palmarès.

Candidats improbables pour la paix

D'Adolf Hitler à Michael Jackson en passant par Staline ou Mussolini, le Nobel de la paix a vu passer son lot de candidatures improbables, farfelues ou aberrantes. Hitler avait été proposé pour le prix de la paix par un député suédois en janvier 1939, à l'orée du conflit le plus sanglant de l'Histoire. La proposition, sarcastique et visant à décrédibiliser la nomination du Britannique Neville Chamberlain après les accords de Munich, sera finalement retirée, mais elle reste dans les annales du prix. Le président serbe Slobodan Milosevic, plus tard jugé pour génocide, a aussi été proposé, au même titre que Jules Rimet, "père" de la Coupe du monde de football. Des dizaines de milliers de personnes peuvent soumettre une candidature, mais toutes les propositions ne sont pas étudiées.

Où sont les femmes?

Avec 58 lauréates, les femmes représentent cependant à peine 6% du total depuis 1901. "Nobel aurait été agacé par cette statistique", assure Ingrid Carlberg. "C'était un féministe avant l'heure qui défendait les carrières des femmes admirait les intellectuelles". L'économie recueille le bonnet d'âne (2,3%), devant les prix scientifiques dans leur ensemble (3,7%). La littérature est largement une affaire d'hommes (13,7% de femmes), la paix fait un peu mieux (15,9%). 

Bien que lentement, les choses s'améliorent: puis le début du siècle, 28 femmes ont été récompensées, soit presque trois fois plus qu'au cours des deux décennies précédentes. En 2009, un record de cinq femmes ont reçu un Nobel, dont la première lauréate en économie, l'Américaine Elinor Ostrom. C'est aussi une femme qui est la première personne à avoir gagné le Nobel deux fois: la Française d'origine polonaise Marie Curie (physique 1903 et chimie 1911).


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com