Un siècle plus tard, Alfred Nobel fait encore parler la poudre

Un buste d'Alfred Nobel est photographié à l'extérieur du manoir Bjoerkborn, où Nobel a vécu pendant les périodes estivales des dernières années de sa vie, à Karlskoga, en Suède, le 16 septembre 2021. Le dernier laboratoire d'Alfred Nobel existe toujours, à deux pas d'une grande usine d'explosifs. En Suède et dans le monde, l'héritage industriel du fondateur du prix Nobel fait encore des étincelles. (Jonathan Nackstrand/AFP
Un buste d'Alfred Nobel est photographié à l'extérieur du manoir Bjoerkborn, où Nobel a vécu pendant les périodes estivales des dernières années de sa vie, à Karlskoga, en Suède, le 16 septembre 2021. Le dernier laboratoire d'Alfred Nobel existe toujours, à deux pas d'une grande usine d'explosifs. En Suède et dans le monde, l'héritage industriel du fondateur du prix Nobel fait encore des étincelles. (Jonathan Nackstrand/AFP
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Publié le Samedi 02 octobre 2021

Un siècle plus tard, Alfred Nobel fait encore parler la poudre

  • A Karlskoga, en Suède on fabrique fièrement depuis 1898 du "Nobelkrut" (NK) - de la "poudre Nobel"-, au son des tirs d'essai des obusiers qui rythment la journée comme la cloche d'une église
  • Le créateur du prix Nobel de la paix, resté dans l'histoire comme l'inventeur de la dynamite, a aussi révolutionné la guerre moderne en mettant au point des poudres sans fumées

KARLSKOGA, Suède : Le dernier laboratoire d'Alfred Nobel est toujours là, à un jet de pierre d'une vaste usine d'explosifs: en Suède, comme ailleurs dans le monde, l'héritage industriel du fondateur des célèbres prix fait encore des étincelles.

Bienvenue à Karlskoga, ville de 30.000 habitants nichée dans les forêts du centre de la Suède, à mi-chemin entre Stockholm et Oslo.

Père omniprésent: Nobel Alfred, pionnier des explosifs modernes et néanmoins philanthrope du progrès et de la paix, qui y acheta un manoir en 1894 et y passa une partie des deux dernières années de sa vie.

Mère nourricière : l'industrie de défense et de l'armement, qui sur 3 kilomètres carrés hautement stratégiques y produit ce que la Suède fait de mieux en matière de canons, obus, balles et explosifs.

Ici, on fabrique fièrement depuis 1898 du "Nobelkrut" (NK) - de la "poudre Nobel" -, au son des tirs d'essai des obusiers qui rythment la journée comme la cloche d'une église.

"La première poudre s'appelait NK01. Aujourd'hui, nous en sommes à la NK1420", glisse Håkan Svensson, directeur commercial du site et fils et petit-fils d'employé.

Deux ans avant sa mort et l'ouverture de son célèbre testament créant les prix, Nobel met la main sur l'entreprise Bofors, qui fabrique déjà des canons à Karlskoga.

Après lui, son assistant et exécutant testamentaire, Ragnar Sohlman, reprend le groupe qui devient au XXe siècle le coeur battant du complexe militaro-industriel suédois.

Aujourd'hui, Bofors a été scindé et vendu en plusieurs branches au tournant des années 2000 mais des milliers de personnes travaillent encore sur le site de Karlskoga.

L'usine de poudres et explosifs appartient au français Eurenco, leader européen du secteur.

"On produit avec la même méthode qu'Alfred Nobel, juste de façon plus moderne et sûre", résume Anders Hultman, chef de la production.

"Avant, il y avait des gens pour balayer la poussière pour éviter des incendies. Maintenant, on a des ventilateurs automatisés et des tonnes d'eau peuvent tomber du plafond en quelques instants", explique-t-il en faisant visiter les lieux.

Ici, pas de grand bâtiment comme dans une vaste usine moderne. Pour raisons de sécurité, le site abrite une ribambelle de 600 bunkers et petits bâtiments, certains guère plus grands qu'une pièce pour deux ou trois personnes.

Aujourd'hui encore, c'est toute la branche qui porte la trace ou la marque de Nobel.

"Plusieurs de nos concurrents, notamment en Europe, sont liés à Alfred Nobel", souligne M. Svensson.

La vie du globe trotter suédois (1833-1896) qu'on surnommait "le vagabond le plus riche du monde" s'est en effet étirée dans de nombreux pays: Russie, Allemagne, France, États-Unis, Royaume-Uni, Italie....

- Nitroglycérine -

Tant pour protéger ses précieux brevets que pour des raisons pratiques - la nitroglycérine présente dans la dynamite est très dangereuse à manier - l'inventeur a multiplié les sociétés un peu partout.

Ses branches suédoises et britanniques se retrouvent aujourd'hui dans la multinationale de la chimie AkzoNobel, basée aux Pays-Bas. Fondée en 1865, la branche norvégienne a elle pour descendant DynoNobel, important fabricant d'explosifs civils.

En Allemagne, l'usine fondée par Nobel près de Hambourg sur l'actuel emplacement d'une centrale nucléaire n'existe plus, mais sa descendante Dynamit Nobel Defence est active dans l'armement.

Quant à la branche française, l'auguste Société générale pour la fabrication de la dynamite, elle a pour héritière l'entreprise d'explosifs civils TitaNobel.

Si les applications civiles sont nombreuses - le site Bofors Eurenco de Karlskoga fournit par exemple de la poudre pour les airbags et ceintures de sécurité - le secteur de la défense reste un gros débouché.

A l'image des contradictions du maître. Le créateur du prix Nobel de la paix, resté dans l'histoire comme l'inventeur de la dynamite, a aussi révolutionné la guerre moderne en mettant au point des poudres sans fumées.

Malgré une sensibilisation pacifiste, il tentait toujours à la fin de sa vie de mettre au point des roquettes sur un pas de tir à San Remo en Italie.

"Je crois que nous poursuivons l'idée d'Alfred Nobel qu'il est nécessaire d'avoir des productions militaires pour stabiliser le monde, pour qu'il reste sûr", théorise M. Svensson. "Bien sûr en l'utilisant pour la défense, pas pour l'attaque".

L'Institut Nobel en quête d'argent sans brader son indépendance

Le staff, déjà modique, a fondu et les employés de la bibliothèque ont dû s'atteler à l'entretien des parterres. Les temps sont durs à l'Institut Nobel d'Oslo où se trame l'une des plus prestigieuses récompenses au monde: le prix Nobel de la paix.

Pour conserver les murs séculaires dans lesquels les lauréats sont sélectionnés, annoncés et reçus chaque année, l'institut, aux abois financièrement, se tourne aujourd'hui vers le Parlement norvégien. Au risque de fissurer l'indispensable muraille de Chine entre les deux institutions.

"Nous sommes dans une situation où, depuis 20 ans, on nous a réduit nos revenus alors même que nos coûts ne cessent d'augmenter", explique le directeur, Olav Njølstad, dans son bureau tapissé de livres sur Adolf Hitler et la Guerre froide.

Se dressant à l'orée du parc du Palais royal, le vénérable bâtiment jaune a vu passer Nelson Mandela, Desmond Tutu, le dalaï lama, Aung San Suu Kyi, Malala ou encore Barack Obama.

C'est ici, dans ce qui leur fait office de secrétariat, que se réunissent depuis 1905 les cinq membres du comité Nobel, désignés par le Parlement conformément au testament d'Alfred Nobel (1833-1896).

Malgré sa prestigieuse histoire, le bâtiment pourrait bientôt afficher un écriteau "A vendre".

Depuis un coup de rabot en 2013, la dotation annuelle --5,3 millions de couronnes suédoises (520.000 euros)-- versée par la Fondation Nobel est restée désespérément inchangée.

Gérant le legs d'Alfred Nobel dont la valeur dépasse aujourd'hui les 5 milliards de couronnes, la fondation chapeaute les différents comités Nobel, ceux de littérature et de sciences à Stockholm et celui de la paix à Oslo, et leur verse une enveloppe censée couvrir leurs frais de fonctionnement.

Mais, alors que le montant du chèque est toujours le même depuis huit ans, les charges de l'Institut Nobel d'Oslo continuent, elles, de grimper: entretien du bâtiment, sécurité, coût des retraites...

"Faute de revenus supplémentaires, notre trésorerie sera épuisée dans deux ou trois ans", prévient M. Njølstad.

Tout ce qui pouvait être rogné l'a été. De huit membres dans les années 1990, le personnel a été ramené à cinq. Et le contrat avec le paysagiste a été résilié, conduisant deux bibliothécaires à enfiler des gants de jardinier -- jusqu'à ce qu'un généreux voisin propose de prendre en charge l'entretien des espaces verts.

Une photo prise le 4 octobre 2009 de la statue d'Alfred Nobel à l'Institut Karolinska de Stockholm, où une semaine d'annonces Nobel débutera le 5 octobre. Certains sont réveillés par un appel téléphonique au petit matin ou le pilote d'un avion ils sont en train d'émerger pour leur dire, mais pour la plupart des lauréats du prix Nobel, la nouvelle du triomphe est une grande surprise. (AFP)
Une photo prise le 4 octobre 2009 de la statue d'Alfred Nobel à l'Institut Karolinska de Stockholm, où une semaine d'annonces Nobel débutera le 5 octobre. Certains sont réveillés par un appel téléphonique au petit matin ou le pilote d'un avion ils sont en train d'émerger pour leur dire, mais pour la plupart des lauréats du prix Nobel, la nouvelle du triomphe est une grande surprise. (Olivier Morin / AFP)

- Le cas Liu Xiaobo -

A la Fondation Nobel à Stockholm, l'idée a donc fait son chemin de se séparer du coûteux bâtiment.

"Disposer d'un bien immobilier en déficit constant et donc éroder le capital Nobel ne constituent pas une manière satisfaisante de gérer le capital", écrit son directeur, Vidar Helgesen, à l'AFP.

Pour se prémunir contre cette "idée abominable", M. Njølstad a sollicité le Parlement pour suppléer aux besoins de l'institut en lui versant 8 millions de couronnes norvégiennes (780.000 euros) par an.

"Je pense qu'il y a des risques et je serais très, très prudent si j'étais à la place du comité ou de ceux qui dirigent l'Institut Nobel", réagit le chercheur Dan Smith, directeur de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

"Un financement en provenance du Parlement pourrait donner lieu à l'avenir à une certaine pression d'un groupe politique ou d'un autre", dit-il.

Une subvention, rétorque M. Njølstad, servirait uniquement aux frais courants et n'hypothéquerait pas l'indépendance du comité Nobel, dont les choix irritent parfois le pouvoir en place à Oslo.

"D'autres institutions dans la société sont financées, parfois jusqu'à 100%, par l'Etat mais personne ne questionne leur indépendance", fait-il valoir, en citant les tribunaux et la recherche universitaire.

L'indépendance est une valeur cardinale du comité qui a conforté la sienne au fil du temps: les ministres ne peuvent plus être membres depuis 1936, les parlementaires depuis 1977 et leurs suppléants depuis 2017.

Au Parlement, la demande de l'Institut Nobel n'a pas exactement suscité l'engouement.

"Le dossier soulève plusieurs questions fondamentales et pratiques, et mérite un débat politique ouvert", explique la présidente de la chambre, Tone Wilhelmsen Trøen.

Si la requête y sera examinée "à l'automne", le cas Liu Xiaobo trotte dans les têtes.

L'attribution du Nobel au dissident chinois en 2010 avait ulcéré Pékin qui, dans un amalgame entre le comité Nobel et le pouvoir norvégien, avait durablement gelé les relations diplomatiques bilatérales et les importations de saumon.

Une confusion des rôles que les députés ne veulent pas voir rééditée à l'heure où la Chine et la Norvège négocient un accord de libre échange.

Cinq choses à savoir sur les prix Nobel

Pour leur 120e anniversaire, les prix Nobel seront attribués du 4 au 11 octobre à Stockholm et Oslo. Voici cinq choses à savoir sur ces récompenses, remises à des hommes, femmes et organisations ayant oeuvré pour le progrès de l'humanité, selon le voeu de leur créateur, l'inventeur suédois Alfred Nobel.

Une méprise à l'origine des prix?

Le 12 avril 1888, le frère aîné d'Alfred Nobel, Ludvig, meurt à Cannes, en France. Mais Le Figaro fait une méprise, et annonce en Une la mort d'Alfred, d'une brève assassine: "Un homme qu'on ne pourra que très difficilement faire passer pour un bienfaiteur de l'humanité est mort hier à Cannes. C'est M. Nobel, inventeur de la dynamite". Quels tourments cette nécrologie avant l'heure ont-ils pu provoquer sur Alfred? Beaucoup lui attribuent la paternité de la création des prix, en soulignant l'écho à la formule choisie par Nobel pour récompenser ceux qui ont contribué "au bienfait de l'humanité". "Mais on ne peut qu'imaginer" car l'incident n'est pas évoqué dans sa correspondance, souligne à l'AFP sa biographe Ingrid Carlberg. Quant aux visiteurs venus présenter leurs condoléances à l'hôtel particulier parisien de l'inventeur, ils ont la surprise d'être accueillis par un Alfred bien vivant, comme le relatera... Le Figaro, le lendemain.

Des découvertes de plus en plus anciennes

Sur le papier du testament fondateur, les récompenses doivent aller à ceux qui ont servi l'humanité "au cours de l'année précédente". Mais dès 1901, cette consigne n'a jamais été impérative. Du fait du besoin de recul des travaux scientifiques et à l'accumulation mécanique des Nobélisables, des travaux vieux de plusieurs décennies sont récompensées. En témoigne John B. Goodenough, devenu en 2019 le lauréat le plus âgé des Nobel, à... 97 ans. Il est aujourd'hui à 99 ans le Nobel encore vivant le plus âgé. Quant à la plus jeune lauréate, il s'agit de la Pakistanaise Malala Yousafzai, Nobel de la Paix 2017 à... 17 ans.

Un prix pour les vivants

Depuis 1974, les statuts de la Fondation Nobel stipulent qu'un prix ne peut être remis à titre posthume, sauf si la mort survient après l'annonce du nom du lauréat. Jusqu'à ce que la règle d'usage soit écrite noir sur blanc, seules deux personnalités disparues, des Suédois, avaient été récompensées: le poète Erik Axel Karlfeldt (littérature en 1931) le secrétaire général de l'ONU Dag Hammarskjöld, vraisemblablement assassiné (prix de la paix en 1961). Il est également arrivé qu'un prix ne soit pas attribué en forme d'hommage à un lauréat décédé, comme en 1948, après la mort de Gandhi. Un lauréat récent n'aura jamais eu la chance de recevoir le célèbre coup de téléphone annonçant un Nobel: après le prix de médecine 2011 au Canadien Ralph Steinman, on apprend sa mort trois jours auparavant. Mais il reste au palmarès.

Candidats improbables pour la paix

D'Adolf Hitler à Michael Jackson en passant par Staline ou Mussolini, le Nobel de la paix a vu passer son lot de candidatures improbables, farfelues ou aberrantes. Hitler avait été proposé pour le prix de la paix par un député suédois en janvier 1939, à l'orée du conflit le plus sanglant de l'Histoire. La proposition, sarcastique et visant à décrédibiliser la nomination du Britannique Neville Chamberlain après les accords de Munich, sera finalement retirée, mais elle reste dans les annales du prix. Le président serbe Slobodan Milosevic, plus tard jugé pour génocide, a aussi été proposé, au même titre que Jules Rimet, "père" de la Coupe du monde de football. Des dizaines de milliers de personnes peuvent soumettre une candidature, mais toutes les propositions ne sont pas étudiées.

Où sont les femmes?

Avec 58 lauréates, les femmes représentent cependant à peine 6% du total depuis 1901. "Nobel aurait été agacé par cette statistique", assure Ingrid Carlberg. "C'était un féministe avant l'heure qui défendait les carrières des femmes admirait les intellectuelles". L'économie recueille le bonnet d'âne (2,3%), devant les prix scientifiques dans leur ensemble (3,7%). La littérature est largement une affaire d'hommes (13,7% de femmes), la paix fait un peu mieux (15,9%). 

Bien que lentement, les choses s'améliorent: puis le début du siècle, 28 femmes ont été récompensées, soit presque trois fois plus qu'au cours des deux décennies précédentes. En 2009, un record de cinq femmes ont reçu un Nobel, dont la première lauréate en économie, l'Américaine Elinor Ostrom. C'est aussi une femme qui est la première personne à avoir gagné le Nobel deux fois: la Française d'origine polonaise Marie Curie (physique 1903 et chimie 1911).


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.