Un incident violent au Mali rappelle la dure réalité de l'eclavage moderne

Comme dans bon nombre de pays d'Afrique subsaharienne, la pauvreté, la sécheresse et les conflits permanents retardent le développement et affaiblissent le rôle de l'Etat central. Les pratiques ancestrales comme l'esclavage persistent loin des regards et de la justice. (Photo, AFP)
Comme dans bon nombre de pays d'Afrique subsaharienne, la pauvreté, la sécheresse et les conflits permanents retardent le développement et affaiblissent le rôle de l'Etat central. Les pratiques ancestrales comme l'esclavage persistent loin des regards et de la justice. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 octobre 2021

Un incident violent au Mali rappelle la dure réalité de l'eclavage moderne

  • Les violences remettent en lumière la réalité de l'esclavage dit par ascendance qui persiste malgré l'abolition officielle en 1905
  • Depuis bien avant la colonisation, des êtres humains ou des groupes sont considérés comme asservis depuis leur naissance et le transmettent par la voie héréditaire

BAMAKO : Un jeune homme maintenu dans une condition d'esclavage héréditaire dans l'ouest du Mali a été tué et six autres personnes blessées lors de violences imputées cette semaine à ceux qui se considèrent comme leurs maîtres, ont rapporté des témoins vendredi.


Ces faits remettent en lumière la réalité de l'esclavage dit par ascendance qui persiste dans différentes régions du Mali, malgré l'abolition officielle de l'esclavage en 1905. Subsistance de la capture d'individus remontant à avant la colonisation, des êtres humains ou des groupes sont considérés comme asservis depuis leur naissance, leur condition se transmettant par la voie héréditaire.


Des violences contre ces personnes survenues depuis le 28 septembre ont causé la mort d'un jeune à Tamora, dans la région de Kayes, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière du Sénégal.


"Il y a eu sept blessés mais, ce matin (vendredi), le jeune Diago Cissé a succombé à ses blessures", a dit Boudala Touré, jeune habitant de Tamora joint par l'AFP. "Les six autres blessés sont là. Parmi eux figure un vieux qui a perdu beaucoup de sang", a-t-il ajouté.


Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent de jeunes garçons ligotés et maltraités par des personnes munies de gourdins et d’armes blanches.


"Nous voulons nous affranchir, mais ce n’est pas facile", a dit à l'AFP Yara Coulibaly, de l'Association contre la domination et l’esclavage. Selon lui, les vidéos montrent "des représailles organisées par des chefs de village et de soi-disant nobles". "Ils s’attaquent à nos parents dès qu'ils décident d’organiser des fêtes, des réjouissances populaires", a-t-il dit.


"Cela ne doit pas continuer et nous allons nous battre contre cet esclavage par ascendance et toutes les formes de domination”, a-t-il dit.


Mamadi Kanouté, un autre habitant du village, a dénoncé le silence des autorités publiques et coutumières.


Un détachement de gendarmes est arrivé vendredi matin sur place, selon Boudala Touré.


Les organisations de défense des droits humains ont exprimé leur indignation.


La Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) a dit sa "très vive préoccupation" devant ce qu'elle a présenté comme une "recrudescence" de tels actes dans la région. Elle a demandé au gouvernement de "tout entreprendre" pour y mettre fin, et de traîner en justice les auteurs et leurs complices.


Pour sa part, le Mouvement pour la sauvegarde des droits de l'Homme (MSDH) appelle les autorités à "endiguer pour de bon ces pratiques moyenâgeuses qui portent atteinte aux libertés fondamentales de l'Homme et menacent la stabilité du pays".


En juillet, des experts de l'ONU avaient appelé le Mali à prévenir de telles agressions ayant fait selon eux deux fois plus de blessés en 2021 qu'en 2020.


Leur réaction faisait suite à un incident survenu le 4 juillet lorsque des habitants du village de Makhadougou, dans la région de Kayes, avaient tenté d'empêcher des personnes qu'ils considéraient comme des esclaves de travailler dans leurs champs.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.