La prison surpeuplée du Liban risque la catastrophe sanitaire de la Covid-19

La prison de Roumieh, située à l'est de Beyrouth, abrite plus de 5 500 prisonniers et dispose d'une section pour mineurs séparée. (Photo d'archives Reuters).
La prison de Roumieh, située à l'est de Beyrouth, abrite plus de 5 500 prisonniers et dispose d'une section pour mineurs séparée. (Photo d'archives Reuters).
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Publié le Lundi 14 septembre 2020

La prison surpeuplée du Liban risque la catastrophe sanitaire de la Covid-19

  • Les infections sont-elles été découvertes à un stade précoce ? Les personnes infectées ont-elles été isolées immédiatement ?
  • Les habitants de Tripoli et de sa municipalité ne croient pas encore en l'existence du virus et les gens ne respectent pas les mesures préventives

BEYROUTH : Des informations sur la propagation du coronavirus (Covid-19) dans la prison de Roumieh, la plus grande du Liban, ont semé la panique parmi les familles de détenus qui craignent une catastrophe si des mesures rapides ne sont pas prises.

Plusieurs gardiens et détenus auraient en effet contracté le virus alors que les prisons libanaises souffrent d’un surpeuplement grave : elles fonctionnaient à 160 % de leur capacité à la fin de 2019.

Roumieh, situé à l'est de Beyrouth, abrite plus de 5 500 prisonniers et dispose d'une section séparée pour mineurs.

La prison a été ouverte en 1970 avec une capacité d'environ 1 500 détenus, mais le nombre de prisonniers, qui a augmenté au fil des années, rend la distanciation sociale impossible. Le fait d'accorder une amnistie générale à tous les détenus est actuellement en cours de discussion.

Selon l'avocate Ghida Franjieh : « L’ordre judiciaire a ordonné la libération de nombreux détenus depuis l'annonce de la mobilisation générale pour éviter le surpeuplement dans les centres de détention.»

Elle précise qu'une intervention parlementaire sera nécessaire pour assurer la libération des personnes reconnues coupables de délits mineurs.

« De nombreuses questions se posent : les infections ont-elles été découvertes à un stade précoce ? ajoute-t-elle. Les personnes infectées ont-elles été isolées immédiatement ? »

« L'augmentation de la surpopulation pourrait conduire à un désastre sanitaire dans la prison de Roumieh, qui pourrait franchir les limites de la prison si les forces de sécurité intérieure et la justice ne prennent pas toutes les mesures nécessaires pour protéger les prisonniers infectés et ceux qui sont en contact avec eux. D'autant plus que de nombreux prisonniers souffrent d’un déficit immunitaire dû aux mauvaises conditions de vie et de soins. »

De nombreux détenus se sont plaints, entre autres symptômes, de fatigues, de températures élevées, de toux, d'essoufflements, de maux de gorge, de pertes d'odorat. Selon les rapports, la pharmacie de la prison est à court d'analgésiques et de remèdes contre la fièvre.

Le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan, a confirmé qu'il y avait eu des cas de Covid-19 à Roumieh, mais, selon lui, les infections ont principalement touché « les forces de sécurité de la prison », et « un nombre très limité d'infections a été signalé parmi les prisonniers. »

« Nous travaillons pour sécuriser un hôpital à Bekaa et un autre à Beyrouth pour soigner les détenus », précise-t-il.

De son côté, la Direction générale des forces de sécurité intérieure a déclaré : « Treize prisonniers et neuf membres du personnel de sécurité ont été testés positifs au coronavirus le 11 septembre. Un lieu de quarantaine a été préparé dans la prison centrale, en coopération avec la Croix-Rouge internationale et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et des sections ont été attribuées dans les hôpitaux publics pour les traitements nécessaires. »

Lors d’une manifestation organisée à Tripoli, les familles de nombreux détenus à Roumieh ont appelé à l’application des mesures nécessaires pour protéger les prisonniers et pour empêcher la propagation du virus parmi eux.

Au Liban, 24 000 personnes ont été diagnostiquées positives à la Covid-19, et le nombre quotidien de cas positifs dépasse les 500 depuis la mi-août. Le pays comptait, dimanche dernier, 239 décès.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, a lui-même été infecté par le virus. Les tests PCR auxquels ont été soumis les employés de son ministère ont révélé que 3 personnes en contact avec le ministre étaient également infectées.

Le député de Tripoli, Faisal Karamé, a exprimé son inquiétude face à la propagation du virus. Sa ville natale ne dispose que de 26 lits pour traiter les patients atteints de la Covid-19, et le temps d’attente pour passer un test est de 6 jours.

Selon Karamé les habitants de Tripoli et de sa municipalité « ne croient pas encore en l'existence du virus et les gens ne respectent pas les mesures préventives. »

Pendant ce temps, le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Andrea Tenenti, a déclaré que 90 soldats de la paix avaient contracté le virus.

« Quatre-vingt-huit d'entre eux appartiennent à la même unité. Ils ont été maintenus en quarantaine et toutes les précautions sont prises pour empêcher la propagation du virus parmi les soldats de la paix », précise-t-il.

« La Finul prend des mesures de précaution très strictes avec tous ses éléments militaires et civils à l'intérieur et à l'extérieur de leurs, en suivant tous les protocoles approuvés, y compris la quarantaine et l'isolement, conformément aux directives de l'OMS et du gouvernement libanais. En ce qui concerne notre personnel, nous avons reconsidéré leurs rôles. »

Pour lui, toutes les activités de la Finul liées à la mise en œuvre de son mandat conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies demeurent inchangées.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com