Une femme hindoue et une autre musulmane font un don de rein pour sauver leurs époux

Avec 2 millions de personnes sur la liste d’attente pour transplantation rénale, l’Inde peine à répondre à la demande et les dons légaux satisfont seulement 3% à 5% de la demande totale. (Photo, Reuters/Archives)
Avec 2 millions de personnes sur la liste d’attente pour transplantation rénale, l’Inde peine à répondre à la demande et les dons légaux satisfont seulement 3% à 5% de la demande totale. (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

Une femme hindoue et une autre musulmane font un don de rein pour sauver leurs époux

  • La proposition du Dr Shahbaz Ahmed était que Sushma et Sultana fassent don de rein chacune à Ashraf et Vikas, mais pour réussir cette opération, il devait d’abord s’attaquer à d’autres préoccupations
  • Sushma considère que la division hindoue-musulmane est une «question de mentalité»

NEW DELHI: Il y a neuf mois, Sushma Uniyal et Sultana Ali étaient de parfaites étrangères, vivant leurs vies respectives à Dehradun, la capitale de l’état nord-himalayen de Uttarakhand, en tant que femmes au foyer de familles hindoue et musulmane de classe moyenne.

Les deux femmes avaient très peu en commun, à l’exception d’un unique problème urgent – trouver d’urgence un donneur pour leurs époux, Vikas Uniyal, 51 ans, et Ashraf Ali, 52 ans, qui souffrent d’insuffisance rénale depuis 2019.

Alors que les deux familles avaient déposé des applications séparées pour trouver un donneur, elles n’avaient trouvé aucune compatibilité parfaite. Sushma et Sultana ne pouvaient non plus faire don de leurs reins à leurs époux puisqu’elles étaient incompatibles. 

Cette situation est restée la même jusqu’à un jour extraordinaire de janvier de cette année, quand elles ont été contactées par le néphrologue de Vikas et Ashraf, Dr Shahbaz Ahmed. 

«Je consultais leurs dossiers et je me suis rendu compte que le groupe sanguin de Sultana, A, était compatible avec celui de Vikas, et celui de Sushma, B, était compatible avec celui de Ashraf. J’ai immédiatement contacté les familles», a déclaré  à Arab News, Ahmed, un fameux spécialiste rénal à l’hôpital himalayen de Dehradun. 

Sa proposition était que Sushma et Sultana fassent don d’un rein chacune à Ashraf et Vikas. Mais pour réussir cette opération, il devait d’abord s’attaquer à d’autres préoccupations. Les familles seraient-elles prêtes à mettre leurs différences religieuses à part pour une greffe de rein?

L’Inde à majorité hindoue, dirigée par le parti Bharatiya Janata du Premier ministre Narendra Modi, connaît depuis longtemps des tensions religieuses avec les Musulmans, son plus grand groupe minoritaire, comprenant plus de 200 millions de personnes sur 1.36 milliard d’habitants. 

Modi a souvent été accusé d’être à l’origine d’un pic de polarisation à travers le pays, en introduisant des lois considérées discriminatoires pour les non-Hindous, principalement les Musulmans, depuis son arrivée au pouvoir en 2014. 

Les dernières années ont également vu une augmentation du sentiment anti-musulman, provoquant des changements dans les noms islamiques des villes, avec plusieurs cas de lynchage signalés. 

Ahmed était conscient du quotient interreligieux en question dans l’opération de transplantation, mais a décidé de poser la question quand même. 

«J’ai introduit les familles en janvier et elles ont donné leur accord sur le plan. Après avoir effectué plusieurs tests, j’ai découvert que leurs organes pouvaient être échangés… et que cette greffe serait bonne. C’est comme cela que tout a commencé», a-t-il annoncé. 

Quelques mois plus tard, il a précisé une date pour l’échange d’organes, mais le processus a été retardé en raison de la pandémie du coronavirus, qui a fait des ravages dans le système de santé saturé du pays, à cause du manque d’oxygène médical et de lits dans les hôpitaux.

Enfin, le 4 septembre, lors d’une opération de nuit qui a duré 10 heures, les deux familles ont forgé un lien par le biais de l’échange de reins, ce qui, d’après Ahmed, est légalement possible pour d'autres aussi. 

En vertu de la loi indienne de 2011 sur la transplantation d'organes humains, un échange d'organes est autorisé si le parent immédiat est médicalement incompatible avec le receveur. La loi, dans ce cas, permet à des personnes autres qu'un parent consanguin de faire don de leurs organes à un receveur médicalement compatible.

«C’était une bonne chose que ce genre d’échange ait été possible d’après la loi. Sinon, il aurait été difficile d’expliquer et de prouver», a déclaré Ahmed, qui performe deux à trois transplantations rénales par mois. «C’est la meilleure thérapie pour les patients rénaux.»

Avec 2 millions de personnes sur la liste d’attente pour transplantation rénale, l’Inde peine à répondre à la demande et les dons légaux satisfont seulement 3 à 5 pourcents de la demande totale.

Le processus de transplantation coûte plus de 8000$ par personne et prend généralement 10 à 15 jours. Il comprend l’appariement des groupes sanguins et d’autres processus de dépistage entre le donneur et le receveur, en plus des tests de compatibilité. 

Vikas et Ashraf sont restés à l’hôpital pour une durée de trois jours après l’opération et se rétablissent à la maison, à temps pour leur examen mensuel avec Ahmed. 

Quelques semaines après l’opération, les deux familles sont toujours en contact et «se partagent leurs émotions et pensées» sur la façon dont l’échange d’organes leur a offert une bouée de sauvetage. 

«Je suis très heureuse que cette opération ait offert à Vikas un nouveau souffle. Les trois dernières années ont été si douloureuses, et nous nous inquiétions de notre futur si quelque chose arrivait à Vikas», a déclaré Sushma à Arab News.

Depuis son diagnostic d'insuffisance rénale il y a trois ans, l'enseignant Vikas a déclaré avoir combattu la peur, la douleur et les pertes financières pour prolonger sa vie grâce à une hémodialyse régulière, un processus par lequel un rein artificiel ou un dialyseur filtre le sang du corps.

De l’autre côté de la ville pittoresque et montagneuse de Dehradun, Ashraf faisait face à un traumatisme similaire, mais il a déclaré être bien plus «confiant maintenant pour commencer une nouvelle vie.»

«C’était une douleur insoutenable pour ma famille et moi-même. Ma santé empirait avec chaque dialyse, mais je remercie Dieu pour cette opportunité», a annoncé Ashraf à Arab News, propriétaire d’une minoterie à Dehradun et ayant été contraint à arrêter de travailler pour son traitement de dialyse. 

Bien qu’il y ait eu d’autres cas de transplantations interreligieuses en Inde – un échange de reins à eu lieu dans la ville nordique de Chandigarh en mai 2019, et un autre à Jaipur en 2016 – les familles Uniyal et Ali sont devenues le sujet de conversation de la ville depuis les opérations, principalement pour avoir transcendé les frontières religieuses par leur décision. 

«À une époque où la polarisation religieuse est devenue une norme, de tels exemples donnent un espoir positif à la société», a déclaré Anoop Nautiyal, un activiste social basé à Dehradun et fondateur de l’ONG Développement social pour les communautés, à Arab News. 

Ahmed acquiesça, exprimant être «heureux» que ce processus ait envoyé «un bon message» à la société. 

Cependant, Sushma considère que la division hindoue-musulmane est une «question de mentalité».

«En réalité, nous sommes tous pareils», a-t-elle ajouté. «Nous avons tous besoin l’un de l’autre pour servir la société. L’Humanité est la même. Ceux qui pratiquent et encouragent la haine religieuse ne rendent pas service à l’humanité. Nous n’avons jamais pensé que notre cas servirait d’exemple à la société et que les gens en parleront, mais nous sommes heureux de nous être unis pour sauver les vies de deux individus. Nous n’avons jamais pensé comme des Musulmans et des Hindous.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.