WASHINGTON : Le Capitole était l'objet vendredi à Washington de fortes mesures de sécurité, à la veille d'une manifestation en soutien des partisans de Donald Trump arrêtés pour avoir participé au violent assaut du siège du Congrès américain le 6 janvier.
"Il y a eu certaines menaces de violences liées aux événements de demain", a expliqué Tom Manger, le chef de la police du Capitole, lors d'une conférence de presse où les autorités ont toutefois insisté sur le fait qu'elles s'attendaient à un rassemblement pacifique.
A la différence du 6 janvier, le Congrès ne sera pas en séance et les parlementaires ne seront donc pas à l’intérieur lorsque les manifestants se retrouveront samedi à midi près de cette enceinte, sous le mot d'ordre "Justice for J6" (Justice pour le 6 janvier).
Une haute barrière a été érigée sur la place autour de l'imposant bâtiment surmonté d'un dôme blanc et la police a prévu de fermer les routes alentour dès vendredi soir. Le Pentagone tient prêts 100 membres de la Garde nationale pour les déployer si les forces de police ne suffisent pas.
"Nos policiers sont prêts", a affirmé Sean Gallagher, un autre responsable de la police du Capitole. "Nous espérons et nous attendons à des événements pacifiques ce week-end mais (...) nous pourrons répondre à toute éventualité."
Concrètement, le "scénario le plus probable de violence" réside dans la possibilité de heurts entre les manifestants et des contre-manifestants, a expliqué Tom Manger.
L'organisation "Look Ahead America" a demandé l'autorisation de rassembler jusqu'à 700 manifestants près du Capitole pour dénoncer "le traitement tyrannique et inhumain des prisonniers politiques du 6 janvier".
Elle a demandé aux participants de ne pas porter de signes politiques et de rester pacifiques.
"Nous condamnons toutes les violences", a martelé le directeur de "Look Ahead America" Matt Braynard, sur la chaîne CSPAN vendredi.
«Un de moins»
Le 6 janvier, des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient rassemblés aux abords de la Maison Blanche pour écouter celui qui était encore président.
Puis plusieurs centaines d'entre eux, criant à la fraude lors de la présidentielle de novembre, remportée par Joe Biden, avaient forcé l'entrée du Capitole pendant que les parlementaires, en présence du vice-président Mike Pence, certifiaient la victoire du démocrate.¨
Plus de 600 personnes ont été arrêtées pour leur participation à l'attaque et la majorité ont été inculpées, pour des chefs plus ou moins lourds. Plus de 50 ont plaidé coupable et d'autre part, six ont été condamnées par des tribunaux fédéraux.
L'une des manifestantes, Ashli Babbitt, avait été tuée par balle par un policier alors qu'elle tentait par la force de rejoindre l'hémicycle de la Chambre des représentants. Les organisateurs veulent aussi réclamer "justice" pour cette ancienne militaire, samedi.
Acquitté en février après un procès en destitution pour incitation à la violence, mené au Congrès après l'insurrection, Donald Trump affirme encore, sans aucune preuve, que l'élection a été "truquée" et défend les manifestants arrêtés. Des individus "persécutés (...) injustement", a-t-il affirmé jeudi.
Encore très influent au sein du parti républicain, Donald Trump a juré tout faire pour que les rares parlementaires de son camp --dix sur 211-- qui avaient voté pour sa mise en accusation à la Chambre ne soient pas réélus en 2022.
L'un d'eux, Anthony Gonzalez, a été le premier jeudi à annoncer qu'il ne se représenterait pas.
"Un de moins, plus que neuf", a commenté le milliardaire vendredi, dans un communiqué.