Guinée: un chef de l'opposition s'oppose à des sanctions africaines après un putsch «bienvenu»

Le principal candidat de l'opposition, Cellou Dalein Diallo (C) salue ses partisans alors qu'il arrive au siège du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée, avant sa déclaration un jour après les élections présidentielles à Conakry le 19 octobre 2020. (Photo, AFP)
Le principal candidat de l'opposition, Cellou Dalein Diallo (C) salue ses partisans alors qu'il arrive au siège du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée, avant sa déclaration un jour après les élections présidentielles à Conakry le 19 octobre 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 septembre 2021

Guinée: un chef de l'opposition s'oppose à des sanctions africaines après un putsch «bienvenu»

  • La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a suspendu la Guinée de ses organes mercredi, exigeant la libération de M. Condé et le «retour immédiat à l'ordre constitutionnel»
  • «La junte ne mérite pas d'être sanctionnée parce qu'elle a mis fin à une situation de non-droit», a dit M. Diallo

CONAKRY : Le chef de file de l'opposition au président guinéen Alpha Condé, renversé par les militaires, a appelé samedi la Communauté des Etats ouest-Africains à ne pas imposer de sanctions économiques à son pays après le putsch, un événement "bienvenu" faute d'autre recours.


Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre (2004-2006) et candidat malheureux aux présidentielles de 2010, 2015 et 2020 contre M. Condé, a aussi estimé dans un entretien avec l'AFP que les organisations africaines avaient perdu trop de crédibilité dans les contextes malien et tchadien pour enpêcher le chef des putschistes de diriger une période de transition.


Alpha Condé a été déposé le 5 septembre par un coup d'Etat mené par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. Les militaires ont dissous les institutions et aboli la Constitution qu'avait fait adopter M. Condé en 2020 et qu'il avait invoquée pour se présenter à un troisième mandat, malgré des mois de contestation réprimée dans le sang.


La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a suspendu la Guinée de ses organes mercredi, exigeant la libération de M. Condé et le "retour immédiat à l'ordre constitutionnel". Elle s'est gardée de sanctions économiques, adoptées en août 2020 après le putsch chez le voisin malien, en attendant le rapport d'une mission dépêchée en Guinée vendredi.


M. Diallo s'est dit opposé à des sanctions ouest-africaines. "L'implication de l'armée pour mettre fin à un mandat illégal et illégitime était pour moi une décision bienvenue. La junte ne mérite pas d'être sanctionnée parce qu'elle a mis fin à une situation de non-droit", a dit M. Diallo.


M. Diallo dit avoir gagné la présidentielle, mais avoir été spolié de sa victoire par la tricherie.


"Il n'y avait plus, pratiquement, de recours", a-t-il dit.


"Si vraiment (la junte) s'engage résolument à aller vers l'ordre constitutionnel en organisant des élections libres et transparentes dans un délai raisonnable, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de la sanctionner", a-t-il déclaré.


Les militaires ont promis une concertation en vue d'une "transition" politique et la formation d'un gouvernement d'union.


Au Mali, la Cédéao s'était initialement opposée à ce que la transition soit dirigée par un militaire, et avait imposé la nomination d'un civil. Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a mené un nouveau coup d'Etat en mai pour s'imposer comme le président de la transition.


Au Tchad, au lendemain de la mort du maréchal Idriss Déby Itno le 20 avril, une junte emmenée par son fils a annoncé prendre le pouvoir.

Qui, sinon les militaires ?

M. Diallo a dit n'avoir "pas d'objection à ce que le colonel Doumbouya puisse diriger la transition avec la société civile".


"Depuis l'exception tchadienne et malienne, l'Union africaine et la Cédéao (...) se sont décrédibilisées fortement. C'est très difficile de vouloir imposer au colonel Doumbouya un président civil, mais ce serait souhaitable que le Premier ministre soit un civil", a-t-il dit.


Lui-même est prêt à désigner des personnes pour participer à un gouvernement en cas d'accord sur les termes d'une transition, mais pas à y participer lui-même. Il compte se présenter à la future présidentielle, s'il est investi par son parti, l'Union des forces démocratiques de Guinée.


Quant à une libération de M. Condé, il a dit que c'était à la junte d'en décider. Mais il a répondu par l'affirmative sur une capacité de nuisance que conserverait M. Condé s'il était relâché. "Connaissant M. Alpha Condé, je ne suis pas sûr qu'il puisse rester tranquille", a-t-il dit.


Un autre opposant à M. Condé, Sidya Touré, également ex-Premier ministre (1996-1999) et président de l'Union des forces républicaines, est rentré samedi de dix mois d'exil en Côte d'Ivoire, où il s'était réfugié pour échapper aux tentatives des forces de sécurité de l'enlever, a-t-il dit à l'AFP.


Lui aussi a salué la fin du régime Condé: "On ne peut pas ne pas saluer le départ d'Alpha. Est-ce que quelqu'un d'autre pouvait le faire si ce n'est pas les militaires ?"


Il a exprimé son inquiétude devant l'éventualité d'une libération de M. Condé: "ça peut représenter une menace pour la Guinée", a-t-il prévenu.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.