L'emploi se redresse aux Etats-Unis, les inégalités raciales demeurent

GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/ARCHIVES - JUSTIN SULLIVAN
GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/ARCHIVES - JUSTIN SULLIVAN
Short Url
Publié le Mercredi 04 août 2021

L'emploi se redresse aux Etats-Unis, les inégalités raciales demeurent

  • Des millions d'Américains qui s'étaient retrouvés au chômage avec la pandémie ont désormais repris le travail, mais les travailleurs noirs et hispaniques peinent eux à se faire embaucher de nouveau, une inégalité qui ronge le pays depuis des décennies
  • Ces disparités sont alimentées par une discrimination de longue date en matière d'emploi, pointent les experts, mais aussi par des perturbations spécifiques, liées au Covid

WASHINGTON : Des millions d'Américains qui s'étaient retrouvés au chômage avec la pandémie ont désormais repris le travail, mais les travailleurs noirs et hispaniques peinent eux à se faire embaucher de nouveau, une inégalité qui ronge les Etats-Unis depuis des décennies.

Ces disparités sont alimentées par une discrimination de longue date en matière d'emploi, pointent les experts, mais aussi par des perturbations spécifiques, liées au Covid, empêchant certains chômeurs de trouver un emploi auquel ils peuvent se rendre, ou dans lequel ils peuvent se sentir en sécurité.

Ces questions de "disparités économiques sous-jacentes" ne sont "pas réellement abordées", déplore Kate Bahn, directrice de la politique du marché du travail pour l'ONG Washington Center for Equitable Growth.

Après être monté en flèche à 14,7% en avril 2020 à cause des mesures de confinement destinées à empêcher la propagation du virus, le taux de chômage américain est redescendu, jusqu'à 5,9% en juin.

Mais si ce chiffre est de 5,2% seulement pour les travailleurs blancs, il grimpe à 7,4% pour les travailleurs hispaniques et à 9,2% pour les travailleurs noirs.

Un fossé racial et ethnique que la première économie du monde connaissait déjà bien avant que la pandémie ne frappe, lorsque le chômage était au plus bas en 50 ans. 

Le président Joe Biden a promis de s'atteler à ce problème, arguant que les deux plans d'investissements massifs qu'il espère faire passer au Congrès peuvent assurer une reprise économique durable et plus inclusive.

C'est aussi l'objectif de la Banque centrale américaine (Fed), lorsqu'elle indique vouloir laisser les taux directeurs proches de zéro pendant un moment afin de favoriser l'emploi parmi les minorités, ce qui avait pris près d'une décennie après la crise financière mondiale de 2008.

«Gâteau plus gros»

"Tout le monde fait mieux lorsque le gâteau est plus gros, et le gâteau grossit en étant offensifs sur ces sujets", a expliqué à l'AFP William Spriggs, chef économiste de la fédération syndicale AFL-CIO. Le taux de chômage de juillet sera publié vendredi, et pourrait avoir encore reculé, à 5,6%, avec près d'un million d'emplois créés.

"Il y a une inégalité permanente entre les personnes noires et blanches quant à la réembauche", a commenté William Spriggs. La part de femmes noires à chercher du travail est ainsi plus élevée que celle des femmes blanches. Parallèlement, partout dans le pays, des entreprises peinent à trouver des candidats pour certains postes.

"Ces employeurs se plaignent tous, +on ne peut pas trouver de travailleurs, on ne peut pas trouver de travailleurs+. Les femmes noires sont plus disponibles et pourtant ils ne les embauchent pas", a-t-il déploré, "c'est de la discrimination". Pour cet économiste, "tant qu'on ne prendra pas au sérieux la discrimination à l'embauche et au travail, on ne pourra simplement pas avancer".

Transports et écoles

Les difficultés liées à la pandémie persistent, et elles empêchent certains travailleurs d'accepter des emplois, voire même d'en chercher, observe Walter Simmons, président d'Employ Prince George's, une organisation à but non-lucratif installée dans une banlieue principalement noire et hispanique de la capitale fédérale Washington. Ainsi, les transports en commun n'ont pas encore repris leurs horaires et fréquences habituelles, une contrainte pour certains demandeurs d'emploi, tandis que les crèches et garderies ouvertes ont été réduites, ce qui pose problème lorsque les parents doivent travailler.

Et lorsque plusieurs générations vivent sous le même toit, la crainte est grande de contracter le virus au travail et de contaminer ses proches, à plus forte raison avec la flambée du variant Delta, très contagieux, ajoute Walter Simmons. "Ce sont trois domaines pour lesquels personne n'a vraiment de réponse. Ils disent juste +revenez au travail+", a-t-il déploré lors d'une interview à l'AFP.

Les allocations chômage, plus généreuses et versées pour toutes les personnes sans emploi jusqu'au 6 septembre, permettent encore à ces travailleurs de survivre. Mais la moitié des Etats du pays les a d'ores et déjà réduites ou supprimées.  Walter Simmons s'inquiète pour la suite, craignant que "ceux qui luttaient déjà avant la pandémie" se trouvent encore plus en difficulté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.