Pegasus, le cyber-espion en perpétuelle recherche de failles

Ces communications secrètes ne sont pas visibles par l'utilisateur. Et il est extrêmement difficile d'en retrouver la trace sur des smartphones Android, raison pour laquelle l'enquête d'Amnesty International, à l'origine des révélations, se concentre sur les smartphones d'Apple. (Photo, AFP)
Ces communications secrètes ne sont pas visibles par l'utilisateur. Et il est extrêmement difficile d'en retrouver la trace sur des smartphones Android, raison pour laquelle l'enquête d'Amnesty International, à l'origine des révélations, se concentre sur les smartphones d'Apple. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 19 juillet 2021

Pegasus, le cyber-espion en perpétuelle recherche de failles

  • C'est «comme si vous mettiez votre téléphone dans les mains de quelqu'un d'autre»
  • Pegasus, une fois introduit dans le smartphone, exporte les données de celui-ci vers des sites internet mis en place par NSO ou ses clients, et constamment renouvelés

PARIS: Le logiciel Pegasus de la société israélienne NSO, accusé d'avoir servi à espionner des militants, journalistes et opposants du monde entier, est un système très sophistiqué, qui exploite en permanence de nouvelles vulnérabilités dans les smartphones.

Comment fonctionne le logiciel espion de NSO?

Pegasus, une fois introduit dans le smartphone, exporte les données de celui-ci (courriers électroniques, contenu des messageries comme Whatsapp ou Signal, photos...) vers des sites internet mis en place par NSO ou ses clients, et constamment renouvelés pour échapper à la détection. 


C'est "comme si vous mettiez votre téléphone dans les mains de quelqu'un d'autre", souligne Alan Woodward, professeur en cybersécurité à l'université du Surrey.


Ces communications secrètes ne sont pas visibles par l'utilisateur. Et il est extrêmement difficile d'en retrouver la trace sur des smartphones Android, raison pour laquelle l'enquête d'Amnesty International, à l'origine des révélations, se concentre sur les smartphones d'Apple.

L'ONU veut une meilleure réglementation des technologies de surveillance

La Haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a réclamé lundi une meilleure "réglementation" du transfert et des technologies de surveillance, à l'instar de Pegasus utilisé pour espionner journalistes et défenseurs des droits.


Les révélations parues dans la presse sur le détournement du logiciel Pegasus, de l'entreprise israélienne NSO Group, "confirment le besoin urgent de mieux réglementer la vente, le transfert et l'utilisation" de ces technologies de surveillance "et d'en assurer un strict contrôle et autorisation".


"Sans cadre règlementaire respectueux des droits de l'homme, il y a tout simplement trop de risques que ces outils soient détournés pour intimider les critiques et réduire au silence ceux qui contestent", a souligné Mme Bachelet.


"Les gouvernements devraient cesser immédiatement d’utiliser ces techniques de surveillance pour violer les droits humains, et doivent prendre des mesures concrètes pour protéger contre ces intrusions dans la vie privée en règlementant la distribution, l’utilisation et l'exportation de ces technologies de surveillance créées par d'autres", a-t-elle ajouté.


Les révélations sur l'usage de Pegasus par plusieurs pays pour espionner journalistes ou défenseurs des droits sont "extrêmement inquiétantes et semblent confirmer les pires craintes sur la potentielle perversion de l'usage de ces technologies de surveillance pour illégalement miner les droits humains des gens", a encore affirmé l’ancienne présidente du Chili.


Ces méthodes poussent aussi à l'autocensure en imposant un climat de peur, et "nous souffrons tous quand les journalistes et les défenseurs des droits, qui jouent un rôle indispensable dans nos sociétés, sont réduits au silence", a martelé la Haute-commissaire, rappelant aux Etats que les mesures de surveillances ne sont "justifiées que des circonstances limitées et clairement définies".

Comment le code malveillant est-il introduit sur le smartphone de la victime?

Dans son histoire, déjà longue et bien documentée, notamment par Amnesty, NSO a utilisé des SMS piégés, des bugs dans Whatsapp, iMessage, Apple Music... 


Au début, un geste de l'utilisateur était requis pour déclencher l'injection du code piégé: cliquer sur un lien par exemple.


Mais les dernières attaques n'avaient plus besoin d'un geste actif du propriétaire du smartphone pour réussir. 

Comment NSO trouve des failles pour introduire son logiciel? 

Au moins autant, sinon plus, que le logiciel espion lui-même, c'est la capacité de NSO à trouver sans relâche de nouvelles portes d'entrées dans les smartphones et à les exploiter qui fait son savoir-faire.


NSO est une grosse entreprise (un millier d'employés), qui a recruté des hackers d'élite pour rechercher elle-même les failles. 


Selon les experts, elle a aussi certainement recours au "marché gris", sur lequel des chercheurs en cybersécurité au comportement plus ou moins éthique monnayent les failles qu'ils ont trouvées. Les attaquants - qu'il s'agisse d'Etats, de sociétés privées comme NSO, ou de criminels - payent toujours beaucoup plus que les éditeurs de logiciels pour chaque vulnérabilité découverte. 


Les failles les plus prisées sont les "zero days", les failles que personne n'a encore détectées et qui sont donc imparables.


Selon Bastien Bote, directeur technique pour l'Europe du sud de Lookout, éditeur d'un logiciel de protection des smartphones, les "zero days" les plus performants peuvent se monnayer jusqu'à 2 millions de dollars pour iOS (le système d'exploitation des smartphones Apple) et 2,5 millions de dollars pour Android. Pour des applications comme Whatsapp ou iMessage, la valeur peut atteindre 1,5 million de dollars.

Espionnés par le Maroc, des médias français déposent plainte

Le site d'information Mediapart et l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné ont annoncé lundi qu'ils allaient déposer des plaintes à Paris, après des informations indiquant que les téléphones de certains de leurs journalistes ont été espionnés par un service marocain, à l'aide du logiciel israélien Pegasus.


"Les numéros des téléphones portables de Lénaïg Bredoux et d'Edwy Plenel (cofondateur du site) figurent parmi les 10 000 que les services secrets du Maroc ont ciblés en utilisant le logiciel espion fourni par la société israélienne NSO", a confirmé Mediapart dans un article publié lundi, après la publication des révélations sur Pegasus par un consortium de médias (dont Le Monde, le Guardian et le Washington Post).


"Pendant plusieurs mois, l’appareil répressif du royaume chérifien a ainsi violé l’intimité privée de deux journalistes, porté atteinte au métier d’informer et à la liberté de la presse, volé et exploité des données personnelles et professionnelles. Aucun autre téléphone d’un membre de l’équipe de Mediapart n’a été espionné", a précisé le journal en ligne.


Dans son article, le média d'investigation explique que le but était d'essayer de "faire taire les journalistes indépendants au Maroc, en cherchant à savoir comment nous enquêtions dans ce domaine". 


C'est pourquoi il indique avoir décidé de déposer plainte dès ce lundi au nom de ses deux journalistes, auprès du procureur de la République à Paris, pour que la justice puisse "mener une enquête indépendante sur cet espionnage d'ampleur organisé en France par le Maroc".

Peut-on se protéger contre ces logiciels espion?

Oui, et non. 


Certaines précautions simples permettent de limiter les risques, comme tout simplement éteindre son smartphone au moins une fois par jour: ce simple geste peut suffire à contrecarrer le fonctionnement de bon nombre de programmes espions.


Ou encore conserver les logiciels de son smartphone à jour. Dans le cas contraire, souligne M. Woodward, "certaines des anciennes failles qu'Apple a réparées, et que Google a réparées sur Android - elles peuvent toujours être là".

Le Maroc rejette les accusations d'espionnage

Le Maroc a catégoriquement démenti lundi le recours par ses services de sécurité au logiciel israélien Pegasus pour espionner journalistes ou personnalités nationales ou étrangères, comme l'en accusent plusieurs médias internationaux.


Le gouvernement marocain a, dans un communiqué, dénoncé comme "mensongères" les informations selon lesquelles les services de sécurité du royaume "ont infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d'organisations internationales à travers un logiciel informatique".


Selon une enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, dont les quotidiens Le Monde, The Guardian et The Washington Post, des militants, journalistes et opposants du monde entier ont été espionnés grâce au logiciel Pegasus élaboré par l'entreprise israélienne NSO Group.


L'enquête se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et Amnesty International, comptant selon eux 50 000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.

 


Le marché offre également des solutions de protection des smartphones, mais celles-ci sont encore peu utilisées car "les gens se sentent plus en confiance sur leur mobile que sur leur PC", regrette Bastien Bote.


Mais le spécialiste reconnaît aussi qu'il n'est pas possible de garantir une protection totale: "Si quelqu'un veut cibler un smartphone bien particulier, et s'en donne les moyens" -- qu'il chiffre à "7 ou 8 chiffres", donc des millions ou des dizaines de millions de dollars --, "il y arrivera."


Pour les personnes gérant des informations très sensibles, il peut être utile d'utiliser un appareil non relié à internet - un vieux téléphone portable, ou un smartphone dont l'accès aux données est coupé.


Dernier jour d'hommage au Vatican avant les funérailles du pape

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
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  • Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican
  • La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi

CITE DU VATICAN: Le Vatican met vendredi la dernière main aux préparatifs des funérailles du pape François, qui se tiendront samedi matin sur la place Saint-Pierre, à Rome, tandis que pour une dernière journée, fidèles et touristes peuvent défiler devant son cercueil ouvert.

Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican.

La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi.

La basilique est restée ouverte quasiment toute la nuit, pour la deuxième nuit consécutive.

La "nuit est le moment le plus intime, c'est toujours la nuit que le Seigneur se manifeste. C'était très émouvant", a déclaré à l'AFP Nicoletta Tomassetti, une Italienne de 60 ans.

Le frère Wando, 40 ans, moine capucin brésilien, a lui aussi parlé avec l'AFP dans la nuit: "Nous avons voyagé des heures et des heures, mais nous ne ressentons pas de fatigue, nous ne ressentons pas de faim, nous ne ressentons pas de soif".

Au moins 130 délégations étrangères seront présentes, dont celles de l'Argentin Javier Milei et du Prince William.

L'agence italienne de protection civile estime que "plusieurs centaines de milliers" de personnes se rendront dans la ville éternelle ce week-end.

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller.

Vendredi matin, les fidèles continuaient d'affluer pour rendre un dernier hommage à François, dont le cercueil sera fermé vendredi à 20 heures lors d'une cérémonie à laquelle assisteront les cardinaux.

Le cardinal Kevin Farrell, le "camerlingue" qui gère les affaires courantes du Vatican jusqu'à l'élection d'un nouveau pape, présidera le "rite du scellement du cercueil".

Le premier pape sud-américain de l'Eglise catholique est décédé le lundi de Pâques à l'âge de 88 ans, moins d'un mois après sa sortie de l'hôpital romain où il était soigné pour une grave pneumonie.

"Un pape et son troupeau" 

Le souverain pontife, dont la santé était défaillante depuis longtemps et à qui ses médecins avaient ordonné un strict repos, avait fait l'effort de se présenter aux fidèles à Pâques, la fête la plus importante du calendrier catholique.

Les condoléances ont afflué du monde entier pour le défunt pape, un réformateur énergique qui a défendu les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société au cours de ses 12 années à la tête des quelque 1,4 milliard de catholiques que compte la planète.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a présenté vendredi les condoléances de l'Etat d'Israël à l'Eglise catholique, alors que depuis son décès ni M. Netanyahu ni aucun de ses principaux ministres ne s'étaient exprimés publiquement sur la mort du souverain pontife, qui était généralement perçu en Israël comme pro-palestinien.

Le cercueil capitonné de rouge du jésuite argentin a été placé devant l'autel de la basilique Saint-Pierre. François, dont les mains enserrent un chapelet, porte ses habits pontificaux: une chasuble rouge, une mitre blanche et des chaussures noires.

Un par un, les fidèles se recueillent depuis mercredi devant le cercueil, ne disposant que de quelques secondes, au prix de longues heures de queue.

"C'est impressionnant" et "c'est merveilleux. C'est une belle réponse, une belle adhésion à son ministère, à son pontificat", a déclaré jeudi soir aux journalistes le cardinal François Bustillo, évêque d'Ajaccio.

Une sobre sépulture 

Après les funérailles, le cercueil de François sera transporté pour être inhumé, selon sa volonté, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, à Rome, dédiée au culte de la Vierge.

Des écrans géants seront placés le long du parcours, selon le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi. Un groupe de "pauvres et de nécessiteux" sera présent sur les marches de la basilique pour accueillir le cercueil du pontife, qui était un ardent défenseur des laissés-pour-compte.

Sa tombe en marbre, avec pour seule inscription "Franciscus", François en latin, sera accessible au public à partir de dimanche matin.

Après les obsèques, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs - soit ceux âgés de moins de 80 ans - convoqués au conclave pour choisir son successeur.

La date du début du conclave n'est pas encore connue, mais en vertu des règles vaticanes, il devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai.

Les cardinaux, qui ont commencé à converger à Rome et se sont déjà vus à trois reprises, se réuniront dans la Chapelle Sixtine et procéderont à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l'après-midi.

Le cardinal italien Pietro Parolin, qui était le numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.

 


L'envoyé américain à Oman samedi pour une nouvelle session de pourparlers avec l'Iran

L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
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  • L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire
  • M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman

WASHINGTON: L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire, les Etats-Unis continuant à privilégier une solution diplomatique.

"Le prochain cycle de négociations aura lieu à Oman samedi et constituera la première réunion des équipes techniques", a déclaré à la presse jeudi Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat.

Côté américain, Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat, dirigera les travaux, mais Steve Witkoff "sera également présent", a-t-elle précisé.

M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman, et avait participé à un premier round de discussions le 12 avril dans la capitale Mascate.

Les deux parties ont fait part de leur optimisme à l'issue de la rencontre à Rome, sans toutefois fournir de détails.

Le président Trump s'est prononcé en faveur d'une solution diplomatique avec l'Iran mais sans écarter l'option militaire, afin que l'Iran n'obtienne jamais l'arme atomique.

L'Iran a toujours nié chercher à se doter de l'arme nucléaire.

- Appel aux Européens -

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est dit jeudi prêt à se rendre en Allemagne, France et au Royaume-Uni, parties de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.

Ces trois pays n'ont jusque-là pas été directement impliqués dans les nouvelles tractations pour encadrer le programme nucléaire iranien que l'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont entamé le 12 avril sous la médiation du sultanat d'Oman.

L'accord international de 2015 offrait à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange de restrictions sur son programme nucléaire. Mais il est devenu caduc de fait après le retrait des Etats-Unis en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.

"Après mes récentes consultations à Moscou et à Pékin, je suis prêt à franchir une première étape avec des visites à Paris, Berlin et Londres", a déclaré M. Araghchi sur X.

Il s'est dit disposé à engager un dialogue avec les Européens "non seulement sur le dossier nucléaire, mais également sur tous les autres domaines d'intérêt et de préoccupation communs".

"La balle est maintenant dans le camp de l'E3", le regroupement de ces trois pays, a-t-il ajouté.

Paris "suivra de près si cette annonce du ministre iranien est suivie d'effets", a réagi pour l'AFP le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine.

La France, a-t-il ajouté, "continuera très volontiers à dialoguer avec les Iraniens" sur le nucléaire. Berlin et Londres n'ont pas immédiatement réagi.

- "Pas loin" de la bombe -

En préparation des rencontres de samedi, M. Araghchi s'est rendu en Chine mercredi pour des consultations avec son homologue chinois, Wang Yi.

La semaine dernière, il était à Moscou où il a notamment rencontré le président russe, Vladimir Poutine.

M. Araghchi s'est félicité du niveau de coopération entre Téhéran et ses alliés chinois et russes mais a relevé que les relations avec les trois pays européens étaient "actuellement à un bas niveau".

Après le retrait de Washington et le rétablissement des sanctions américaines en 2018, Téhéran a pris ses distances avec le texte de 2015, et accru son niveau d'enrichissement d'uranium jusqu'à 60 % - bien au-delà du plafond de 3,67% fixé, tout en restant en deçà des 90% nécessaires à la fabrication d'une bombe.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a averti la semaine dernière que l'Iran n'était "pas loin" de disposer de la bombe atomique.

En décembre, les trois pays européens avaient fait valoir qu'ils pouvaient réenclencher le "snapback", un mécanisme prévu par le cadre de 2015 permettant de réimposer automatiquement les sanctions de l'ONU contre Téhéran.

Le délai pour activer cette clause expire en octobre.

Le chef de diplomatie américaine, Marco Rubio, a appelé le 18 avril les Européens à prendre rapidement une "décision importante" concernant le "rétablissement des sanctions" contre l'Iran.

Le ministre iranien avait dénoncé mercredi des "tentatives" notamment d'Israël de "faire dérailler la diplomatie" et de compromettre les pourparlers en cours.

Le même jour, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirmait que "le sort de toute l'humanité" était en jeu si la République islamique se dotait d'armes nucléaires.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.