KANO : L'émir enlevé dimanche dans l'Etat de Kaduna, dans le nord du Nigeria, a été relâché par ses ravisseurs, qui détiennent toujours en otage 13 membres de sa famille, a déclaré mardi à l'AFP son fils aîné.
Les assaillants, connus localement sous le nom de "bandits", ont attaqué la résidence d'Alhassan Adamu, l'émir de Kajuru âgé de 83 ans, située à la périphérie de Kaduna, la capitale de l'Etat. Ils ont enlevé l'émir et ses proches, dont des femmes et des enfants.
Les émirs sont en général vénérés dans le nord du Nigeria pour leur rôle de gardiens de l'islam et des traditions. Même s'ils n'ont pas de rôle constitutionnel, ils jouissent d'une grande influence et ont un rôle important de lien entre la population et le gouvernement.
"Sa majesté a été relâchée hier et il est désormais dans son palais", a déclaré Musa Alassan Adamu, son fils aîné. "Il a été lâché par ses ravisseurs en dehors de la ville, d'où il a marché jusqu'au palais".
Selon lui, le monarque a été emmené à l'hôpital pour un examen médical où il a été déclaré en bonne santé.
"Les bandits retiennent toujours 13 membres de la famille", a-t-il ajouté. Les premières informations parvenues à l'AFP après cet enlèvement faisaient initialement état de 12 proches kidnappés.
Une vidéo visionnée par un journaliste de l'AFP montre l'émir s'adresser à ses sujets venus lui témoigner leur sympathie après sa libération.
Alors qu'il commence son discours, l'émir fond en larmes.
Une source proche du palais affirme que les ravisseurs ont réclamé le paiement d'une rançon pour la libération des proches de l'émir.
L'Etat de Kaduna est récemment devenu une cible pour les enlèvements contre rançon, visant notamment les étudiants et les voyageurs, mais l'enlèvement de l'émir est une première.
Des groupes criminels, communément appelés "bandits" par les autorités, terrorisent les populations du nord-ouest et du centre du Nigeria.
Ils attaquent des villages, volent du bétail et enlèvent sur les routes des personnalités locales ou des voyageurs contre rançon. Ils opèrent à partir de camps situés dans la forêt de Rugu, qui s'étend sur les Etats de Zamfara, Katsina, Kaduna et du Niger.
Depuis la fin de l'année dernière, ces bandes armées se sont également tournées vers une autre activité très lucrative : les enlèvements de masse d'écoliers, lycéens ou étudiants.
Lundi dernier, une centaine d'enfants ont été enlevés dans une école de l'Etat de Kaduna.