Guerre des Balkans: nouveau verdict pour deux chefs espions serbes à La Haye

Les guerres dans l'ex-Yougoslavie furent les plus meurtrières en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Leur bilan humain est estimé à 130 000 morts et des millions de déplacés. (Photo, AFP)
Les guerres dans l'ex-Yougoslavie furent les plus meurtrières en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Leur bilan humain est estimé à 130 000 morts et des millions de déplacés. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Guerre des Balkans: nouveau verdict pour deux chefs espions serbes à La Haye

  • Jovica Stanisic, 70 ans, et Franko Simatovic, 71 ans, sont à nouveau accusés de quatre crimes contre l'humanité et un crime de guerre
  • Les deux hommes plaident non-coupables. Les procureurs requièrent la prison à perpétuité

LA HAYE: Les juges internationaux rendent mercredi leur verdict contre deux anciens chefs de la sécurité intérieure serbe, rejugés à la Haye pour leur rôle dans les "escadrons de la mort" qui ont sévi en Bosnie et en Croatie dans les années 1990.

Jovica Stanisic, 70 ans, et Franko Simatovic, 71 ans, sont à nouveau accusés de quatre crimes contre l'humanité et un crime de guerre, après avoir été acquittés pour ces mêmes chefs d'accusation en 2013.

M. Stanisic, ancien chef de la sécurité intérieure de la Serbie et figure-clé du régime de Slobodan Milosevic, ainsi que son adjoint M. Simatovic sont à nouveau accusés d'avoir organisé, financé et ravitaillé des groupes paramilitaires après la dislocation de la Yougoslavie en 1991.

Ces groupes, comme l'unité d'élite des "Bérets rouges", dirigés sur le terrain par Franko Simatovic selon l'accusation, ont fait déferler une vague de terreur et de destructions, attaquant des villes et assassinant Croates, Musulmans et autres populations non-serbes.

Les deux hommes plaident non-coupables. Les procureurs requièrent la prison à perpétuité. 

Le verdict sera prononcé à partir de 15H00 (1300 GMT) – et retransmis en ligne avec 30 minutes de différé – par le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui a pris le relais du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) après la fermeture de celui-ci en 2017.

Groupes paramilitaires

Les deux ex-chefs serbes, qui étaient en liberté conditionnelle, seront au tribunal après s'être rendus à la prison des Nations unies à La Haye la semaine dernière, a affirmé une porte-parole du tribunal. 

Selon l'accusation, M. Stanisic et M. Simatovic faisaient partie d'une entreprise criminelle commune incluant aussi Sloban Milosevic, mort d'une crise cardiaque en 2006 avant l'achèvement de son procès, et le chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, condamné à la prison à vie.  

Les guerres dans l'ex-Yougoslavie furent les plus meurtrières en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Leur bilan humain est estimé à 130 000 morts et des millions de déplacés.

L'acte d'accusation comprend au moins 280 meurtres dans une vingtaine d'attaques spécifiques contre des villes et des villages par les groupes paramilitaires comme l'unité d'élite des "Bérets rouges" et la milice "Les Tigres". 

Zeljko Raznatovic, alias Arkan, leader de la milice "Les Tigres", a été inculpé par le tribunal de La Haye mais abattu à Belgrade en 2000.

Revirement rare

M. Stanisic et M. Simatovic ont été transférés au tribunal en 2003, après avoir été arrêtés par la police serbe à la suite de l'assassinat du Premier ministre réformiste serbe Zoran Djindjic.

En mai 2013, les juges du procès en première instance avaient décidé que l'accusation n'avait pas réussi à prouver "au-delà de tout doute raisonnable" la culpabilité des deux ex-chefs serbes et les avaient acquittés.

L'acquittement en première instance des deux ex-chefs serbes par le TPIY en 2013 avait suscité une vague de protestations et le ministère public avait fini par faire appel.

Le 15 décembre 2015, revirement rare: la Chambre d'appel du TPIY infirmait l'acquittement, avançant que les premiers juges s'étaient "trompés" sur divers points de droit.

Le nouveau procès a débuté en 2017, les audiences finales ayant eu lieu en avril 2021.

M. Stanisic et M. Simatovic se trouvent parmi les derniers chefs de guerre des Balkans détenus à La Haye.

La justice internationale a confirmé ce mois-ci la condamnation à perpétuité de l'ancien chef militaire serbe de Bosnie Ratko Mladic pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.