Le «Saint-Tropez turc» redoute une nouvelle saison touristique terne

Des touristes ukrainiens (à droite) marchent à côté de Turcs à Bodrum, sur la mer Égée, dans le sud-ouest de la Turquie (AFP)
Des touristes ukrainiens (à droite) marchent à côté de Turcs à Bodrum, sur la mer Égée, dans le sud-ouest de la Turquie (AFP)
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Publié le Dimanche 27 juin 2021

Le «Saint-Tropez turc» redoute une nouvelle saison touristique terne

  • Si la reprise des vols en provenance de Russie et d'Europe représente l'espoir d'un rebond, M. Aras estime que la «convalescence» du tourisme turc dans son ensemble est encore longue
  • Les restrictions aux voyages liées à la pandémie de coronavirus ont durement touché le secteur du tourisme, privant l'économie turque d'une importante source de revenus

BODRUM :Les touristes russes commencent à revenir avec des roubles plein les poches mais cela ne suffit pas à rendre le sourire aux stations balnéaires turques qui anticipent une nouvelle saison noire à cause de la pandémie de coronavirus.

"Lors de la dernière saison touristique, nous avons enregistré une baisse d'activité de 75%", indique à l'AFP Ahmet Aras, maire de Bodrum (sud-ouest), depuis une terrasse surplombant la mer Egée.

Si la reprise des vols en provenance de Russie et d'Europe représente l'espoir d'un rebond, M. Aras estime que la "convalescence" du tourisme turc dans son ensemble est encore longue.

"Il faudra des années pour un rétablissement complet", dit-il.

Les restrictions aux voyages liées à la pandémie de coronavirus ont durement touché le secteur du tourisme, privant l'économie turque d'une importante source de revenus.

Surnommé le "Saint-Tropez turc", Bodrum a accueilli 4,34 millions de touristes en 2019. Ce nombre a chuté des deux tiers en 2020, et seulement 350 000 touristes sont venus entre janvier et mai 2021.

Avec la récente baisse du nombre de cas quotidiens de Covid-19 --environ 5700--, les autorités turques croisent les doigts pour un retour des touristes.

Pour les attirer, le président Recep Tayyip Erdogan les a même exemptés d'un confinement strict imposé à ses concitoyens en mai, leur permettant comme le dénonçaient des opposants de "profiter de la Turquie sans les Turcs".

Mais la quarantaine imposée par de nombreux pays à leurs ressortissants revenant de Turquie a sapé ces efforts.

«Zombie»

Ankara a aussi payé le prix de tensions avec Moscou liées à la situation en Ukraine. La Russie a suspendu en avril --officiellement pour des raisons sanitaires-- les vols entre les deux pays, privant la Turquie de son principal contingent de touristes étrangers. Cette restriction n'a été levée que mardi.

Davantage de visiteurs européens pourraient aussi venir avec l'assouplissement de certaines règles à partir du 1er juillet.

En attendant, Bodrum, une station balnéaire prisée des étrangers comme de la jet-set stambouliote, lovée entre la mer et des collines, n'est plus que l'ombre d'elle-même.

"Voyez ces bateaux", soupire le guide touristique Baris Kasal en désignant la marina, "il y en aura peut-être un qui sortira pour une balade aujourd'hui".

Pour lui, si la saison touristique 2020 est "morte", celle de cette année est "comme un zombie".

"Ca bouge un peu mais ça reste très, très modeste", déplore-t-il.

Selon Iclal Kayaoglu, directrice des opérations à l'aéroport Milas-Bodrum, le nombre de passagers quotidiens ne représente désormais qu'un dixième du volume de 2019.

"Il s'agit principalement de Russes et de Britanniques", souligne-t-elle à l'AFP. "Le nombre de vols va augmenter", ajoute-t-elle avec espoir.

«Pas la force»

Signe de l'attractivité de la Turquie, certains touristes russes trouvaient le moyen de s'y rendre en contournant les restrictions imposées par Moscou, en faisant par exemple escale en Pologne.

Leur retour progressif sera-t-il suffisant pour sauver les commerçants et hôteliers qui se sont massivement endettés pour traverser la disette?

"On pensait que ce serait juste une année et qu'on allait remonter la pente", explique Engin Erkan, gérant d'une boutique de vêtements en cuir. "On n'a pas la force de tenir une seconde année comme ça", souffle-t-il.

Le chiffre d'affaires des commerçants de Bodrum a baissé de 80% par rapport à 2019, selon le président de la Chambre de commerce locale Mahmut Serdar Kocadon.

"Les commerces sont au bord de la faillite", affirme-t-il.

Le ministère du Tourisme table sur la venue en Turquie de 30 millions de touristes en 2021, contre 49 millions en 2019, mais les experts trouvent cet objectif difficile à atteindre.

Les Ukrainiens et autres ressortissants de l'Europe de l'Est, qui font partie des rares touristes actuellement en Turquie, profitent en attendant des plages vides.

"Les portes de l'Europe sont fermées à cause de la pandémie. La Turquie est donc une destination idéale", indique Michael Grunnyi, venu d'Ukraine avec sa femme et leur fille.

Mais la présence de ces visiteurs ne suffit pas pour le maire de Bodrum à dresser un tableau positif.

"Vous ne pouvez pas démarrer la saison touristique en juillet et espérer la sauver", dit-il. "Ca ne marche pas comme ça".


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".