Jura: la fonderie MBF liquidée, près de 300 emplois supprimés

Des employés de la fonderie d'aluminium et équipementier automobile MBF bloquent l'autoroute A40 entre Lyon et Genève, à Saint-Martin-Du-Fresne, dans l'est de la France, le 22 avril 2021. (Photo, AFP)
Des employés de la fonderie d'aluminium et équipementier automobile MBF bloquent l'autoroute A40 entre Lyon et Genève, à Saint-Martin-Du-Fresne, dans l'est de la France, le 22 avril 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 juin 2021

Jura: la fonderie MBF liquidée, près de 300 emplois supprimés

  • « On a été mis à mort alors qu'on avait du boulot, on est dégoûtés », a réagi Saverio Vadala, représentant de l'intersyndicale CGT-CFDT-SUD de l'entreprise
  • Mardi, le tribunal n'a pas retenu l'unique offre de reprise, portée par l'entrepreneur français Michaël Azoulay

DIJON: a liquidation de la fonderie automobile MBF de Saint-Claude (Jura), employant 270 salariés permanents, a été prononcée mardi à Dijon, a-t-on appris de source syndicale.

« On a été mis à mort alors qu'on avait du boulot, on est dégoûtés », a réagi Saverio Vadala, représentant de l'intersyndicale CGT-CFDT-SUD de l'entreprise.

Le jugement du tribunal de commerce entraînera la suppression des 270 postes en CDI et « met au total 300 emplois sur le carreau », selon le syndicaliste, en ajoutant intérimaires et CDD.

Créée dans l'immédiat après-guerre, la fonderie MBF Aluminium, qui fabrique carters de moteurs et pièces de boîte de vitesse, avait été placée en redressement judiciaire début novembre, faute de pouvoir rembourser ses dettes.

Sa direction, représentant les actionnaires - le britannique CMV et un entrepreneur italien -, avait été écartée par le tribunal de commerce durant le redressement, avec nomination d'un administrateur judiciaire.

Mardi, le tribunal n'a pas retenu l'unique offre de reprise, portée par l'entrepreneur français Michaël Azoulay. Selon un observateur du dossier, ce projet qui prévoyait la reprise d'un peu plus de 200 salariés a été jugé insuffisant en termes de garanties financières et il a été fragilisé par l'absence d'engagements de commandes des principaux clients de l'entreprise, Renault et PSA (Stellantis).

Les syndicats dénoncent la « passivité » des deux constructeurs et de l'Etat, dont ils espéraient une aide au sauvetage de plusieurs millions d'euros.

« L'État nous a condamnés », estime Nail Yalcin, délégué CGT. Le syndicaliste a annoncé la liquidation, en larmes, à une trentaine de salariés qui s'étaient déplacés à Dijon. Ils ont alors manifesté leur colère en renversant un véhicule sur une voie de tramway avant d'y mettre le feu, rapidement éteint par les pompiers, selon la police.

En « faisant la sourde oreille », l'Etat se rend « complice de la fermeture des fonderies » en France, a renchéri M. Vadala, représentant la CFDT.

La présidente sortante (PS) de la région Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay, candidate à sa réélection, a dénoncé pour sa part une « catastrophe industrielle pour tout le bassin de Saint-Claude » dans un communiqué.

« C'est une décision tragique pour les salariés et leurs familles et c'est une décision que l'on regrette. On regrette d'autant plus que les services de l'Etat sont mobilisés sur ce dossier depuis plusieurs mois pour la recherche de repreneurs », a indiqué le ministère chargé de l'Industrie, sollicité par l'AFP.

« La mission de l'Etat sur ce dossier ne s'arrête pas avec le prononcé de la liquidation de l'entreprise », ajoute-t-on à Bercy, évoquant la mise en place d'un accompagnement du territoire de Saint-Claude et des salariés.

Vendredi, le gouvernement avait signé, avec l'industrie automobile, la création d'un « fonds d'accompagnement et de reconversion des salariés de la filière automobile ». Doté de 50 millions d'euros financés en partie par Renault et PSA-Stellantis, il est destiné principalement à la reconversion des employés de sous-traitants en redressement ou en liquidation judiciaire. 

« La fonderie MBF rentre totalement dans le dispositif » et les salariés pourront en bénéficier, précise-t-on au ministère du Travail. 

 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".