Après deux ans de fermeture, les postes frontaliers de Sebta, dans le nord du Maroc, et de Melilla, au nord-est du pays, ont enfin rouvert leurs portes dans la nuit du 16 au 17 mai 2022
La réouverture des frontières marquera le début d’un nouvel essor économique au nord du Maroc, où la lutte contre la contrebande sera le mot d’ordre
Ce processus se fera de manière graduelle et ne concernera dans un premier temps que les ressortissants des pays de la zone Schengen
L'accord sur leur réouverture survient après que Madrid a mis fin le 18 mars à près d'un an de crise diplomatique avec Rabat en soutenant publiquement le plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental
Ces postes-frontières avaient été fermés lors de la première vague de la pandémie de Covid-19 au printemps 2020, puis maintenus fermés en raison d'une crise diplomatique entre Madrid et Rabat
La fermeture de la frontière avec le Maroc sera prolongée de « 15 jours, afin que soient conclues les conditions de réouverture progressive et ordonnée des postes frontières à l'entrée et à la sortie de Ceuta et Melilla»
Le 18 mars, Madrid a mis fin à près d'un an de crise diplomatique après avoir opéré un revirement sur la question du Sahara occidental et reconnu le plan d'autonomie marocain pour ce territoire disputé
Depuis plusieurs jours, l'enclave de Melilla, sur la côte nord du Maroc, a vu des tentatives de passage en force de migrants, en majorité d'origine subsaharienne, selon les autorités espagnoles
«Nous sommes convenus d’intensifier notre coopération (...) dans le domaine de la lutte contre le trafic des migrants, de protection des frontières, des retours et des réadmissions», a déclaré le commissaire à l'Elargissement et à la politique européenne
En deux jours, plus de 800 migrants ont donc réussi à entrer à Melilla sur la côte nord du Maroc, qui constitue avec celle de Ceuta la seule frontière de l'UE avec l'Afrique
A Melilla, la frontière entre le Maroc et l'Espagne est matérialisée par une triple clôture grillagée d'une longueur d'environ 12 km
Aucun de ces migrants, tous originaires d'Afrique subsaharienne, n'a réussi à entrer dans l'enclave
La tentative de ce groupe était «très bien organisée, ils essayaient d'entrer à différents endroits du périmètre pour diviser les forces de sécurité qui essayaient de les empêcher» d'entrer
Les garde-frontières espagnols ont été alertés vers 5h30 par leurs homologues marocains qu'«un groupe de 350 Africains subsahariens» essayait d'escalader la barrière près du poste-frontière de Barrio Chino
Un autre groupe de plus de 300 personnes avait tenté de pénétrer à Melilla le 20 août, mais, là encore, aucune n'y était parvenue