Les avocats de Berdah accusent Booba d'avoir repris son cyberharcèlement

Le chanteur français Elie Yaffa alias Booba se produit sur la scène Jean Louis Foulquier lors de la 37e édition des Francofolies de La Rochelle, le 15 juillet 2022. (AFP)
Le chanteur français Elie Yaffa alias Booba se produit sur la scène Jean Louis Foulquier lors de la 37e édition des Francofolies de La Rochelle, le 15 juillet 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 04 octobre 2023

Les avocats de Berdah accusent Booba d'avoir repris son cyberharcèlement

  • D'après la source proche du dossier, le contrôle judiciaire de Booba lui interdit d'entrer en contact avec Magali Berdah
  • Booba, âgé de 46 ans, a été mis en examen lundi à Paris pour harcèlement moral en ligne aggravé notamment par la dégradation de la santé de Mme Berdah

PARIS: Les passes d'armes continuent. Au lendemain de la mise en examen de Booba pour cyberharcèlement, les avocats de Magali Berdah ont saisi mardi le juge d'instruction, accusant le rappeur d'avoir redémarré sa campagne contre la patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events.

Dans ce courrier adressé au magistrat instructeur dont l'AFP a eu connaissance, Mes David-Olivier Kaminski, Antonin Gravelin-Rodriguez et Rachel-Flore Pardo listent quatre publications de Booba diffusées sur les réseaux sociaux depuis sa mise en examen, nouveaux avatars d'après eux de son cyberharcèlement.

D'après la source proche du dossier, le contrôle judiciaire de Booba lui interdit d'entrer en contact avec Magali Berdah. "Les réseaux sociaux s'adressent à tout le monde, y compris à Magali Berdah. Il n'a pas le droit d'évoquer l'affaire en ces termes".

"La volonté de faire du mal et de détruire doivent cesser. L'institution judiciaire ne peut traiter M. Elie Yaffa (ndlr: le vrai nom de Booba) autrement que comme n'importe quel mis en examen qui ne respecte pas son contrôle judiciaire", indique le courrier.

Si le magistrat instructeur devait constater un non-respect de cette mesure coercitive, il pourrait rappeler Booba à ses obligations, alourdir celles-ci ou demander son placement en détention provisoire.

L'entourage du rappeur et ses avocats n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Booba, âgé de 46 ans, a été mis en examen lundi à Paris pour harcèlement moral en ligne aggravé notamment par la dégradation de la santé de Mme Berdah.

Il se voit reprocher "au moins 487 messages sur les réseaux sociaux la visant directement" entre mai 2022 et mai 2023, d'après des éléments de l'enquête dévoilés par Le Parisien et dont l'AFP a eu connaissance.

Il a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour les faits de menaces de mort et de recel d'une infraction d'atteinte à l'intimité.

Cette mise en examen fait suite à de nombreuses plaintes de la part de Magali Berdah, femme d'affaires de 41 ans et fondatrice de Shauna Events, une agence spécialisée dans les relations entre les personnalités issues de la TV et les marques.

«Torture»

Le 27 septembre, le juge d'instruction a précisé à Mme Berdah, partie civile, que son enquête ne visait "en aucun cas à déterminer qui a raison et qui a tort sur le fond" du contentieux vieux de plusieurs années entre les deux protagonistes, autour des activités de Mme Berdah, mais à voir si le rappeur a commis des fautes par ses publications en ligne.

Devant le magistrat, Mme Berdah a estimé être victime d'une "torture", résultant de "l'avalanche" de messages reçus "non-stop". Booba a "encouragé les gens à me tuer et il a tout fait pour que je meure", a-t-elle lancé.

Lundi, lors de sa mise en examen, le "Duc de Boulogne" a contesté toute menace de mort ou "intention d'atteindre Magali Berdah dans sa santé ou sa vie". Booba a expliqué "essayer de démasquer (Mme Berdah et ses proches) pour prouver que ce sont des escrocs", un "vrai combat qui a abouti à une loi contre les influenceurs", adoptée début juin, a-t-il souligné.

Objectif ? Dénoncer "la culture du vide et de l'arnaque" qu'incarnerait celle qui se "victimise".

Le juge a pourtant listé les 487 messages de Booba en un an, s'en prenant "à la religion", au "physique", à la "famille"... de Mme Berdah. "C'est plus de l'humour" ou "de la taquinerie", a répondu le rappeur, ne s'estimant "pas responsable" de leur grand écho.

Depuis la mise en examen du rappeur lundi, Magali Berdah a reçu "des dizaines" de messages "de haine et de menaces" de la part d'internautes en seulement une journée, ont aussi dénoncé ses avocats dans un second courrier adressé mardi après-midi au magistrat instructeur. "La communauté de Booba ne te lâchera pas", résume ainsi un internaute.

Outre l'instruction visant Booba, 28 personnes seront jugées entre novembre et janvier à Paris pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime sur Magali Berdah.

De son côté, la femme d'affaires est visée par une enquête préliminaire, ouverte à Grasse en 2022 et désormais suivie à Paris, après une plainte de Booba qui accuse Shauna Events de pratiques commerciales trompeuses.

Dans une autre affaire sur des faits reprochés antérieurs à la création de son agence en ligne, Mme Berdah sera jugée en décembre à Cannes pour "banqueroute et blanchiment".


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les 80 ans de Dave: «pour un beatnik, faire carrière est un gros mot!»

Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris
  • Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965

PARIS: "A 20 ans, je rêvais de vivre en chantant, surtout pas faire carrière! Pour le beatnik que j'étais, c'était un gros mot!": à 80 ans, Dave, l'interprète des indémodables "Vanina" et "Du côté de chez Swann", n'en revient pas d'être devenu un chanteur populaire mais refuse de songer à des adieux.

"J'aimerais bien chanter jusqu’à la fin. La scène, c'est le nirvana et on nous paie pour ça, en plus!", confie à l'AFP le plus Français des Néerlandais, connu aussi pour son franc-parler.

Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris, avant une nouvelle tournée qui passera par Amsterdam et Bruxelles.

"Quand je suis devenu chanteur populaire, je n'ai rien compris. En plus, je n'étais pas du tout branché +variétoche+...", ajoute celui qui est toujours fan de jazz.

Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965: "je faisais la manche dans le Quartier latin. En m'accompagnant à la guitare, je reprenais les succès du moment", raconte Dave, qui vient de publier une autobiographie, "Comment ne pas être amoureux de vous" (Talent Editions).

"On m'a conseillé d'aller plutôt à Saint-Tropez. (...) Maintenant, j'y retourne, mais comme client!", ajoute le chanteur vite remarqué par le producteur Eddie Barclay.

En 1972, il est enrôlé dans l'opéra-rock "Godspell". Deux ans après, il perce enfin avec la reprise de "Sugar Baby Love" des Rubbets, adapté en français par son compagnon Patrick Loiseau, qui deviendra son parolier attitré. La même année, "Vanina" dépasse le million d'exemplaires.

Après "Dansez maintenant" et "Mon cœur est malade", deux autres tubes, Dave se maintient au sommet du hit-parade avec "Du côté de chez Swann", une ballade romantique signée encore Patrick Loiseau et devenue l'une des chansons emblématiques des seventies.

«Comme Henri Salvador»

"Quand Patrick m'a proposé ce texte, je lui ai demandé s’il n'était pas fou. Cela me semblait trop littéraire et je pensais que ça ne marcherait jamais... Finalement, le succès a été énorme. Ma seule chanson diffusée sur France Inter!", ironise-t-il.

"Sans prétention, les textes étaient plutôt intéressants à l'époque. Aujourd'hui, ils ont perdu un peu en qualité", juge-t-il. Dans la jeune génération, Zaho de Sagazan et Vianney sont toutefois ses préférés.

"Depuis toujours, j'aime amuser la galerie avec des blagues caustiques mais je suis un gentil avec un bon fond", assure le chanteur, victime d'une lourde chute en 2022 qui a entraîné quatre jours de coma, avec, pour seules séquelles, la perte de l'odorat et du goût.

A 80 ans, le chanteur rêve d'un album "à un million d’exemplaires, comme Henri Salvador à la fin de sa vie".

"Pour le plus tard possible", Dave a laissé des instructions pour qu'on grave sur son urne funéraire le mot "ouf": "parce que je serai probablement content que cela se termine et parce que +ouf+ en verlan, veut dire fou. Un bon résumé de ma vie".