Maqsouda: le podcast de poésie arabe à écouter d’urgence

Maqsouda est un podcast en langue arabe sur la poésie arabe, créé et animé par Zeina Hachem Beck et Farah Chamma. (Photo fournie)
Maqsouda est un podcast en langue arabe sur la poésie arabe, créé et animé par Zeina Hachem Beck et Farah Chamma. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Maqsouda: le podcast de poésie arabe à écouter d’urgence

  • Le principe de ce podcast est simple: deux amies poétesses, une Palestinienne et une Libanaise, s’engagent dans un dialogue intime sur la poésie arabe
  • Maqsouda alterne deux types d’épisodes. L’un où Hachem Beck et Chamma discutent de manière informelle d’un poème, et l’autre où l’animatrice ou la poétesse, si elle est disponible, récite des poèmes

DUBAÏ: La poésie arabe peut sembler intimidante. Il est ancré dans notre conscience collective que la poésie arabe, traditionnellement écrite et récitée en arabe classique, ne peut être qu’écrite sur papier ou interprétée dans un salon littéraire d’une époque lointaine et oubliée.

Mais les temps ont changé. Maqsouda, un podcast en langue arabe sur la poésie arabe, créé et animé par Zeina Hachem Beck et Farah Chamma, le prouve. Le principe de ce podcast est simple: deux amies s’engagent dans un dialogue sur la poésie arabe. Hachem Beck et Chamma étant toutes deux des poétesses reconnues, cela ajoute une autre dimension à la conversation.

Zeina Hachem Beck est une poétesse primée, dont le troisième recueil de poésie, intitulé «O», sera publié par Penguin Books en 2022. Quant à Farah Chamma, poète et interprète, elle a été largement reconnue pour son travail de création orale.

Tout comme l’acte d’écrire, la création Maqsouda a été réalisée de manière organique.

«Pendant longtemps, j’ai voulu faire un podcast sur la poésie arabe, mais je ne voulais pas le faire seule», raconte Hachem Beck à Arab News. «Puis, pendant la pandémie, Farah m’a envoyé des vidéos d’elle récitant de la poésie arabe, en pyjama. Je me suis dit: “Pourquoi ne pas faire ce projet avec Farah?ʺ. Elle m’a tout de suite dit d’accord.»

Produit par la plate-forme de podcast arabe Sowt, Maqsouda alterne deux types d’épisodes. L’un où Hachem Beck et Chamma discutent de manière informelle d’un poème, et l’autre où l’animatrice ou la poétesse, si elle est disponible, récite des poèmes.

Analyser la poésie arabe intime sur le ton de la conversation est peu commun, mais c’est un choix intentionnel. «Ce qui nous a réunis, Zeina et moi, sur Maqsouda, c’est ce “mur” dans la poésie arabe», raconte Chamma. «Il se dresse dans notre écriture personnelle et dans nos peurs de faire des erreurs en arabe. Nous ne voulions pas de cela. Parler de la poésie arabe dans ce style est donc voulu.»

Le «mur» est un concept familier pour de nombreux arabophones. Qu’ils aient reçu une éducation formelle en arabe ou non, la pratique de l’écriture et de l’utilisation de l’arabe dans sa forme classique est une suite de règles linguistiques et grammaticales décourageantes.

«On pense à tort que la poésie arabe doit être rédigée dans un langage soutenu, et non dans notre langue de tous les jours», ajoute Hachem Beck. «C’est à cause de la diglossie que nous avons à cause de l’arabe classique et de l’arabe familier. C’est un espace contradictoire».

Toutefois, dans cette contradiction,  les deux poétesses voient également un espace unique pour le développement de la poésie arabe. «La diglossie en arabe enrichit davantage la langue», affirme Chamma. «Le fait qu’il existe une langue parlée très différente de la langue académique ajoute de nouveaux sentiments dans l’écriture, change ma relation avec les mots.»

Changer les perceptions sur la manière d’aborder l’arabe va également de pair avec la mise en lumière des poètes de toute la région. «Nous aimerions mettre en avant autant de femmes que d’hommes», souligne Hachem Beck. «Nous voulons apprendre et nous diversifier. Farah est palestinienne, je suis libanaise. Nous connaissons mieux la poésie du Liban, de Palestine, de Syrie, d’Irak et d’Égypte. Celle de Tunis, du Maroc ou du Soudan nous est largement inconnue. Nous faisons donc l’effort de diversifier les auteurs que nous présentons.»

Bien que Maqsouda vise à divertir et à instruire, l’objectif est également de créer une anthologie en ligne indispensable des poètes et de la poésie arabes. «J’ai toujours souhaité trouver une source qui présente un éventail de la poésie arabe», explique Chamma. «J’espère pouvoir combler cette lacune et créer un endroit où nous pouvons mettre en lumière la poésie arabe.»

Maqsouda est disponible sur toutes les plates-formes de podcast.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Goodbye Julia, grand gagnant des Prix de la critique pour les films arabes à Cannes

La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
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  • Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, a remporté trois prix
  • Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama

DUBAÏ: Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, a remporté les prix du meilleur long métrage et du meilleur scénario lors de la 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes, qui s’est déroulée samedi en marge du festival du Festival de Cannes.

Le compositeur franco-tunisien Amin Bouhafa, qui a travaillé sur Hajjan, a remporté le prix de la meilleure musique pour ce film qui se déroule en Arabie saoudite.

Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, qui n’a pas remporté le prix du meilleur documentaire aux Oscars cette année, a remporté trois récompenses: meilleure réalisatrice pour Ben Hania, meilleur documentaire et meilleur montage.

Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama.

L’acteur palestinien Saleh Bakri a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans The Teacher, tandis que I Promise You Paradise, du cinéaste égyptien Morad Mostafa, est arrivé premier dans la catégorie du meilleur court métrage.

La cérémonie de remise des prix est organisée par le Centre du cinéma arabe (Arab Cinema Center, ACC), situé au Caire. Les vainqueurs sont élus par un jury de 225 critiques venus de plus de 70 pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com