Les réfugiés soudanais, une manne inespérée pour le tourisme à Assouan

Des Soudanais qui ont fui la guerre dans leur pays se rafraîchissent sur les rives du Nil dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (Ashraf Shazly/AFP)
Des Soudanais qui ont fui la guerre dans leur pays se rafraîchissent sur les rives du Nil dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (Ashraf Shazly/AFP)
Des Soudanais qui ont fui la guerre dans leur pays se rafraîchissent sur les rives du Nil dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (Ashraf Shazly/AFP)
Des Soudanais qui ont fui la guerre dans leur pays se rafraîchissent sur les rives du Nil dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (Ashraf Shazly/AFP)
Des Soudanais qui ont fui la guerre dans leur pays se rafraîchissent sur les rives du Nil dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (Ashraf Shazly/AFP)
Des Soudanais qui ont fui la guerre dans leur pays se rafraîchissent sur les rives du Nil dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (Ashraf Shazly/AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 15 septembre 2023

Les réfugiés soudanais, une manne inespérée pour le tourisme à Assouan

  • Depuis le début de la guerre le 15 avril, opposant deux généraux en lutte pour le pouvoir, plus de 310 000 personnes ont, comme M. Ali, trouvé refuge en Egypte
  • De l'autre côté de la frontière, de nombreuses personnes attendent, arrêtées en route par la décision soudaine de l'Egypte en juillet de réimposer des visas à tous les Soudanais fuyant la guerre

ASSOUAN : Des milliers de Soudanais ont trouvé refuge à Assouan, en Egypte voisine, contribuant à revitaliser la saison touristique dans cette ville pharaonique du Sud, où ils tentent d'oublier les horreurs de la guerre.

Hicham Ali, 54 ans, est arrivé à Assouan après un périple de mille kilomètres entre Khartoum, la capitale soudanaise en proie aux combats, et la frontière égyptienne au nord.

Après avoir trouvé un appartement pour loger sa famille dans la grande ville du sud égyptien, cet ancien fonctionnaire souhaite désormais que ses enfants profitent de leur nouvelle ville.

"Je suis venu avec ma famille pour passer ici une belle journée ensemble", dit-il depuis la terrasse d'une auberge qui, pendant la haute saison touristique en hiver, attire un grand nombre de visiteurs étrangers.

Il espère que cette journée permettra à ses proches d'"oublier la guerre, les bombes, les raids aériens et les tirs", confie-t-il, la voix couverte par les éclats de rire de ses enfants.

Depuis le début de la guerre le 15 avril, opposant deux généraux en lutte pour le pouvoir, plus de 310 000 personnes ont, comme M. Ali, trouvé refuge en Egypte.

De l'autre côté de la frontière, de nombreuses personnes attendent, arrêtées en route par la décision soudaine de l'Egypte en juillet de réimposer des visas à tous les Soudanais fuyant la guerre. Auparavant, les femmes, les enfants et les hommes de plus de 50 ans traversaient sans aucune formalité.

Zeinab Ibrahim, 30 ans, a réussi à traverser il y a trois mois.

Avant cela, elle a passé deux mois avec sa famille à se terrer dans leur appartement de Khartoum par crainte des frappes aériennes, des tirs d'artillerie et des combats de rue.

"J'étais enceinte et il n'y avait plus aucun hôpital pour accoucher", affirme-t-elle à l'AFP, alors que des millions de personnes n'ont plus accès aux soins, la guerre ayant gravement endommagé le système de santé soudanais déjà fragile.

Une fois en Egypte, de nombreux réfugiés soudanais ont rejoint Le Caire, tandis que d'autres, comme M. Ali et Mme Ibrahim, sont restés à Assouan, la première grande ville égyptienne en venant du Soudan, à 300 kilomètres de la frontière.

Baignade dans le Nil

Les deux pays voisins partagent la même langue et une grande partie de leur histoire depuis l'époque des pharaons. Avant la guerre, plus de quatre millions de Soudanais vivaient déjà en Egypte, selon l'ONU.

La plupart des nouveaux arrivés aspirent à s'installer durablement en Egypte, loin de leur pays qu'ils n'imaginent pas se relever avant des décennies.

A Assouan, chaque hiver, les habitants voient débarquer des vagues de touristes égyptiens et étrangers venus découvrir les sites pharaoniques extrêmement bien préservés des environs, se prélasser au bord du Nil et profiter des températures clémentes.

Mais ils ne s'attendaient pas à recevoir un tel afflux de réfugiés ni aux opportunités que ces derniers ont apportées.

Début septembre, alors que la chaleur écrasante de l'été avait fait fuir les visiteurs égyptiens, les capitaines de bateaux ont dû reprendre du service.

Ils ont levé l'ancre à nouveau pour écumer le Nil sinueux, les enceintes diffusant de la musique à plein volume, entre les îles nubiennes qui parsèment son cours.

Sur une rive sablonneuse où les guides recommandent aux voyageurs de se baigner entre deux gorgées de café nubien, les familles se rafraîchissent volontiers.

Racisme

"Depuis la guerre et l'arrivée de nos frères soudanais, nous avons repris nos activités et nous avons plus de travail", se réjouit Mahmoud al-Aswany, 19 ans, perché sur le pont de la felouque sur laquelle il navigue depuis cinq ans.

Une aubaine dans ce pays qui traverse sa pire crise économique, avec une inflation à son plus haut niveau historique.

Mais tous les Soudanais ne sont pas accueillis de la même manière.

Au Caire, ils se plaignent de discriminations, de propriétaires véreux qui gonflent les loyers et de racisme.

A Assouan, où les communautés nubiennes vivent depuis des millénaires à cheval sur la frontière, les Soudanais ont trouvé à leur arrivée des bénévoles qui les attendaient avec des repas chauds.

"Assouan est une belle ville et ses habitants sont gentils", répète à l'envi Hicham Ali.

Mais au-delà des petites initiatives privées, les réfugiés dans le besoin sont souvent livrés à leur sort.

Les autorités égyptiennes n'autorisent pas les agences onusiennes et autres ONG internationales à établir des camps pour accueillir les migrants, Le Caire faisant valoir qu'en échange, les nouveaux arrivants ne sont pas privés du droit de travailler ou de circuler librement.


Liban: le Hezbollah annonce de nouvelles attaques contre le nord Israël

Le Hezbollah libanais a annoncé dimanche avoir lancé des roquettes et missiles sur deux localités du nord d'Israël, en réponse, selon lui, à des frappes qui ont tué deux civils dans le sud du Liban. (AFP).
Le Hezbollah libanais a annoncé dimanche avoir lancé des roquettes et missiles sur deux localités du nord d'Israël, en réponse, selon lui, à des frappes qui ont tué deux civils dans le sud du Liban. (AFP).
Short Url
  • Dans deux communiqués distincts, le mouvement islamiste a indiqué que ses combattants avaient lancé des "dizaines de roquettes Katyoucha" sur la localité frontalière de Kyriat Shmona et visé la localité de Metula "avec des missiles"
  • Le parti a précisé que ces attaques interviennent "en riposte aux agressions de l'ennemi israélien contre les villages du sud...", notamment à Houla, où "deux civils sans défense sont morts en martyrs"

BEYROUTH: Le Hezbollah libanais a annoncé dimanche avoir lancé des roquettes et missiles sur deux localités du nord d'Israël, en réponse, selon lui, à des frappes qui ont tué deux civils dans le sud du Liban.

Dans deux communiqués distincts, le mouvement islamiste a indiqué que ses combattants avaient lancé des "dizaines de roquettes Katyoucha" sur la localité frontalière de Kyriat Shmona et visé la localité de Metula "avec des missiles".

Le parti a précisé que ces attaques interviennent "en riposte aux agressions de l'ennemi israélien contre les villages du sud...", notamment à Houla, où "deux civils sans défense sont morts en martyrs".

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre, le Hezbollah échange régulièrement des tirs avec l'armée israélienne, en soutien à son allié palestinien.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle) a fait état dimanche de "deux civils tués dans une frappe israélienne qui a visé leur maison dans le village de Houla", proche de la frontière.

Un responsable local interrogé par l'AFP a précisé que les deux tués étaient "deux frères, des bergers dont la maison a été détruite".

Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué que "des avions de l'armée ont frappé une structure militaire du Hezbollah dans la région de Houla", d'où des projectiles ont été tirés sur un village dans le nord d'Israël.

Frappes sur l'est du Liban 

Le Hezbollah a également annoncé avoir bombardé le Golan occupé par Israël à deux reprises dimanche, après des frappes israéliennes dans l'est du Liban, loin de la frontière, qui avaient blessé deux combattants, selon une source proche du mouvement chiite.

"Une quinzaine de projectiles ont été tirés depuis le Liban vers la région de Katzrin, sur le plateau du Golan. Les projectiles sont tombés dans des zones dégagées et aucun blessé n'a été signalé", a déclaré l'armée israélienne, faisant état d'incendies déclenchés par les tirs.

Depuis deux jours, Israël pilonne des villages du sud du Liban, où deux civils et deux combattants ont été tués vendredi.

Le Hezbollah a de son côté revendiqué samedi une série d'attaques contre des positions militaires israéliennes et avait annoncé avoir "abattu un drone israélien".

L'armée israélienne a confirmé qu'un "missile sol-air" avait abattu un de ses drones "opérant dans l'espace aérien libanais".

Elle a annoncé avoir mené en représailles, dans la nuit de samedi à dimanche, des frappes contre "un complexe militaire" du Hezbollah près de Baalbeck, un bastion de la formation islamiste proche de la frontière syrienne, dans l'est du pays.

Près de huit mois de violences frontalières ont fait au moins 451 morts au Liban, en majorité des combattants et plus de 80 civils, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, au moins 14 soldats et 11 civils ont été tués dans ces affrontements, selon les autorités.


Frappes à Gaza, Washington presse le Hamas d'accepter le plan israélien de cessez-le-feu

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (Photo, AFP).
Short Url
  • Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a pressé le groupe islamiste palestinien Hamas d'accepter le plan israélien en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • "Le secrétaire d'Etat a salué la volonté d'Israël de conclure un accord et a affirmé qu'il incombe au Hamas de l'accepter", a déclaré son porte-parole, Matthew Miller

RAFAH: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a pressé le groupe islamiste palestinien Hamas d'accepter le plan israélien en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, où Israël a poursuivi ses frappes dans la nuit de dimanche à lundi.

"Le secrétaire d'Etat a salué la volonté d'Israël de conclure un accord et a affirmé qu'il incombe au Hamas de l'accepter", a déclaré son porte-parole, Matthew Miller, après un appel téléphonique de M. Blinken au ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Les deux responsables ont parlé de "la proposition de parvenir à un cessez-le-feu plein et entier" dans la bande de Gaza en échange de la libération des otages du Hamas, selon M. Miller.

Des bombardements israéliens meurtriers ont continué de cibler Gaza, après bientôt huit mois de guerre.

Au total, au moins 19 personnes ont péri dans des frappes et des tirs au cours de la nuit, dont six au camp de réfugiés de Bureij (centre) et dix dans le secteur de Armadhiya, près de Khan Younès, selon des sources médicales.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Israël a par ailleurs frappé dans la nuit de dimanche à lundi une usine des environs d'Alep, dans le nord de la Syrie, y tuant "au moins douze combattants pro-iraniens de nationalités syrienne et étrangères".

Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël a frappé à des centaines de reprises ce pays, visant l'armée du régime de Bachar al-Assad et les groupes pro-iraniens qui y sont implantés et le soutiennent.

Le 13 avril, Téhéran avait mené une attaque sans précédent contre Israël en réponse à une frappe sur le consulat iranien à Damas qui avait tué notamment de hauts gradés iraniens.

A Gaza, malgré les protestations de la communauté internationale, l'armée israélienne poursuit son offensive à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte dans le sud du territoire palestinien, destinée selon elle à détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste.

Après la présentation vendredi par le président américain Joe Biden d'un plan israélien en vue d'un cessez-le-feu, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas.

Dimanche, des témoins ont déclaré à l'AFP avoir vu des véhicules militaires israéliens dans l'ouest et le centre de Rafah. Ils ont signalé des explosions, des combats, des tirs continus avec des drones et des hélicoptères Apache.

Le Croissant-Rouge palestinien a dit recevoir des appels à l'aide de civils mais ajouté que les bombardements rendaient "très difficile" l'accès à Rafah.

Environ un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont déjà fui la ville face à la progression des troupes israéliennes.


Le Qatar dénonce la tentative d’Israël de désigner l'Unrwa comme organisation terroriste

 Israël affirme qu'au moins 12 employés de l'Unrwa ont participé aux attaques du 7 octobre et qu'ils ont utilisé des véhicules de l'ONU. (Dossier/AFP)
Israël affirme qu'au moins 12 employés de l'Unrwa ont participé aux attaques du 7 octobre et qu'ils ont utilisé des véhicules de l'ONU. (Dossier/AFP)
Short Url
  • Le ministère des Affaires étrangères a exhorté la communauté internationale à faire preuve de fermeté
  • L'Arabie saoudite et la Jordanie ont émis samedi des condamnations similaires

DOHA: Le Qatar a condamné la décision d'Israël de classer l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa) dans la catégorie des organisations terroristes, a rapporté dimanche l'Agence de presse du Qatar.

L'État du Golfe a qualifié cette mesure de tentative visant à remettre en cause l'immunité diplomatique de l'agence et de criminaliser ses efforts humanitaires à un moment où le besoin de ses services est primordial, compte tenu de la guerre menée par Israël à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a exhorté la communauté internationale à faire preuve de fermeté face aux tentatives d’Israël visant à fermer l'agence et à priver des millions de Palestiniens de services vitaux dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, en Syrie et au Liban.

Le ministère a réaffirmé le soutien indéfectible du Qatar à l'Unrwa, soulignant l'engagement du pays en faveur des droits légitimes du peuple palestinien, notamment la création d'un État palestinien indépendant basé sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

L'Unrwa, qui coordonne la quasi-totalité de l'aide à Gaza, traverse une crise depuis janvier dernier, date à laquelle Israël a accusé une douzaine de ses 13 000 employés de Gaza d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre dernier.

L'Arabie saoudite et la Jordanie ont émis des condamnations similaires samedi.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com