Liban : les enjeux et les dessous d’une «initiative française» toujours d’actualité

Le président français Emmanuel Macron prononce le discours d'ouverture d'une vidéoconférence internationale des donateurs pour le Liban au Palais présidentiel de l'Elysée à Paris le 2 décembre 2020. (Ian LANGSDON / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce le discours d'ouverture d'une vidéoconférence internationale des donateurs pour le Liban au Palais présidentiel de l'Elysée à Paris le 2 décembre 2020. (Ian LANGSDON / POOL / AFP)
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

Liban : les enjeux et les dessous d’une «initiative française» toujours d’actualité

  • Le Liban est un pays important pour la France, car francophone et décisif pour l’influence française en Orient, et il aussi est un carrefour géopolitique dans la Méditerranée orientale visé par un expansionnisme turc inquiétant
  • Emmanuel Macron s'est vu contraint de se prononcer en faveur du retour de Saad Hariri, car c'était la seule alternative pour déclarer que son initiative n’avait pas échoué et qu’elle restait toujours d’actualité

PARIS : La France n’a pas renoncé à son initiative au Liban, lancée en août dernier. Elle estime toujours qu’elle est la seule alternative pour mettre fin au naufrage d’un pays qui ressemble désormais à un Titanic qui «coule sans orchestre». Quels sont les enjeux qui incitent le président Emmanuel Macron à persister dans sa démarche? Et quels sont les dessous du blocage de la situation libanaise et de la méthode française pour démêler cet imbroglio ? 

En ce début 2021, la France ne s’avance pas masquée au Liban. Elle continue d’agir avec prudence en menant une politique attentiste, tout en essayant en coulisses de tirer les ficelles pour «secouer» la classe politique libanaise. Elle poursuit son action, en tenant compte de la dimension régionale de l’impasse libanaise, en particulier la question iranienne et le poids décisif que pourrait jouer Washington dans toute solution potentielle.

L’année 2020 a été terrible pour le Liban, où trois crises se sont cumulées : économique et financière, sanitaire et politique. Les deux grandes explosions du 4 août dernier au port de Beyrouth, et leur désastreux bilan humain et matériel, n’ont fait qu’accentuer les crises en cours et la faillite de l’État. Conscient du cercle vicieux libanais et de la plus grave crise financière qu’ait connu le pays du Cèdre depuis la création du Grand-Liban il y a cent ans, le président français s’est rendu deux fois au Liban en 2020 (il projetait de s’y rendre une troisième fois fin décembre, mais a dû annuler son voyage après avoir été contaminé par la Covid-19). Il a déployé tout son talent pour inciter les différents dirigeants libanais à s’entendre pour sauver in extremis leur pays de la faillite et pour que le Liban (maillon faible ou victime de son environnement géopolitique) ne soit pas sacrifié – comme à son habitude – sur l’autel de deals passés entre acteurs extérieurs.

Un carrefour géopolitique

Certes, la France porte une responsabilité particulière, compte tenu des liens historiques, culturels, économiques et humains qui existent avec le Liban. Mais, les enjeux d’un sauvetage du Liban ne répondent pas à des intérêts économiques somme toute limités ou ne s’expliquent pas par des liens passionnels entre les deux pays. Ils tiennent surtout à des questions politiques: le Liban est vu comme un carrefour géopolitique dans la Méditerranée orientale visé par un expansionnisme turc inquiétant pour Paris et l’Europe. Le Liban est également un pays important, car francophone et donc décisif pour l’influence française en Orient. Paris constate avec amertume la crise existentielle qui frappe le Liban, au bord de la faillite financière et politique, et mis en danger par ses liens de plus en plus étroits avec l’axe iranien, et son éloignement des pays arabes. 

En ce début 2021, la France ne s’avance pas masquée au Liban. Elle continue d’agir avec prudence en menant une politique attentiste, tout en essayant en coulisses de tirer les ficelles pour «secouer» la classe politique libanaise.

Emmanuel Macron pense que sa tentative de sauvetage vaut la peine, contrairement à d’autres acteurs internationaux, et la France se distingue par sa position singulière, en accordant une place prioritaire au dosser libanais. Il veut mettre en place une politique à la hauteur des enjeux, constatant avec dépit que le pays du Cèdre est en train de perdre tout ce qui le distinguait auparavant: un système bancaire attractif, l’incontournable port de Beyrouth, la qualité de l’enseignement varié et le multilinguisme, et son système médical développé.

Ainsi, la France a voulu agir vite, proposant un moratoire sur les principaux différends politiques (intérieurs et extérieurs, comme l’armement du Hezbollah ou le conflit entre axes régionaux), afin de former un «gouvernement de mission» composé d’experts ou d’indépendants validés par la classe politique et les institutions, tout en ne proposant pas des élections anticipées (une revendication faite par certains partis et des groupes de la «révolution du 17 octobre»), à la suite du véto opposé par le Hezbollah. 

Les dessous du blocage 

Plus de cinq mois après la première visite de Macron au Liban, l’impasse reste totale. Une première tentative de former un gouvernement a échoué quand l’ambassadeur Mustapha Adib, désigné Premier ministre, s’est heurté aux exigences de la composante chiite qui a voulu conserver le portefeuille des Finances et qui s’est opposée à l’idée d’un roulement des ministères selon les confessions, l’un des points-clé de l’initiative française. Le refus de la composante chiite, le Hezbollah et le mouvement Amal, de coopérer a été perçu comme une réaction aux sanctions prises par les Américains contre deux anciens ministres libanais accusés de collision avec le Hezbollah, confirmant ainsi l’importance des facteurs extérieurs dans la politique intérieure libanaise. Plusieurs pans de l’opinion publique libanaise et certaines forces politiques ont fait remarquer que toute tentative de solution ou de réformes ne pourrait pas aboutir si le pays n’était pas à même de recouvrer sa souveraineté, écornée par le Hezbollah et son parrain iranien.

Sur cette question, la déception française a été unanime: le pari de l’Hexagone sur un rôle facilitateur du Hezbollah a échoué. L’ancien ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher, n’a-t-il pas cessé de répéter que le dialogue français constant avec l’Iran (et le Hezbollah) représentait «une valeur ajoutée» de la diplomatie française ? Mais, à l’épreuve des faits, l’avantage supposé de cette dernière n’a pas pesé. L’autre déception de l’Élysée concerne sans doute la quasi–totalité des dirigeants politiques libanais, qui n’ont pas respecté leurs engagements en faisant prévaloir leurs revendications partisanes sur l’intérêt national. Sans doute, la corruption systématique représente-t-elle un mal chronique mutuellement lié à l’érosion de l’aura de l’État (et à l’État dans l’État représenté par le Hezbollah). 

Plus de cinq mois après la première visite de Macron au Liban, l’impasse reste totale. Une première tentative de former un gouvernement a échoué quand l’ambassadeur Mustapha Adib, désigné Premier ministre, s’est heurté aux exigences de la composante chiite qui a voulu conserver le portefeuille des Finances et qui s’est opposée à l’idée d’un roulement des ministères selon les confessions, l’un des points-clé de l’initiative française.

Ce premier échec n’a pas sapé tous les efforts français. À la suite de la démission de Hassan Diab, la France s’est félicitée du choix de l’ambassadeur Adib, un homme m’appartenant pas à l’élite politique traditionnelle. La cellule élyséenne qui pilote le dossier libanais a tenté à ce moment de contourner le veto américain à l’encontre du Hezbollah, en poussant à la formation d’une équipe ministérielle indépendante. Mais cette option ayant tourné court, Paris, après une longue attente, est revenu à un choix plus classique, en soutenant le retour de Saad Hariri, espérant que ses deux «amis» (le général Aoun et Saad Hariri) s’entendent pour sauver un système libanais à la dérive, offrant ainsi à la diplomatie française un certain succès. 

Équilibres politiques

Ce choix a été fait en dépit de réserves de certains membres de la cellule élyséenne qui ont mis en garde contre le retour d’un Hariri «incompétent et impopulaire». Mais d’autres membres ont vu dans l’héritier de Rafic Hariri l’homme capable de gérer de manière réaliste les équilibres politiques au Liban, une position finalement adoptée par le président français.

Les premiers plaidaient pour la formation d'un gouvernement dominé par des technocrates et des indépendants, mais validé par les forces politiques internes et externes, y compris le Hezbollah. En pratique, Macron s'est vu contraint d'adopter la deuxième option, car c'était la seule alternative pour déclarer que son initiative n’avait pas échoué et qu’elle restait toujours d’actualité. Après s’être davantage impliqué dans le dossier libanais, il a considéré que Paris avait plus à perdre de la chute de l'État libanais, dans sa forme actuelle, dans la mesure où la France perdrait ainsi une position-clé qu’il serait incapable de retrouver au Moyen-Orient, lieu de confrontation de nombreux acteurs régionaux et internationaux.

Saad Hariri a déjà été Premier ministre du Liban de 2009 à 2011 et de 2016 à 2020. Il n’a hélas brillé ni par ses réformes, ni par sa gestion du pays, ni par sa résistance aux prétentions du Hezbollah, ni par le partage du pouvoir avec le gendre du président Aoun, l’ancien ministre chrétien Gebran Bassil. Il n’a toujours pas réussi à composer un gouvernement technique capable de réaliser les réformes requises pour le pays. Cependant, dès le début, il est apparu que les chances de Hariri ne seraient pas meilleures que celles de Moustapha Adib, en raison de plusieurs éléments: l’absence de changement dans la politique américaine, la persistance du litige avec le duo Aoun–Bassil concernant le partage de portefeuilles, et l’insistance du Hezbollah pour maintenir sa présence au gouvernement. 

Le Hezbollah au cœur de l’équation

Selon les «fuites» de la «cellule du Liban» à l'Élysée, Paris tient à la fois Aoun et Hariri responsables de l'avortement de la formation du gouvernement, et insiste afin qu’ils travaillent ensemble pour réparer les fissures. Paris regrette que cette impasse fasse rater au Liban une occasion de mettre fin  à l'effondrement du pays, et empêche le lancement de négociations sérieuses avec la communauté internationale afin de financer un programme de réformes majeur dont le Liban a plus que jamais besoin. Paris estime que Hariri devrait ouvrir un canal direct avec Gebran Bassil en tant que chef du plus grand bloc parlementaire, et ne fermer les portes des négociations avec aucun parti, pour faciliter la formation du gouvernement. Mais pour le moment, les souhaits français demeurent des vœux pieux. Plusieurs sources concordantes affirment que toutes les discussions sur les différences de quota au sein du gouvernement, les portefeuilles et les noms des ministres entre Hariri et l'équipe du président Michel Aoun ne visent qu'à dissimuler le vrai problème: la participation ou non du Hezbollah au gouvernement, et sous quelle forme.

Face à cette impasse, certaines sources avancent que la France a misé sur le départ de l'administration Trump et l’arrivée de Joe Biden, comme le pariaient les cercles iraniens. Paris espère que son initiative libanaise pourra faire une percée, si l'intensité de la confrontation entre Washington et Téhéran commence à baisser à la fin de janvier 2021. On espère à la cellule élyséenne qu’un nouveau climat permettra la formation d'un gouvernement auquel le Hezbollah participera sous une forme ou une autre, dans le cadre d'un accord international-régional, dans lequel la France jouera un rôle primordial en le parrainant, comme cela a toujours le cas avant et après les accords de Taëf mettant fin à la guerre civile (1975-1990). Mais cet attentisme et ce pari sur l’avènement de l’administration Biden sont risqués car le dossier libanais n’est pas prioritaire et il n’est pas du tout certain que le climat s’apaise si vite entre Washington et Téhéran.

Face à cette impasse, certaines sources avancent que la France a misé sur le départ de l'administration Trump et l’arrivée de Joe Biden, comme le pariaient les cercles iraniens. Paris espère que son initiative libanaise pourra faire une percée, si l'intensité de la confrontation entre Washington et Téhéran commence à baisser à la fin de janvier 2021.

Par conséquent, Hariri tente de gagner du temps tant que le duo Amal-Hezbollah ne le lâche pas, tandis que la partie française le pousse à ne pas jeter l’éponge malgré les zizanies internes (surtout avec le camp du président Aoun). Hariri, qui tente toujours de ménager Washington, espère pour plus tard une normalisation de ses liens avec Riyad. 

Cet entêtement français à sauver in extremis le Liban ne trouve pas en pratique d’écho côté libanais. De plus, le contexte régional et la position américaine à l’encontre du Hezbollah, pourrait s’enliser dans le cas d’un attentisme de l’administration Biden à la manière d’En attendant Godot. De même, un ancien diplomate européen connaisseur du pays du Cèdre invite la France à changer de méthode au Liban et à tenter avec le Vatican et avec d’autres acteurs arabes une action concertée pour qu’elle soit efficace et productive. En somme, malgré toutes les contraintes extérieures et les initiatives amicales, le Liban ne semble toujours pas prêt à se sauver lui-même.


Frankly Speaking : Le chef de la Commission saoudienne des droits de l'homme présente son mandat et ses ambitions

L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
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  • Hala Al-Tuwaijri cite « des progrès rapides, une énorme transformation » dans l'autonomisation des femmes, en particulier sur le marché du travail
  • Elle décrit la « responsabilité humiliante » que représente le traitement du dossier des droits de l'homme, soulignant la nécessité d'une réforme judiciaire

DUBAÏL'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme.

Le Royaume a connu des progrès rapides dans la représentation des femmes à des postes de direction, de la princesse Reema Bent Bandar Al-Saoud, première femme ambassadrice saoudienne aux États-Unis, à Sara Al-Suhaimi, première femme présidente de Tadawul, la bourse saoudienne.

En effet, la nomination de Mme Al-Tuwaijri à la présidence de la Commission saoudienne des droits de l'homme, avec rang de ministre, en septembre 2022, est une preuve en soi des changements tectoniques en cours en Arabie saoudite.

« Ce sont des exemples de femmes qui sont arrivées au sommet, mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg », a déclaré Mme Al-Tuwaijri à Katie Jensen, présentatrice de l'émission d'actualité d'Arab News « Frankly Speaking ».

« Ce qui s'est réellement passé en Arabie saoudite est une énorme transformation, en particulier en ce qui concerne la question de l'émancipation des femmes.

Lors d'une interview à bâtons rompus, Mme Al-Tuwaijri a évoqué les progrès dont elle a été témoin depuis son entrée en fonction et a fait face aux critiques émises par les pays occidentaux qui examinent l'authenticité des avancées de l'Arabie saoudite en matière de droits de l'homme.

La transformation des droits des femmes saoudiennes n'est nulle part plus évidente que sur le lieu de travail. Grâce à une série de réformes et de nouvelles protections juridiques, les femmes représentent aujourd'hui une part importante de la main-d'œuvre à tous les niveaux.

« L'approche a été globale », a déclaré M. Al-Tuwaijri. « Nous avons essentiellement élargi tous les droits juridiques, civils et sociaux et examiné la législation, les procédures et tout ce qui faisait obstacle à la progression des femmes a été éliminé.

« La plus grande réussite, je pense, est la façon dont l'émancipation des femmes a changé le visage du pays. Aujourd'hui, on voit des femmes partout, dans tous les domaines. Les voies d'accès à la main-d'œuvre féminine ont toutes été débloquées et, par conséquent, les femmes rejoignent la main-d'œuvre.

« Et cela s'est traduit dans les données relatives à l'autonomisation des femmes et en particulier à la participation des femmes à la main-d'œuvre.

Les meilleurs exemples de cette transformation sont peut-être les Saoudiennes qui progressent dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie, des mathématiques et de la médecine, des carrières traditionnellement dominées par les hommes.

J'utiliserais le cliché « le ciel est la limite », mais après que Rayyanah Barnawi (première astronaute saoudienne) soit allée dans l'espace, je pense que cette métaphore ne décrit pas l'ambition des femmes saoudiennes", a déclaré Mme Al-Tuwaijri.

« Je pense que les Saoudiennes ont prouvé qu'elles étaient efficaces et à la hauteur des postes qu'elles ont occupés.

Depuis 2016, le Royaume a mis en œuvre un ensemble de réformes visant à autonomiser les femmes, de la levée de l'interdiction de conduire et de l'assouplissement de la loi sur la tutelle masculine aux mesures de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles.

Bien qu'il s'agisse d'un rôle difficile, Mme Al-Tuwaijri affirme que sa nomination à la tête de la Commission des droits de l'homme reflète le sérieux avec lequel le Royaume prend ses obligations et son engagement à l'égard des valeurs partagées par la communauté internationale.

« Cette tâche, qui consiste à s'occuper du dossier des droits de l'homme partout dans le monde, est une énorme responsabilité, une leçon d'humilité », a-t-elle déclaré. « Elle s'accompagne également de la certitude de faire du bien aux gens et à l'humanité en général. Elle s'accompagne également de valeurs et de principes nobles.

« En Arabie saoudite, ce n'est pas différent. Je viens travailler tous les jours en sachant que, d'une part, je fais mon travail. Mais je sais aussi que ce travail comprend la promotion et la protection des droits des personnes vivant en Arabie saoudite, ainsi qu'une contribution à la communauté internationale et aux nouvelles tendances et approches en matière de droits de l'homme.

« La tâche n'est donc pas simple. Elle n'est pas simple. Il ne s'agit pas d'avoir un objectif et de l'atteindre à un moment donné. Non, il s'agit d'un processus continu. Il est dynamique. Et c'est en constante évolution, ce qui nécessite beaucoup d'exposition et de communication avec les autres.

Dans une interview accordée en septembre 2023 au diffuseur américain Fox News, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a admis avoir « honte » des lois du Royaume après qu'un enseignant à la retraite a été condamné à mort pour un message critique sur les médias sociaux.

« Honteusement, c'est vrai. C'est quelque chose que je n'aime pas", a déclaré le prince héritier à Fox News, soulignant les efforts de son gouvernement pour réformer et moderniser le système judiciaire.

« Nous faisons de notre mieux... nous avons déjà changé des dizaines de lois en Arabie saoudite, et la liste compte plus de 1 000 articles. Au sein du cabinet, il n'y a que 150 juristes, alors j'essaie de donner la priorité au changement jour après jour.

Il a ajouté : « Mais nous ne sommes pas satisfaits de cela. Nous en avons honte. Mais (dans) le système de jury, vous devez suivre les lois et je ne peux pas dire à un juge (de) faire cela et d'ignorer la loi, parce que ... c'est contraire à l'État de droit. Mais avons-nous de mauvaises lois ? Oui. Nous sommes en train de les changer, oui.

Interrogé sur ces commentaires, Al-Tuwaijri a déclaré que le prince héritier respecte l'autorité du système judiciaire du Royaume, mais que des réformes sont nécessaires - des mesures avec lesquelles la Commission des droits de l'homme est d'accord.

« Oui, Son Altesse Royale le prince héritier l'a déclaré. Et je pense qu'il s'agit d'une affirmation verbale des grandes initiatives qui ont lieu en termes de transformation du système judiciaire", a déclaré Al-Tuwaijri.

« Trois lois ont été publiées récemment, toutes contrôlant la vie des gens de manière positive - par contrôle, nous entendons une plus grande clarté en termes de système judiciaire et de prévisibilité, bien sûr.

« Le fait que tout cela se produise alors que nous progressons, que nous proposons des initiatives, c'est un peu comme réparer un avion pendant qu'il vole. Et c'est précisément ce qu'a indiqué Son Altesse Royale le Prince héritier.

« Mais dans la même interview que vous avez mentionnée, il a également fait preuve d'un grand respect pour le système judiciaire. Et je pense que tout pays qui se respecte et qui respecte son statut doit également respecter le pouvoir judiciaire.

La Commission saoudienne des droits de l'homme participe à ce processus de réforme « afin que le prisme des droits de l'homme soit toujours appliqué lorsqu'il s'agit de publier une nouvelle loi, d'en réviser une ou de donner des conseils sur une certaine procédure », a déclaré M. Al-Tuwaijri.

« Nous devons également nous assurer que tout ce qui se passe dans le cadre de ce processus de transformation juridique est conforme aux engagements pris en matière de droits de l'homme.

Bien que son programme de réforme soit motivé par un plan de transformation national plus large dans le cadre de Vision 2030, le Royaume s'engage avec des agences internationales et des groupes de défense des droits de l'homme pour déterminer où des améliorations peuvent être apportées - à condition qu'elles soient basées sur des faits plutôt que sur des ouï-dire.

« Dans le cadre de notre mandat, nous travaillons avec toutes sortes de parties, qu'il s'agisse de l'État, d'organisations gouvernementales ou d'organisations non gouvernementales », a déclaré M. Al-Tuwaijri. « Mais la base de ce type d'engagement est la coopération, le dialogue et les efforts constructifs.

« Nous nous engageons avec toutes ces entités tant que l'objectif est d'avoir un dialogue constructif sur un pied d'égalité et, en même temps, de comprendre les différences entre nous. C'est essentiellement ainsi que nous fonctionnons.

Elle a ajouté : « Et bien sûr, nous surveillons ce que les médias traitent en termes de droits de l'homme, ce qui inclut tout. Cela dépend donc de notre relation avec ces entités. Nous nous engageons directement dans la coopération et le dialogue.

« Si nous constatons que les rapports ne sont pas fondés sur des faits, mais qu'ils sont sans fondement, qu'il s'agit de ouï-dire, alors nous nous concentrons sur notre travail sur le terrain, nous essayons de poursuivre notre stratégie et d'atteindre nos objectifs, et nous considérons ce rapport comme l'un des nombreux rapports qui politisent les droits de l'homme et ne s'engagent pas vraiment dans une démarche de coopération.

En janvier, l'ONU a organisé l'examen périodique universel à Genève, au cours duquel M. Al-Tuwaijri a souligné la détermination de l'Arabie saoudite à atteindre les normes mondiales les plus élevées en matière de promotion et de protection des droits de l'homme.

Malgré les progrès significatifs réalisés par l'Arabie saoudite, plusieurs commentateurs occidentaux ont qualifié cet engagement d'opération de relations publiques. M. Al-Tuwaijri a balayé ces critiques en soulignant le bilan positif du Royaume.

L'examen périodique universel « couvre une période où il y a eu, sur le terrain, plus de 100 réformes, et ces réformes (ont été) publiées », a-t-elle déclaré. « Elles sont étayées par des preuves, des données, et il s'agit d'une manifestation réelle des réformes.

« Oui, certaines personnes critiqueront toujours et d'autres seront cyniques par rapport à ce qui se passe. Mais nous restons ouverts en termes de coopération avec les États, les organisations gouvernementales, les organisations non gouvernementales pour aborder ces questions et discuter des domaines d'amélioration.

« Et pour ceux qui doutent, (qui disent) que c'est un coup monté ou que nous ne disons pas la vérité, je les invite à venir visiter le Royaume d'Arabie saoudite et à rencontrer des hommes et des femmes de la communauté saoudienne et à écouter à quel point ils ont bénéficié de toutes ces améliorations et de tous ces changements et développements qui se sont produits sur le terrain ».

À la question de savoir si la perception négative de l'Arabie saoudite par les organisations internationales de défense des droits est influencée par un parti pris politique ou par des attentes irréalistes, M. Al-Tuwaijri souligne les commentaires positifs que le Royaume a également reçus.

« Plus de 135 commentaires ont été adressés à la délégation saoudienne à Genève en janvier dernier. Et ce qui est étonnant, c'est que ces 135 commentaires ont tous été introduits par une reconnaissance de l'amélioration", a-t-elle déclaré.

« Il est évident que par rapport au rapport précédent, il y a une grande amélioration qui a été reconnue par la communauté internationale.

Elle a ajouté : « Oui, malheureusement, il y a des préjugés, non seulement contre le Royaume d'Arabie saoudite, mais en général contre les personnes de cette région. Mais nous essayons d'ignorer les implications négatives de ces préjugés et de voir ce qu'il y a de bon dans ces approches, ces rapports ou ces critiques, et de voir ce que nous pouvons en tirer.

M. Al-Tuwaijri a reconnu que le changement de ces attitudes serait un processus graduel, mais qu'il serait possible d'y parvenir grâce à un engagement continu avec les amis et les détracteurs.

« L'objectif est d'amener les gens à voir par eux-mêmes ce qui se passe en Arabie saoudite », a-t-elle déclaré. « Parce que le récit n'est jamais complet, en fait, si les gens n'en sont pas témoins de leurs propres yeux. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
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  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
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  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com