Ukraine: attaque de missiles russes sur Kiev, Zelensky en appelle aux Occidentaux

Des explosions ont retenti jeudi dans le centre de Kiev après une alerte aérienne pour des missiles et des drones, faisant dix blessés, au lendemain de la mort de plusieurs civils en Ukraine et en Russie de chaque côté de la frontière commune.
Des explosions ont retenti jeudi dans le centre de Kiev après une alerte aérienne pour des missiles et des drones, faisant dix blessés, au lendemain de la mort de plusieurs civils en Ukraine et en Russie de chaque côté de la frontière commune.
Short Url
Publié le Jeudi 21 mars 2024

Ukraine: attaque de missiles russes sur Kiev, Zelensky en appelle aux Occidentaux

  • Une dizaine de fortes explosions ont été entendues par des journalistes de l'AFP à partir 05H00 (03H00 GMT) dans la capitale ukrainienne, de même que des tirs de la défense antiaérienne
  • "Le nombre de victimes est passé à 10. Deux d'entre elles ont été hospitalisées. D'autres ont été soignées sur place", a déclaré le maire de Kiev Vitali Klitschko, dans un message sur Telegram

KIEV: L'Ukraine a annoncé avoir abattu jeudi à l'aube 31 missiles russes visant Kiev, première attaque d'ampleur contre la capitale depuis février, survenant après que Moscou a juré de se venger de bombardements meurtriers en territoire russe.

Après cette nouvelle attaque qui a fait 17 blessés, le président Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à avoir la "volonté politique" d'aider son pays, réclamant spécifiquement des systèmes antiaériens tels que les modernes Patriot américains.

"Tous les missiles ont été abattus dans la région de Kiev", a indiqué l'armée de l'air ukrainienne, précisant que parmi les projectiles, il y avait deux missiles balistiques Iskander et Kinjal ainsi que 29 missiles de croisière tirés par des bombardiers stratégiques.

Selon la présidence ukrainienne, 13 civils ont été blessés dans plusieurs quartiers de la ville et quatre dans la région de Kiev.

Les débris des missiles, en retombant, provoquent dégâts et victimes à chaque bombardement.

L'armée russe a de son côté assuré avoir visé des "centres de décision, bases logistiques et points de déploiement temporaire" des forces ukrainiennes et avoir "touché toutes ses cibles".

Les journalistes de l'AFP à Kiev ont entendu de fortes explosions à partir de 05H00 (03H00 GMT), de même que des tirs de la défense antiaérienne.

"Cette terreur se poursuit jour et nuit. Il est possible d'y mettre fin grâce à l'unité mondiale (...) Cela est tout à fait possible si nos partenaires font preuve d'une volonté politique suffisante", a assuré M. Zelensky, soulignant que son pays "a besoin du soutien" occidental.

Il a diffusé une vidéo de pompiers en train d'éteindre des bâtiments résidentiels avec de la fumée s'échappant de leurs fenêtres.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a lui exhorté le Congrès américain à "sauver des vies" en octroyant les 60 milliards de dollars d'aide à Kiev, bloqués depuis des mois en raison de luttes politiques entre démocrates et républicains.

Bombardements croisés 

Les dirigeants européens doivent se réunir jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles pour discuter de la manière de mieux armer l'Ukraine et de renforcer leur propre défense.

Les Vingt-Sept étudieront un plan prévoyant d'utiliser les revenus des milliards d'euros d'avoirs russes gelés dans l'UE, une initiative dénoncé comme un "vol" par Moscou qui a menacé de poursuites judiciaires "sur des décennies".

Sur le front dans l'est de l'Ukraine, les forces russes affirment poursuivre leur lente poussée et ont revendiqué jeudi la capture du village de Tonenké, situé à l'ouest de la ville d'Avdiïvka, prise en février.

Tout au long de la semaine dernière, dans un contexte d'élection présidentielle en Russie, les bombardements et incursions de combattants armés venus d'Ukraine s'étaient multipliés dans les régions russes frontalières.

Les responsables russes, le président Vladimir Poutine en tête, avaient juré de se venger de ces attaques, elles-mêmes menées en réplique aux bombardements russes sur les villes ukrainiennes. La région russe de Belgorod est notamment régulièrement endeuillée.

Dans la matinée, son gouverneur Viatcheslav Gladkov a indiqué que de nouvelles attaques aériennes avaient eu lieu, faisant cinq blessés. Le ministère russe de la Défense avait au préalable affirmé avoir abattu 10 roquettes ukrainiennes RM-70 Vampir.

M. Gladkov a publié des photos montrant des façades d'immeubles résidentiels endommagés et aux fenêtres brisées.

La veille, trois personnes avaient déjà été tuées et quatre blessées dans une série de bombardements ukrainiens "massifs" sur un district frontalier de la région de Belgorod, menés avec des lance-roquettes multiples, selon les autorités.

Face aux bombardements ukrainiens qui se multiplient, les autorités régionales ont décidé cette semaine de fermer à titre provisoire les établissements scolaires des zones frontalières. Des points de contrôle doivent également être installés à l'entrée de plusieurs villages proches de l'Ukraine, théâtres de récentes incursions armées.

L'armée russe a, elle, assuré "prendre des mesures pour empêcher l'infiltration de groupes de sabotage et de reconnaissance des forces ukrainiennes".

De l'autre côté de la frontière, à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, cinq personnes ont été tuées et dix blessées mercredi dans une frappe russe en pleine journée, selon un bilan actualisé du parquet régional.

Et la semaine dernière, au moins 20 personnes ont été tuées et 70 blessées à Odessa, dans l'une des attaques russes les plus meurtrières sur ce grand port du sud de l'Ukraine.

 


Sénégal : 11 blessés dans l'incident d'un Boeing, fermeture de l'aéroport de Dakar

Une vue générale de la tour de contrôle de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Une vue générale de la tour de contrôle de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Short Url
  • L'avion de type B737/300, affrété auprès d'une compagnie privée, Transair, en partance pour Bamako, a fait une sortie de piste lors de sa phase de décollage
  • Cet incident survient alors que la compagnie Air Sénégal est, depuis plusieurs mois, visée par des critiques sur la qualité de son service

DAKAR: Onze personnes ont été blessées jeudi, dont quatre grièvement, au décollage d'un Boeing affrété par la compagnie Air Sénégal, qui est sorti de la piste, entraînant une fermeture de l'aéroport international de Diass, près de Dakar, a annoncé son gestionnaire.

L'avion de type B737/300, affrété auprès d'une compagnie privée, Transair, en partance pour Bamako, "a fait une sortie de piste lors de sa phase de décollage ce jeudi 9 mai 2024 vers 01H00 du matin", a indiqué dans un communiqué le service de communication du groupe gestionnaire de l'aéroport.

L'incident a fait "onze blessés, dont quatre graves" parmi les 78 passagers, indique le gestionnaire qui précise que l'aéroport est "pour le moment fermé en attendant que les dispositions prévues soient prises".

Six autres passagers ont été admis en observation dans les services médicaux de l'aéroport, selon la même source.

"La réouverture de l’aéroport est annoncée dans les prochaines heures", a ajouté le groupe gestionnaire LAS, formé d'un trio comprenant le groupe turc Limak, l'Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD, public) et Summa, une autre société turque.

L'appareil "s'est immobilisé" hors de la piste explique LAS dans le communiqué. "Le plan d’urgence a été déclenché par les autorités aéroportuaires dès que l’information leur a été communiquée. Ainsi, tous les services d’urgence de l’aéroport ont été mobilisés pour l’évacuation des passagers et leur prise en charge tel que prévu".

Une enquête ouverte

Le gestionnaire a en outre indiqué que "les circonstances exactes de l'incident restent à déterminer, mais une enquête est déjà en cours pour établir les causes de la sortie de piste".

"Des spécialistes de l'aviation, ainsi que des représentants de la compagnie aérienne concernée (Air Sénégal), sont sur place pour examiner de près les données de vol et interroger les membres d'équipage" a-t-il ajouté.

Cet incident survient alors que la compagnie Air Sénégal est, depuis plusieurs mois, visée par des critiques sur la qualité de son service. Des passagers s'offusquent régulièrement des retards accusés par les vols domestiques et internationaux de la compagnie contrôlée par l’État sénégalais et qui a débuté ses liaisons aériennes en mai 2018.

De son côté, Boeing traverse également une passe difficile après plusieurs incidents, dont deux cette semaine, et le lancement d'une enquête visant trois de ses modèles d'avions commerciaux par l'Agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA).

Mardi, un 787-900 d'Air France qui assurait un vol Paris-Seattle a été dérouté vers un aéroport canadien à la suite de "l'apparition d'une odeur de chaud ressentie en cabine".

Puis, mercredi, un Boeing 767 cargo de la compagnie Fedex a effectué un atterrissage sur le fuselage, à l'aéroport d’Istanbul, son train d'atterrissage avant ne s'étant pas ouvert. L'incident, spectaculaire, n'a cependant fait aucune victime.

Air Sénégal a été créée juste après la faillite en avril 2016 de Sénégal Airlines, qui avait elle-même remplacé, en 2009, Air Sénégal International, propriété des États sénégalais et marocain.

Le lancement de cette compagnie est l'un des trois volets d'un plan visant à faire de Dakar un "hub" aérien régional, avec l'aéroport international, inauguré en décembre 2017, et la réhabilitation des aéroports de province.

L'aéroport Blaise Diagne, situé à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, qui porte le nom du premier député africain élu au Parlement français (1872-1934), remplace l'aéroport international Léopold-Sédar-Senghor (AILSS), en proche banlieue de la capitale, reconverti en aéroport militaire.

 

 


La mobilisation pour Gaza gagne les universités britanniques

Des étudiants tiennent des pancartes et scandent des slogans lors d'un rassemblement dans un camp pro-palestinien installé sur le campus de la School of Oriental and African Studies (SOAS) à Londres, le 8 mai 2024. (Photo par Benjamin Cremel AFP)
Des étudiants tiennent des pancartes et scandent des slogans lors d'un rassemblement dans un camp pro-palestinien installé sur le campus de la School of Oriental and African Studies (SOAS) à Londres, le 8 mai 2024. (Photo par Benjamin Cremel AFP)
Short Url
  • L'université de Warwick, dans le centre de l'Angleterre, a démarré en premier avec un «campement de solidarité pour Gaza» le 26 avril
  • A Cambridge, des tentes orange sont soigneusement alignées aux abords du King's College, fondé en 1441

LONDRES : La mobilisation étudiante pour Gaza gagne le Royaume-Uni: une poignée de tentes, accompagnées de drapeaux palestiniens et de slogans appelant à un cessez-le-feu sont apparues cette semaine sur la pelouse de la SOAS university de Londres (Ecole d'études orientales et africaines).

Des étudiants, dont nombre d'entre eux sont masqués, s'asseyent en cercle sur une toile bleue tandis que d'autres ont accumulé des provisions.

Selon Yara, une ancienne étudiante de 23 ans, plus d'une vingtaine d'étudiants prennent part au mouvement dans cet établissement.

D'autres campements ont vu le jour sur nombre d'universités britanniques, comme sur les campus américains.

Le but, dit-elle à l'AFP, est de «faire pression sur l'administration pour qu'elle adhère aux demandes des étudiants», soit dévoiler les liens avec des entreprises complices de ce qu'elle appelle «l'économie de colonisation illégale d'Israël et le commerce des armes».

- «Campement de solidarité» -

L'université de Warwick, dans le centre de l'Angleterre, a démarré en premier avec un «campement de solidarité pour Gaza» le 26 avril.

Les tentes ont ensuite essaimé aux abords des universités de Newcastle, Edimbourg, Manchester, Cambridge et Oxford.

A Edimbourg, un groupe d'étudiants a entamé une grève de la faim pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.

A Cambridge, des tentes orange sont soigneusement alignées aux abords du King's College, fondé en 1441.

L'université a dit dans un communiqué respecter la liberté d'expression et le droit de manifester, ajoutant qu'elle ne tolèrerait pas «l'antisémitisme, l'islamophobie et toute autre forme de haine raciale ou religieuse».

Les manifestations aux Etats-Unis ayant parfois donné lieu à des violences, et des étudiants juifs exprimant des inquiétudes quant à leur sécurité, le Premier ministre Rishi Sunak souhaite éviter de telles scènes au Royaume-Uni.

Il a convoqué jeudi les dirigeants des universités pour évoquer la sécurité des étudiants juifs, et a dénoncé «l'augmentation inacceptable de l'antisémitisme» sur les campus.

Le Community Safety Trust, association qui assure notamment la sécurité de lieux de la communauté juive, a évoqué «un niveau d'antisémitisme sans précédent» depuis les attaques du Hamas le 7 octobre et la réponse d'Israël.

Plus de 1.170 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans les attaques initiales, selon un bilan établi par l'AFP sur la base de chiffres officiels israéliens.

La riposte militaire israélienne a fait quelque 35.000 morts, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les étudiants de la SOAS ont reçu mercredi le soutien de l'ancien chef du parti travailliste, le très à gauche Jeremy Corbyn.

Il a souligné que l'université devrait «reconnaître que les étudiants ont des opinions fortes, légitimes, valides».

Suspendu du parti travailliste, Jeremy Corbyn a été accusé d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme au sein du Labour, lui qui avait dans le passé qualifié le Hamas et ses alliés du Hezbollah d'«amis».

- «Peu importe» -

Yara, sur le campement depuis son installation il y a trois jours, souligne que les étudiants prévoient de rester «aussi longtemps qu'il le faudra» pour que l'université accepte leurs demandes.

«La première nuit était vraiment pluvieuse, humide et boueuse», raconte-t-elle.

«Mais honnêtement, peu importe l'inconfort de camper dehors pour les étudiants, c'est juste une fraction des conditions que subissent les Palestiniens à Gaza», ajoute-t-elle.

Un étudiant en droit et développement international de 19 ans, qui jusqu'alors n'avait participé qu'à des manifestations, assure vouloir rejoindre le campement ce week-end.

«Je ne crois pas que je puisse attendre jusqu'à l'obtention de mon diplôme, parce que les gens meurent», explique l'étudiant, qui ne souhaite pas divulguer son nom. «J'ai dit que je serai là parce qu'ils ont besoin de monde. J'en suis».

 

 


Otan: Cameron appelle les membres de l'Otan à augmenter leurs dépenses militaires

Le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, David Cameron, à sa sortie de la réunion hebdomadaire du cabinet, la première depuis les élections municipales et locales, à Downing Street à Londres, Grande-Bretagne, le 7 mai 2024. (Reuters)
Le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, David Cameron, à sa sortie de la réunion hebdomadaire du cabinet, la première depuis les élections municipales et locales, à Downing Street à Londres, Grande-Bretagne, le 7 mai 2024. (Reuters)
Short Url
  • Le Premier ministre Rishi Sunak a annoncé le mois dernier l'augmentation des dépenses militaires de 2,3 à 2,5% d'ici à 2030
  • « Le prochain sommet de l'Otan, prévu à Washington en juillet, «doit voir tous les alliés en voie de remplir leur promesse faite en 2014 (...) de dépenser 2%» de leur PIB pour la défense » a souligné Cameron dans son discours

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron doit plaider pour que les pays de l'Otan consacrent 2,5% de leur PIB à la défense face aux différents défis dans le monde, selon des extraits d'un discours attendu jeudi.

Lors de son allocution décrite par ses services comme «majeure», le chef de la diplomatie britannique nommé en novembre dernier exhorte ainsi les alliés de Londres à suivre le chemin du Royaume-Uni.

Le Premier ministre Rishi Sunak a annoncé le mois dernier l'augmentation des dépenses militaires de 2,3 à 2,5% d'ici à 2030.

«Nous sommes dans une bataille de volonté. Grande-Bretagne et nos alliés et partenaire à travers le monde, nous devons donner tort à nos adversaires», souligne David Cameron dans des extraits de son discours.

Le prochain sommet de l'Otan, prévu à Washington en juillet, «doit voir tous les alliés en voie de remplir leur promesse faite en 2014 (...) de dépenser 2%» de leur PIB pour la défense.

«Et nous devons ensuite établir 2,5% comme le nouveau point de référence pour tous les nouveaux alliés de l'Otan», ajoute-t-il, insistant sur l'importance de la coopération et l'innovation.

«Si l'invasion illégale de Poutine» en Ukraine «nous apprend quelque chose, c'est que faire trop peu trop tard ne fait qu'inciter un agresseur», fait-il valoir.