Au moins 20 morts dans un bombardement ukrainien dans l'est de l'Ukraine occupé, selon Moscou

Des sauveteurs en train de nettoyer les décombres d'une boulangerie détruite touchée par un récent bombardement dans la ville de Lysychansk (Photo, AFP).
Des sauveteurs en train de nettoyer les décombres d'une boulangerie détruite touchée par un récent bombardement dans la ville de Lysychansk (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 février 2024

Au moins 20 morts dans un bombardement ukrainien dans l'est de l'Ukraine occupé, selon Moscou

  • Un bombardement ukrainien qui a touché une boulangerie dans la ville occupée de Lyssytchansk, dans l'est du pays, a fait au moins 20 morts
  • Le front dans l'est de l'Ukraine a à peine bougé depuis des mois mais les combats restent sanglants et les bombardements se sont intensifiés dans les deux camps cet hiver

MOSCOU: Un bombardement ukrainien qui a touché une boulangerie dans la ville occupée de Lyssytchansk, dans l'est du pays, a fait au moins 20 morts, ont annoncé les autorités russes, qui ont dit craindre plus de victimes.

Lyssytchansk, dans la région de Lougansk, est tombée aux mains des forces russes durant l'été 2022 après une violente bataille.

Le front dans l'est de l'Ukraine a à peine bougé depuis des mois mais les combats restent sanglants et les bombardements se sont intensifiés dans les deux camps cet hiver.

"A Lyssytchansk, les employés du ministère russe des Situations d'urgence ont retrouvé les corps de 20 personnes sous les décombres", a écrit le ministère sur la messagerie Telegram.

La même source a publié une vidéo de secouristes travaillant dans le noir, extrayant un corps des décombres avant de découvrir une femme blessée qui a été évacuée sur une civière.

Le ministère a dit plus tôt prévoir de poursuivre les recherches "toute la nuit" et que les secouristes avaient pour le moment "sauvé 10 personnes" des décombres.

Leonid Pasechnik, le gouverneur de Lougansk installé par la Russie, a accusé les forces de Kiev d'avoir visé une boulangerie très fréquentée qui, selon lui, est connue pour avoir du pain frais pendant les weekends.

Un homme dans un "état grave" a été hospitalisé dans la ville de Lougansk, selon les autorités prorusses.

L'agence de presse russe RIA Novosti a publié une vidéo d'un bâtiment détruit, où l'on voit aussi des secouristes sortir des décombres une voiture entièrement écrasée.

Le bâtiment d'un étage portait une large enseigne avec le nom "Restaurant Adriatic" et apparaissait complètement détruit, réduit à des gravats.

Le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que des armes occidentales avaient été utilisées dans le bombardement et a dit espérer "une condamnation rapide et inconditionnelle" de l'attaque de la part d'organisations internationales.

Lyssytchansk, située à 15 km du territoire contrôlé par l'Ukraine, avait une population de 111.000 personnes avant le début de l'offensive russe.

Les forces russes en ont pris le contrôle à l'été 2022, tout comme celui de sa ville jumelle de Severodonetsk, après une des plus brutales batailles depuis le début de l'offensive en février 2022.

Drones abattus

Côté ukrainien, l'armée de l'air a déclaré samedi avoir abattu neuf des 14 drones lancés par la Russie dans le sud et le centre de l'Ukraine dans la nuit de vendredi à samedi.

"L'Ukraine a détruit neuf drones ennemis dans les régions de Dnipro, Odessa, Mykolaïv et Jytomyr", a déclaré l'armée de l'air de Kiev.

La plupart des drones Shahed de fabrication iranienne visaient des "infrastructures énergétiques" dans la région centrale de Dnipro, où des milliers de personnes sont privées d'électricité, selon la même source.

Les coupures de courant ont principalement affecté Kryvyï Rig, la ville natale du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le gouverneur de la région de Dnipro, Serguiï Lysak, a précisé que 15.000 habitants de Kryvyï Rig étaient privés d'électricité après l'attaque de drones.

Depuis le début de son offensive en Ukraine, la Russie a ciblé les infrastructures énergétiques du pays, laissant des milliers de personnes sans chauffage pendant une intense campagne l'an dernier.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité ses troupes pour avoir frappé les forces de Moscou loin du champ de bataille, "à la fois sur terre et sur mer".

Cette déclaration intervient deux jours après que Kiev a annoncé avoir détruit un navire de guerre russe au large de la Crimée, et alors qu'un incendie a touché samedi une importante raffinerie dans la région de Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie, après une attaque de drone revendiquée par l'Ukraine.

"A la suite de la chute d'un drone abattu, un incendie s'est déclaré dans la raffinerie de Volgograd", sans faire de victime, a indiqué sur Telegram le gouverneur local, Andreï Botcharov.

En début de matinée, les services de secours, cités par l'agence TASS, ont affirmé que le feu avait été éteint.

L'incendie de la raffinerie à Volgograd est le "résultat d'une attaque réussie de drones du SBU", les services de sécurité ukrainiens, a affirmé à l'AFP une source sécuritaire ukrainienne.

Propriété du géant Loukoïl, la raffinerie affirme sur son site internet être "le plus gros producteur de produits pétroliers dans le district fédéral du Sud", qui rassemble huit régions dans le sud-ouest de la Russie.

Depuis le début de l'offensive contre Kiev, en février 2022, le territoire russe est régulièrement visé par des frappes et des attaques de drones imputées à Kiev.


Les réactions à la mort de Raïssi dans le crash de son hélicoptère

Téhéran et New Delhi entretiennent des relations étroites, la République islamique ayant été pendant de nombreuses années le principal fournisseur de pétrole du géant d'Asie du Sud, aujourd'hui cinquième économie mondiale. (AFP).
Téhéran et New Delhi entretiennent des relations étroites, la République islamique ayant été pendant de nombreuses années le principal fournisseur de pétrole du géant d'Asie du Sud, aujourd'hui cinquième économie mondiale. (AFP).
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  • Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est déclaré lundi "profondément attristé et choqué par la disparition tragique" du président iranien Ebrahim Raïssi
  • Le Pakistan a décrété lundi une journée de deuil suite aux informations des médias iraniens rapportant la mort du président de la République islamique

NEW DELHI: Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est déclaré lundi "profondément attristé et choqué par la disparition tragique" du président iranien Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère.

"Je présente mes sincères condoléances à sa famille et au peuple iranien", a déclaré M. Modi sur le réseau social X, ajoutant que l'Inde était "aux côtés de l'Iran en ce moment de tristesse".

Téhéran et New Delhi entretiennent des relations étroites, la République islamique ayant été pendant de nombreuses années le principal fournisseur de pétrole du géant d'Asie du Sud, aujourd'hui cinquième économie mondiale, jusqu'à ce que les sanctions américaines ne réduisent les échanges.

New Delhi a dû trouver un point d'équilibre entre ses relations avec Téhéran, ses liens avec Washington - les États-Unis et l'Inde sont tous deux membres de l'alliance de sécurité Quad - et ses bonnes relations avec Israël.

La semaine dernière, l'Iran et l'Inde ont signé un contrat visant à développer et équiper le port iranien de Chabahar, dans le cadre d'un accord qui donnerait à New Delhi un accès de 10 ans à l'installation, déclenchant une vive réaction de Washington, qui a averti que les entreprises impliquées risquaient d'être sanctionnées.

Le ministre indien des affaires étrangères, S. Jaishankar, a également indiqué sur X qu'il était "profondément choqué d'apprendre le décès" de M. Raïssi et de son homologue Hossein Amir-Abdollahian.

Le Pakistan décrète une journée de deuil

Le Pakistan a décrété lundi une journée de deuil suite aux informations des médias iraniens rapportant la mort du président de la République islamique, Ebrahim Raïssi, dans un accident d'hélicoptère.

"Le Pakistan va observer une journée de deuil et le drapeau sera en berne" en "solidarité avec l'Iran", pays "frère", a écrit le Premier ministre, Shehbaz Sharif, sur le réseau social X. "L'immense nation iranienne surmontera cette tragédie avec son courage habituel", a-t-il ajouté, alors qu'Islamabad avait accueilli en grandes pompes le dirigeant iranien fin avril.

La Chine se dit « très inquiète »

La Chine s'est dite lundi "très inquiète" après l'accident d'hélicoptère impliquant le président iranien Ebrahim Raïssi, proposant son aide pour participer aux opérations de sauvetage.

"La Chine est très inquiète de l'atterrissage brutal de l'hélicoptère à bord duquel se trouvait le président Raïssi, et nous souhaitons au président Raïssi et à l'équipage à bord d'être sains et saufs", selon le ministère des Affaires étrangères cité par la télévision d'Etat CCTV.

 


Lai Ching-te, fils d'un mineur de charbon élu président de Taïwan

D'abord député puis maire de Tainan, il devient Premier ministre de la présidente Tsai Ing-wen en 2017, puis vice-président en 2020 (Photo, X).
D'abord député puis maire de Tainan, il devient Premier ministre de la présidente Tsai Ing-wen en 2017, puis vice-président en 2020 (Photo, X).
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  • Lorsqu'il était Premier ministre, M. Lai s'est exprimé plus ouvertement que Mme Tsai sur la question de l'indépendance
  • Bien qu'il ait indiqué à la Chine être ouvert au dialogue, Lai Ching-te risque d'être rabroué

TAIPEI: Fils d'un mineur de charbon, Lai Ching-te prêtera serment en tant que président de Taïwan lundi et il lui reviendra alors de prendre en charge les relations avec la Chine, en proie à une rupture de plus en plus profonde à mesure que Pékin accroît sa pression militaire et diplomatique sur l'île autonome.

A l'inverse de la majorité de la classe politique taïwanaise, M. Lai, né en 1959, est issu d'un milieu modeste. Sa mère l'a élevé seule, avec ses cinq frères et sœurs, dans un hameau rural de Nouveau Taipei (nord), en raison du décès de son père lorsqu'il était très jeune.

Après avoir obtenu un diplôme de santé publique à l'université de Harvard aux Etats-Unis, il a d'abord travaillé comme médecin dans un hôpital de Tainan (sud-ouest).

Décrit comme pugnace et combatif, Lai Ching-te - qui se fait aussi appeler William Lai - se décide à entrer en politique en 1996, quand Pékin effectue des tirs d'essai de missiles autour de Taïwan au moment de la première élection présidentielle démocratique de l'île.

"J'ai décidé qu'il était de mon devoir de participer à la démocratie taïwanaise et d'aider à protéger cette expérience naissante de ceux qui lui voulaient du mal", avait-il témoigné l'an passé dans le Wall Street Journal.

Le futur président taïwanais figure sur la liste des 100 personnes les plus influentes de 2024 établie par le magazine Time en avril, un choix qui reflète, selon lui, "la résilience et l'unité du peuple taïwanais".

«Dangereux séparatiste» pour Pékin

D'abord député puis maire de Tainan, il devient Premier ministre de la présidente Tsai Ing-wen en 2017, puis vice-président en 2020.

Agé de 64 ans, marié et père de deux enfants, le président du Parti démocrate progressiste (PDP) s'est engagé à poursuivre la politique de Mme Tsai visant à renforcer les capacités militaires de Taïwan afin de dissuader la Chine, qui multiplie ces dernières semaines les survols d'avions aux environs de son territoire.

Son franc-parler, qu'il a modéré ces dernières années, lui attire pourtant l'ire de Pékin, qui le qualifie de "dangereux séparatiste" conduisant Taïwan sur le chemin "de la guerre et du déclin".

Lors de la campagne, M. Lai avait affirmé que l'élection était un choix entre "démocratie et autocratie", et avait promis un soutien "inébranlable" au maintien du statu quo dans le détroit de Taïwan.

Il avait aussi dénoncé "le principe chinois d'une seule Chine", car "la paix sans la souveraineté, c'est juste comme Hong Kong", ancienne colonie britannique où Pékin a imposé cette année une nouvelle loi de sécurité nationale pour réprimer toute dissidence.


Attentat contre le Premier ministre slovaque: médecins optimistes, le suspect au tribunal

Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
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  • Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient
  • Le suspect de la tentative de meurtre, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises

BRATISLAVA, Slovaquie : Le pronostic concernant l'état de santé du chef du gouvernement slovaque Robert Fico après la tentative d'assassinat est «positif», a annoncé samedi la ministre slovaque de la Santé, alors que le suspect comparaissait devant un tribunal.

M. Fico est hospitalisé depuis mercredi, date à laquelle un tireur isolé lui a tiré dessus à quatre reprises, notamment dans l'abdomen.

Il a subi une opération de cinq heures mercredi et une autre de deux heures vendredi, toutes deux dans un hôpital de la ville de Banska Bystrica, dans le centre de la Slovaquie.

«L'intervention chirurgicale d'hier, qui a duré deux heures, a contribué à un pronostic positif sur l'état de santé du Premier ministre», a déclaré la ministre Zuzana Dolinkova à la presse.

«L'état de santé du premier ministre est stable, mais il reste grave», a-t-elle ajouté.

«Si le tir était parti quelques centimètres plus haut, il aurait atteint le foie du Premier ministre», a déclaré le ministre de l'Intérieur Matus Sutaj Estok à la chaîne d'information TA3.

Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient.

«Je ne pense pas qu'il puisse être transporté à Bratislava dans les prochains jours, car son état est encore grave», a-t-il déclaré aux journalistes.

Dans la matinée également, le suspect de la tentative de meurtre est arrivé au tribunal pénal de Pezinok au nord-est de Bratislava, qui devrait ordonner son maintien en détention provisoire.

L'homme, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises.

Un procureur a requis vendredi que le suspect soit placé en détention provisoire après avoir été inculpé de tentative de meurtre avec préméditation.

La fusillade s'est produite alors que M. Fico saluait ses partisans après une réunion du gouvernement délocalisée dans la ville de Handlova, dans le centre de la Slovaquie.

M. Fico est en poste depuis que son parti populiste centriste, le Smer-SD, a remporté les élections législatives à l'automne dernier.

- Tous ces mensonges -

M. Fico effectue son quatrième mandat en tant que Premier ministre après avoir fait campagne sur des propositions de paix entre la Russie et l'Ukraine, pays voisin de la Slovaquie, et sur l'arrêt de l'aide militaire à Kiev, ce que son gouvernement a fait par la suite.

La tentative d'assassinat a profondément choqué ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'Union européenne et de l'OTAN, déjà fortement divisé sur le plan politique depuis des années.

La présidente pro-occidentale sortante, Zuzana Caputova, et son successeur, Peter Pellegrini, un allié de M. Fico qui prendra ses fonctions en juin, ont appelé leurs concitoyens slovaques à s'abstenir de toute «confrontation» après la fusillade.

Ils ont convoqué une réunion de tous les chefs de partis parlementaires pour mardi afin de faire preuve d'unité à la suite de l'attentat.

M. Kalinak a toutefois laissé entendre samedi que le Smer-SD ne participerait pas à la réunion.

«Ils ont invité les chefs des partis politiques et notre président (du parti) est entre les mains des médecins», a-t-il déclaré.

M. Kalinak a ajouté qu'il appellerait Mme Caputova à ce sujet, soulignant que la Slovaquie avait besoin de «réconciliation et de paix».

Certains hommes politiques slovaques ont déjà lancé des accusations contre leurs adversaires, les accusant d'être à l'origine de l'attentat.

M. Kalinak a critiqué vendredi les hommes politiques de l'opposition et certains médias pour avoir qualifié M. Fico de criminel, de dictateur ou de serviteur du président russe Vladimir Poutine avant l'attentat.

«Tous ces mensonges sont la principale raison pour laquelle Robert Fico se bat aujourd'hui pour sa vie», a-t-il déclaré dans un message publié sur le site internet du Smer-SD.