Un changement pétillant: les ventes de sodas jordaniens explosent en raison d’un boycott anti-occidental

Des boissons jordaniennes sont étiquetées pour aider les clients à boycotter les produits occidentaux dans le supermarché Cozmo à Amman. (Photo AN, Tamara Turki)
Des boissons jordaniennes sont étiquetées pour aider les clients à boycotter les produits occidentaux dans le supermarché Cozmo à Amman. (Photo AN, Tamara Turki)
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Publié le Vendredi 05 janvier 2024

Un changement pétillant: les ventes de sodas jordaniens explosent en raison d’un boycott anti-occidental

  • Un producteur jordanien, Defaf al-Nahrayn Company, a doublé la production de son soda Matrix Cola depuis que le boycott a pris de l’ampleur
  • 93% des Jordaniens participent au boycott des entreprises occidentales qui soutiennent l’occupation israélienne, selon le BDS

AMMAN: Dans les supermarchés d’Amman, une révolution silencieuse se déroule au rayon boissons.

Un mouvement populaire protestant contre le soutien présumé des entreprises occidentales à Israël dans le cadre de sa guerre brutale à Gaza est en train de remodeler les parts de marché jordaniennes de Pepsi et de Coca-Cola.

Les étagères sur lesquelles se trouvaient autrefois des rangées de ces boissons américaines incontournables font désormais place à des alternatives locales, dont les ventes ont explosé au cours des derniers mois.

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Le soda jordanien Matrix Cola présenté pour la première fois dans les rayons des supermarchés locaux d’Amman, dans un contexte de boycott anti-occidental généralisé. (Photo AN, Tamara Turki)

Defaf al-Nahrayn Company (DNC), propriétaire de la marque Matrix Cola, producteur jordanien de sodas et de jus de fruits créé en 2008, est à l’avant-garde de ce changement.

Pendant plus d’une décennie, l’entreprise s’est principalement concentrée sur l’exportation vers les pays voisins, alors qu’elle était confrontée à la domination des géants étrangers sur son marché national. Toutefois, pour répondre à la récente augmentation de la demande des consommateurs locaux, DNC a doublé sa capacité de production de Matrix Cola.

Le directeur du marketing, Abdalmo’een Ibrahim Abou Zaid, a indiqué à Arab News que depuis que le boycott a pris de l’ampleur en octobre, DNC a étendu sa distribution à l’ensemble du Royaume, augmentant à la fois sa main-d’œuvre et sa flotte de convois.

Il constate que ce changement est particulièrement perceptible dans la capitale, où l’appel au boycott des produits occidentaux se fait le plus entendre.

On retrouve ce sentiment en Jordanie et dans d’autres pays arabes, où beaucoup affirment que l’occupation de la Palestine par Israël ne serait pas possible sans le soutien des États-Unis et de certains pays et entreprises européens. Pepsi et Coca-Cola font partie des marques critiquées.

Les défenseurs des droits des Palestiniens ont critiqué Coca-Cola pour avoir exploité une usine dans la colonie israélienne d’Atarot, en Cisjordanie occupée. Pepsi a également fait l’objet d’un examen minutieux à la suite de l’acquisition en 2018 de la société de fabrication SodaStream, basée en Israël.

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Sultan, caissier dans un supermarché Cozmo à Amman, porte un keffieh palestinien en signe de solidarité avec Gaza. (Photo AN, Tamara Turki)

Sultan, caissier à Cozmo, une chaîne de supermarchés populaire dans l’ouest d’Amman, explique que «les clients sont déterminés à boycotter, la plupart d’entre eux cherchant des alternatives aux marques qui soutiennent le sionisme». Dans ce magasin en particulier, tous les employés portent des keffiehs palestiniens en signe de solidarité avec Gaza.

Sultan estime que 90% des clients participent activement au boycott. Le magasin a réagi en étiquetant les produits locaux, aidant ainsi les clients dans leur recherche d’alternatives éthiques.

Selon le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), dirigé par les Palestiniens, 93% des Jordaniens participent au boycott des entreprises occidentales qui soutiennent l’occupation israélienne.

«BDS a lancé sa campagne en Jordanie pendant la guerre israélienne contre Gaza en 2014. À l’époque, le soutien des Jordaniens aux boycotts était relativement faible. Les gens étaient sceptiques et pensaient que cela ne ferait pas de différence», affirme Randa Jamal, membre de BDS Jordanie, à Arab News.

«Cela fait des années que nous militons, que nous sensibilisons les gens, que nous éduquons les élèves dans les écoles. Cette campagne a été couronnée de succès et a permis à de grandes entreprises de fermer leurs portes et de quitter complètement Israël, et à un certain nombre d’investisseurs de se retirer des entreprises israéliennes et internationales», ajoute-t-elle. «Aujourd’hui, nous savons que cela fait une différence. Les gens savent maintenant à quel point le boycott est un outil puissant.»

Alors que la guerre à Gaza entre dans son troisième mois, un nombre croissant de Jordaniens choisissent d’exprimer leur condamnation en utilisant leur pouvoir d’achat, témoignant d’une prise de conscience accrue des implications éthiques de la consommation quotidienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les Émirats arabes unis et l'Iran discutent des relations bilatérales

Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Sheikh Abdullah bin Zayed (D), et le ministre des Affaires étrangères par intérim de l'Iran, Ali Bagheri Kani. (WAM)
Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Sheikh Abdullah bin Zayed (D), et le ministre des Affaires étrangères par intérim de l'Iran, Ali Bagheri Kani. (WAM)
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  • Ils ont également passé en revue plusieurs questions d'intérêt commun
  • Au cours de cet entretien, les deux hommes ont échangé leurs vœux pour l'Aïd Al-Adha

DUBAĪ : Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Cheikh Abdallah ben Zayed, a eu samedi une conversation téléphonique avec le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri Kani, pour discuter des relations bilatérales entre les deux pays.

Au cours de cet entretien, les deux hommes ont échangé leurs vœux pour l'Aïd Al-Adha et ont étudié les moyens de renforcer la coopération dans l'intérêt mutuel de leurs pays et de leurs peuples, en contribuant à la sécurité et à la stabilité de la région.

Ils ont également passé en revue plusieurs questions d'intérêt commun, ainsi que les évolutions récentes sur la scène régionale et internationale.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des Affaires étrangères estime que le processus de paix en Ukraine devra faire l'objet d'un compromis

La présidente de la Confédération Viola Amherd  avec le ministre des Affaires étrangères Faisal ben Farhane Al Saud d'Arabie saoudite et le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy lors du Sommet sur la paix en Ukraine. (Reuters)
La présidente de la Confédération Viola Amherd avec le ministre des Affaires étrangères Faisal ben Farhane Al Saud d'Arabie saoudite et le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy lors du Sommet sur la paix en Ukraine. (Reuters)
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  • Il a réitéré le soutien de son pays à tous les efforts internationaux visant à résoudre la crise et à mettre fin au conflit
  • Il devait également tenir un certain nombre de réunions bilatérales en marge du sommet, où se sont réunis plus de 100 représentants de pays et d'organisations

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré samedi que tout pourparler de paix crédible sur le conflit en Ukraine nécessiterait la participation de la Russie et impliquerait un « compromis difficile ».

Le prince Faisal s'exprimait lors d'une conférence en Suisse visant à favoriser la paix entre la Russie et l'Ukraine, et il a ajouté que l'Arabie saoudite s'engageait à contribuer à mettre un terme au conflit.

« Nous pensons qu'il est important que la communauté internationale encourage tout pas vers des négociations sérieuses, qui nécessiteront des compromis difficiles dans le cadre d'une feuille de route menant à la paix ».

Il a réitéré le soutien de son pays à tous les efforts internationaux visant à résoudre la crise et à mettre fin au conflit, soulignant que le Royaume « soutient la réduction de l'escalade en Ukraine et la recherche de solutions politiques négociées ».

Le ministre saoudien est arrivé au lac des Quatre-Cantons à la tête de la délégation du Royaume au sommet sur la paix en Ukraine plus tôt dans la journée de samedi. Il devait discuter avec les dirigeants et les représentants des pays participants des moyens de « parvenir à la paix et d'intensifier les efforts pour trouver une solution qui permette de mettre fin à la crise et d'épargner aux civils des souffrances humaines », a déclaré le ministère des Affaires étrangères du Royaume

Il devait également tenir un certain nombre de réunions bilatérales en marge du sommet, où se sont réunis plus de 100 représentants de pays et d'organisations.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé à Djeddah en début de semaine pour une visite officielle et a rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a affirmé le soutien du Royaume à toutes les entreprises et tous les efforts internationaux visant à résoudre la crise, et discuté des moyens d’ atténuer l'impact humanitaire dans la région.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les pèlerins commencent les rites finaux du Hajj au premier jour l'Aïd Al-Adha

La lapidation symbolique du diable marque les derniers jours du pèlerinage du Hajj et le début des célébrations de l'Aïd Al-Adha pour les musulmans du monde entier (Photo, AFP).
La lapidation symbolique du diable marque les derniers jours du pèlerinage du Hajj et le début des célébrations de l'Aïd Al-Adha pour les musulmans du monde entier (Photo, AFP).
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  • Le roi Salmane a fait venir à ses frais 2.000 Palestiniens, dont la moitié sont des membres de familles de victimes à Gaza réfugiés à l'étranger
  • Comme en 2023, plus de 1,8 million de fidèles y ont pris part cette année, dont 1,6 million venus de l'étranger, ont annoncé samedi les autorités saoudiennes

 

MINA, Arabie saoudite: Les fidèles musulmans accomplissent dimanche à Mina le dernier grand rituel du pèlerinage annuel en Arabie saoudite, la lapidation des stèles représentant Satan, au premier jour de l'Aïd al-Adha, fête majeure de l'islam.

Dès l'aube, les pèlerins se succèderont devant les stèles dans la vallée de Mina, près de La Mecque, sur lesquelles ils jetteront des cailloux, avant de revenir dans la ville sainte pour de nouvelles circonvolutions autour de la Kaaba, au centre de la Grande mosquée.

Le rituel de la lapidation avait tourné au drame en 2015 lorsqu'une bousculade avait fait 2.300 morts, mais le site a subi depuis d'importants aménagements permettant de fluidifier le mouvement des foules.

Samedi, les fidèles ont ramassé les cailloux et dormi à la belle étoile dans la plaine de Mouzdalifa, située à quelques kilomètres de Mina, après avoir passé la journée à prier et à réciter le Coran au mont Arafat, sous des températures atteignant les 46 degrés Celsius.

"Il a fait très très chaud", reconnait Rohy Daiseca, une Gambienne de 60 ans habitant aux Etats-Unis. "Mais Dieu merci, j'ai mis beaucoup d'eau sur ma tête et tout s'est bien passé".

Malgré les très hautes températures dans l'une des régions les plus chaudes au monde, le rassemblement autour de la colline où le prophète Mahomet aurait tenu son dernier sermon s'est tenu dans une grande ferveur.

"Ce lieu nous montre qu’on est tous égaux, qu'il n’y pas de différences entre les musulmans du monde", a dit Amal Mahrouss, une femme de 55 ans venue d’Egypte.

L'un des cinq piliers de l'islam, le hajj doit être accompli par tous les musulmans au moins une fois dans leur vie s'ils en ont les moyens.

Comme en 2023, plus de 1,8 million de fidèles y ont pris part cette année, dont 1,6 million venus de l'étranger, ont annoncé samedi les autorités saoudiennes.

Fête du sacrifice 

Le rituel de la lapidation se déroule au premier jour de l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers monde en souvenir du sacrifice qu'avait failli accomplir Abraham en voulant immoler son fils, avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de tuer un mouton à sa place, selon la tradition.

A cette occasion, les pratiquants égorgent une bête, en général un mouton, et offrent une partie de la viande aux nécessiteux.

Les célébrations sont toutefois assombris cette année par la guerre meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, soumise à d'intense bombardements et assiégée depuis plus de huit mois.

"Nous sommes tristes pour les Palestiniens, et nous avons beaucoup prié pour eux", dit Intissar, une Syrienne de 25 ans résidant en Arabie saoudite, qui n'a pas souhaité donné son nom.

Le roi Salmane a fait venir à ses frais 2.000 Palestiniens, dont la moitié sont des membres de familles de victimes à Gaza réfugiés à l'étranger.

Les autorités ont toutefois prévenu qu'aucun slogan politique ne serait toléré durant le hajj.

Cela n'a pas empêché de nombreux pèlerins des pays arabes et du reste du monde musulman, d'exprimer auprès de l'AFP leur solidarité avec les Palestiniens.

"Priez pour nos frères de Palestine, de Gaza (...) Que Dieu donne la victoire aux musulmans", a crié un fidèle samedi à Arafat.