Dans le Minnesota, Biden essaie de renouer avec l'Amérique rurale

Joe Biden, en campagne pour un second mandat, a promis mercredi de "restaurer la fierté" de l'Amérique rurale (Photo, AFP).
Joe Biden, en campagne pour un second mandat, a promis mercredi de "restaurer la fierté" de l'Amérique rurale (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 novembre 2023

Dans le Minnesota, Biden essaie de renouer avec l'Amérique rurale

  • La Maison Blanche promet cinq milliards de dollars d'investissements au bénéfice des campagnes américaines
  • Le démocrate de 80 ans, soulignant qu'en quarante ans les Etats-Unis avaient perdu quelque 400 000 fermes

NORTHFIELD: Joe Biden, en campagne pour un second mandat, a promis mercredi de "restaurer la fierté" de l'Amérique rurale, tentant de renouer avec un électorat qui a majoritairement voté pour son rival Donald Trump en 2016 comme en 2020.

"Mon projet est d'investir dans l'Amérique rurale, mais c'est aussi autre chose. Il s'agit de restaurer la fierté des communautés rurales qui ont été laissées de côté depuis trop longtemps", a-t-il dit depuis une ferme du Minnesota (nord).

Cet Etat de la région des Grands Lacs se trouve être celui de Dean Phillips, parlementaire peu connu sur la scène nationale, qui vient de se lancer dans la primaire démocrate.

Le président américain est toutefois assuré, sauf énorme surprise, d'être le candidat de son parti à la présidentielle de novembre 2024.

Il a choisi de visiter une ferme familiale, qui exploite des champs de maïs et de soja, en plus d'accueillir un élevage porcin.

La Maison Blanche promet cinq milliards de dollars d'investissements au bénéfice des campagnes américaines, provenant de plusieurs grands programmes économiques que Joe Biden a fait adopter - en particulier une loi de rénovation des infrastructures et un gigantesque plan de transition énergétique.

Par exemple, 1,7 milliard de dollars doivent aller au développement d'exploitations agricoles innovantes et plus résilientes face au changement climatique, 1,1 milliard de financements seront débloqués pour des projets d'infrastructures, et 274 millions de dollars serviront à développer l'internet à haute vitesse en milieu rural.

Le démocrate de 80 ans, soulignant qu'en quarante ans les Etats-Unis avaient perdu quelque 400.000 fermes, a évoqué les jeunes habitant à la campagne, et qui se disent: "Il n'y a rien pour moi ici. Je dois partir."

"Je suis arrivé au pouvoir avec la ferme intention de changer ça", a-t-il déclaré.

Joe Biden veut convaincre les habitants des campagnes que grâce à son action, "ils n'ont pas à partir loin de chez eux pour trouver des opportunités", a assuré l'exécutif américain.

Démocrates des villes, républicains des champs

Le président américain lance une offensive de deux semaines au cours de laquelle plusieurs membres de son gouvernement vont sillonner les campagnes afin de promouvoir sa politique économique et sociale.

Il se présente en particulier comme un défenseur des petites exploitations familiales face aux géants de l'agroalimentaire.

"Il y a quelque chose qui ne va pas quand 7% des exploitations aux Etats-Unis captent 90% du revenu agricole" de tout le pays, a-t-il dit, déplorant que "la plupart des agriculteurs doivent travailler en dehors de leur ferme pour joindre les deux bouts".

Son gouvernement veut en particulier développer la concurrence dans les secteurs de la viande, dominés par une poignée de grandes entreprises, afin de rendre ces marchés plus accessibles aux petits exploitants.

Le vote rural pourrait s'avérer crucial dans certains Etats disputés l'an prochain, mais il sera très difficile à Joe Biden de renverser la tendance désormais bien établie des campagnes américaines à voter de plus en plus républicain, quand les villes penchent au contraire pour les démocrates.

Ce phénomène de polarisation d'un vote rural conservateur face à un électorat urbain majoritairement démocrate n'est pas nouveau, mais il a connu un coup d'accélérateur avec Donald Trump.

Selon l'institut Pew Research, l'ancien président, et actuel favori de la primaire républicaine, a très largement remporté cet électorat rural lors des deux dernières  présidentielles: 59% des électeurs des campagnes ont voté pour lui en 2016, et 65% en 2020.

L'enjeu pour Joe Biden --dont la candidature n'enthousiasme guère les Américains, qu'ils soient des villes ou des champs-- n'est pas de reprendre l'avantage auprès des électeurs des campagnes, ce qui serait illusoire, mais de réduire l'écart. Ou au moins d'éviter qu'il ne se creuse encore.


Le gouvernement taliban annonce sa participation aux pourparlers de Doha sous égide de l'ONU

Une délégation talibane participe au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) à Saint-Pétersbourg, le 6 juin 2024. (AFP).
Une délégation talibane participe au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) à Saint-Pétersbourg, le 6 juin 2024. (AFP).
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  • Les autorités talibanes participeront au troisième cycle de pourparlers sur l'Afghanistan organisé par les Nations unies au Qatar, après avoir décliné la précédente invitation
  • La délégation talibane - dont la composition reste à annoncer - y participera car l'ordre du jour semble "bénéfique pour l'Afghanistan", a déclaré M. Mujahid à des médias afghans

KABOUL: Les autorités talibanes participeront au troisième cycle de pourparlers sur l'Afghanistan organisé par les Nations unies au Qatar, après avoir décliné la précédente invitation, a annoncé dimanche un porte-parole du régime.

"Une délégation de l'Emirat islamique participera à la prochaine conférence à Doha. Elle y représentera l'Afghanistan et exprimera la position de l'Afghanistan", a déclaré le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, à propos de ces pourparlers prévus les 30 juin et 1er juillet.

La délégation talibane - dont la composition reste à annoncer - y participera car l'ordre du jour semble "bénéfique pour l'Afghanistan", a déclaré M. Mujahid à des médias afghans.

L'ordre du jour inclut des "sujets comme l'aide à l'Afghanistan et la création d'opportunités pour les investisseurs en Afghanistan, ce qui est important", a-t-il dit.

Des émissaires pour l'Afghanistan s'étaient réunis mi-février à Doha, pour aborder le renforcement de l'engagement de la communauté internationale en Afghanistan, sous l'égide de l'ONU et en compagnie de représentants de la société civile afghane dont des femmes.

Le gouvernement taliban, qui a repris les rênes du pouvoir en Afghanistan en 2021 et avait été exclu d'une première réunion à Doha en mai 2023, avait refusé d'y participer à moins que ses membres ne soient les seuls représentants du pays.

Il exigeait également un tête-à-tête avec le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Des conditions jugées à l'époque "pas acceptables".

Selon des sources diplomatiques à l'AFP, une consultation des groupes de la société civile est cette fois prévue avant et après le troisième cycle de pourparlers, auquel n'assistera pas M. Guterres, mais pas dans des réunions avec les autorités talibanes.

"Il est impensable que des diplomates puissent se réunir pour discuter de l'Afghanistan au milieu d'une telle crise et qu'ils le fassent sans que les droits des femmes ne soient la principale question à l'ordre du jour et sans que les femmes afghanes soient pleinement associées à la discussion", a réagi auprès de l'AFP Heather Barr, directrice adjointe des droits des femmes pour l'ONG Human Rights Watch.

Les réunions doivent porter sur des sujets économiques et financiers ainsi que sur les efforts de lutte contre le trafic de stupéfiants, selon des sources diplomatiques.

Plusieurs autres groupes de la société civile ont également pressé l'ONU de donner la priorité aux sujets concernant les droits des femmes.

Depuis leur retour au pouvoir, les autorités talibanes n'ont été officiellement reconnues par aucun pays et appliquent une interprétation ultra-rigoriste de l'islam, multipliant les mesures liberticides à l'encontre des femmes, une politique qualifiée d'"apartheid de genre" par l'ONU.

De nombreux gouvernements et organisations humanitaires ont suspendu ou réduit leurs financements dans ce pays où la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et où 15 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, selon la Banque mondiale.


Grèce: trois touristes étrangers retrouvés morts en une semaine

Le 9 juin, le journaliste et médecin britannique Michael Mosley, connu pour ses apparitions dans des émissions phare de la télévision britannique, avait été retrouvé mort sur l'île de Symi, plusieurs jours après sa disparition le 4 juin. (AFP).
Le 9 juin, le journaliste et médecin britannique Michael Mosley, connu pour ses apparitions dans des émissions phare de la télévision britannique, avait été retrouvé mort sur l'île de Symi, plusieurs jours après sa disparition le 4 juin. (AFP).
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  • Le corps d'un touriste américain de 55 ans a été découvert dimanche sur l'île de Corfou, ce qui porte à trois le nombre de touristes étrangers retrouvés morts en Grèce en une semaine
  • La plupart de ces touristes avaient entrepris des randonnées sous un soleil écrasant, alors que la canicule sévit en Grèce

ATHENES: Le corps d'un touriste américain de 55 ans a été découvert dimanche sur l'île de Corfou, ce qui porte à trois le nombre de touristes étrangers retrouvés morts en Grèce en une semaine, tandis que des recherches étaient en cours pour retrouver trois autres touristes étrangers sur d'autres îles grecques, selon les medias grecs.

La plupart de ces touristes avaient entrepris des randonnées sous un soleil écrasant, alors que la canicule sévit en Grèce.

Le corps de l'Américain, qui a été découvert en mer près du port de Mathraki par un touriste, doit être transféré à l'hôpital de Corfou pour être autopsié, ont indiqué l'agence grecque Athens News Agency et la télévision publique ERT.

Selon Athens News Agency, le cinquantenaire était en vacances à Mathraki. Il a été vu pour la dernière fois par des habitants dans un café mardi dernier.

Il s'agit de la dernière découverte du corps d'un touriste étranger, après celle du médecin star de la télévision britannique Michael Mosley, retrouvé mort le 9 juin sur l'île grecque de Symi en mer Egée puis celle samedi d'un touriste néerlandais sur l'île de Samos.

Deux femmes françaises sont par ailleurs portées disparues sur l'île de Sikinos et un autre touriste sur l'île d'Amorgos.

Le corps du touriste néerlandais de 74 ans a été repéré samedi matin sur l'île de Samos par un drone des pompiers, gisant dans un ravin à quelques centaines de mètres de l'endroit où il a été vu pour la dernière fois dimanche dernier, en train de marcher avec difficulté.

Vendredi, deux femmes françaises ont été portées disparues à Sikinos, une petite île des Cyclades en mer Egée. Les deux femmes, âgées de 73 et 64 ans, avaient quitté leurs hôtels respectifs pour se rencontrer, selon les medias locaux.

Le 9 juin, le journaliste et médecin britannique Michael Mosley, connu pour ses apparitions dans des émissions phare de la télévision britannique, avait été retrouvé mort sur l'île de Symi, plusieurs jours après sa disparition le 4 juin.

Son corps sans vie a été repéré par une équipe de la chaîne publique grecque ERT qui était en train de filmer la zone où avait disparu cet homme de 67 ans. Michael Mosley avait entrepris une promenade sur la côte, en pleine chaleur.

Selon les météorologues, la Grèce a connu la vague de chaleur d'une durée d'au moins trois jours - ce qui pour la Grèce signifie des températures dépassant 38 degrés - la plus précoce jamais enregistrée.


L'Ukraine devrait «réfléchir» à la proposition de Poutine, sa position «s'aggravant» sur le front, selon le Kremlin

Un militaire ukrainien embrasse sa compagne arrivée dans un train en provenance de Kiev, à la gare de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, le 15 juin 2024 (Photo, AFP).
Un militaire ukrainien embrasse sa compagne arrivée dans un train en provenance de Kiev, à la gare de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, le 15 juin 2024 (Photo, AFP).
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  • M. Poutine a proposé vendredi un cessez-le-feu et l'ouverture de négociations de paix avec l'Ukraine si elle retire ses troupes de quatre régions que Moscou occupe partiellement
  • L'Ukraine, les Etats-Unis et l'Otan avaient immédiatement rejeté ces conditions

MOSCOU: Le Kremlin a estimé dimanche que l'Ukraine devrait "réfléchir" à la proposition de paix formulée récemment par le président Vladimir Poutine, car la situation sur le front "s'aggrave" pour les forces ukrainiennes.

"La dynamique actuelle de la situation sur le front nous montre clairement qu'elle continuera à s'aggraver pour les Ukrainiens. Il est probable qu'un homme politique qui place les intérêts de la patrie au-dessus des siens et ceux de ses maîtres réfléchirait à une telle proposition", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en référence au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Proposition 

M. Poutine a proposé vendredi un cessez-le-feu et l'ouverture de négociations de paix avec l'Ukraine si elle retire ses troupes de quatre régions que Moscou occupe partiellement et renonce à son projet d'adhérer à l'Otan.

L'Ukraine, les Etats-Unis et l'Otan avaient immédiatement rejeté ces conditions.

M. Peskov a assuré dimanche qu'il ne s'agissait pas d'un "ultimatum", mais "d'une initiative de paix qui tient compte des réalités du terrain".

Ces déclarations interviennent alors que Volodymyr Zelensky a promis de faire des propositions de paix à la Russie une fois qu'elles seront validées par la communauté internationale, dans le cadre d'un sommet sur l'Ukraine en Suisse auquel la Russie n'a pas été conviée.