Les élections au Pakistan auront lieu fin janvier 2024

Un membre du personnel de sécurité monte la garde au siège de la Commission électorale du Pakistan à Islamabad, le 21 septembre 2023. (Photo, Aamir QURESHI / AFP)
Un membre du personnel de sécurité monte la garde au siège de la Commission électorale du Pakistan à Islamabad, le 21 septembre 2023. (Photo, Aamir QURESHI / AFP)
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Publié le Jeudi 21 septembre 2023

Les élections au Pakistan auront lieu fin janvier 2024

  • Le Pakistan est dirigé par un gouvernement intérimaire composé de technocrates depuis la dissolution du Parlement début août
  • L'annonce de la date des élections a aussi été bien accueillie par les milieux d'affaires, alors que le cinquième pays le plus peuplé du monde (240 millions d'habitants) traverse une grave crise économique

ISLAMABAD: Les élections au Pakistan, pays musulman conservateur de 240 millions d'habitants en proie à une multitude de crises politique, économique et sécuritaire, auront lieu fin janvier 2024, a annoncé jeudi la commission électorale.

Le Pakistan est dirigé par un gouvernement intérimaire composé de technocrates depuis la dissolution du Parlement début août, quelques jours après que l'homme politique le plus populaire du pays, l'ancien Premier ministre Imran Khan, a été emprisonné et déclaré inéligible.

Les élections législatives étaient censées avoir lieu sous 90 jours selon la Constitution. Mais la commission électorale avait annoncé avoir besoin de plus de temps pour redessiner les limites des circonscriptions électorales, après la publication des données du dernier recensement effectué en mai.

"La liste définitive des circonscriptions sera publiée le 30 novembre. Après cela, les élections se tiendront lors de la dernière semaine de janvier 2024", a-t-elle indiqué jeudi dans un communiqué.

Imran Khan, chassé du pouvoir par une motion de censure en avril 2022, avait été condamné le 5 août à trois ans de prison pour corruption, et immédiatement emprisonné.

La Commission électorale l'avait écarté quelques jours plus tard pour ce motif de toute participation à des scrutins électoraux pendant cinq ans.

Accusé d'avoir reçu, lorsqu'il était au pouvoir, des cadeaux dont il a sous-estimé la valeur avant de les revendre au prix fort, l'ancienne star de cricket reconvertie en politique estime que ces poursuites sont motivées par des considérations politiques visant à l'empêcher de se représenter.

Un tribunal d'Islamabad a suspendu le 29 août sa condamnation dans cette affaire, mais il n'a pas pour autant été libéré, car il avait auparavant été écroué dans un autre dossier. Il est poursuivi dans plus de 200 affaires.

"C'est une nouvelle positive qu'une date définie ait été annoncée pour les élections", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Hasan Askari.

"Mais il reste à voir si la commission électorale garantira que le (parti de M. Khan) a l'opportunité de participer à ces élections comme n'importe quel parti politique", a-t-il ajouté.

M. Khan, 70 ans, accuse l'armée, qui l'avait aidé à accéder au pouvoir en 2018 mais dont il a depuis perdu le soutien selon les analystes, de chercher à l'empêcher de reprendre la tête du pays.

Besoin de stabilité politique

Il avait déjà été arrêté pour corruption en mai, et détenu pendant trois jours avant d'être libéré.

Son arrestation avait déclenché de violents affrontements entre les forces de l'ordre et ses partisans, qui avaient fait au moins neuf morts.

À la suite de sa libération, son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), avait été la cible d'une campagne de répression avec des milliers d'arrestations, des actes d'intimidation et le musellement de la presse.

L'annonce de la date des élections a aussi été bien accueillie par les milieux d'affaires, alors que le cinquième pays le plus peuplé du monde (240 millions d'habitants) traverse une grave crise économique.

"L'économie pakistanaise a besoin d'une complète stabilité politique. C'est maintenant ou jamais", a réagi auprès de l'AFP Ahmad Jawad, un responsable du Pakistan Business Forum, un regroupement d'entreprises.

L'économie pakistanaise est confrontée depuis plusieurs mois à une crise de sa balance des paiements, une dette extérieure très élevée, une inflation record et un plongeon de la roupie.

Le pays fait également face depuis plusieurs mois, en particulier depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul en août 2021, à une détérioration de la sécurité, notamment dans les régions frontalières de l'Afghanistan.

Les campagnes électorales au Pakistan donnent traditionnellement lieu à de gigantesques rassemblements publics, souvent cibles de violences.

Sans sa direction, plusieurs de ses hauts responsables restant emprisonnés ou ayant quitté le parti, le PTI paraît très affaibli.

La Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Shehbaz Sharif et le Parti du peuple pakistanais (PPP) de Bilawal Bhutto Zardari, qui avaient formé un gouvernement de coalition après la chute de M. Khan, devraient se présenter séparément aux élections.

Ces deux formations, qui ont tour à tour dominé la vie politique nationale pendant des décennies, pourraient ainsi raviver leur vieille rivalité.


« Un jour historique » : les Mexicains sur le point d'élire leur première présidente

Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés. (AFP).
Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés. (AFP).
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  • En trois mois de campagne, l'ex-maire de Mexico, candidate du Mouvement pour la régénération nationale (Morena), a régulièrement devancé de 17 points en moyenne sa rivale de centre-droit, Xochitl Galvez
  • Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés

MEXICO: Le Mexique se rend aux urnes dimanche et s'apprête à élire, sauf coup de théâtre, la première femme présidente de l'histoire du pays, gangréné par la violence lié au narcotrafic et où l'ONU décompte une dizaine de féminicides par jour.

"Un jour historique. Je me sens très contente", a déclaré à la presse la favorite de l'élection présidentielle, la candidate de la gauche au pouvoir Claudia Sheinbaum , après avoir voté dans le sud de la capitale Mexico.

En trois mois de campagne, l'ex-maire de Mexico, candidate du Mouvement pour la régénération nationale (Morena), a régulièrement devancé de 17 points en moyenne sa rivale de centre-droit, Xochitl Galvez, soutenue par une coalition de trois partis.

Claudia Sheinbaum a confié qu'elle n'avait pas voté pour elle-même à la présidentielle, mais pour une pionnière de la gauche mexicaine, Ifigenia Martinez, 93 ans, en hommage à sa lutte. "Que vive la démocratie!", a conclu Mme Sheinbaum.

Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés.

"Je suis très optimiste", a déclaré la candidate de l'opposition Xochitl Galvez après avoir voté. L'ex-sénatrice de centre-droit a déclaré pendant la campagne qu'elle misait sur un "vote caché" en sa faveur, qui aurait échappé aux sondages.

Mme Galvez a voté après avoir longtemps attendu sous un soleil de plomb, comme beaucoup de Mexicains. Plusieurs bureaux de vote ont ouvert avec du retard en plusieurs endroits du pays, d'après des témoignages rapportés par Milenio TV.

« Le temps des femmes »

Le troisième candidat, Jorge Alvarez Maynez, 38 ans, a emmené son jeune fils dans l'isoloir pour une leçon de civisme.

"C'est une démocratie imparfaite (...) mais nous avons avancé en tant que pays", a déclaré le représentant du Mouvement citoyen (MC) après avoir voté.

La violence a rattrapé la journée électorale dans le plus grand pays hispanophone du monde, où ont lieu également des élections au niveau local, avec l'assassinat d'un candidat à un mandat dans l'Etat du Michoacan (ouest).

Israel Delgado, 35 ans, a été tué par balle dans la nuit de samedi à dimanche. Avant lui, au moins 25 candidats avaient été assassinés, d'après le comptage de l'AFP.

De Cancun (sud-est) à Mexico, les files ont commencé à se former dès l'ouverture des bureaux de vote à 08h00 locales (14h00 GMT pour Mexico).

"Je crois que ça va être historique en terme de participation", affirme Ana Hernandez, 28 ans, politologue, devant un bureau de vote dans la capitale.

Clemencia Hernandez, femme de ménage de 55 ans, s'apprête à voter pour Caudia Sheibaum à Mexico. "Une femme présidente représentera une transformation et espérons qu'elle fasse davantage pour ce pays. Ici la violence contre les femmes est à 100%. Beaucoup de femmes sont soumises par leurs partenaires, qui ne les laissent pas sortir de la maison pour travailler", dit-elle.

"Aucun gouvernement avant ne s'était préoccupé autant des personnes âgées", argumente-t-elle, en référence au président sortant Andres Manuel Lopez Obrador, le mentor politique de Claudia Sheinbaum.

Eunice Carlos, retraitée de 70 ans qui attend de voter dans le quartier résidentiel de Polanco, juge au contraire que M. Lopez Obrador a été "un président très néfaste, en premier lieu parce qu'il nous a divisés". "Mon vote va en faveur de la démocratie avec Xochitl Galvez".

Les électeurs sont également appelés à renouveler le Congrès et le Sénat, à choisir les gouverneurs dans neuf des 32 Etats et à désigner des députés locaux et maires.

En tout, 20.000 postes sont à pourvoir lors de ces élections à un tour. Les premières tendances pour la présidentielle seront connues quelques heures après la fermeture des bureaux de vote sur la côte Pacifique.

"C'est le temps des femmes et de la transformation", a proclamé Claudia Sheinbaum, portée par la popularité du président sortant, lors de son dernier rassemblement de campagne mercredi à Mexico.

"Cela veut dire vivre sans peur et être libres de violences", a ajouté Mme Sheinbaum. Chaque jour, une moyenne de neuf à dix femmes sont assassinées au Mexique, selon l'ONU Femmes.

D'origine modeste, née d'un père indigène, cheffe d'entreprise, sa rivale Xochitl Galvez a dénoncé l'échec de la politique de sécurité du gouvernement sortant, parlant de "186.000 personnes assassinées et 50.000 personnes disparues" depuis 2018.

Violence des cartels

La lutte contre la violence des cartels, des gangs et des bandes sera le premier défi de la future présidente, d'après Michael Shifter, chercheur au centre d'analyse Dialogo Interamericano, dont le siège est à Washington.

Au total, quelque 450.000 personnes ont été assassinées depuis 2006, quand l'ex-président Felipe Calderon a envoyé l'armée contre les cartels.

Mme Sheinbaum a promis de poursuivre la politique actuelle, qui consiste à s'attaquer aux causes de la violence plutôt que le tout-répressif, tout en luttant contre "l'impunité". Mme Galvez a déclaré qu'elle voulait en finir avec les "accolades" aux cartels.


Guerre à Gaza : les Maldives ferment leurs frontières aux Israéliens

Cette petite république islamique de plus de 1.000 îlots coralliens est réputée pour ses plages de sable blanc et ses lagons turquoise et est une destination privilégiée du tourisme de luxe. (AFP).
Cette petite république islamique de plus de 1.000 îlots coralliens est réputée pour ses plages de sable blanc et ses lagons turquoise et est une destination privilégiée du tourisme de luxe. (AFP).
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  • Le chef de l'Etat de cet archipel de l'océan Indien, Mohamed Muizzu, a "décidé d'imposer une interdiction des passeports israéliens",
  • Le président Muizzu a également annoncé une campagne nationale de collecte de fonds intitulée "Les Maldiviens solidaires de la Palestine".

MALE: Les Maldives vont interdire l'entrée de leur territoire aux Israéliens, a annoncé dimanche le bureau du président, en annonçant une action nationale en "solidarité avec la Palestine".

Le chef de l'Etat de cet archipel de l'océan Indien, Mohamed Muizzu, a "décidé d'imposer une interdiction des passeports israéliens", a déclaré un porte-parole dans un communiqué, sans donner de détails sur la date d'entrée en vigueur de l'interdiction.

Le président Muizzu a également annoncé une campagne nationale de collecte de fonds intitulée "Les Maldiviens solidaires de la Palestine".

Cette petite république islamique de plus de 1.000 îlots coralliens est réputée pour ses plages de sable blanc et ses lagons turquoise et est une destination privilégiée du tourisme de luxe.

Les Maldives avaient levé une interdiction précédente frappant les touristes israéliens au début des années 1990 et avaient décidé de normaliser leurs relations avec Israël en 2010. Mais la tentative de normalisation a fait long feu après le renversement du président Mohamed Nasheed en février 2012.

Les partis d'opposition et des alliés du gouvernement des Maldives ont fait pression sur M. Muizzu pour qu'il interdise l'entrée des Israéliens dans le pays, en signe de protestation contre la guerre à Gaza.

Selon des statistiques officielles, le nombre d'Israéliens ayant visité les Maldives est tombé à 528 au cours des quatre premiers mois de l'année, soit une baisse de 88% par rapport à la même période l'an dernier.

En réponse à la décision de Malé, les autorités israéliennes ont appelé leurs citoyens à éviter de séjourner aux Maldives.

"Concernant les citoyens israéliens qui se trouvent dans ce pays, il est recommandé d'envisager d'en partir, car s'ils se retrouvent en situation de détresse pour quelque raison que ce soit, il nous sera difficile de leur venir en aide", a déclaré un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a fait 1.189 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les assaillants ont également pris 252 otages. 121 restent détenus à Gaza, dont 37 sont morts, selon l'armée.

L'offensive de représailles d'Israël a depuis tué au moins 36.439 personnes à Gaza, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.


Donald Trump crée un compte TikTok, après avoir essayé d'interdire l'application

Dimanche à la mi-journée, l'ancien président comptait plus de deux millions d'abonnés sur son compte @realDonaldTrump. (AFP)
Dimanche à la mi-journée, l'ancien président comptait plus de deux millions d'abonnés sur son compte @realDonaldTrump. (AFP)
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  • Dans une vidéo de 13 secondes postée samedi soir, on voit le candidat républicain à la présidentielle de novembre assister à un combat de MMA à Newark, dans le New Jersey, dans le nord-est des Etats-Unis
  • L'ancien président est accompagné du patron de l'organisation d'arts martiaux mixtes UFC, Dana White, qui annonce au début de la vidéo que "le président est maintenant sur TikTok"

WASHINGTON: L'ancien président américain Donald Trump a créé un compte TikTok, publiant sa première vidéo sur le réseau social ultra populaire qu'il avait tenté d'interdire quand il était président.

Dans une vidéo de 13 secondes postée samedi soir, on voit le candidat républicain à la présidentielle de novembre assister à un combat de MMA à Newark, dans le New Jersey, dans le nord-est des Etats-Unis.

L'ancien président est accompagné du patron de l'organisation d'arts martiaux mixtes UFC, Dana White, qui annonce au début de la vidéo que "le président est maintenant sur TikTok".

"C'est un honneur pour moi", lui répond Donald Trump.

Dimanche à la mi-journée, l'ancien président comptait plus de deux millions d'abonnés sur son compte @realDonaldTrump.

Fin avril, le président américain Joe Biden a promulgué une loi qui prévoit d'interdire TikTok aux Etats-Unis si sa maison mère chinoise Bytedance ne trouve pas d'acheteur dans les 12 mois.

TikTok et ByteDance ont porté plainte début mai contre les États-Unis, arguant que la loi était "inconstitutionnelle".

En 2020, Donald Trump avait cherché à faire interdire TikTok par décret, invoquant en particulier des menaces pour la sécurité nationale.

Le recours intenté par l'application qui compte 170 millions d'utilisateurs aux Etats-Unis a fait long feu, la justice fédérale ayant estimé que la liberté d'expression était menacée.