Le Sénat vote sa version du budget de la Sécu, avec réforme des retraites

Le ministre délégué aux Comptes publics français Gabriel Attal prononce un discours lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 novembre 2022 (Photo, AFP).
Le ministre délégué aux Comptes publics français Gabriel Attal prononce un discours lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 novembre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 16 novembre 2022

Le Sénat vote sa version du budget de la Sécu, avec réforme des retraites

  • Ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) anticipe une forte baisse du déficit à 7,2 milliards d'euros en 2023
  • Si le gouvernement ne retiendra pas ce dispositif dans le PLFSS, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal y voit la possibilité de «trouver une majorité» pour faire adopter la réforme

PARIS: Relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans, annulation du transfert Agirc-Arrco, "contribution exceptionnelle" des labos d'analyses... Le Sénat, à majorité de droite, a voté mardi sa version du budget de la Sécu pour 2023, inquiet sur le "pronostic" du système de soins.

Le vote a été acquis par 193 voix "pour", 102 "contre" et 46 abstentions. Mais les modifications importantes apportées par les sénateurs ne seront certainement pas retenues au final par le gouvernement, qui devrait à nouveau user de l'article 49.3 de la Constitution devant l'Assemblée nationale en début de semaine prochaine sur ce texte.

Sans surprise, députés et sénateurs ne sont d'ailleurs pas parvenus à un accord en commission mixte paritaire mardi en fin de journée, selon une source parlementaire.

Ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) anticipe une forte baisse du déficit à 7,2 milliards d'euros en 2023 (17,8 milliards cette année), grâce à la fonte de la facture liée au Covid-19.

La majorité sénatoriale a souhaité "apporter des solutions là où le gouvernement hésite et peine à réformer le pays", a jugé le groupe LR.

Constant sur ce dossier depuis plusieurs années, le Sénat a voté une réforme des retraites précédée d’une période de négociations qui devrait prendre en compte pénibilité, carrières longues et emploi des seniors. En cas d'échec, la droite prévoit un allongement de la durée de cotisation, et le report progressif de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ.

Si le gouvernement ne retiendra pas ce dispositif dans le PLFSS, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal y voit la possibilité de "trouver une majorité" pour faire adopter la réforme qui sera présentée début 2023 par l'exécutif.

La majorité sénatoriale a en outre réécrit à sa manière la mise en place d'une quatrième année d'internat en médecine générale, en priorité dans les déserts médicaux.

Après la Sécu, le budget de l'Etat

Parmi les autres points sensibles modifiés, le Sénat s'est opposé au projet controversé de transfert du recouvrement des cotisations du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco à l'Urssaf.

Il a voté une "contribution exceptionnelle" des laboratoires d'analyses médicales à hauteur de 250 millions d'euros, présentée comme "plus juste" que les économies que le gouvernement entend toujours leur imposer, malgré un mouvement de grève massif.

Dernier coup de semonce: le Sénat a rejeté l'objectif national de dépenses d'assurance maladie pour 2023 (Ondam), proposé à 244 milliards d'euros.

"L'Ondam ne peut pas rester plus longtemps une telle boîte noire", a argué la présidente LR de la commission des Affaires sociales Catherine Deroche, disant sa lassitude "de devoir quémander des chiffres qui nous sont pourtant dus".

Le centriste Olivier Henno a dit vouloir "témoigner de la fragilité de notre système de santé et de l'urgence de débattre d'une grande loi santé". Pour Bernard Fialaire (RDSE à majorité radicale), le projet de budget "se rapproche davantage d'une compression pour contenir une hémorragie que d'une prise en charge globale de la maladie".

La gauche a voté contre un texte qui, selon Bernard Jomier (PS), obéit à "une logique comptable" et "ne prévoit rien pour répondre à l'affaissement de notre système hospitalier".

Dès jeudi, le Sénat se lancera dans l'examen en première lecture du projet de budget de l'Etat pour 2023, dans une version remodelée par le gouvernement après usage également du 49.3 à l'Assemblée.

Basé sur des hypothèses économiques optimistes, ce projet de budget joue à l'équilibriste, entre volonté de "protéger" les Français contre la flambée des prix de l'énergie et espoir de ne pas creuser la dette.

Le cap fixé est de contenir le déficit public à 5% du PIB, malgré des mesures comme le "bouclier tarifaire" de 45 milliards d'euros pour limiter à 15% les hausses des prix réglementés du gaz et de l'électricité, une augmentation des enseignants ou la création de plus de 10 000 postes de fonctionnaires, dont 3.000 policiers et gendarmes.

La chambre des territoires sera particulièrement attentive aux mesures concernant les collectivités. Le rapporteur général Jean-François Husson (LR) proposera de décaler d'une année la suppression prévue de la CVAE, un impôt sur les entreprises, "notamment pour assoir un dispositif de compensation".

Au sein de la majorité sénatoriale, le groupe centriste proposera de nouveau l'instauration d'une "contribution exceptionnelle de solidarité sur les superprofits".


Le Covid sur une pente ascendante en France, avant les JO

Des jeunes ont, les premiers, illustré le retour du Covid, dans le sillage des concerts de la chanteuse américaine Taylor Swift à Paris en mai  (Photo, AFP).
Des jeunes ont, les premiers, illustré le retour du Covid, dans le sillage des concerts de la chanteuse américaine Taylor Swift à Paris en mai (Photo, AFP).
Short Url
  • Plus de quatre ans après le début de la pandémie, plusieurs signaux d'une circulation croissante convergent, comme dans d'autres pays d'Europe
  • Rien ne suggère une sévérité accrue des variants actuels, dont un nouveau dérivé d'Omicron, appelé KP.2

 

PARIS:  Perçu par beaucoup comme de l'histoire ancienne, le Covid connaît un rebond perceptible en France mais jusqu'alors modéré, à l'approche des vacances scolaires et des Jeux olympiques.

"Ca a commencé par des sueurs en pleine nuit, et des jambes qui flageolent. Au début, j'ai mis ça sur le compte des changements brutaux de météo. Jusqu'à ce qu'une collègue me dise: +attention, le Covid revient!+ J'étais d'abord étonnée, mais je suis allée me faire tester après le travail, et c'était positif à mort", raconte Rita, une Francilienne de 40 ans. "C'est mon deuxième Covid, et je tousse énormément, sachant que j'ai un terrain asthmatique", ajoute-t-elle.

Plus de quatre ans après le début de la pandémie, plusieurs signaux d'une circulation croissante convergent, comme dans d'autres pays d'Europe.

A l'hôpital ou en médecine de ville, "les recours pour suspicion de COVID-19 continuent leur augmentation depuis huit semaines", même s'ils restent encore modestes, a observé Santé publique France mercredi.

Une hausse "de plus en plus marquée", autant pour les passages aux urgences (+52% sur une semaine) que chez SOS Médecins (+51%, avec 1.507 actes du 3 au 10 juin).

Les eaux usées, où la présence du Sars-CoV-2 est surveillée dans 12 stations, montrent aussi une nette progression de la circulation virale depuis un mois.

Des jeunes ont, les premiers, illustré le retour du Covid, dans le sillage des concerts de la chanteuse américaine Taylor Swift à Paris en mai. Sur les réseaux sociaux, des fans ont exhibé leurs tests positifs ou incité d'autres "Swifties" à se faire tester.

"Après une longue période de faible activité", plusieurs pays européens connaissent un rebond épidémique depuis quelques semaines, a rapporté récemment le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

"La remontée était prévisible", a jugé auprès de l'AFP Mircea Sofonea, épidémiologiste à l'université de Montpellier et au CHU de Nîmes.

En cause: "un déclin immunitaire" de la population, mais aussi "un échappement immunitaire" des nouveaux sous-variants du virus, tous membres de la lignée Omicron JN.1, selon cet expert. La protéine Spike, qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer les cellules de l'hôte, semble connaître des mutations clefs dans ces variants.

Attention au cocktail des JO 

"Il n'y a pas d'éléments à notre connaissance pour que cette nouvelle vague cause un impact sanitaire plus important que les deux précédentes", selon Mircea Sofonea.

Rien ne suggère une sévérité accrue des variants actuels, dont un nouveau dérivé d'Omicron, appelé KP.2 et surnommé "FLiRT", détecté en Europe et aux Etats-Unis.

Si, depuis mai 2023, l'Organisation mondiale de la santé ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, elle rappelle régulièrement que le SARS-CoV-2 "continue de circuler et d'évoluer". Le risque demeure d'un variant plus dangereux.

"L'évolution d'Omicron depuis fin 2021 nous montre à quel point l'évolution du SARS-CoV-2 est loin d'être linéaire: des lignées plus anciennes refont surface à la faveur d'un saut évolutif important, puis se diversifient, se recombinent", a noté l'épidémiologiste.

Et si le SARS-CoV-2 a le potentiel de devenir saisonnier, selon plusieurs experts, ce n'est pas encore d'actualité.

Au fil du temps et des vagues, la répercussion du Covid sur les hospitalisations et les décès s'est cependant fortement amenuisée, grâce au niveau élevé d'immunité acquise par la vaccination et/ou les infections. Mais elle n'est pas nulle, et les Covid longs s'y ajoutent.

Si les vaccins perdent, au fil du temps, en efficacité face aux infections, ils restent très protecteurs contre les formes graves, martèlent les autorités sanitaires.

Une nouvelle campagne, ciblée sur les plus de 80 ans et les plus fragiles, a ainsi démarré mi-avril en France.

Pour mieux coller aux mutations du virus, l'OMS a recommandé fin avril des formulations ciblant la lignée JN.1 pour les futurs vaccins anti-Covid.

Le masque reste recommandé, notamment en cas de symptômes, dans les lieux fréquentés et en présence de personnes vulnérables.

Et la prudence reste de mise pour les Jeux olympiques. Car le cocktail de "brassage, promiscuité, contexte convivial favorise la transmission du SARS-CoV-2, comme des autres virus respiratoires", a rappelé Mircea Sofonea.

 


Législatives en France: entre alliances et dissidences, dernières heures pour les candidatures

Le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon (au centre), s'adresse aux militants en tant que députés du parti Adrien Lachaud (à gauche) et Sébastien Delogu après que le président français a annoncé qu'il convoquait de nouvelles élections générales le 30 juin, lors d'une soirée. rassemblement le dernier jour des élections au Parlement européen, à la Rotonde Stalingrad à Paris, le 9 juin 2024 (Photo, AFP).
Le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon (au centre), s'adresse aux militants en tant que députés du parti Adrien Lachaud (à gauche) et Sébastien Delogu après que le président français a annoncé qu'il convoquait de nouvelles élections générales le 30 juin, lors d'une soirée. rassemblement le dernier jour des élections au Parlement européen, à la Rotonde Stalingrad à Paris, le 9 juin 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • A l'extrême droite, la clôture des candidatures permettra de juger des ralliements entraînés par Eric Ciotti
  • Reste à savoir si cette clarification dans l'offre électorale aura un impact chez les électeurs

PARIS: Une semaine après la décision choc du président Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, les électeurs français vont découvrir dimanche soir la liste des candidats aux législatives au terme de tractations, d'alliances et de dissidences qui ont bouleversé le paysage politique du pays.

Les postulants au scrutin dans les 577 circonscriptions françaises ont jusqu'à 18H (16H00 GMT) dimanche pour déposer leur déclaration de candidature en vue du premier tour du 30 juin. Le deuxième tour se tiendra le 7 juillet.

Candidatures dissidentes à gauche, alliances locales entre la droite et la majorité, ralliement de LR (droite) au RN (extrême droite)... Tout devrait être connu dimanche soir, après de folles journées qui ont semé la confusion.

A gauche, l'offre est déjà connue depuis la formation du Nouveau Front populaire, alliance allant de l'anticapitaliste Philippe Poutou à l'ancien président de la République François Hollande, qui a réussi à se mettre d'accord en quelques jours sur un programme et des candidatures.

Mais au lendemain de manifestations contre l'extrême droite, qui ont réuni selon les autorités 250.000 personnes dans toute la France (640.000 selon le syndicat CGT), cette alliance doit encore convaincre qu'elle est capable de résister à l'hétérogénéité de ses composantes.

Dans la première crise traversée par la nouvelle alliance, LFI (gauche radicale) a fermé la porte samedi à toute contestation de ses choix d'investiture après avoir écarté plusieurs députés critiques de la personnalité et de la ligne du patron du parti Jean-Luc Mélenchon.

"La cohérence politique et la loyauté dans le premier groupe parlementaire de gauche sont aussi une exigence pour gouverner", a justifié M. Mélenchon. "Donnons-nous un avis sur les candidatures des partenaires ?", a-t-il répondu aux autres formations de gauche qui ont critiqué une "purge".

Les députés écartés devraient maintenir leur candidature, même sans l'étiquette LFI.

Une autre candidature d'un proche de Jean-Luc Mélenchon, celle d'Adrien Quatennens, député sortant du Nord condamné en 2022 à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour violences conjugales, a suscité la stupéfaction des partenaires de LFI. Dimanche, M. Quatennens a annoncé renoncer à sa candidature.

Pouvoir d'achat 

Dans le camp d'Emmanuel Macron, après la déroute des européennes qui ont vu le RN arriver largement en tête et "la sidération" de la dissolution, on tente de se remobiliser sous la houlette du Premier ministre Gabriel Attal.

Sur le pouvoir d'achat, première préoccupation des Français, M. Attal a promis samedi plusieurs mesures en cas de victoire comme une baisse des factures d'électricité de 15% "dès l'hiver prochain" ou une hausse du montant de la prime dite "Macron", versée par les entreprises à leurs salariés.

Du côté de LR, après une rocambolesque semaine consécutive au choix solitaire de son président Eric Ciotti de s'allier avec le RN, le parti tente tant bien que mal de maintenir une ligne indépendante de l'exécutif comme de l'extrême droite.

Mais dans plusieurs départements - comme celui du Premier ministre, les Hauts-de-Seine (banlieue parisienne)- des "pactes de non agression" entre la majorité et la droite semblent de facto se mettre en place, et des députés LR sortants seront assurés de pouvoir candidater sans macroniste contre eux.

A l'extrême droite, la clôture des candidatures permettra de juger des ralliements entraînés par Eric Ciotti.

Si le patron du RN Jordan Bardella, qui à 28 ans vise le poste de Premier ministre, a annoncé qu'il y aurait "un candidat commun" "dans 70 circonscriptions", M. Ciotti ne semble avoir réussi à n'emmener aucune figure nationale avec lui.

Reste à savoir si cette clarification dans l'offre électorale aura un impact chez les électeurs.

Selon un sondage Elabe pour la chaîne BFMTV et le quotidien La Tribune dimanche, un Français sur trois souhaite une victoire du RN, un sur quatre de l'alliance de gauche et un sur cinq de Renaissance.


Législatives en France: manifestations contre l'extrême droite, tensions dans la coalition de gauche

Des manifestants se rassemblent lors d'un rassemblement contre l'extrême droite après que le président français a convoqué des élections législatives suite aux gains significatifs des partis d'extrême droite aux élections du Parlement européen, à Paris le 15 juin 2024. Photo Sameer Al-Doumy AFP)
Des manifestants se rassemblent lors d'un rassemblement contre l'extrême droite après que le président français a convoqué des élections législatives suite aux gains significatifs des partis d'extrême droite aux élections du Parlement européen, à Paris le 15 juin 2024. Photo Sameer Al-Doumy AFP)
Short Url
  • «La République en flammes», «L'extrême droite est un danger mortel», proclamaient des banderoles de manifestants à Nancy (est), où plus d'un millier de personnes ont commencé à défiler samedi
  • Pour barrer l'extrême droite, les principaux partis de gauche, de La France Insoumise (LFI, gauche radicale) aux socialistes en passant par les Ecologistes, ont réussi à s'allier à la hâte

PARIS : Six jours après l'annonce-choc de législatives anticipées en France, des dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi dans plusieurs villes pour défiler contre l'extrême droite, donnée favorite du scrutin devant la nouvelle coalition de gauche qui commence à être fissurée par de premières tensions.

Entre 300.000 à 350.000 personnes sont attendues dans la rue samedi, dont 50.000 à 100.000 dans la capitale, selon une source policière, et environ 200 manifestations sont prévues au total dans le pays pendant le week-end, à l'approche des législatives des 30 juin et 7 juillet.

«La République en flammes», «L'extrême droite est un danger mortel», proclamaient des banderoles de manifestants à Nancy (est), où plus d'un millier de personnes ont commencé à défiler samedi.

«On est à un moment historique», a déclaré à la radio France Inter Marylise Léon, la cheffe de la CFDT, l'un des cinq syndicats qui ont appelé à la mobilisation.

La dissolution de l'Assemblée nationale, décidée dimanche par le président Emmanuel Macron après la débâcle de son camp aux européennes, continue elle de provoquer des secousses politiques.

Pour barrer l'extrême droite, les principaux partis de gauche, de La France Insoumise (LFI, gauche radicale) aux socialistes en passant par les Ecologistes, ont réussi à s'allier à la hâte.

Mais leur coalition baptisée Nouveau Front populaire a connu ses premières tensions samedi après la décision de LFI de ne pas réinvestir plusieurs figures opposées au chef de file du parti, Jean-Luc Mélenchon.

Les élus mis à l'écart ont dénoncé «une purge» et accusé M. Mélenchon de «régler ses comptes».

D'autres ont déploré qu'Adrien Quatennens, proche de ce leader de la gauche radicale, ait lui été réinvesti alors qu'il avait été condamné en 2022 à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour violences conjugales.

«Une purge»

«Extrêmement choquée» par cette «purge», la patronne des Ecologistes Marine Tondelier a convoqué les instances de son parti. Le patron des socialistes Olivier Faure a de son côté jugé sur X «scandaleuse» l'«éviction» des députés LFI.

Favorable à l'union de la gauche malgré son opposition à LFI, l'ancien président socialiste de la République François Hollande a parallèlement annoncé sa candidature aux législatives en Corrèze (centre).

Le président Macron, qui participe ce week-end à un G7 en Italie et à un sommet sur l'Ukraine  en Suisse, a qualifié les divergences à gauche de «spectacle de grande incohérence»: «On est chez les fous, ce n'est pas sérieux».

Le programme du Nouveau Front populaire comprend une abrogation de la réforme des retraites menée sous la présidence Macron, un salaire minimum à 1.600 euros net (contre 1.383 euros actuellement) mais aussi la lutte contre l'antisémitisme et la condamnation des «massacres terroristes du Hamas» en Israël, deux sujets qui ont empoisonné les relations à gauche.

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella, qui vise le poste de Premier ministre à 28 ans, a estimé que seules «deux formations politiques» pourront «composer un gouvernement»: la sienne, favorite des sondages, et cette nouvelle union de la gauche.

La droite républicaine, elle, se déchire depuis l'appel du président des Républicains Eric Ciotti à s'allier avec le RN. Vendredi, le tribunal de Paris a provoqué un énième rebondissement en invalidant son exclusion.

- Appel d'un footballeur -

Alors que l'Euro de football a démarré vendredi soir en Allemagne, l'attaquant de l'équipe de France Marcus Thuram a appelé à «se battre pour que le RN ne passe pas», une prise de position rare pour un sportif de haut niveau.

Le 1er mai 2002 près d'un million de personnes avaient manifesté en France après la qualification du dirigeant d'extrême droite Jean-Marie Le Pen pour le second tour de l'élection présidentielle.

Aujourd'hui, c'est le «choc des européennes», avec un score cumulé de l'extrême droite de 37,8% et la perspective d'un «RN au portes du pouvoir», qui poussent les opposants dans la rue.

Jordan Bardella a dénoncé vendredi des appels «extrêmement dangereux» à «l'insurrection», tout en se disant «très attaché à la liberté d'expression».