Un an à la Maison Blanche, ou les illusions perdues de Joe Biden

Le mandat avait pourtant bien commencé: adoption rapide d'un plan de relance, baisse du chômage, bond de la vaccination contre le Covid-19, enthousiasme des alliés des Etats-Unis. (AFP).
Le mandat avait pourtant bien commencé: adoption rapide d'un plan de relance, baisse du chômage, bond de la vaccination contre le Covid-19, enthousiasme des alliés des Etats-Unis. (AFP).
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Un an à la Maison Blanche, ou les illusions perdues de Joe Biden

  • Il a la blague et l'accolade faciles, des drames familiaux l'ont doté d'une empathie évidente
  • Mais sa présidence déraille à l'été 2021. En juillet, Joe Biden déclare prématurément "l'indépendance" face au Covid, alors que le variant Delta se propage déjà

WASHINGTON: Il invoquait les "anges gardiens" de l'unité, il a été rattrapé par les démons de l'Amérique: en un an, l'optimiste, le débonnaire Joe Biden s'est mué en un président plus sombre, qui bataille pour sauver au moins quelques grandes promesses.


Le 20 janvier 2021, sur les marches ensoleillées du Capitole, le tout juste investi 46e président des Etats-Unis assurait que l'Amérique saurait, citant Abraham Lincoln, "embrasser ses anges gardiens", et qu'il mettrait "toute son âme" pour la "réunir".


Le 6 janvier 2022, c'est un tout autre Joe Biden qui prend la parole, seul dans le cadre écrasant de la salle des statues du même Capitole, un an après l'assaut lancé par une foule déchaînée de partisans de Donald Trump.


"Je ne laisserai personne mettre le couteau sous la gorge de la démocratie", dit-il. "Je n'ai pas cherché ce combat" contre la violence politique et les tentations autoritaires, mais "je ne me défilerai pas".

« Plus rien »

Plus question de vanter le dialogue avec l'opposition républicaine ou de traiter son prédécesseur par le mépris. "Le but de l'ancien président et de ses alliés est de disqualifier quiconque vote contre eux. C'est aussi simple que ça. Les faits ne vaudront plus rien. Votre vote ne vaudra plus rien", attaque le président, quelques jours plus tard.


Le changement de ton est incontestable pour ce démocrate de 79 ans qui préfère habituellement les anecdotes aux invectives, le ton complice à la grande diatribe.


Tout débonnaire qu'il soit, le président n'est pas populaire: les sondages lui donnent autour de 42% d'opinions favorables. 


Et selon une enquête de l'université Quinnipiac, 58% des Américains pensent que la démocratie ne résistera pas aux divisions du pays, plus que jamais hanté par la violence: celle des attaques politiques, des inégalités sociales ou raciales, des morts par overdose ou par arme à feu.


Joe Biden s'est engagé à tourner la page de la meurtrière pandémie de Covid-19, à garantir la prospérité de la classe moyenne, à restaurer le prestige international de l'Amérique.


De bien grandes promesses pour un président sans réel levier parlementaire: au Sénat, les démocrates n'ont que 50 + 1 voix (celle de la vice-présidente Kamala Harris) contre 50 aux républicains.

« Président de cohabitation »

Joe Biden "a fait une erreur de calcul politique" en disant avoir "une majorité réelle de gouvernement" au lieu de "poser en +président de cohabitation+, ce qu'il est, de fait", analyse Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire et chroniqueur du site Les Jours.


Le mandat avait pourtant bien commencé: adoption rapide d'un plan de relance, baisse du chômage, bond de la vaccination contre le Covid-19, enthousiasme des alliés des Etats-Unis.


Joe Biden joue de sa personnalité, à l'opposé de celle de son prédécesseur républicain. 


Il a la blague et l'accolade faciles, des drames familiaux l'ont doté d'une empathie évidente. Aux côtés de son épouse Jill Biden, il cultive l'image d'un bienveillant grand-père: une balançoire pour les petits-enfants sous les fenêtres du Bureau ovale, un chien, la messe le dimanche et des glaces dans le congélateur.


Mais sa présidence déraille à l'été 2021. En juillet, Joe Biden déclare prématurément "l'indépendance" face au Covid, alors que le variant Delta se propage déjà.


Puis il tarde à réagir quand le retrait d'Afghanistan tourne au chaos. Les Américains assistent sidérés à la chute de Kaboul, Joe Biden est retranché dans la résidence de Camp David.


L'adoption d'un plan d'investissements historiques dans les infrastructures, avec quelques voix républicaines, lui redonne un peu d'air à l'automne.


Mais les Américains sont las de la pandémie, qui déferle vague après vague. Ils subissent une flambée d'inflation que la Maison Blanche tente, longtemps, de minimiser.

Peu de réussites, beaucoup de fustrations

Economie, politique extérieure, lutte contre la pandémie et divisions politiques: sur tous ces sujets, Joe Biden a fait de grandes promesses, et accumulé d'immenses frustrations. Tour d'horizon un an après son investiture.

Covid-19

Pendant quelques mois, la promesse d'efficacité de la nouvelle administration Biden a semblé tenue, avec une progression rapide du taux de vaccination.


Mais Joe Biden a prématurément déclaré le 4 juillet, pour la fête nationale, l'"indépendance" face au virus. Le variant Delta a ensuite déferlé, puis Omicron, suscitant une immense lassitude des Américains.


Seulement 46% d'entre eux approuvent désormais sa politique sanitaire, contre 69% au début de son mandat.


Ses appels à se faire vacciner et à porter le masque sont violemment critiqués par nombre de républicains. Et la Cour suprême vient d'annuler une obligation de vaccin ou de test que la Maison Blanche voulait imposer aux grandes entreprises.

Economie

Joe Biden a promis à la classe moyenne américaine de lui assurer des emplois et une certaine sérénité face à la mondialisation.


Pour cela, il a ouvert les vannes: 1.900 milliards de dollars en début de mandat pour relancer une économie plombée par la pandémie. Puis 1.200 milliards de dépenses dans les infrastructures décaties des Etats-Unis.


Mais Joe Biden n'a pas réussi à faire passer un plan de 1.800 milliards de dollars de dépenses sociales et environnementales, faute de réel contrôle du Sénat. 


Et si le taux de chômage ne cesse de baisser, l'inflation flambe, atteignant un niveau jamais vu depuis 1982. Un phénomène généralisé au niveau international, plaide Washington.

Réformes de société

Joe Biden a promis d'apaiser l'Amérique et de consolider ses institutions démocratiques. De tous ses engagements, c'est le plus difficile à tenir.


Le démocrate, qui a bénéficié pendant sa campagne du soutien jugé décisif de figures de la communauté afro-américaine, leur a promis de parachever le combat pour les droits civiques.


Il veut harmoniser au niveau fédéral les procédures de vote, pour barrer la route aux Etats du sud qui restreignent, de fait, l'accès aux urnes des minorités. Mais - dans un scénario qui rappelle l'échec de son agenda social - deux sénateurs démocrates barrent pour l'heure la route à ce projet.


Ces échecs irritent la frange la plus à gauche de son parti. Ses projets sont jugés trop interventionnistes par les démocrates les plus centristes.


Quant aux républicains, ils sont sous l'influence toujours immense de Donald Trump, et adhèrent dans leur majorité à ses déclarations, sans fondement, sur une élection frauduleuse de Joe Biden.


Une anecdote récente illustre le ton pris par le débat politique. Lors d'un échange téléphonique bien innocent consacré à Noël, le président a entendu un père de famille lui lancer "Let's go Brandon", devenu une manière détournée de dire "Fuck Joe Biden".

America is back

"L'Amérique est de retour" sur la scène internationale, répète Joe Biden.


C'est vrai, en grande partie: les Etats-Unis sont revenus à la table des grandes discussions sur le climat, sur le commerce ou sur le programme nucléaire iranien.


Le président s'est aussi attaché à réparer les liens avec les alliés traditionnels des Etats-Unis, mis à mal par Donald Trump.


Mais sa gestion du retrait chaotique d'Afghanistan a été critiquée. Et la France a très mal pris de se voir souffler un gigantesque contrat de sous-marins.


Joe Biden, qui veut articuler sa politique étrangère autour de la rivalité avec la Chine, a réussi jusqu'ici à maintenir au moins une ligne de communication ouverte avec le président chinois Xi Jinping.


Mais cette diplomatie "les yeux dans les yeux", qu'il applique aussi avec le Russe Vladimir Poutine, n'a pas suffi par exemple à déjouer les tensions autour de l'Ukraine.

Xi et Poutine 

Et toute l'expérience de Joe Biden - sénateur pendant plus de 30 ans, vice-président huit - ne peut sauver deux grands projets du naufrage parlementaire.


Il doit geler en décembre, à cause d'un seul sénateur démocrate récalcitrant, un projet de dépenses sociales et environnementales de 1.850 milliards de dollars. Même scénario en janvier, pour une vaste réforme censée protéger l'accès au vote des électeurs afro-américains, majoritairement démocrates, et que restreignent de facto des lois de certains Etats républicains du Sud.


Les mêmes Etats qui, avec la bénédiction d'une Cour suprême devenue très conservatrice, défient aussi Washington sur le droit à l'avortement.


A l'extérieur, Joe Biden se fait fort de garder une ligne de communication ouverte avec Xi Jinping et Vladimir Poutine. 


Mais son équipe semble parfois cueillie à froid par les provocations de la Chine ou de la Russie, ou par les protestations d'alliés qui s'estiment négligés - voire floués, quand la France se fait souffler un énorme contrat de sous-marins.


"Tout tournait autour d'un retour à la normale, un espoir de dialogue par-dessus les clivages partisans, et une priorité donnée aux grandes crises, à savoir le Covid et l'économie", analyse Lara Brown, politologue à la George Washington University. Mais cet "optimisme, combiné à l'espoir populaire que tous ces problèmes seraient réglés, a fait tomber (Joe Biden et son administration) dans l'orgueil".               


Extrême droite, climat, Ukraine... les grands enjeux des élections européennes

Le drapeau européen flottant devant le Parlement européen, à Strasbourg (Photo, AFP).
Le drapeau européen flottant devant le Parlement européen, à Strasbourg (Photo, AFP).
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  • L'invasion russe de l'Ukraine pousse les Européens à renforcer leur industrie de défense et leur sécurité
  • Le scrutin se décline en 27 élections distinctes, avec autant d'enjeux nationaux

BRUXELLES: Quelque 370 millions d'électeurs sont appelés aux urnes du 6 au 9 juin dans les 27 pays de l'UE pour élire 720 députés au Parlement européen: voici les principaux enjeux de ce scrutin hors normes.

Jusqu'où montera l'extrême droite?

Les sondages prédisent une montée en puissance des droites radicales et nationalistes, après leur essor dans plusieurs scrutins nationaux. La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni est elle-même tête de liste de son parti post-fasciste Fratelli d'Italia.

Ces droites sont divisées en deux groupes au Parlement: ECR ("Conservateurs et réformistes") compte Fratelli d'Italia, le parti Droit et Justice (PiS) polonais, Vox (Espagne) et Reconquête (France), tandis qu'ID ("Identité et démocratie") réunit le Rassemblement national français, la Ligue italienne et le PVV néerlandais de Geert Wilders - l'AfD allemand en a été récemment écarté.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, candidate à un second mandat et issue du Parti populaire européen (PPE, droite, première formation au Parlement), a exclu de coopérer avec les partis d'ID, accusés d'être des alliés du président russe Vladimir Poutine.

Mais elle affirme être prête à travailler avec ECR et Giorgia Meloni - au grand dam des Socialistes et démocrates (S&D) et de Renew Europe (centristes et libéraux), principaux alliés du PPE dans la "grande coalition" où se forgent les compromis et qui permet d'adopter la plupart des textes.

Reste à savoir quel groupe intègrera le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui lorgne sur l'ECR.

Les partis des droites radicales pourraient, en nombre cumulé d'eurodéputés, dépasser le PPE, mais l'hypothèse récurrente d'une fusion ECR-ID reste compliquée en raison de leurs importantes divergences - notamment sur la Russie, l'Europe et l'économie.

Quels dirigeants incarneront l'UE?

Les équilibres politiques issus des élections détermineront l'attribution des "top jobs": chefs des institutions de l'UE (Commission, Conseil, Parlement), haut représentant de la diplomatie...

Les dirigeants des Vingt-Sept veulent trancher cette distribution lors d'un sommet les 27-28 juin.

La plupart des grands groupes ont désigné leur candidat à la présidence de la Commission: le PPE étant attendu en tête, sa candidate Ursula von der Leyen est favorite pour sa reconduction.

Mais celle-ci devra être confirmée par les chefs d'Etat et de gouvernement, puis par un vote des eurodéputés - peut-être dès juillet.

Contestée au sein du PPE et critiquée par la gauche et les libéraux pour avoir approché Giorgia Meloni, sa reconduction n'est cependant pas acquise. L'ex-chef du gouvernement italien Mario Draghi fait partie des alternatives évoquées.

Quel avenir du Pacte vert?

Fin des voitures thermiques neuves en 2035, déforestation importée, taxe carbone aux frontières... après des avancées majeures sur certains volets d'ores et déjà adoptés, le "Pacte vert", gigantesque paquet de législations environnementales, polarise désormais les contestations.

Impact socio-économique, "fardeau" pour les entreprises et ménages, colère agricole, appels à une "pause" réglementaire: à l'unisson de l'extrême droite, le PPE réclame de ne pas renforcer les mesures vertes contraignantes, pour mieux doper l'industrie et la compétitivité.

Un Parlement où l'extrême droite pèserait davantage serait susceptible d'enrayer les législations climatiques pour l'après-2030, voire de compliquer l'application de textes déjà adoptés, dont certains comprennent des clauses de révision (fin des moteurs thermiques...)

Signe d'un net reflux des préoccupations environnementales, les Verts pourraient perdre 40% de leurs eurodéputés, selon les sondages.

Quel message pour l'Ukraine?

L'invasion russe de l'Ukraine pousse les Européens à renforcer leur industrie de défense et leur sécurité, mais ils peinent à dégager les fonds nécessaires.

Bruxelles a proposé une nouvelle stratégie dotée de 1,5 milliard d'euros pour aider les industriels du secteur à mieux travailler ensemble, qu'il reste à négocier.

Faute d'accord en vue d'un nouvel emprunt européen, sur le modèle du fonds de relance post-Covid, le dossier animera les discussions du nouveau Parlement consacrées au budget pluriannuel de l'UE.

Les eurodéputés -dépourvus de compétence sur la politique étrangère- n'influenceront guère les débats sur l'envoi éventuel de troupes en Ukraine, mais pourraient peser sur les futures négociations avec Kiev pour son adhésion à l'UE.

Derrière l'UE, des enjeux nationaux

Le scrutin se décline en 27 élections distinctes, avec autant d'enjeux nationaux.

En France, l'attention se focalisera sur le score du parti présidentiel d'Emmanuel Macron, qui met en scène son "duel" avec le Rassemblement national et est talonné par la liste socialiste de Raphaël Glucksmann - de quoi aiguiser les spéculations sur une recomposition du paysage politique national.

En Allemagne, les partis de la coalition au pouvoir - Verts, libéraux, socialistes - pourraient pâtir de la défiance envers le gouvernement.

En Slovaquie, l'attentat contre le Premier ministre pro-Russie Robert Fico a bouleversé la campagne et pourrait doper le soutien en faveur de sa coalition populiste.

En Pologne, où le gouvernement pro-UE de Donald Tusk est arrivé au pouvoir fin 2023, la campagne est restée marquée par la colère des agriculteurs, soutenus par le parti d'opposition PiS.


Pyongyang a envoyé quelque 600 nouveaux ballons chargés de déchets

Objets non identifiés qui seraient des déchets nord-coréens provenant de ballons ayant traversé la frontière intercoréenne (Photo, AFP).
Objets non identifiés qui seraient des déchets nord-coréens provenant de ballons ayant traversé la frontière intercoréenne (Photo, AFP).
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  • Les ballons ont atterri dans les provinces du nord de la Corée du Sud, y compris la capitale Séoul et la région adjacente de Gyeonggi
  • Séoul a condamné mercredi cette action qualifiée de «bas étage»

SÉOUL: Depuis le début de la campagne mardi, quelque 900 ballons ont été lancés, selon l'état-major interarmées sud-coréen qui avait fait état au début de quelque 260 ballons remplis de déchets, notamment piles usagées, mégots de cigarettes et excréments d'animaux.

"La Corée du Nord a recommencé à lancer des ballons remplis de déchets en direction de la Corée du Sud", depuis samedi soir 20H00 (11H00 GMT) a déclaré l'état-major interarmées dans un communiqué.

"Environ 600 ballons ont été identifiés, avec 20 à 50 ballons par heure se déplaçant dans les airs" dimanche vers 10H00 locales, précise-t-il.

Les ballons ont atterri dans les provinces du nord de la Corée du Sud, y compris la capitale Séoul et la région adjacente de Gyeonggi, qui abritent ensemble près de la moitié de la population du Sud.

«bas étage»

Séoul a condamné mercredi cette action qualifiée de "bas étage", et le ministère sud-coréen de l'Unification a averti vendredi de contre-mesures si Pyongyang ne cessait pas ces provocations "irrationnelles".

Cette fois, les ballons contiennent "des déchets tels que des mégots de cigarettes, des bouts de papier, des morceaux de tissu et du plastique", a indiqué l'état-major dimanche, relevant qu'"aucune substance dangereuse n'a été trouvée".

"Nos militaires effectuent des opérations de surveillance et de reconnaissance des sites de lancement des ballons, les suivent par reconnaissance aérienne et ramassent les débris tombés, en accordant la priorité à la sécurité publique", a-t-il ajouté.

L'état-major a demandé au public d'éviter "tout contact" avec ces déchets.

La municipalité de Séoul avait envoyé un message d'alerte aux habitants samedi après la détection de nouveaux ballons, sur la présence d'un "objet non identifié présumé être des tracts de propagande nord-coréens".

Pyongyang a affirmé en début de semaine que ses ballons, des "cadeaux sincères", visaient à riposter à l'envoi sur son territoire de ballons chargés de tracts de propagande contre le dirigeant Kim Jong Un.

La Corée du Nord est depuis longtemps exaspérée par ces actions menées par de militants sud-coréens, qui envoient parfois également de l'argent, du riz ou des clés USB de fictions télévisées sud-coréennes.


Condamné, Trump lève plus de 50 millions de dollars en 24 heures

L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir été reconnu coupable dans l'affaire des pots-de-vin à la Trump Tower à New York, le 31 mai 2024. (Photo par Angela Weiss AFP).
L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir été reconnu coupable dans l'affaire des pots-de-vin à la Trump Tower à New York, le 31 mai 2024. (Photo par Angela Weiss AFP).
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  • «C'est plus de 2 millions de dollars par heure», s'est félicité son équipe de campagne dans un communiqué
  • «Joe l'escroc et les démocrates, avec leur chasse aux sorcières, ont réveillé le mouvement MAGA («Make America Great Again», slogan de Donald Trump ) comme jamais auparavant», ont encore salué les conseillers de campagne

WASHINGTON : L'équipe de campagne de Donald Trump a annoncé vendredi avoir récolté plus de 50 millions de dollars de donations en ligne en 24 heures, depuis sa condamnation au pénal, soulignant que le verdict avait galvanisé son soutien «comme jamais auparavant».

«C'est plus de 2 millions de dollars par heure», s'est félicité son équipe de campagne dans un communiqué.

«Quelques minutes après l'annonce du verdict, notre système de levée de fonds numérique était dépassé par le soutien, et, malgré des retards temporaires liés à la fréquentation en ligne, le président Trump a levé 34,8 millions de dollars via des petites sommes», avait déclaré Chris LaCivita et Susie Wiles, conseillers de campagne, dans un communiqué vendredi matin.

Vendredi soir, le chiffre a grimpé à 52,8 millions de dollars, une somme faramineuse.

Rien que le chiffre du matin représente presque le double de la meilleure journée de collecte de fonds pour la campagne sur WinRed, plateforme officielle de dons du parti républicain.

Et 30% de ces dons ont été effectués par de nouveaux donateurs.

«Joe l'escroc et les démocrates, avec leur chasse aux sorcières, ont réveillé le mouvement MAGA («Make America Great Again», slogan de Donald Trump, NDLR) comme jamais auparavant», ont encore salué les conseillers de campagne.

Donald Trump a été reconnu coupable jeudi à New York de l'ensemble des chefs d'accusation qui pesaient contre lui dans un procès pénal, le premier d'un ex-président américain, pour avoir falsifié des documents afin de cacher des paiements destinés à acheter le silence d'une ancienne star de films X.

Le juge Juan Merchan a fixé le prononcé de la peine au 11 juillet.

Donald Trump a l'habitude de tourner les scandales à son avantage. Quelques instants après l'annonce de sa culpabilité, le site internet de sa campagne avait commencé à rediriger les visiteurs vers une page de collecte de fonds déclarant qu'il était un «prisonnier politique».

La page est restée bloquée pendant près d'une heure en raison d'une importante fréquentation.

Vendredi, Donald Trump a fustigé un procès «très injuste» et truqué, et annoncé qu'il ferait «appel de cette arnaque».

Le candidat républicain qualifie régulièrement ses déboires judiciaires de bataille contre les forces du mal que sont l'«Etat profond» -- une entité nébuleuse qui selon les adeptes de théories du complot agit dans les coulisses du gouvernement -- et l'administration Biden.

Le républicain aime se dépeindre en martyr de la cause, prêt à sacrifier sa liberté pour le bien de ses partisans.

En avril, il avait fait le lien entre sa situation et celle de Nelson Mandela, le militant sud-africain anti-apartheid qui resta emprisonné 27 ans.