La violence entre Arabes et non-Arabes dans la région ravagée par la guerre est survenue alors que le Soudan s'enfonçait dans les bouleversements après le coup d'État militaire d'octobre
HRW a qualifié la dernière violence de «sonnette d'alarme» pour que la communauté internationale agisse
Tout en reconnaissant que l'accord du 21 novembre est «loin d'être parfait», l'émissaire Volker Perthes a déclaré qu'il pourrait empêcher l'effusion de sang et constituer un pas vers un retour à l'ordre
Il a ajouté qu'il existe une forte opposition à l'accord parmi une grande partie de la population du pays qui se sent «trahie» par le coup d'État
Les autorités militaires et civiles soudanaises doivent aussi «prendre des mesures concrètes pour regagner le soutien financier, économique et politique de la communauté internationale»
La communauté internationale fait de la nomination d'un gouvernement civil, qui n'est toujours pas intervenue
La seule radio turbulente d'un paysage audiovisuel soudanais aux ordres depuis bien longtemps vient tout juste de retrouver sa voix
Car dans un des pays les plus pauvres au monde, sorti en 2019 de trois décennies de dictature militaro-islamiste et désormais repris en main par l'armée après un putsch, tous les émetteurs sont aux mains de l'Etat
En trois semaines, deux épisodes meurtriers ont déchiré le Darfour, ravagé par une guerre sanglante à l'époque du dictateur Omar el-Béchir
Depuis des semaines, l'ONU ne cesse d'alerter sur les dégâts créés par ces affrontements saisonniers pour les terres, l'eau ou les ressources qui ravagent maisons, champs et récoltes
Des cortèges sont partis de différents quartiers de la capitale Khartoum et dans plusieurs villes du Soudan aux cris de «Le peuple a choisi les civils»
La nouvelle entente entre le général Burhane et M. Hamdok a été qualifiée de «trahison» voire de «retour à l'ancien régime» militaro-islamiste de Béchir, par les manifestants qui continuent de protester
Le Soudan accueille près de 1,2 million de réfugiés et de demandeurs d'asile principalement venus pour 68% d'entre eux du Soudan du Sud voisin, qui a fait sécession en 2011
Le pays manque depuis des décennies d'infrastructures, peine à tirer profit de ses millions d'hectares de terres agricoles et a perdu avec la sécession du Soudan du Sud le pétrole du sous-sol
Selon M. Burhane, l'accord de transition conclu en août 2019 «comprend une clause claire disant que tous les participants à la transition ne seront pas autorisés de participer à la période qui suivra»
Le 21 novembre, le général Burhane a signé un accord permettant au Premier ministre civil Abdallah Hamdok, évincé par les militaires le jour du putsch, de retrouver son poste
Ces violences ont eu lieu aux abords du palais présidentiel, l'ancien QG du dictateur Omar el-Béchir renversé par l'armée sous la pression d'une révolte populaire en 2019
De nouveau mardi à Khartoum, des milliers de manifestants scandaient «pas de partenariat, pas de négociation» ou «que les militaires rentrent dans leurs casernes»