Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la capitale soudanaise et sa banlieue Omdourman, ainsi que dans les villes de Port Soudan et Nyala
Les protestataires ont défilé en direction du palais présidentiel à Khartoum, mais les rues menant au palais et au QG de l'armée ont été bouclées par la police anti-émeute
Les militaires sont seuls aux commandes depuis la démission dimanche du Premier ministre Abdallah Hamdok, un civil, faisant craindre un retour à la dictature
En démissionnant, M. Hamdok a affirmé avoir tenté d'empêcher le pays «de glisser vers la catastrophe» mais qu'il se trouvait désormais à un «carrefour dangereux menaçant sa survie»
«Paralysé» et n'ayant «rien pu accomplir» depuis, selon les termes du chercheur au Rift Valley Institute, le Premier ministre a jeté l'éponge dimanche. Et surtout, rendu l'équation au Soudan plus claire
Hamdok avait été un partenaire important pour les nations étrangères alors que le Soudan cherchait à sortir de l'isolement et des sanctions
Cet ancien économiste onusien qui avait obtenu l'effacement de la dette du Soudan et sa sortie du ban mondial n'a pas connu un moment de répit depuis le coup d'Etat du 25 octobre
Les manifestants, qui depuis le 25 octobre conspuent le général Burhane dans la rue, se sont mis à le conspuer lui aussi
Dans un ballet désormais rôdé, les autorités ont d'abord tenté, en vain, de tuer la mobilisation dans l'oeuf en érigeant barrages physiques et virtuels
Khartoum est depuis plusieurs jours coupée de ses banlieues par des containers placés en travers des ponts sur le Nil
Jeudi, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel de Khartoum où siège le Conseil souverain, la plus haute autorité de la transition chapeautée par le général Burhane, les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes
Selon un syndicat de médecins prodémocratie, les quatre manifestants ont été tués par balles à Omdourman
La coupure d'internet a déjà été utilisée durant des semaines après le coup d'Etat, dans un pays sous la férule de l'armée quasiment sans interruption depuis son indépendance il y a 65 ans
Samedi, lors de la dernière manifestation réclamant un pouvoir civil et le retour des "militaires à la caserne", les autorités avaient aussi coupé le téléphone et les ponts reliant la capitale à ses banlieues avec d'imposants containers
La semaine dernière, Guterres avait déjà condamné des violences près d'une ancienne base logistique de l'ONU remise aux autorités locales au début du mois
Le Darfour est une vaste région régulièrement secouée par des heurts, notamment provoqués par des disputes territoriales ou les difficultés d'accès à l'eau