LONDRES: Le président iranien sortant, Hassan Rohani, a qualifié les critères requis pour se présenter à la prochaine élection présidentielle en juin de «trop restrictifs».
Cependant, les dissidents et les voix critiques estiment que ses commentaires sont une mascarade destinée à donner une légitimité à un régime autocratique, et à faire croire à un mirage de démocratie dans le pays.
M. Rohani, qui devrait renoncer à son poste avant l’élection, a déclaré que le Conseil des gardiens, composé de 12 membres, ne disposait d’«aucune autorité légale» pour imposer de nouveaux critères, excluant les candidats âgés de moins de 40 ans et de plus de 75 ans.
Il a appelé le ministre de l’Intérieur, qui supervise les inscriptions électorales, à contourner les nouveaux critères d’âge du Conseil.
Leur effet le plus notable sera d’empêcher Mohammed Javad Azari Jahromi, ministre des Technologies de l’information et de la communication, de se présenter à l’élection.
Les critiques affirment depuis longtemps que le Conseil des gardiens a le pouvoir de bloquer des candidats sur la base d’autres critères, y compris la simple désapprobation des autorités religieuses du pays.
Siamak Raphik, membre du Conseil, défend le critère d’âge, estimant que l’organe est «le seul responsable de l’éligibilité des candidats».
La liste des candidats à l’élection approuvés en Iran sera révélée le 26 mai, après une période d’appel.
Avant la dernière élection présidentielle en 2017, 1636 personnes s’étaient portées candidates, une augmentation massive par rapport aux 686 personnes de 2013. Mais après inspection par le Conseil des gardiens, seules six d’entre elles avaient finalement été autorisées à concourir.
Bien que de nombreuses femmes se présentent à chaque nouveau scrutin présidentiel, aucune n’a jusqu’ici été autorisée à se porter candidate dans l’histoire de l’Iran.
L’élection de 2021 se déroulera dans un contexte de désillusion publique généralisée, de quatrième vague de coronavirus, et d’animosité de la classe moyenne. On peut donc s’attendre à un faible taux de participation. L’année dernière, il avait chuté à un niveau record de 42% aux élections parlementaires.
Actuellement, plus de 30 personnalités politiques ont déclaré leur intention de se présenter à l’élection présidentielle, y compris des membres clés du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).
Plusieurs politiciens importants n’ont pas encore annoncé leurs intentions, car ils sondent le soutien dont ils bénéficient, et cherchent à savoir s’ils pourraient recueillir assez de suffrages. Le Guide suprême, Ali Khamenei, a indiqué qu’il souhaitait que le futur président soit «jeune et pieux».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com