Les Houthis ignorent les condamnations et poursuivent leur offensive contre Marib

Des centaines de Houthis se sont avancés vers Marib à partir de trois fronts. (Photo, AFP)
Des centaines de Houthis se sont avancés vers Marib à partir de trois fronts. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 09 février 2021

Les Houthis ignorent les condamnations et poursuivent leur offensive contre Marib

  • L'ambassadeur britannique au Yémen, Michael Aron, a demandé aux Houthis d’interrompre leur offensive
  • Les tribus locales collaborent étroitement avec le gouvernement Hadi et l'intervention militaire saoudienne pour expulser les Houthis

 

AL-MUKALLA: Les Houthis ont poursuivi lundi leur offensive contre Marib, la ville yéménite contrôlée par le gouvernement, au milieu de condamnations et malgré une résistance militaire farouche.

Des centaines de Houthis se sont avancés vers Marib à partir de trois fronts. Ils ont affronté l'armée et les membres des tribus alliées, soutenus par la couverture aérienne des avions de combat de la coalition arabe, d’après des responsables yéménites.

L'offensive continue de la milice satellite de l'Iran a fait des dizaines de morts et de blessés dans les rangs des loyalistes et des miliciens, et ces derniers n’ont pas réussi à s’approcher de leurs cibles, affirment des sources militaires et tribales.

Les forces de l’ordre ont repoussé les attaques des Houthis et tué, blessé et capturé des dizaines de combattants, a déclaré le porte-parole de l'armée yéménite, le général Abdou Abdullah Majili.

Des vidéos et des images sur les réseaux sociaux montrent des pick-up de l'armée yéménite qui transportent des dizaines de combattants houthis, morts et blessés. Les cadavres abandonnés jonchaient le champ de bataille.

Les responsables houthis assurent que leurs forces sont sur le point de capturer Marib.

Mohammed Al-Bukhaiti, un responsable houthi, a déclaré que le mouvement a un «mandat divin» pour repousser les forces gouvernementales et celles de la coalition de Marib. Il décrit l'offensive comme une «bataille décisive» pour la milice.

Le ministère de la Défense du Yémen a déclaré que les Houthis ont concentré leurs attaques sur l’armée dans les zones montagneuses de Serwah et d’Al-Makhdra, les principales lignes de défense protégeant Marib. Les avions de guerre de la coalition ont effectué plusieurs sorties, ciblant les rassemblements houthis et les renforts militaires.

Selon l’agence de presse officielle Saba, le premier ministre Maïn AbdelMalik Saïd a appelé le gouverneur de Marib, Sultan Al-Arada, pour le féliciter de ses succès militaires et pour lui exprimer le soutien du gouvernement, des troupes, ainsi que des tribus qui combattent les Houthis.

Condamnation

Le Ministre des affaires étrangères du Yémen a fermement condamné l’incursion des Houthis dans Marib, un «défi flagrant» aux appels de la communauté internationale de mettre fin à la guerre au Yémen. Pour lui, c’est la preuve que la milice n’est pas sérieuse au sujet de la paix.

«Cette attaque terroriste est une escalade militaire évidente et confirme une fois de plus les avertissements répétés du gouvernement du Yémen selon lesquels les Houthis ne croient pas en la paix et ne carburent que sur le son des canons», affirme le ministère, avertissant qu'une potentielle occupation de Marib aggraverait la crise humanitaire au Yémen.

«Les Houthis exacerbent la crise humanitaire en préférant attiser la violence et cibler des civils innocents. On retrouve parmi ces derniers des réfugiés internes qui ont fui à Marib justement pour échapper à la cruauté indescriptible des miliciens», a ajouté le ministère.

L'ambassadeur britannique au Yémen, Michael Aron, a demandé aux Houthis d’interrompre leur offensive.

«Nous condamnons fermement les actions des Houthis qui ciblent Marib et Jouf», dit le diplomate britannique dans un tweet. «Ils doivent immédiatement mettre un terme à ces attaques et démontrer leur sincérité envers les efforts vers la paix, en soutenant les efforts de l'Envoyé spécial de l'ONU Martin Griffiths».

Le mois dernier, les Houthis ont frappé un campement militaire à Marib avec des missiles. Ils ont tué au moins 110 soldats, et blessé de nombreux autres. Ils ont profité de la confusion qui a suivi l’attaque pour lancer des attaques au sol contre les troupes gouvernementales dans le district de Nehim à Sanaa, Marib et Jouf.

Ils ont pris le contrôle de vastes terrains dans la ville de Nehim et Hazim, qui est la capitale de la province de Jouf. Mais alors qu’ils se dirigeaient vers Marib, les Houthis se sont heurtés à la résistance de l’armée et des membres des tribus locales.

La milice est coincée dans une impasse militaire depuis plus d'un an, incapable de prendre le contrôle de nouvelles zones à Marib malgré l'envoi de milliers de combattants.

Pétrole et gaz

Les experts affirment que Marib revêt une importance stratégique et financière pour le gouvernement et les Houthis, car elle contient des champs de pétrole et de gaz. C’est aussi la dernière grande ville du nord du Yémen sous le contrôle du gouvernement.

«Les Houthis ont cherché à prendre le contrôle de Marib depuis le premier jour de leur coup d'État», a déclaré Ali Al-Fakih, rédacteur en chef d'Al-Masdar Online, à Arab News. Si, ajoute-t-il, «les Houthis envahissent Marib, ils affirmeraient leur plein contrôle sur le nord du Yémen dans son intégralité».

Samuel Ramani, chercheur en relations internationales à l’Université d’Oxford, estime que les champs de pétrole et de gaz à Marib, et la tentative des Houthis pour se présenter comme les seuls décideurs au nord alimentent l’offensive actuelle.

«Les Houthis et le gouvernement yéménite se disputent âprement les champs pétroliers de Marib, car leur contrôle donnerait à l'une ou l'autre des parties un avantage dans les contrats de reconstruction et les futures recettes», explique Ramani à Arab News. «Les Houthis considèrent aussi que le contrôle de Marib est vital pour leur tentative de reconnaissance internationale en tant que parti au pouvoir de facto dans le nord du Yémen.

Il a ajouté que les Houthis se heurtent à des obstacles dans leur offensive de Marib en raison de considérations démographique et géostratégiques.

«Marib est principalement sunnite, ce qui signifie que les Houthis n'ont pas de base de soutien naturelle. Et les tribus locales collaborent étroitement avec le gouvernement Hadi et l'intervention militaire saoudienne pour expulser les Houthis».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).