MARSEILLE: Première en France: l'accès à une minuscule crique méditerranéenne du parc national des Calanques (sud-est), menacée d'érosion, est soumis depuis dimanche à une réservation préalable.
"Ce matin, tout se passe bien, espérons que ce soit le cas toute la saison", a expliqué Mathieu Benquet, chargé de mission police et risque au sein du célèbre parc national des Calanques, posté à l'ultime point de filtrage, à quelques centaines de mètres des eaux turquoises de la calanque de Sugiton.
"Entre 30 et 50 personnes", notamment des étrangers, ont dû rebrousser chemin à ce niveau-là, explique-t-il, faute d'être en possession du précieux sésame, un QR code de réservation qu'il fallait télécharger. Et refaire donc, en sens inverse et en montée, environ 45 minutes de marche sous un soleil de plomb et au rythme du chant des cigales.
Mais "beaucoup plus" ont été recalés "dès l'entrée du massif", où avaient été mis en place deux points d'information du public, permettant ainsi un premier filtrage, ajoute M. Benquet. Pour toute personne forçant le barrage, l'amende est de 68 euros.
L'objectif est de limiter à 400 personnes par jour durant la période estivale l'accès à la crique de Sugiton, très loin des 2.500 visiteurs qui certains jours d'été s'y agglutinent.
"L'objectif est la régénération naturelle de cette calanque, en limiter l'érosion, permettre à la garrigue de reprendre ses droits", rappelle Nicolas Chardin, directeur du parc national des Calanques par intérim.
Les réactions étaient contrastées dimanche.
"C'est hyper agréable, c'est génial", a témoigné Isabelle, Marseillaise de 50 ans qui habituellement évitait la calanque l'été, "d'abord parce qu'il fait chaud, mais aussi parce qu'il y a trop de monde. On va enfin pouvoir se baigner".
"J'ai l'impression qu'on vit de plus en plus dans un monde où on nous dit où on peut aller ou pas", tempérait Océane, 27 ans, arrivée très tôt dans la calanque avant la mise en place des contrôles.