Les États-Unis sous le choc après une fusillade dans une école du Texas

Une personne en deuil assiste à une veillée à l'église catholique du Sacré-Cœur pour les victimes d'une fusillade de masse à l'école élémentaire Robb le 24 mai 2022 à Uvalde, Texas (Photo, AFP).
Une personne en deuil assiste à une veillée à l'église catholique du Sacré-Cœur pour les victimes d'une fusillade de masse à l'école élémentaire Robb le 24 mai 2022 à Uvalde, Texas (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 25 mai 2022

Les États-Unis sous le choc après une fusillade dans une école du Texas

  • Le tireur portait au moins un fusil et une tenue paramilitaire, a précisé le sergent Erick Estrada sur la chaîne CNN
  • Les mobiles de cette attaque, l'une des pires dans une école depuis des années, restent pour l'instant inconnus

ULVADE, États Unis: Un adolescent a tué 21 personnes dans une école du Texas mardi, replongeant les États-Unis dans un cauchemar chronique, le président Joe Biden exhortant à un sursaut pour réguler les armes à feu.

Le tireur âgé de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire, tuant 19 jeunes élèves âgés d'une dizaine d'années tout au plus et deux enseignants, avant d'être abattu par la police.

"Il est temps de transformer la douleur en action", a réagi le président américain, visiblement ému, dans une allocution solennelle à la Maison Blanche.

"Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes ?", a lancé M. Biden, se disant "écoeuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.

Le tireur a tué ses victimes "d'une façon atroce et insensée" dans la ville d'Uvalde, à environ une heure de la frontière mexicaine, a déclaré le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott.

Identifié comme Salvador Ramos, il a été tué par la police, ont indiqué des responsables du Département texan de la sécurité publique.

"Pour le moment, 19 enfants ont été tués par ce tireur malfaisant, de même que deux enseignants de cette école" a indiqué à NBC News le lieutenant Chris Olivarez, porte-parole du Département.

Enfants de moins de 10 ans

Plus d'une douzaine d'enfants ont aussi été blessés, selon les informations transmises par des hôpitaux texans.

Le tireur portait au moins un fusil et une tenue paramilitaire, a précisé le sergent Erick Estrada sur la chaîne CNN. 

Salvador Ramos, de nationalité américaine, aurait d'abord visé sa grand-mère, dont l'état de santé restait à préciser, avant de se rendre à l'école en voiture pour y perpétrer son massacre.

Les mobiles de cette attaque, l'une des pires dans une école depuis des années, restent pour l'instant inconnus.

Plus de 500 enfants, dont près de 90% d'origine hispanique, étudiaient dans l'établissement pendant l'année scolaire 2020-2021, selon des données de l'État.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montraient des enfants évacués en urgence, se donnant la main ou courant par petits groupes vers des bus scolaires jaunes, devant cet établissement aux bâtiments bas et plats, typiques du sud des Etats-Unis.

Eva Mireles, une enseignante, a été tuée par balle alors qu'elle tentait de protéger ses élèves, a déclaré sa tante Lydia Martinez Delgado au New York Times. "Je suis furieuse que ces fusillades continuent, ces enfants sont innocents, les fusils ne devraient pas être facilement accessibles à tous", a-t-elle dit aux médias américains.

«Coeur brisé»

La fusillade s'est produite alors que Joe Biden était sur le chemin retour d'une tournée en Asie. Il a pris la parole le soir, dès son arrivée à la Maison Blanche.

"Trop, c'est trop", s'est emportée de son côté la vice-présidente Kamala Harris, appelant à "agir" face aux violences par armes à feu, un fléau national. 

"Nos cœurs continuent d'être brisés", a-t-elle déclaré. "Nous devons trouver le courage d'agir", a-t-elle ajouté à l'adresse du Congrès, impuissant à légiférer malgré les tragédies.

Le pape François a également dit mercredi avoir le "coeur brisé" par ce drame. "Il est temps de dire +ça suffit+ au trafic incontrôlé des armes", a-t-il aussi déclaré.

La France partage le "choc et la peine du peuple américain" ainsi que la "colère" de ceux qui s'opposent à la prolifération des armes à feu aux Etats-Unis, a affirmé le président Emmanuel Macron dans un tweet.

"Nous devons mettre fin à cette horreur quotidienne aux États-Unis", a tweeté le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz affirmait que ses pensées allaient aux victimes "de ce massacre inconcevable".

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté ses condoléances aux victimes et déploré qu'il y ait "des victimes de tireurs en temps de paix".

Débat stérile

La Maison Blanche a ordonné la mise en berne des drapeaux dans tous les bâtiments publics pour "honorer les victimes" d'Uvalde.

Cette attaque a replongé le pays dans les affres des fusillades en milieu scolaire, qui se répètent fréquemment avec des images choquantes d'élèves traumatisés, obligés de se confiner dans leur classe avant d'être évacués par les forces de l'ordre et de parents paniqués cherchant désespérément à avoir des nouvelles de leurs enfants.

Le drame rappelle celui de l'école primaire de Sandy Hook, survenu en 2012 dans le Connecticut, où un déséquilibré âgé de 20 ans avait tué 26 personnes, dont vingt enfants âgés de 6 et 7 ans, avant de se suicider.

Chris Murphy, sénateur démocrate de cet État du nord-est des États-Unis, a "supplié" mardi ses collègues élus d'agir, assurant que ces tragédies n'étaient pas "inévitables".

"Cela n'arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays, les enfants vont à l'école en pensant qu'ils pourraient se faire tirer dessus".

L'Amérique a aussi été particulièrement marquée par une fusillade dans un lycée de Parkland, en Floride, qui a fait 17 morts, dont une majorité d'adolescents, en 2018.

Cette nouvelle tuerie ne manquera pas de relancer les critiques sur la prolifération des armes à feu aux États-Unis, un débat qui tourne pratiquement à vide étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.

La cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a dénoncé un acte "monstrueux qui a volé l'avenir de chers enfants". "Il n'existe pas de mots pouvant décrire la douleur et l'indignation face au massacre de sang froid de petits écoliers et d'un enseignant", a-t-elle écrit dans un communiqué.

 

 

La France partage « le choc et la peine » du peuple américain

La France partage le "choc et la peine du peuple américain" ainsi que la "colère" de ceux qui s'opposent à la prolifération des armes à feu aux Etats-Unis après la mort de 19 enfants dans une fusillade au Texas, a souligné Emmanuel Macron mercredi.


"19 victimes n'avaient pas plus de 10 ans. Dans leur école au Texas, des enfants et enseignants ont été lâchement assassinés. Le choc et la peine du peuple américain, la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences, nous les partageons", a indiqué le président français dans un tweet.

 

 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky présente ses condoléances

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté mercredi ses condoléances aux victimes de la tuerie dans une école au Texas, estimant qu'il est "terrible d'avoir des victimes de tireurs en temps de paix".


"Je veux présenter mes condoléances à tous les proches et familles des enfants qui ont été tués dans la terrible fusillade d'une école au Texas", a affirmé le dirigeant en préambule d'une prise de parole au cours d'un petit-déjeuner organisé par l'Ukraine à Davos.


"Il est terrible d'avoir des victimes de tireurs en temps de paix", a estimé le président ukrainien qui s'exprimait en ukrainien par visioconférence et dont les propos étaient traduits.


"Cela arrive partout, cela arrive dans le monde, cela arrive visiblement dans des sociétés en paix", a également dit le chef d'Etat dont le pays subit les assauts de la Russie depuis trois mois.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"