La Russie accusée de crime de guerre en Ukraine, plus de 6 millions de personnes déplacées

Files d’évacuation à la gare de Kiev le 5 mars 2022. (Génia Savilov/ AFP)
Files d’évacuation à la gare de Kiev le 5 mars 2022. (Génia Savilov/ AFP)
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

La Russie accusée de crime de guerre en Ukraine, plus de 6 millions de personnes déplacées

  • Les Etats-Unis ont accusé jeudi l'armée russe d'avoir transféré, «de force», «plusieurs milliers» d'Ukrainiens dans des «camps de filtration»
  • Les actes de l'armée russe feront l'objet d'investigations, notamment de la commission spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, de la Cour pénale internationale et des autorités ukrainiennes

KIEV, Ukraine : Les accusations de crimes de guerre s'accumulaient vendredi contre l'armée russe en Ukraine, notamment le déplacement de force de milliers de personnes dans des «camps de filtration», alors que plus de six millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre.

Les chaînes américaine CNN et britannique BBC ont diffusé jeudi des images de vidéosurveillance les décrivant comme le meurtre de deux civils ukrainiens, sans armes, abattus par des soldats russes dans la banlieue de Kiev, le 16 mars.

Les militaires les fouillent avant de partir le long d'un commerce, puis ils reviennent sur leurs pas et leur tirent dans le dos.

Selon CNN, le Parquet ukrainien enquête sur ces faits sur la base d'accusations de crimes de guerre. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier les images de façon indépendante.

Cette vidéo s'ajoute aux nombreux témoignages sur les exactions dont sont accusées les troupes russes en Ukraine.

«Les militaires (russes) ont bombardé une maison d'habitation avec un char. Deux hommes et une femme ont été tués», a ainsi indiqué le parquet de la région de Kharkiv, dans l'est du pays, précisant que leurs corps, enterrés par les voisins dans la cour de leur maison, ont été exhumés mercredi.

A l'arrivée du char, les habitants «se sont mis à rentrer dans la maison pour se cacher. Il a tiré dans la porte juste après. Quatre personnes sont mortes, deux ont été blessées», a raconté en pleurs à l'AFP Olga Karpenko, 52 ans, dont la fille est l'une des victimes, tuée par un éclat d'obus.

Les actes de l'armée russe feront l'objet d'investigations, notamment de la commission spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qui en a reçu le feu vert jeudi, de la Cour pénale internationale et des autorités ukrainiennes.

A New York, des représentants de l'ONU ont réclamé l'arrêt des bombardements d'écoles en Ukraine, tout en dénonçant leur utilisation à des fins militaires.

- «Camps de filtration» -

Comme en écho, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a encore dénoncé jeudi soir l'attaque d'écoles par les Russes dans la région de Cherniguiv.

Outre ces allégations, les Etats-Unis ont accusé jeudi l'armée russe d'avoir transféré, «de force», «plusieurs milliers» d'Ukrainiens dans des «camps de filtration», les soumettant à un traitement «brutal».

Moscou aurait aussi déplacé «au moins plusieurs dizaines de milliers d'autres (Ukrainiens) en Russie ou dans des territoires contrôlés par la Russie», a ajouté l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Michael Carpenter.

Kiev a avancé le nombre de 1,2 million de personnes déportées par Moscou en Russie.

L'Ukraine a aussi vu plus de six millions des siens fuir le pays, dont plus de la moitié -3,27 millions- vers la Pologne, a souligné le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Genève, relevant toutefois que le flot de ces départs s'est considérablement tari au fil des semaines.

La tendance s'est même inversée.

Depuis qu'est passé le 9 mai, lorsque l'Ukraine redoutait une action militaire d'éclat de la Russie qui marque ce jour-là l'anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie, les retours se sont accélérés, avec 34.000 retours en Ukraine contre 29.000 départs à l'étranger ce mardi, selon les chiffres des garde-frontières ukrainiens.

«Je suis reconnaissante envers les gens à l'étranger mais mon foyer me manquait. Ma mère est ici avec mon chien», a expliqué à l'AFP, sur le quai de la gare de Kiev, Maria Pchenytchna, 16 ans, qui avait quitté son domicile fin février à la va-vite.

Le solde global reste cependant encore largement négatif - avec 5,9 millions de départs pour 1,56 million de retour, toujours selon les garde-frontières.

Plus de huit millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur même de l'Ukraine, qui comptait avant le conflit 37 millions d'habitants, hors Crimée, annexée par la Russie en 2014, et les zones de l'est contrôlées par des séparatistes prorusses.

Sur le terrain, les combats se poursuivent dans le Donbass, où la Russie ne progresse que lentement, et essaie notamment de prendre «le contrôle total» des localités de Roubijné et de Severodonetsk, selon la présidence ukrainienne.

Kiev a aussi commencé des «pourparlers difficiles» avec la Russie pour l'évacuation de 38 soldats ukrainiens grièvement blessés, qui se trouvent dans les sous-sols de l'aciérie Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne à Marioupol, assiégée par les forces russes.

«Nous travaillons étape par étape», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram, réfutant le chiffre de 500 à 600 personnes avancé par certains médias.

- Sommet du G7 -

Mme Verechtchouk avait indiqué mardi à l'AFP que «plus d'un millier» de militaires ukrainiens dont «des centaines de blessés» se trouvaient toujours dans l'immense complexe Azovstal, après l'évacuation de tous les civils la semaine passée avec l'aide de l'ONU.

C'est dans ce contexte que se réunissent vendredi en Allemagne les ministres des Affaires étrangères du G7, rejoints par leurs homologues ukrainien Dmytro Kuleba et moldave Nicu Popescu.

Au menu du sommet figure la façon dont les sept puissances parmi les plus riches de la planète (Allemagne, France, Italie, Canada, Etats-Unis, Japon et Royaume) peuvent soutenir davantage Kiev dans sa résistance à l'invasion russe, ainsi que la Moldavie.

La Russie est soupçonnée de vouloir faire avancer ses troupes jusqu'à la Transdniestrie, une région séparatiste prorusse sur le territoire moldave.

La question des sanctions et des perturbations dans les fournitures de gaz devrait aussi être abordée.

«L'Europe doit couper l'oxygène énergétique» à la Russie et «se débarrasser de sa dépendance du gaz russe», a exhorté jeudi M. Kouleba.

Les 27 Etats de l'UE s'efforcent de réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes depuis le début du conflit, mais n'ont pas réussi pour l'instant à s'entendre concernant un arrêt progressif des achats de pétrole russe.


Un nouveau directeur pour le British Museum, secoué par une affaire de vols

Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
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  • Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak
  • Nicholas Cullinan a salué l'«honneur» que représente la direction de «l'un des plus grands musées du monde»

LONDRES: L'actuel directeur de la National Portrait Gallery de Londres, Nicholas Cullinan, a été nommé directeur du British Museum, a annoncé jeudi l'institution secouée par le scandale du vol de 2 000 pièces et le feuilleton au long cours des marbres du Parthénon.

Le précédent directeur Hartwig Fischer, de nationalité allemande et premier non Britannique à diriger le musée, avait démissionné fin août 2023 après la révélation des vols.

L'intérim était depuis assuré par l'ex-directeur du Victoria & Albert Museum Mark Jones.

Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak.

A la tête de la National Portrait Gallery depuis 2015, il a mené à bien un réaménagement complet des collections et du musée, dont l'espace ouvert au public a augmenté d'un cinquième, selon le communiqué annonçant sa nomination.

L'historien de l'art a notamment été commissaire au Metropolitan Museum of Art de New York et à la Tate Modern de Londres. Il prendra ses fonctions au British Museum cet été.

Nicholas Cullinan a salué l'"honneur" que représente la direction de "l'un des plus grands musées du monde".

Il a évoqué "un nouveau chapitre" qui "englobera les transformations les plus importantes, architecturales et intellectuelles, qui se déroulent dans tout musée dans le monde, pour continuer à faire en sorte que le British Museum soit aussi engagé et collaboratif que possible".

Fondé en 1753, le British Museum abrite une collection de huit millions d'objets, parmi lesquels la pierre de Rosette ou les frises du Parthénon, acquises à l'époque coloniale et revendiquées par la Grèce.

L'institution, dont la visite est gratuite, représente l'attraction touristique la plus prisée du Royaume-Uni, avec 5,8 millions de visiteurs en 2023, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédent, selon l'association du secteur.

La révélation du scandale de vols à grande échelle a conduit au renvoi d'un employé, qui a été arrêté par la police sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre lui à ce stade.

Depuis leur découverte, le British Museum a indiqué avoir récupéré un peu plus de 350 objets.

Le nouveau patron du musée devra également mettre en oeuvre une rénovation majeure, estimée à plus d'un milliard d'euros, rendue nécessaire par l'état vétuste de certaines galeries.


Sénégal: la prise du pouvoir approche pour l'opposant antisystème Diomaye Faye

Le candidat de l'opposition sénégalaise à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye (Photo, AFP).
Le candidat de l'opposition sénégalaise à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye (Photo, AFP).
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  • L'opposant antisystème, M. Faye, qui était encore en prison il y a deux semaines, l'a emporté dès le premier tour dimanche avec 54,28% des voix, loin devant le candidat du pouvoir Amadou Ba (35,79%)
  • Au tour du Conseil constitutionnel maintenant d'examiner d'éventuels recours de candidats et de déclarer M. Faye définitivement vainqueur, ou d'annuler l'élection, hypothèse hautement invraisemblable

DAKAR: L'opposant sénégalais Bassirou Diomaye Faye pourrait être proclamé définitivement vainqueur de la présidentielle d'ici à la fin de la semaine, parachevant une ascension extraordinaire et express jusqu'au sommet de l'Etat.

Après des semaines de crise qui ont fait craindre un report de l'élection jusqu'à décembre ou une vacance du pouvoir, l'appareil s'emploie à rétablir à marche forcée la norme de transition réglée qui caractérise le pays et à rendre possible une passation conforme à la tradition entre le sortant Macky Sall et son successeur d'ici à la semaine prochaine.

L'organe chargé de proclamer les résultats finaux provisoires les a rendus publics mercredi alors qu'il avait jusqu'à vendredi pour le faire. L'opposant antisystème, M. Faye, qui était encore en prison il y a deux semaines, l'a emporté dès le premier tour dimanche avec 54,28% des voix, loin devant le candidat du pouvoir Amadou Ba (35,79%).

Au tour du Conseil constitutionnel maintenant d'examiner d'éventuels recours de candidats et de déclarer M. Faye définitivement vainqueur, ou d'annuler l'élection, hypothèse hautement invraisemblable.

Les candidats ont 72 heures pour saisir le Conseil, dit la Constitution. Mais le Conseil a décidé lui aussi de réduire les délais, probablement pour faire en sorte qu'une passation ait lieu avant le 2 avril, date officielle de fin du mandat de M. Sall.

Le Conseil a donné à tout contestataire jusqu'à jeudi minuit (vendredi 00H00 GMT) pour se manifester.

Il a invoqué "les circonstances exceptionnelles" ayant entraîné "la compression de tous les délais". Il fait référence au report de la présidentielle, initialement prévue le 25 février et finalement fixée au 24 mars.

L'ajournement décrété à la dernière minute par le président Sall a causé une grave crise et semé le doute sur la possibilité d'une passation avant l'expiration de son mandat.

Un transfert dans les temps importe dans un pays qui s'enorgueillit de ses pratiques démocratiques et qui est considéré comme l'un des plus stables en Afrique de l'Ouest secouée par les coups d'Etat.

En l'absence de contestation, "le Conseil proclame immédiatement les résultats définitifs du scrutin", dit la Constitution. En cas de recours, le Conseil a, théoriquement, cinq jours pour statuer.

Les adversaires de M. Faye ont reconnu sa victoire et aucun n'a jusqu'alors exprimé publiquement l'intention de soulever d'objection. Les résultats provisoires paraissent rendre la victoire de M. Faye irréfutable tout en confirmant la magnitude de ce qui s'apparente à un séisme politique.

«Dernier» Conseil 

Bassirou Diomaye Faye est le premier opposant à l'emporter dès le premier tour depuis l'Indépendance en 1960.

Jamais porté à une fonction élective nationale auparavant, il devrait devenir à 44 ans le cinquième et plus jeune président du pays de 18 millions d'habitants.

Son avènement pourrait annoncer une profonde remise en cause systémique. Il se présente comme l'homme de la "rupture" avec douze années de présidence Sall, du rétablissement d'une "souveraineté" bradée selon lui à l'étranger, et d'un "panafricanisme de gauche". Il fait voeu de combattre la corruption et l'injustice.

Face à l'éventualité d'une vacance de pouvoir, le président Sall a dit plusieurs fois qu'il serait parti le 2 avril, même si le Conseil constitutionnel a laissé la porte ouverte à une prolongation si nécessaire.

Le Conseil des ministres qu'il a présidé mercredi était le "dernier", selon le communiqué de ses services. Il a demandé au gouvernement de "prendre toutes les dispositions requises" pour préparer les dossiers de passation, en vue de "l’installation dans les meilleures conditions" du nouveau président, dit le communiqué.

Les trois dernières années de la présidence Sall ont été marquées par les retombées des crises globales, un farouche bras de fer avec l'opposition antisystème et les troubles intérieurs.

Le Sénégal a connu un nouvel accès de fièvre en février quand M. Sall a décrété l'ajournement de l'élection. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021, et les lettres de créance démocratiques du Sénégal ont été examinées sous un autre jour.

M. Faye a lui-même été détenu des mois avant sa libération en pleine campagne électorale mi-mars.

Il a énoncé "la réconciliation nationale", la "refondation" des institutions et "l'allègement sensible du coût de la vie" comme ses "chantiers prioritaires". Il a pris soin de rassurer à l'étranger, attentif à ses promesses de reconsidérer ou renégocier les partenariats existants. Le Sénégal "restera le pays ami et l'allié sûr et fiable de tout partenaire qui s'engagera avec nous dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive", a-t-il dit.


Pont effondré à Baltimore: les corps de deux des six ouvriers retrouvés

Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
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  • Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala
  • En raison de la quantité de béton et de débris, «les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité» vers «ce que nous pensons être les véhicules piégés», dit la police

BALTIMORE: Les corps sans vie de deux des six ouvriers recherchés ont été repêchés mercredi des eaux glacées du port de Baltimore, sur la côte Est américaine, ont annoncé les autorités, au lendemain de l'effondrement spectaculaire d'un pont percuté par un porte-conteneurs.

"Des plongeurs ont localisé un pick-up rouge à environ 7.6 mètres de profondeur", a annoncé lors d'un point presse, la police du Maryland, l'Etat où se situe Baltimore. "Deux victimes du drame étaient prisonnières du véhicule".

Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala, qui faisaient partie de l'équipe d'ouvriers présente sur la chaussée du pont Francis Scott Key au moment de l'accident.

Les corps de quatre de leurs collègues, tous présumés morts, n'ont eux pas encore été retrouvés, ont ajouté les autorités.

Mais, en raison notamment de la quantité de béton et de débris, "les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité" vers "ce que nous pensons être les véhicules piégés", a déclaré Roland Butler, de la police du Maryland.

Les secours vont donc chercher à retirer la structure de l'eau pour faciliter l'accès aux plongeurs, a-t-il précisé.

Les autorités avaient averti mardi soir qu'elles ne pensaient pas pouvoir "retrouver ces individus encore en vie", alors que deux membres de leur équipe avaient été secourus peu après le drame.

Les victimes, originaires d'Amérique latine selon la presse américaine, réparaient des nids de poule sur le pont lorsqu'il s'est écroulé dans le fleuve Patapsco.

«Pas conçu pour résister»

L'agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a fourni mercredi une chronologie détaillée de la tragédie, basée sur l'analyse préliminaire de l'enregistreur de données du porte-conteneurs.

Long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, le Dali, battant pavillon singapourien, a quitté le quai du port de Baltimore mardi à 0H39 (04H39 GMT) à destination de l'Asie, a indiqué Marcel Muise, enquêteur du NTSB, lors d'une conférence de presse.

À 1H24 locales, des alarmes ont commencé à retentir à bord du navire, signalant des problèmes de propulsion. Le pilote a rapidement informé les autorités portuaires par radio que le navire se dirigeait vers le pont, et a demandé l'intervention de remorqueurs.

L'appel à l'aide a été également reçu par deux équipes de l'autorité locale des transports qui se trouvaient sur le pont en raison des travaux. Ces dernières ont alors fermé toutes les voies de circulation, sauvant ainsi probablement des vies.

Puis, à 1H29, l'enregistreur du navire a enregistré des "sons correspondant à la collision".

Le pont, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, s'est alors effondré tel un château de cartes, des pans entiers de la structure se retrouvant sur le bateau.

Des images impressionnantes de vidéosurveillance montrent le porte-conteneurs dévier de son cap, heurter une pile du pont inauguré en 1977 puis s'écrouler.

Pour le ministre américain des Transports Pete Buttigieg, "ce type de pont (...) n'a tout simplement pas été conçu pour résister à un choc direct contre pilier de soutien essentiel".

L'équipage avait tenté en vain de ralentir la course du navire en jetant l'ancre.

L'enquête préliminaire montre qu'il s'agit d'un accident, selon les autorités.

«Coût de la reconstruction»

Le président Joe Biden s'est engagé à ce que "l'Etat fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction" du pont, qui porte le nom de l'auteur des paroles de l'hymne national américain, en admettant que cela prendrait du temps.

"Nous serons aux côtés des habitants de Baltimore aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il encore assuré mercredi soir sur le réseau social X.

Car l'enjeu est aussi économique: ce pont à quatre voies, long de 2,6 km, est situé sur un axe nord-sud crucial pour l'économie de la côte Est des Etats-Unis.

Pour l'heure, le transport maritime y est "suspendu jusqu'à nouvel ordre", selon les autorités. Le port de Baltimore est le neuvième du pays en termes d'activité et génère plus de 15.000 emplois.

Le Dali est "stable" et ne représente pas de danger pour l'environnement et le public, en dépit de la présence à bord de 5,6 milliards de litres de diesel et de quelques conteneurs de matières dangereuses, a assuré mercredi Peter Gautier, responsable des gardes-côtes.

Deux conteneurs, sur un total de 4,700, sont tombés à l'eau.

Le navire est exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk.

Les autorités portuaires de Singapour ont déclaré mercredi qu'il avait passé avec succès deux inspections en 2023 et qu'une jauge de contrôle de la pression du carburant défectueuse avait été réparée en juin.

Les autorités chiliennes avaient signalé en 2023 un défaut dans les machines du navire, une anomalie rapidement réparée selon elles.