PARIS: L'eurodéputé et membre dirigeant du RN Nicolas Bay, qui envisage de rejoindre Eric Zemmour, a été suspendu mardi de ses fonctions au sein du parti, qui l'accuse de « sabotage » au profit du rival de Marine Le Pen, ce que l'intéressé a aussitôt démenti.
« Nous avons eu confirmation que Nicolas Bay, profitant de sa présence dans les plus hautes instances de la campagne, transmet depuis des mois des éléments stratégiques et confidentiels à notre concurrent direct Eric Zemmour », a écrit le bureau exécutif (BE, direction) du RN dans un message aux cadres du mouvement.
« Ceci a permis à plusieurs reprises le parasitage des événements de la campagne. Ce comportement parfaitement immoral s’analyse en un véritable sabotage », a ajouté la direction du parti.
« En urgence, le bureau exécutif du RN a pris la décision de le suspendre de son porte-parolat de campagne ainsi que de toutes ses autres responsabilités », selon la même source.
Nicolas Bay a aussitôt réfuté sur Twitter l'accusation jugée « grossière ». « Ne participant à aucune instance de la direction de campagne, comment aurais-je pu connaître et transmettre de prétendues ‘informations stratégiques’ !? », interroge-t-il.
Quelques minutes auparavant l'élu, qui est aussi membre du bureau exécutif, avait réclamé dans un tweet une « explication » de la direction du parti sur les récents départs du mouvement vers Eric Zemmour.
« J’ai demandé la réunion du bureau exécutif du RN: une explication franche est non seulement nécessaire, mais aussi urgente. La direction du RN ne peut pas continuer à ignorer la crise que nous traversons », avait tweeté Nicolas Bay.
Selon des sources proches de l'ancien secrétaire général du parti (2014-2017), il envisage de rejoindre Eric Zemmour, qui effectue un déplacement samedi sur sa terre d'élection en Normandie, où M. Bay est conseiller régional.
Marine Le Pen avait dénoncé en milieu de journée, en marge d'un déplacement dans l'Aisne, de « véritables campagnes de sabotage en interne », après le ralliement du sénateur RN Stéphane Ravier, de trois eurodéputés et plusieurs conseillers régionaux à Eric Zemmour.
Sans nommer Nicolas Bay, la candidate d'extrême droite avait « demandé à ceux qui opèrent la stratégie de la limace de bien vouloir accélérer leurs départs (...) parce que la limace est lente mais aussi parce qu'elle est poisseuse ».