TEHERAN: Téhéran veut que les pays européens garantissent le respect de l'accord sur le nucléaire iranien qui doit être discuté prochainement à Vienne, a affirmé lundi le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères Saïd Khatibzadeh.
"Les capitales européennes, dont Berlin, sont restées des spectateurs passifs. Nous attendons donc de toutes les parties, lorsqu'elles viennent à Vienne, qu'elles sachent qu'elles n'ont pas d'autres choix que de s'acquitter de leurs obligations dans le cadre de l'accord sur le nucléaire", a déclaré M. Khatibzadeh lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
"Ils (les Européens, NDLR) doivent donner la pleine assurance à la République islamique que cette fois, aucune partie ne violera l'accord sur le nucléaire", a-t-il martelé.
Conclu en 2015 entre l'Iran d'une part, et les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l'Allemagne d'autre part, l'accord offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions internationales à son encontre en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de l'ONU.
Mais après le retrait unilatéral des Américains de l'accord en 2018, sous la présidence de Donald Trump, et le rétablissement des sanctions, Téhéran a progressivement abandonné ses engagements.
A ce propos, M. Khatibzadeh a critiqué les récents propos de la chancelière allemande: "Angela Merkel et les pays européens savent que sans l'inaction de l'Europe, Trump n'aurait pas osé se retirer de tous les accords et violer l'accord sur le nucléaire".
Lors de sa visite en Israël dimanche, Mme Merkel a exhorté l'Iran à reprendre immédiatement les pourparlers. "Le message à l'Iran est sans équivoque: retournez à la table des négociations", a-t-elle déclaré.
"L'accord de Vienne n'est certes pas idéal, mais nous sommes maintenant dans une situation particulièrement délicate car les Iraniens n’ont pas repris les pourparlers, et continuent d'enrichir de l'uranium", a-t-elle ajouté.
Entamés en avril, les pourparlers sont interrompus depuis l'élection en juin du nouveau président iranien Ebrahim Raïssi.
"Aucun nouveau texte ou accord n'est à négocier. Il s'agit de pourparlers techniques pour assurer la mise en oeuvre entière de l'accord sur le nucléaire par toutes les parties", a insisté M. Khatibzadeh.
"Les pourparlers de Vienne, je le répète, auront lieu, et dans les prochains jours vous verrez plus d'activités et d'interactions diplomatiques concernant l'accord nucléaire", a encore souligné le porte-parole.