Afghanistan: voile obligatoire mais pas la burqa

Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid s'adresse à sa première conférence de presse à Kaboul mardi lorsqu'il a déclaré que les insurgés ne cherchaient aucune vengeance et que tout le monde était pardonné. (AFP)
Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid s'adresse à sa première conférence de presse à Kaboul mardi lorsqu'il a déclaré que les insurgés ne cherchaient aucune vengeance et que tout le monde était pardonné. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 18 août 2021

Afghanistan: voile obligatoire mais pas la burqa

  • De nombreux pays et organisations de défense des droits humains se sont dits préoccupés du sort des filles et femmes en Afghanistan
  • Lorsque les talibans dirigeaient ce pays, entre 1996 et 2001, les écoles de filles étaient fermées, les femmes ne pouvaient ni voyager ni travailler, et étaient obligées de porter en public une burqa

DOHA: Le port de la burqa, un voile intégral, ne sera pas obligatoire pour les femmes car "'il existe différents types de voile", a annoncé mardi un porte-parole des talibans qui ont pris le pouvoir en Afghanistan.


Lorsque les talibans dirigeaient ce pays, entre 1996 et 2001, les écoles de filles étaient fermées, les femmes ne pouvaient ni voyager ni travailler, et étaient obligées de porter en public une burqa, un voile qui recouvre tout le corps et le visage, avec une grille en tissu au niveau des yeux. 


"La burqa n'est pas le seul hijab (voile) qui peut être porté, il existe différents types de hijab qui ne se limitent pas à la burqa", a déclaré Suhail Shaheen, porte-parole du bureau politique du groupe à Doha, à la chaîne britannique Sky News.

Après l'arrivée des talibans, Malala Yousafzai dit avoir peur pour ses «sœurs afghanes»

"Comme beaucoup de femmes, j'ai peur pour mes sœurs afghanes": la militante pakistanaise pour les droits des femmes Malala Yousafzai a exprimé ses craintes mardi dans le New York Times, après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan.


Dans une tribune pour le quotidien américain, la prix Nobel de la paix 2014 dresse un parallèle entre le futur des femmes afghanes et sa propre situation, elle qui avait survécu en 2012 à un attentat des talibans au Pakistan.


Ciblée d'une balle dans la tête pour avoir promu l'éducation des jeunes filles, l'adolescente de 15 ans avait été évacuée entre la vie et la mort vers un hôpital de Birmingham au Royaume-Uni, où elle avait repris conscience six jours plus tard. 


Aujourd'hui âgée de 24 ans, elle vit au Royaume-Uni avec sa famille et est diplômée de la prestigieuse université d'Oxford. 


"Je ne peux que me sentir reconnaissante pour ma vie d'aujourd'hui. Après avoir reçu mon diplôme universitaire l'an dernier, et avoir commencé à tracer ma propre carrière, je n'ose pas imaginer tout perdre - revenir à une vie dictée par des hommes en armes", écrit-elle. 


"Les filles et les jeunes femmes afghanes se retrouvent encore une fois dans une situation où je me suis moi-même trouvée - désespérées à l'idée qu'elles ne vont peut-être jamais être autorisées à revenir dans une salle de classe, ou à tenir un livre", ajoute Malala.

Malala Yousafzai espère désormais une réponse internationale pour venir en aide aux femmes et aux filles afghanes.


"Elles demandent une protection, l'éducation, la liberté, et le futur qui leur avaient été promis. Nous ne pouvons pas continuer à les laisser tomber. Nous n'avons pas de temps à perdre", plaide la jeune militante.

Shaheen n'a pas précisé quels sont les autres types de hijab qui seraient jugés acceptables par les talibans.


Avec le retour au pouvoir des talibans, qui ont appliqué une version ultra-rigoriste de la loi islamique, de nombreux pays et organisations de défense des droits humains se sont dits préoccupés du sort des filles et femmes en Afghanistan.


"Elles peuvent recevoir une éducation du primaire à l'université. Nous avons annoncé cette politique lors de conférences internationales, à la conférence de Moscou et ici à la conférence de Doha (sur l'Afghanistan)", a expliqué M. Shaheen.


Des milliers d'écoles dans les zones contrôlées par les talibans sont toujours ouvertes, a-t-il précisé. 


La semaine dernière, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a jugé "particulièrement horrifiant et déchirant de voir que les droits durement acquis par les filles et les femmes afghanes sont en train de leur être enlevés", dans les zones sous contrôle taliban.


Sous le précédent règne de ce mouvement radical, les femmes ne pouvaient quitter leur domicile qu'accompagnées d'un "mahram", un chaperon masculin de leur famille.


Les flagellations et les exécutions, y compris les lapidations pour adultère, étaient pratiquées sur les places des villes et dans les stades. 


Inquiet sur les droits de douane, Trudeau rencontre Trump en Floride

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau rentre à son hôtel après avoir rencontré le président élu américain Donald Trump, à West Palm Beach, en Floride, le 29 novembre 2024. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau est arrivé en Floride le 29 novembre pour un dîner avec Donald Trump dans la propriété Mar-a-Lago du président élu, alors que le nouveau dirigeant américain a promis des droits de douane sur les importations canadiennes. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau rentre à son hôtel après avoir rencontré le président élu américain Donald Trump, à West Palm Beach, en Floride, le 29 novembre 2024. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau est arrivé en Floride le 29 novembre pour un dîner avec Donald Trump dans la propriété Mar-a-Lago du président élu, alors que le nouveau dirigeant américain a promis des droits de douane sur les importations canadiennes. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est déplacé en Floride vendredi pour rencontrer Donald Trump, qui a suscité l'inquiétude chez les voisins des Etats-Unis en les menaçant d'une hausse drastique des droits de douane
  • Lundi, le président élu a dit vouloir imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur l'ensemble des produits importés aux Etats-Unis

West Palm Beach, États-Unis: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est déplacé en Floride vendredi pour rencontrer Donald Trump, qui a suscité l'inquiétude chez les voisins des Etats-Unis en les menaçant d'une hausse drastique des droits de douane.

Lundi, le président élu a dit vouloir imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur l'ensemble des produits importés aux Etats-Unis, une annonce qui a secoué les deux pays et fait craindre une vaste guerre commerciale.

C'est probablement pour tenter d'éviter de telles hostilités économiques que Justin Trudeau a effectué vendredi un déplacement surprise à West Palm Beach pour rencontrer en personne le prochain président américain, qui retourne à la Maison Blanche le 20 janvier.

Une source gouvernementale canadienne a confirmé à l'AFP qu'il était venu dîner avec Donald Trump à Mar-a-Lago, la résidence du milliardaire.

Le dirigeant canadien n'a pas répondu aux journalistes en rentrant à son hôtel après la rencontre.

- Représailles? -

Face aux annonces de Donald Trump, le Canada n'a pas tardé à réagir. Ottawa examine dès à présent la possibilité d'imposer des droits de douane supplémentaires sur certains articles américains en représailles, selon une source gouvernementale.

Car plus des trois quarts des exportations canadiennes en valeur (592 milliards de dollars canadiens soit 400 milliards d'euros) sont allées vers les Etats-Unis en 2023. Et en termes d'emploi, près de 2 millions de personnes au Canada dépendent des exportations sur une population d'environ 41 millions d'habitants.

Vendredi, devant la presse, Justin Trudeau a laissé entendre qu'il n'avait pas de doute sur l'intention de Donald Trump de mettre en oeuvre cette hausse annoncée en arrivant au pouvoir.

"Lorsque Donald Trump fait de telles déclarations, il a l'intention de les mettre à exécution", a déclaré le Premier ministre libéral, devancé dans les sondages par son opposant conservateur à quelques mois des élections canadiennes.

Lors du premier mandat Trump, les Etats-Unis avaient imposé des tarifs douaniers de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, auxquels Ottawa avait répondu en ciblant certains produits.

Qu'importe l'accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (USMCA), Donald Trump avait fait durant sa campagne des droits de douane la colonne vertébrale de sa politique économique.

- Mexique -

Lundi, l'ancien et prochain président a promis qu'il maintiendra cette surtaxe "jusqu'à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays!".

Il s'est entretenu mercredi avec la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, mais leur appel téléphonique a donné lieu à des interprétations divergentes.

L'Américain a assuré que son homologue avait accepté de "stopper l'immigration" clandestine en direction des Etats-Unis. Mais Mme Sheinbaum l'a contredit, en rappelant que la position du Mexique "n'est pas de fermer les frontières".

Elle a aussi menacé d'augmenter à son tour les tarifs douaniers mexicains sur les produits américains, déplorant que cette guerre commerciale menace la compétitivité, l'inflation et l'emploi en Amérique du Nord.

Sur le départ, Joe Biden a lui jugé les déclarations de Donald Trump "contre-productives". Ces pays voisins sont des "alliés", a déclaré jeudi le président américain, et "la dernière chose à faire est de commencer à gâcher ces relations".

Donald Trump a également annoncé lundi vouloir augmenter de 10% les droits de douane sur les produits en provenance de Chine.

Depuis qu'il a battu la démocrate Kamala Harris dans les urnes le 5 novembre et sans attendre d'être investi le 20 janvier à Washington, Donald Trump a reçu plusieurs responsables chez lui en Floride: le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le patron de Meta Mark Zuckerberg ou encore le président argentin Javier Milei.


Iraniens et Européens se parlent à Genève, le nucléaire, la Russie et le Moyen-Orient au menu

Une vue générale prise le 24 novembre 2022 montre l'assemblée lors d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur la situation en Iran, aux Nations unies à Genève. (AFP)
Une vue générale prise le 24 novembre 2022 montre l'assemblée lors d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur la situation en Iran, aux Nations unies à Genève. (AFP)
Short Url
  • Des pourparlers se tiennent vendredi à Genève entre l'Iran, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni pour évoquer le dossier nucléaire iranien, la Russie et la situation au Moyen-Orient

GENEVE: Des pourparlers se tiennent vendredi à Genève entre l'Iran, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni pour évoquer le dossier nucléaire iranien, la Russie et la situation au Moyen-Orient, à moins de deux mois du retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Le numéro deux de la diplomatie européenne, Enrique Mora, a dit avoir eu jeudi une "discussion franche" à Genève avec Majid Takht-Ravanchi et Kazem Gharibabadi, deux adjoints du ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Celle-ci a porté "sur le soutien de l'Iran à la Russie, qui doit cesser, sur la question nucléaire, qui doit trouver une solution diplomatique, sur les tensions régionales -- il est important que toutes les parties évitent l'escalade -- et les droits humains", a-t-il dit sur X.

M. Gharibabadi a pour sa part estimé que l'Europe n'avait "pas réussi à être un acteur sérieux" sur la question du nucléaire, après le retour depuis 2018 de sanctions américaines contre Téhéran auxquelles s'opposaient les Européens.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des questions juridiques a par ailleurs appelé vendredi sur X l'UE à abandonner un comportement jugé "irresponsable" par Téhéran sur une série de questions internationales, en particulier la guerre en Ukraine et Gaza.

La réunion de vendredi est entourée de la plus grande discrétion, ni le nom des participants ni l'endroit où les diplomates des quatre pays doivent se retrouver n'ayant été révélés.

Elle se déroule dans un contexte de fortes tensions au Proche-Orient, entre l'Iran, ses alliés et Israël, et avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, artisan d'une politique dite de "pression maximale" envers l'Iran durant son premier mandat.

- Arrondir les angles -

Pour Téhéran, le but des pourparlers est d'éviter une situation "doublement désastreuse" qui placerait l'Iran de nouveau face à cette politique américaine avec en plus, cette fois-ci, celle des Européens, explique à l'AFP le politologue iranien Mostafa Shirmohammadi.

Car à l'épineux dossier nucléaire viennent s'ajouter les accusations des Occidentaux selon lesquelles l'Iran fournit à l'armée russe des drones explosifs pour sa guerre en Ukraine, ce que nie Téhéran.

Dans ce contexte, "l'Iran n'a pas les Européens de son côté", souligne M. Shirmohammadi.

L'Iran espère arrondir les angles avec les Européens. Tout en faisant preuve de fermeté.

Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian publié jeudi, M. Araghchi a ainsi expliqué que l'Iran pourrait se doter de l'arme nucléaire si les Européens réimposaient des sanctions.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, associés aux Etats-Unis, reprochent à l'Iran son manque de coopération sur le nucléaire.

En riposte, Téhéran a annoncé mettre en service de nouvelles centrifugeuses "avancées" pour enrichir l'uranium mais n'a pas donné de calendrier.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de surveiller le programme nucléaire iranien, a confirmé le projet de Téhéran d'installer quelque 6.000 nouvelles centrifugeuses pour enrichir de l'uranium à un faible niveau, selon un rapport confidentiel obtenu vendredi par l'AFP.

Les Iraniens défendent un droit au nucléaire à des fins civiles et nient vouloir se doter de l'arme atomique, ce dont les Occidentaux les soupçonnent fortement.

- "Pessimiste" -

Jeudi soir, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dont le pays est l'ennemi juré de l'Iran, a redit sa détermination d'empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

L'ayatollah Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989 en Iran, a interdit dans un décret religieux tout recours à l'arme atomique.

"Il y a un débat en ce moment en Iran sur le fait que c'était peut-être une mauvaise politique", a déclaré Abbas Araghchi au Guardian.

Si les Européens réimposent des sanctions contre Téhéran, "ils auront alors convaincu tout le monde en Iran que, oui, cette doctrine est erronée", a-t-il insisté, se disant "pessimiste" sur l'issue des discussions de Genève.

En 2015, l'Iran avait conclu à Vienne un accord avec la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les Etats-Unis pour encadrer son programme nucléaire.

Le texte prévoyait en contrepartie un allègement des sanctions internationales contre Téhéran.

Mais en 2018, Donald Trump a retiré unilatéralement son pays de l'accord - auquel se conformait Téhéran, selon l'AIEA - et rétabli de lourdes sanctions à l'encontre de l'Iran.

En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves d'uranium enrichi et porté le degré d'enrichissement à 60%, proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme atomique.

L'accord sur le nucléaire de 2015, que des négociations ont échoué à ranimer et qui arrivera à échéance en octobre 2025, plafonnait ce taux à 3,67%.


Au moins un million d'Ukrainiens dans le noir après une attaque «massive» russe

Des habitants s'abritent dans une station de métro lors d'une alerte aérienne à Kiev, le 28 novembre 2024, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Des habitants s'abritent dans une station de métro lors d'une alerte aérienne à Kiev, le 28 novembre 2024, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Alors que les températures avoisinent 0°C jeudi, "une fois de plus, le secteur de l'énergie est soumis à une attaque massive de l'ennemi", a déploré jeudi matin sur Facebook le ministère de l'Energie
  • Il y a des "coupures d'urgences dans tous le pays", a relevé sur Facebook le patron d'une des sociétés de fourniture d'électricité Yasno, Sergiï Kovalenko, qui a précisé que celles-ci pourraient durer au moins jusque dans la soirée

KIEV: Plus d'un million d'Ukrainiens sont privés d'électricité jeudi matin après une nouvelle attaque aérienne "massive" de la Russie contre les infrastructures énergétiques, en pleine escalade des menaces de Moscou contre l'Ukraine et l'Occident.

Cette vague d'attaques intervient à un moment où Moscou intensifie sa pression militaire sur l'Ukraine, en attendant, comme les Européens, l'arrivée à la Maison Blanche en janvier de l'imprévisible Donald Trump.

La Russie attaque depuis près de trois ans l'infrastructure énergétique ukrainienne, afin de saper le moral de la population et handicaper la logistique de l'armée ukrainienne, une tactique qui jusqu'ici s'est heurtée à la résilience des Ukrainiens et des équipes de maintenance qui réparent les dégâts causés par les bombardements.

Alors que les températures avoisinent 0°C jeudi, "une fois de plus, le secteur de l'énergie est soumis à une attaque massive de l'ennemi", a déploré jeudi matin sur Facebook le ministère de l'Energie, Guerman Gualouchtchenko.

Il y a des "coupures d'urgences dans tous le pays", a relevé sur Facebook le patron d'une des sociétés de fourniture d'électricité Yasno, Sergiï Kovalenko, qui a précisé que celles-ci pourraient durer au moins jusque dans la soirée.

Dans la région occidentale de Lviv, plus de 500.000 clients étaient plongés dans le noir, selon le gouverneur Maksym Kozytskiï, et 215.000 habitants dans celle voisine de Volyn.

Dans la région de Rivné, 280.000 personnes sont elles privées d'eau courante selon les autorités régionales.

La région de Kiev, les régions d'Ivano-Frankivsk et de Khmelnytsky connaissent elles aussi des coupures de courant, mais les autorités n'ont pas chiffré la population affectée.

Dans le sud, le maire de Mykolaïv, Oleksandre Senkevytch, a annoncé que les tramways et les trolleybus ne roulaient pas du fait des coupures, et que les écoles resteront fermées toute la journée.

«Faire la guerre aux civils»

Mardi, la Russie avait promis une "réponse" - sans en préciser les contours - à deux nouvelles frappes ukrainiennes avec des missiles américains ATACMS contre son territoire les jours précédents.

La semaine dernière, Vladimir Poutine avait lui mis en garde les Occidentaux, à la suite des toutes premières attaques ukrainiennes effectuées avec des missiles occidentaux contre le sol russe, que Moscou se réservait le droit d'attaquer directement les pays qui aident Kiev ou encore de tirer à nouveau son missile hypersonique de portée intermédiaire "Orechnik" contre l'Ukraine.

Pour le chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky, Andriï Iermak, la Russie "poursuit ses tactiques de terreur" et veut "faire la guerre aux civils pendant (...) l'hiver".

De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir détruit dans la nuit 25 drones ukrainiens au dessus de la région de Briansk, proche du Bélarus, de la Crimée et de la région de Rostov (sud).

Sur le front, Moscou engrange à une vitesse inédite depuis début 2022 des gains territoriaux face à une armée ukrainienne affaiblie, à moins de deux mois de la prise de fonction de Donald Trump aux Etats-Unis, qui pourrait constituer un tournant si le président élu venait à réduire, ou bien stopper complètement, l'aide américaine vitale à Kiev.

Mercredi, l'administration du président sortant Joe Biden a ainsi appelé Kiev à abaisser l'âge minimum pour la mobilisation militaire à 18 ans au lieu de 25 ans actuellement pour compenser le manque de soldats face à l'avancée des forces russes, notamment autour des villes de Pokrovsk, Kourakhové et Koupiansk.

Cet appel intervient alors que Donald Trump pourrait, lui, adopter une approche radicalement différente et pousser Kiev à négocier avec Moscou, une décision redoutée par les Européens, qui tentent de leur côté de faire front uni en attendant.

«Pas assez de soldats»

Dans ce contexte très incertain, un haut responsable de l'actuelle administration américaine a déclaré mercredi sous le couvert de l'anonymat que l'Ukraine faisait face à une crise "existentielle" dans le recrutement de nouveaux volontaires.

"La vérité c'est que l'Ukraine ne mobilise et n'entraîne actuellement pas assez de soldats", a-t-il lâché froidement.

Kiev a déjà abaissé cette année l'âge minimum pour la mobilisation de 27 à 25 ans, sans toutefois regarnir ses rangs.

Donald Trump, de son côté, a annoncé nommer l'ex-général Keith Kellogg, 80 ans, qui a appelé Kiev à plusieurs concessions, comme émissaire pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

Très critique des milliards de dollars débloqués par Washington pour Kiev, le président élu a promis de régler la guerre entre l'Ukraine et la Russie avant même de prêter serment le 20 janvier -- sans jamais expliquer comment.