Un tribunal houthi ajourne le procès d’une mannequin enlevée, en raison de l'absence du juge

Intissar al-Hammadi. (Photo/Twitter)
Intissar al-Hammadi. (Photo/Twitter)
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Publié le Lundi 16 août 2021

Un tribunal houthi ajourne le procès d’une mannequin enlevée, en raison de l'absence du juge

  • Intissar al-Hammadi et une autre femme ont été enlevées en février dernier dans une rue de Sanaa
  • La mannequin est accusée de violation des codes vestimentaires islamiques, de trafic de drogue, et de prostitution

ALEXANDRIE: Dimanche, un tribunal contrôlé par les Houthis a ajourné le procès d'une mannequin et de sa collègue, qui avaient été enlevées il y a plusieurs mois, en raison de l'absence du juge, a affirmé une source juridique à Arab News.

Lors de l'audience prévue, le juge devait décider d'accepter ou de rejeter les arguments juridiques de la défense présentés par l'avocat de la mannequin.

«Les femmes ont été amenées au tribunal pour le procès, mais malheureusement le juge Oussama al-Junaid n'est pas venu, et le tribunal a décidé d'ajourner le procès à dimanche», a déclaré l'avocat, faisant référence à Intissar al-Hammadi et sa collègue.

L'avocat de la défense de la mannequin demande sa libération sous caution.

Depuis son enlèvement dans une rue de Sanaa au mois de février, Al-Hammadi, âgée de 20 ans, fait face à des accusations de violation des codes vestimentaires islamiques, de trafic de drogue, et de prostitution.

Elle a nié toutes les accusations portées contre elle, et a accusé les Houthis de la punir pour avoir refusé de collaborer avec eux.

Les Houthis ont refusé sa demande, et ont ignoré les appels internationaux pour sa libération, la plaçant en isolement dans un quartier spécial pour «prostituées», une décision qui l'a poussée à tenter de se suicider.

Les Houthis ont interdit à son avocat, Khaled Mohammed al-Kamal, de parler aux médias locaux ou internationaux. Ils ont également remplacé un procureur qui avait ordonné sa libération.

Se référant aux verdicts précédents du juge, les avocats qui suivent l'affaire ont décrit celui-ci comme un partisan de la ligne dure, qui pourrait infliger une longue peine de prison à Al-Hammadi.

EN BREF

Intissar al-Hammadi a nié toutes les accusations portées contre elle, et a accusé les Houthis de la punir pour avoir refusé de collaborer avec eux

«Le juge Oussama al-Junaid est un partisan de la ligne dure, fidèle à la milice houthie. Il y a peu de temps, il a ordonné de couper la main d'un homme accusé de vol», selon une source juridique.

Dans une autre affaire, la Cour suprême dirigée par les Houthis a annulé samedi deux condamnations, dont une peine de mort, contre Asmaa al-Omeissy, une mère de deux enfants qui a été enlevée par la milice après avoir été accusée d’espionnage.

Son avocat, Abdelmajed Sabra, a affirmé à Arab News que la Cour suprême avait annulé deux décisions antérieures prises par la Division spécialisée dans les appels criminels, après avoir accepté un recours, et ordonné à la même Cour de réexaminer l'affaire d'urgence.

Amnesty International a affirmé que les Houthis avaient arrêté Al-Omeissy à un poste de contrôle en octobre 2016, et l'avaient par la suite accusée de collusion avec la coalition arabe. À Sanaa, les Houthis ont convoqué son père et les ont tous deux torturés.

«Leur arrestation a marqué le début d'épreuves horribles: des disparitions forcées, des actes de torture et d'autres mauvais traitements, ainsi que des condamnations à mort à la suite d'un procès manifestement inéquitable», a précisé le groupe de défense des droits humains.

Le tribunal a d'abord condamné Al-Omeissy à mort, mais a ensuite réduit cette peine à quinze ans de prison.

Des groupes de défense des droits humains ont dénoncé l’utilisation par les Houthis d’organismes judiciaires sous leur contrôle, dans le but de punir leurs opposants, ajoutant que la milice n'entendait pas libérer les femmes enlevées.

Dimanche, Majed Fadhail, vice-ministre des Droits humains, a affirmé que les Houthis ne relâcheraient pas la mannequin, et qu’ils utilisaient les tribunaux pour justifier leurs actions à son encontre.

«Ces simulacres de procès sont illégaux», a-t-il affirmé à Arab News. «Les Houthis utilisent les tribunaux à des fins politiques.»

Le procès d’Intissar al-Hammadi intervient dans un contexte où les Houthis intensifient les mesures répressives concernant la morale dans les zones sous leur contrôle.

Certaines personnes ont assuré à Arab News que les Houthis avaient interdit aux chanteurs de participer aux mariages et aux rassemblements en plein air, et qu’ils avaient ordonné de remplacer les chansons par des chants religieux ou des chansons folkloriques, connue localement sous le nom de zawamel.

Au début du mois d’août, un poste de contrôle tenu par les Houthis dans la province occidentale de Hodeidah avait retenu le chanteur yéménite Fouad al-Kibssi pendant huit heures, et avait confisqué son matériel, lui reprochant d'avoir violé l’interdiction de chanter.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne affirme avoir frappé le Hezbollah à la frontière syro-libanaise

Des enfants marchent au milieu des décombres d'une église dans le village de Derdghaya, au sud du Liban, plus d'un mois après que celle-ci a été détruite en partie par une frappe aérienne israélienne, le 29 novembre 2023. (Photo AFP)
Des enfants marchent au milieu des décombres d'une église dans le village de Derdghaya, au sud du Liban, plus d'un mois après que celle-ci a été détruite en partie par une frappe aérienne israélienne, le 29 novembre 2023. (Photo AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé avoir frappé samedi des sites à la frontière syro-libanaise qu'elle affirme être utilisés par le Hezbollah libanais pour acheminer des armes.
  • Selon un communiqué militaire, l'armée de l'air a mené un raid sur « des sites d'infrastructure militaire près de points de passage entre la Syrie et le Liban utilisés par le Hezbollah pour faire passer clandestinement des armes de Syrie au Liban »

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé avoir frappé samedi des sites à la frontière syro-libanaise qu'elle affirme être utilisés par le Hezbollah libanais pour acheminer des armes.

Selon un communiqué militaire, l'armée de l'air a mené un raid sur « des sites d'infrastructure militaire près de points de passage entre la Syrie et le Liban utilisés par le Hezbollah pour faire passer clandestinement des armes de Syrie au Liban », après l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu mercredi.

Selon la même source, cela « pose de fait une menace pour l'État d'Israël ».

Au Liban, où elle est présente dans le sud du pays, l'armée israélienne a affirmé avoir « localisé et confisqué des armes dissimulées dans une mosquée par des terroristes du Hezbollah » dans cette région, et avoir mené « des opérations pour éloigner des suspects ».

L'agence officielle libanaise ANI a rapporté de son côté « une frappe de drone sur une voiture près de la ville de Majdal Zoun », dans le sud du pays. Elle a également signalé un tir d'obus sur Khiam, un village frontalier, où des tirs d'armes automatiques ont retenti.

L'agence a également fait état de « tirs d'artillerie intermittents » à la périphérie du village de Chaqra, toujours dans le sud du Liban.

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur mercredi, après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

Parrainé par les États-Unis et la France, l'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait de l'armée israélienne du sud du Liban dans un délai de 60 jours.

Le Hezbollah doit quant à lui se replier jusqu'au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélo-libanaise, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du pays.

Israël a déclaré se réserver « une totale liberté d'action militaire » au Liban, « si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer ».


Le 26e avion de secours de l'Arabie saoudite atterrit au Liban

L'avion, opéré par le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman, était chargé de diverses aides, notamment de nourriture, de matériel médical et d'abris. (SPA)
L'avion, opéré par le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman, était chargé de diverses aides, notamment de nourriture, de matériel médical et d'abris. (SPA)
L'avion, opéré par le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman, était chargé de diverses aides, notamment de nourriture, de matériel médical et d'abris. (SPA)
L'avion, opéré par le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman, était chargé de diverses aides, notamment de nourriture, de matériel médical et d'abris. (SPA)
L'avion, opéré par le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman, était chargé de diverses aides, notamment de nourriture, de matériel médical et d'abris. (SPA)
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  • La poursuite de la mission suit les directives du roi Salman et du prince héritier Mohammed bin Salman

RIYAD : Les efforts humanitaires de l'Arabie saoudite en faveur de la population libanaise déplacée par le conflit se poursuivent avec l'arrivée du 26e avion de secours à l'aéroport international Beyrouth-Rafic Hariri samedi matin.

L'avion, opéré par le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman, était chargé de diverses aides, notamment de nourriture, de fournitures médicales et d'abris, a rapporté l'agence de presse saoudienne, SPA.

Cette mission continue suit les directives du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane pour soutenir le peuple libanais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le chef du Hezbollah s'engage à coopérer avec l'armée pour le respect du cessez-le-feu avec Israël

Une photo diffusée par la présidence iranienne montre le chef adjoint du Hezbollah libanais, Naim Qassem, lors d'une réunion avec le nouveau président iranien à Téhéran le 29 juillet 2024. (AFP)
Une photo diffusée par la présidence iranienne montre le chef adjoint du Hezbollah libanais, Naim Qassem, lors d'une réunion avec le nouveau président iranien à Téhéran le 29 juillet 2024. (AFP)
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  • Le chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, s'est engagé vendredi à coopérer avec l'armée libanaise, chargée de veiller au respect du cessez-le-feu avec Israël
  • La trêve, qui a mis fin à plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre les deux belligérants est déjà mise à l'épreuve

BEYROUTH: Le chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, s'est engagé vendredi à coopérer avec l'armée libanaise, chargée de veiller au respect du cessez-le-feu avec Israël, dans sa première intervention depuis son entrée en vigueur mercredi au Liban.

La trêve, qui a mis fin à plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre les deux belligérants est déjà mise à l'épreuve: l'armée israélienne a annoncé vendredi avoir mené une frappe aérienne contre le Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

"La coordination entre la résistance et l'armée libanaise sera de haut niveau pour appliquer les termes de l'accord" de cessez-le-feu, parrainé par Washington et Paris, a assuré Naïm Qassem dans un discours préenregistré.

Le plan prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du sud du Liban, où elle est entrée le 30 septembre, une semaine après avoir lancé une campagne de bombardements massifs contre le Hezbollah.

Le Hezbollah doit, lui, se replier jusqu'au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus seront déployés.

"Que personne ne mise sur des problèmes ou un conflit" avec l'armée, a ajouté le chef du Hezbollah qui a récemment succédé à Hassan Nasrallah, tué par une frappe israélienne fin septembre dans son fief du sud de Beyrouth.

"La résistance sera prête à empêcher l'ennemi de tirer profit de la faiblesse du Liban avec nos partenaires (...) et en premier lieu l'armée", a-t-il poursuivi, s'engageant à contribuer à "renforcer les capacités défensives du Liban".

Naïm Qassem s'est aussi prévalu d'une "grande victoire" sur Israël, empêché "de détruire le Hezbollah, et d'annihiler la Résistance ou de l'affaiblir". Affaibli par l'opération israélienne, qui a notamment décimé sa direction, le mouvement armé et soutenu par l'Iran reste toutefois un acteur incontournable sur la scène politique libanaise.

- "Guerre intensive" -

"Il y a peu, des activités terroristes et le déplacement d'un lance-roquette mobile ont été détectés dans le sud du Liban", avait indiqué plus tôt l'armée israélienne, en publiant sur X une vidéo montrant une frappe sur un camion roulant lentement.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a menacé jeudi d'une "guerre intensive" en cas de violation de la trêve, après une première frappe de l'armée sur une installation utilisée, selon elle, par le Hezbollah pour stocker des roquettes de moyenne portée.

L'armée libanaise, qui a commencé à déployer troupes et blindés dans le sud du pays, a accusé jeudi Israël d'avoir violé "à plusieurs reprises" l'accord.

Des soldats israéliens ont aussi ouvert le feu vendredi sur des habitants du sud du Liban lors de funérailles dans un village frontalier, selon l'agence de presse libanaise Ani.

L'armée israélienne a prévenu dès mercredi les habitants du Liban --dont 900.000 ont été déplacés en 13 mois d'hostilités-- rentrant chez eux dans le sud de rester à l'écart de ses positions. Elle a imposé jeudi un couvre-feu nocturne dans tout le secteur au sud du Litani, reconduit jusqu'à samedi matin.

Le président français Emmanuel Macron, dont le pays fournit, avec les Etats-Unis, un soutien à l'armée libanaise, a appelé à la cessation "immédiate" de toutes les "actions qui contreviennent" à la mise en oeuvre du cessez-le-feu, lors d'entretiens jeudi avec le Premier ministre libanais Najib Mikati et le président de la Chambre des députés Nabih Berri, un allié du Hezbollah.

- "Soutien à la Palestine" -

"Notre soutien à la Palestine ne s'arrêtera pas et se poursuivra par différents moyens", a par ailleurs assuré le chef du Hezbollah, sans plus de précision.

Le Hezbollah avait ouvert un front "de soutien" au Hamas contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

La formation affirmait auparavant qu'elle ne cesserait ses attaques contre Israël --qui ont déplacé 60.000 habitants dans le nord du pays-- qu'avec la fin de la guerre à Gaza.

Selon les autorités libanaises, au moins 3.961 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Du côté israélien, 82 militaires et 47 civils sont morts en 13 mois, selon les autorités.