Liban: des tirs intenses sur le front sud font des victimes des deux côtés

Les services d’urgence arrivent sur le site d’une frappe aérienne israélienne sur le village de Khiam, au sud du Liban, le 8 mai 2024. (AFP)
Les services d’urgence arrivent sur le site d’une frappe aérienne israélienne sur le village de Khiam, au sud du Liban, le 8 mai 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 09 mai 2024

Liban: des tirs intenses sur le front sud font des victimes des deux côtés

  • Dix frappes aériennes ont touché en quelques heures la zone forestière s’étendant de la périphérie d’Aïta el-Chaab à celle de Ramya
  • Les raids se sont poursuivis sur les villages de Yaroun, Jabal Blat, Kfar Kila, Aaramta, Khiam et dans la périphérie de Rihane

BEYROUTH: L’armée israélienne a lancé, mercredi, plus de vingt frappes aériennes sur des villages frontaliers libanais, faisant des morts et des blessés.

Les sirènes d’alerte ont retenti dans les colonies d’Adamit, Goren, Eilon et Arab al-Aramcheh en Galilée occidentale. Les médias israéliens rapportent: «Le Hezbollah mène une attaque majeure depuis le sud du Liban en utilisant des missiles et des drones. Les sirènes retentissent sans arrêt.»

Les sites d’information israéliens indiquent: «On compte des blessés parmi les Israéliens dans le nord, en raison des frappes de missiles menées par le Hezbollah sur Avivim. La situation est délicate. Sept soldats présents sur le site d’Al-Malikiya ont été touchés, plusieurs tués et d’autres blessés, lors d’une opération combinée impliquant une salve de missiles et des attaques-suicides par drones. Les attaques du Hezbollah ont également visé la colonie de Kiryat Shmona.»

Un média soutient qu’un soldat réserviste a été tué, tandis que d’autres font état de pannes de courant à Avivim et Dovev à la suite des bombardements du Hezbollah.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, confirme: «Des frappes aériennes ont été lancées sur des cibles affiliées au Hezbollah dans six régions du sud du Liban, alors que des avions de combat israéliens ont attaqué les bâtiments militaires du parti à Kfar Kila, Aïta el-Chaab, Khiam et Maroun el-Ras.»

Dix frappes aériennes ont touché en quelques heures la zone forestière s’étendant de la périphérie d’Aïta el-Chaab à celle de Ramya. Les raids se sont poursuivis sur les villages de Yaroun, Jabal Blat, Kfar Kila, Aaramta, Khiam et dans la périphérie de Rihane.

À Khiam, une maison a été complètement détruite. Les ambulanciers œuvrant à déblayer les décombres ont découvert que trois membres du Hezbollah avaient été tués et un autre blessé.

Les villages d’Aïtaroun et de Blida ont été touchés par des bombes au phosphore, interdites au niveau international, tandis que des tirs d’artillerie ont été lancés à la périphérie des villes de Naqoura, Halta, Kfarchouba et Jabal Blat.

Les équipes de la défense civile de la région de Kfar Kila-Tal Nahas ont œuvré sans relâche pour éteindre un incendie provoqué par l’une des frappes aériennes.

Selon une source de sécurité, l’armée israélienne a utilisé «des bombes destructrices de bunkers GBU lors des frappes aériennes sur Kfar Kila, réputées pour leur efficacité à pénétrer les structures fortifiées. Ces bombes, qui font partie de l’arsenal d’Israël depuis 2000, auraient été réapprovisionnées grâce à des expéditions américaines intensifiées.»

En représailles, le Hezbollah a lancé des opérations contre des sites militaires israéliens, au moyen de missiles guidés, faisant des morts et des blessés parmi les soldats israéliens. Le Hezbollah a déclaré qu’il s’agissait d’une réponse aux attaques ennemies contre les villages du sud et les maisons appartenant à des civils.

Un bâtiment utilisé par les soldats israéliens dans la colonie de Metula a été visé, ainsi que deux structures dans la colonie de Shlomi, une à Hanita, deux à Avivim, en plus d’un bâtiment sur le site d’Al-Manara.

Plus tard, le Hezbollah a pris pour cible les soldats israéliens sur le site de Raheb, occasionnant des dégâts directs. Un communiqué de l’organisation indique qu’elle a simultanément ciblé et détruit du matériel d’espionnage au même endroit.

La source met en lumière une augmentation significative de l’engagement militaire entre l’armée israélienne et le Hezbollah au cours des dernières quarante-huit heures, coïncidant avec la prise de contrôle par Israël du point de passage de Rafah.

Les médias rapportent: «Le Hezbollah a eu recours à des armes non conventionnelles contre des sites israéliens en réponse aux tactiques de terre brûlée d’Israël le long de la frontière, rendant la zone inhospitalière en raison d’une importante contamination au phosphore. Le processus de nettoyage, visant à débarrasser la région des polluants utilisés par l’armée israélienne pour détruire les cultures, les eaux souterraines et les sols, devrait s’étendre sur plusieurs années.»

Les positions israéliennes adjacentes à la Ligne bleue ont déclenché des tirs de mitrailleuses nourris à la périphérie de Rmeich et de Ramya, ciblant les réservoirs d’eau et les routes vitales reliant les communautés frontalières.

Le Hezbollah conditionne un cessez-le-feu le long du front sud à une cessation des hostilités dans la bande de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dans le désert syrien, des milliers de déplacés oubliés

Dans un camp d'une région désertique aux confins de la Syrie, des milliers de déplacés fuyant la guerre dans leur pays sont "pris au piège" depuis des années, dépendant d'une aide qui ne leur parvient qu'au compte-gouttes. (AFP)
Dans un camp d'une région désertique aux confins de la Syrie, des milliers de déplacés fuyant la guerre dans leur pays sont "pris au piège" depuis des années, dépendant d'une aide qui ne leur parvient qu'au compte-gouttes. (AFP)
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  • "Nous sommes pris au piège", regrette Khaled, un policier de 50 ans ayant fait défection, qui refuse de donner son nom de famille pour des raisons de sécurité
  • Khaled a fui il y a huit ans sa région du centre de la Syrie, pour échapper aux exactions des jihadistes du groupe Etat islamique et aux forces du régime

BEYROUTH: Dans un camp d'une région désertique aux confins de la Syrie, des milliers de déplacés fuyant la guerre dans leur pays sont "pris au piège" depuis des années, dépendant d'une aide qui ne leur parvient qu'au compte-gouttes.

Au milieu d'un paysage lunaire balayé par les tempêtes du désert, le camp de Rokbane est situé dans un no man's land près de la frontière avec l'Irak et la Jordanie, qui ont tous deux fermé leurs frontières aux réfugiés syriens.

"Nous sommes pris au piège", regrette Khaled, un policier de 50 ans ayant fait défection, qui refuse de donner son nom de famille pour des raisons de sécurité.

"Nous ne pouvons pas nous rendre (dans les autres régions) de Syrie car nous sommes recherchés par le régime, et nous ne pouvons pas entrer en Jordanie ou en Irak", ajoute-t-il.

Khaled a fui il y a huit ans sa région du centre de la Syrie, pour échapper aux exactions des jihadistes du groupe Etat islamique et aux forces du régime.

Le conflit en Syrie s'est déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, et s'est complexifié au fil des ans avec l'implication d'acteurs régionaux, de puissances étrangères et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Le camp de Rokbane est situé dans une enclave protégée par une base militaire de la coalition internationale antijihadiste dirigée par Washington.

Le régime syrien contrôle les zones tout autour et le passage de l'aide est tributaire de son bon vouloir.

Rokbane a été établi en 2014, au plus fort de la guerre et a compté à un moment plus de 100.000 résidents, mais il n'en reste plus que 8.000 aujourd'hui.

« De pain et de thé »

Poussés par la faim, la pauvreté et l'absence de soins, un grand nombre de déplacés sont partis, surtout depuis que la Jordanie a fermé sa frontière en 2016.

L'ONU qualifie la situation de "désespérée" dans le camp où aucun convoi d'aide humanitaire n'a pénétré depuis 2019. Les vivres y sont acheminées en contrebande et revendues à prix d'or.

Mais les habitants risquent de ne plus recevoir ces maigres réserves. Ils affirmant que les postes de contrôle du régime ont mis fin à tous les itinéraires de contrebande vers le camp il y a environ un mois.

"Mes filles vivent de pain et de thé. Les vivres commencent à manquer", déplore Khaled, joint au téléphone par l'AFP.

La plupart des familles subsistent grâce à l'envoi d'argent par leurs proches à l'étranger ou aux salaires de quelque 500 hommes qui travaillent dans la base américaine voisine pour 400 dollars par mois, explique Mohammad Derbas al-Khalidi.

Ce père de 14 enfants, qui dirige le conseil local du camp, indique être recherché par le régime pour avoir aidé des déserteurs au début de la guerre.

"Si je n'avais pas peur pour mes enfants et pour moi-même, je ne serais pas resté dans ce désert", assure-t-il.

Déportés de Jordanie

Les seuls nouveaux arrivants dans le camp sont chaque année quelques dizaines de Syriens déportés à leur sortie de prison par les autorités jordaniennes, selon le conseil local du camp et l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Depuis début 2024, 24 Syriens ont été déportés, dont Mohammed al-Khalidi, un mécanicien de 38 ans, qui était emprisonné en Jordanie pour trafic de drogue.

Il dit craindre d'être arrêté s'il revient dans la région de Homs dont il est originaire, sous contrôle des forces gouvernementales syriennes, et où il ne lui reste ni maison ni famille.

"Mes proches sont tous en Jordanie, et tous ceux qui étaient en Syrie ont été tués ou sont partis", affirme-t-il à l'AFP qui l'a contacté par téléphone.

Interrogé par l'AFP, un responsable jordanien a affirmé sous couvert de l'anonymat que le royaume "n’a pas forcé et ne forcera aucun réfugié syrien à retourner en Syrie".

« Comme une prison »

"Ce camp a les pires conditions de vie", affirme à l'AFP Mouaz Moustafa, de l'association Syrian Emergency Task Force, basée aux Etats-Unis, qui s'est rendu à Rokbane.

Son groupe a réussi à y acheminer de l'aide par avion, avec l'aide de la base américaine voisine.

"Mais ils ont besoin en premier, avant même la nourriture, de médecins", souligne Mouaz Moustafa, évoquant le cas d'un nouveau né souffrant de problèmes respiratoires ou d'accouchements compliqués.

Après un appel aux dons, Mohammed, 22 ans, a pu partir pour Homs dans le centre de la Syrie, pour subir une intervention chirurgicale au foie.

Quelques mois plus tard, il a échappé au service militaire en Syrie en fuyant au Liban. "N'importe quel endroit sur terre est mieux que Rokbane", dit-il à l'AFP, joint au téléphone.

Il n'a plus vu sa mère et ses deux frères depuis deux ans, ces derniers étant toujours bloqués à Rokbane. "Ma famille sait qu'elle ne sortira jamais (...) Ce camp est comme une prison."


Maroc: nouvelle grande marche en solidarité avec les Palestiniens

"Liberté pour la Palestine", "Si on se tait qui parlera?" ou "Non à la normalisation" ont été scandés par les manifestants dont beaucoup portaient des keffiehs ou brandissaient des drapeaux palestiniens. (AFP)
"Liberté pour la Palestine", "Si on se tait qui parlera?" ou "Non à la normalisation" ont été scandés par les manifestants dont beaucoup portaient des keffiehs ou brandissaient des drapeaux palestiniens. (AFP)
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  • Ils ont marché dans les principales artères du centre ville de Casablanca à l'appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation,
  • Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc pour réclamer la fin de la normalisation, alors que l'opposition à ce processus était jusque-là limitée

CASABLANCA: Des milliers de Marocains ont défilé de nouveau dimanche à Casablanca en soutien au peuple palestinien et contre la normalisation des relations de leur pays avec Israël, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Liberté pour la Palestine", "Si on se tait qui parlera?" ou "Non à la normalisation" ont été scandés par les manifestants dont beaucoup portaient des keffiehs ou brandissaient des drapeaux palestiniens.

Ils ont marché dans les principales artères du centre ville de Casablanca à l'appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, regroupant des partis de gauche et des mouvements islamistes.

"Il m'est impossible de rester indifférente et silencieuse face au sort des Palestiniens qui se font tuer au quotidien", déclare à l'AFP Zahra Bensoukar, une manifestante de 43 ans.

"Je participe à cette marche en solidarité avec le peuple palestinien, contre le massacre sioniste à Gaza et contre la normalisation", explique pour sa part Idriss Amer, 48 ans.

Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté de Rabat sur le territoire disputé du Sahara occidental.

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc pour réclamer la fin de la normalisation, alors que l'opposition à ce processus était jusque-là limitée.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sanglante menée par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.400 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le royaume a officiellement dénoncé "de flagrantes violations des dispositions du droit international et du droit humanitaire" par Israël dans ses représailles contre le Hamas, sans remettre en question le processus de normalisation entre les deux pays.


L’Arabie saoudite propose d’aider l’Iran après le crash de l’hélicoptère transportant le président Raïssi

Des séquences vidéo montrent le président iranien Ebrahim Raïssi (à gauche) avec un membre non identifié de sa délégation à bord d’un hélicoptère dans la région de Jofa, dans la province occidentale de l’Azerbaïdjan oriental. (AFP)
Des séquences vidéo montrent le président iranien Ebrahim Raïssi (à gauche) avec un membre non identifié de sa délégation à bord d’un hélicoptère dans la région de Jofa, dans la province occidentale de l’Azerbaïdjan oriental. (AFP)
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  • Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que le Royaume suivait les nouvelles de l’accident avec «une grande inquiétude»
  • Raïssi était en visite dans la province où il a inauguré un projet de barrage avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, à la frontière entre les deux pays

RIYAD: Le royaume d’Arabie saoudite a exprimé son soutien à l’Iran et s’est dit prêt à fournir toute l’aide nécessaire après le crash, dimanche, d’un hélicoptère transportant le président iranien Ebrahim Raïssi.

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que le Royaume suivait les nouvelles de l’accident avec «une grande inquiétude».

Par ailleurs, le gouvernement irakien a déclaré, dans un communiqué, avoir demandé à son ministère de l’Intérieur, au Croissant-Rouge et à d’autres organismes concernés d’offrir leur aide à l’Iran voisin dans le cadre de la mission de recherche.

Les équipes iraniennes de recherche et de sauvetage parcouraient un flanc de montagne dans la brume après la disparition de l’hélicoptère transportant le président de l’Iran et son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dans un «accident» dimanche, indiquent les médias d’État.

Les craintes se sont accrues quant à la disparition de Raïssi, après que le contact avec l’hélicoptère qui le transportait dans la province de l’Azerbaïdjan oriental a été perdu, selon des informations.

Raïssi était en visite dans la province où il a inauguré un projet de barrage avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, à la frontière entre les deux pays.

«Aujourd'hui, après avoir fait nos adieux amicaux au président de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raïssi, nous avons été profondément troublés par la nouvelle de l’atterrissage en catastrophe d’un hélicoptère transportant la plus haute délégation en Iran», déclare Aliyev.

«Nos prières vont au président Ebrahim Raïssi et à la délégation qui l’accompagne. En tant que pays voisin, ami et frère, la république d’Azerbaïdjan est prête à offrir toute l’aide nécessaire», ajoute-t-il.

Le Qatar se dit prêt à fournir «tout le soutien nécessaire» aux efforts de recherche de l’Iran après le crash de l’hélicoptère.

Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a déclaré dans un communiqué que le pays se tenait aux côtés de l’Iran et était prêt à soutenir les efforts visant à retrouver l’hélicoptère transportant Raïssi.

Le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré suivre avec tristesse l’évolution de l’accident d’hélicoptère survenu dimanche en Iran, espérant le meilleur pour le président, ajoutant que des mesures avaient été prises pour fournir tout le soutien nécessaire aux activités de recherche et de sauvetage.

L’Union européenne a déclaré avoir activé son «service de cartographie de crise» pour aider l’Iran à rechercher l’hélicoptère.

La Russie s’est également déclarée prête à apporter son aide à l’Iran. «La Russie est prête à apporter toute l’aide nécessaire à la recherche de l’hélicoptère disparu et à enquêter sur les raisons de l’incident», a écrit la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova sur l’application de messagerie Telegram.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com