Le ministre saoudien des A.E. au Pakistan: «efforts concertés» en vue d’accords d’investissement, selon l’ambassadeur à Riyad

Sur cette photo prise le 16 avril 2024 et publiée par le Département de l’information de la presse du Pakistan (PID), le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif (à droite), s’entretient avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, lors de son arrivée à la Maison du Premier ministre, à Islamabad. (PID)
Sur cette photo prise le 16 avril 2024 et publiée par le Département de l’information de la presse du Pakistan (PID), le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif (à droite), s’entretient avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, lors de son arrivée à la Maison du Premier ministre, à Islamabad. (PID)
Short Url
Publié le Mercredi 17 avril 2024

Le ministre saoudien des A.E. au Pakistan: «efforts concertés» en vue d’accords d’investissement, selon l’ambassadeur à Riyad

  • La taille et le rang de la délégation témoignent de «l’enthousiasme» avec lequel le Royaume poursuit son engagement économique avec le Pakistan, affirme Ahmed Farouk
  • «La délégation saoudienne a été informée des réformes juridiques, procédurales et administratives spécifiques entreprises par le Pakistan pour faciliter les investissements

RIYAD: La visite au Pakistan du ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane al-Saoud, s’inscrit dans le cadre des «efforts concertés» visant à conclure des accords d’investissement qui font l’objet de discussions entre les deux pays depuis quelques années et à examiner de nouveaux domaines de coopération: c’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur d’Islamabad à Riyad, Ahmed Farouk.

Le prince Faisal est arrivé au Pakistan lundi pour une visite de deux jours qui a pour but de renforcer la coopération économique bilatérale et de faire avancer les accords d’investissement précédemment fixés. Sa visite intervient un peu plus d’une semaine après l’entretien du prince héritier, Mohammed ben Salmane, avec le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, à La Mecque. Cette visite réaffirme l’engagement du Royaume à mettre en œuvre rapidement un programme d’investissement d’une valeur de 5 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro).

Le Pakistan et l’Arabie saoudite entretiennent des liens étroits dans les domaines du commerce, de la culture et de la défense. Le Royaume compte plus de 2,7 millions d’expatriés pakistanais et constitue la première source d’envoi de fonds vers ce pays démuni d’Asie du Sud.

Dans un entretien accordé à Arab News mardi, l’ambassadeur Farouk a précisé que lors de la récente rencontre de M. Sharif avec le prince héritier saoudien, il a été décidé que le Royaume étendrait sa collaboration avec le Pakistan dans divers secteurs. Les deux pays sont également convenus d’une feuille de route pour accélérer les investissements de l’Arabie saoudite dans les secteurs stratégiques de l’économie pakistanaise.

«Guidées par l’orientation claire des dirigeants, les équipes économiques des deux pays sont actuellement en pourparlers préliminaires afin de finaliser les propositions de partenariat dans divers secteurs tels que l’énergie, les énergies renouvelables, la connectivité, l’exploitation minière, l’agriculture, les technologies de l’information, la construction, le développement des ressources humaines, l’exportation et les investissements stratégiques», a indiqué M. Farouk.

«Des efforts concertés sont en cours pour conclure les accords qui sont en discussion depuis quelques années et pour identifier de nouveaux domaines de coopération.»

C’est dans le cadre de ces efforts que le prince Faisal s’est rendu au Pakistan, accompagné d’une équipe de hauts responsables de différents ministères saoudiens, a ajouté l’ambassadeur.

«La taille et le rang de la délégation en visite témoignent de l’enthousiasme avec lequel le Royaume poursuit son engagement économique avec le Pakistan», s’est réjoui M. Farouk.

Outre les réunions bilatérales entre les équipes économiques, une réunion interactive spéciale a été organisée par le nouveau Conseil spécial de facilitation des investissements (SIFC), créé l’année dernière pour superviser l’ensemble des investissements étrangers au Pakistan.

«Plusieurs projets à court, moyen et long terme ont été évoqués lors des réunions sectorielles en petits groupes dédiés», a mentionné l’ambassadeur. «La délégation saoudienne a également été informée des réformes juridiques, procédurales et administratives spécifiques entreprises par le Pakistan au cours des derniers mois pour attirer et faciliter les investissements étrangers dans les secteurs clés de l’économie.»

«Source de soutien»

Le Pakistan, démuni, a désespérément besoin d’accroître ses réserves de change et de signaler au Fonds monétaire international (FMI) qu’il peut continuer à répondre aux exigences en matière de financement étranger. Il s’agit de l’une des principales demandes des précédents plans de sauvetage. Le ministre pakistanais des Finances, Mohammed Aurangzeb, se trouve actuellement à Washington pour participer aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale et pour discuter d’un nouveau plan de sauvetage. Un prêt de 3 milliards de dollars arrive à échéance au cours de ce mois.

L’Arabie saoudite a maintes fois aidé le Pakistan par le passé en lui fournissant régulièrement du pétrole tout en lui permettant de payer en différé et en lui offrant un soutien financier direct pour l’aider à stabiliser son économie et à accroître ses réserves de devises.

«Pour le Pakistan, l’Arabie saoudite demeure une source de soutien», a confié M. Farouk à Arab News lorsqu’il a été interrogé sur la coopération entre les deux pays.

«Le Royaume a toujours soutenu le Pakistan et il lui apporte l’aide et le soutien économiques dont il a tant besoin. Le Royaume joue en outre un rôle essentiel en nous aidant auprès des institutions financières internationales.»

«Aujourd’hui encore, le Royaume occupe une place centrale dans les projets économiques du Pakistan. Le nouveau gouvernement pakistanais souhaite vivement attirer les investissements saoudiens – tant du secteur public que du secteur privé – afin d’entamer une nouvelle ère de croissance économique et de développement.»

M. Farouk a ajouté que les dirigeants saoudiens souhaitaient également saisir cette occasion afin de renforcer la coopération économique, politique et sécuritaire avec le Pakistan.

Il a noté qu’il existait de nombreux domaines de collaboration future – notamment l’énergie, les énergies renouvelables, les technologies de l’information, l’exploitation minière, l’agriculture, la construction, le développement des ressources humaines et l’exportation.

Interrogé sur la manière dont les investissements entre les deux pays pourraient être améliorés, M. Farouk a expliqué que le Pakistan avait créé le SIFC pour servir de guichet unique afin de faciliter les investissements saoudiens et d’autres investissements étrangers.

«Il a été conçu sur mesure pour cet objectif», a-t-il souligné. «Nous développons de nombreux projets dans l’ensemble des secteurs de l’économie dans lesquels les secteurs public et privé saoudiens peuvent investir.»

«Le Royaume a manifesté une grande volonté ainsi qu’un profond désir de travailler avec le Pakistan et de réaliser ces projets. Je suis convaincu que nous verrons bientôt de nombreux investissements saoudiens au Pakistan.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des lycéens saoudiens doués en sciences et en ingénierie participent à une foire mondiale

Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Short Url
  • Trente-cinq lycéens sélectionnés parmi 210 000 candidats cette année
  • La réduction de l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires fait partie des meilleurs projets

RIYAD: Trente-cinq lycéens saoudiens participent à l’édition 2024 du Regeneron International Science and Engineering Fair (ISEF), à Los Angeles, du 10 au 18 mai, a rapporté vendredi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Ils rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. L’équipe du Royaume sera dirigée par des représentants de la Fondation du roi Abdelaziz et de ses compagnons pour l’encouragement du talent et de la créativité (Mawhiba), et du ministère de l’Éducation.

Les membres de l’équipe saoudienne ont été sélectionnés au début de l’année, parmi plus de 210 000 candidats, par des experts et des spécialistes de Mawhiba. Leurs projets ont fait l’objet d’une évaluation très rigoureuse lors de l’Olympiade nationale pour la créativité scientifique «Ibdaa», ce qui a abouti à la sélection de 180 candidats.

Sur les quarante-cinq élèves dont les projets ont été qualifiés pour la finale de l’Olympiade, trente-cinq lycéens talentueux ont été nommés pour représenter le Royaume à l’ISEF, selon SPA.

Parmi ceux qui ont été nommés, Areej al-Qarni présentera ses travaux de recherche portant sur les moyens de réduire l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires. Ce problème entraîne des pertes énergétiques et financières qui se chiffrent en millions de dollars.

Al-Qarni a expliqué que ses recherches visent à mettre en place des solutions durables à ce problème mondial afin d’économiser de l’énergie et d’assurer la viabilité financière de projets cruciaux.

Img
Areej al-Qarni présentera ses travaux de recherche portant sur les moyens de réduire l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires. (SPA)

Mawhiba a précisé que les étudiants choisis pour représenter le Royaume ont suivi une formation rigoureuse menée par des universitaires et des experts locaux et internationaux dans différentes disciplines, a indiqué SPA.

Le Royaume est l’un des principaux sponsors de l’exposition ISEF 2024, offrant des prix pour des projets innovants dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (Stem). Les lauréats recevront des bourses complètes pour des études de premier cycle à l’Université roi Fahd du pétrole et des mines, et participeront au Programme d’enrichissement universel Mawhiba.

Cette année marque la 18e participation consécutive du Royaume à l’ISEF. Lors des éditions précédentes, les étudiants saoudiens ont remporté 133 prix: 92 grands prix et 41 distinctions spéciales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Tunisie: enquête contre une chroniqueuse qui a ironisé sur la situation du pays

Un décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique". (Photo, AFP)
Un décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique". (Photo, AFP)
Short Url
  • Lors d'une émission sur la chaîne Carthage+ mardi soir, Sonia Dahmani, qui est également avocate, a lancé d'une façon ironique "de quel pays extraordinaire parle-t-on?", en réponse à un autre chroniqueur
  • Jeudi, Mme Dahmani a reçu une convocation, à laquelle elle n'a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d'instruction au tribunal de première instance à Tunis sans que les motifs ne soit précisés, a indiqué son avocate Dalila Msaddek

TUNIS: La justice tunisienne a ordonné une enquête contre une chroniqueuse après des propos sarcastiques sur la situation du pays, en lien avec les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, ont indiqué vendredi ses avocats et des médias locaux.

Lors d'une émission sur la chaîne Carthage+ mardi soir, Sonia Dahmani, qui est également avocate, a lancé d'une façon ironique "de quel pays extraordinaire parle-t-on?", en réponse à un autre chroniqueur qui venait d'affirmer que les migrants venus de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, cherchaient à s'installer en Tunisie.

Cette déclaration a été largement partagée sur les réseaux sociaux, et a été jugée par certains utilisateurs comme "dégradante" pour l'image de la Tunisie.

Jeudi, Mme Dahmani a reçu une convocation, à laquelle elle n'a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d'instruction au tribunal de première instance à Tunis sans que les motifs ne soit précisés, a indiqué son avocate Dalila Msaddek.

"Je refuse de me présenter devant la justice sans connaître les raisons de cette convocation", a expliqué Mme Dahmani à la presse.

En raison de son absence vendredi, le juge d'instruction chargé de cette affaire a émis un mandat d'amener à son encontre, rejetant la demande de ses avocats de reporter son audition.

Selon le texte de cette décision rapporté par les médias, Mme Dahmani fait l'objet d'une enquête pour "utilisation des réseaux de communication pour diffuser des fausses informations dans le but de porter atteinte à la sûreté publique" et pour "incitation à un discours de la haine", en vertu du décret-loi 54.

Ce décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites sur la base de ce texte, selon le Syndicat national des journalistes.

La situation des Africains subsahariens en Tunisie ne cesse d'empirer depuis un discours aux accents xénophobes du président Saied en février 2023 dénonçant l'arrivée de "hordes de migrants" clandestins dans le cadre d'un complot "pour changer la composition démographique" du pays.

 

 


Une attaque sur Rafah provoquerait une « catastrophe humanitaire colossale» , avertit le chef de l'ONU

Short Url
  • Jeudi, des pourparlers indirects visant à arracher une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, après sept mois de guerre, et éviter une offensive majeure sur Rafah, se sont achevés sans accord au Caire
  • Selon l'ONU, environ 110 000 personnes ont fui depuis qu'Israël a appelé lundi la population de l'est de la ville à évacuer

RAFAH: Une offensive terrestre israélienne sur Rafah conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a prévenu vendredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au moment où les opérations militaires contre le Hamas dans cette ville surpeuplée paralysent l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza.

Jeudi, des pourparlers indirects visant à arracher une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, après sept mois de guerre, et éviter une offensive majeure sur Rafah, se sont achevés sans accord au Caire.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré qu'Israël se battrait "seul" après la menace lancée pour la première fois par le président américain, Joe Biden, de cesser certaines livraisons d'armes à son allié en cas d'offensive sur la ville.

Le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a assuré que celle-ci avait suffisamment d'armement pour "accomplir sa mission à Rafah".

Or, une telle opération conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a averti M. Guterres, ajoutant qu'une famine se profilait dans le territoire palestinien.

"Nous sommes activement engagés avec toutes les parties concernées pour la reprise de l'entrée des fournitures vitales, y compris le carburant, par les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom", a-t-il assuré.

Tôt vendredi, des correspondants de l'AFP ont signalé des tirs d'artillerie sur Rafah, dernière ville du sud de Gaza avant la frontière égyptienne, où s'entassent quelque 1,4 million de Palestiniens.

Selon l'ONU, environ 110.000 personnes ont fui depuis qu'Israël a appelé lundi la population de l'est de la ville à évacuer.

"Quelque 30.000 personnes fuient la ville chaque jour", a indiqué à Genève le responsable du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) pour Gaza, Georgios Petropoulos, dont la plupart "ont déjà dû se déplacer à cinq ou six reprises" depuis le début de la guerre.

C'est le cas d'Oum Soubhi, déplacée de Gaza-ville, dans le nord: "Au début de la guerre, nous sommes allés à Rafah, puis nous avons été déplacés plusieurs fois dans la région de Rafah à cause des menaces, des frappes et de la situation effrayante et terrifiante, avant de venir à Nuseirat (centre)", a-t-elle confiée à l'AFP.

Des chars partout

Certains ont pris le chemin de Khan Younès, une ville en ruines proche de Rafah, tandis que d'autres se demandaient où aller dans le territoire palestinien surpeuplé.

"Les chars, l'artillerie et le bruit des bombardements sont incessants. Les gens ont peur et veulent chercher un endroit sûr", a raconté à l'AFP Abdel Rahman, un déplacé.

Des témoins ont aussi fait état vendredi de frappes aériennes et de combats dans la ville de Gaza.

Depuis des mois, Benjamin Netanyahu brandit la menace d'une offensive d'ampleur sur Rafah pour vaincre les derniers bataillons du Hamas qui y sont selon lui regroupés, faisant redouter une aggravation de la crise humanitaire dans le territoire assiégé.

Défiant les mises en garde internationales, l'armée mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitaire.

L'armée a indiqué vendredi poursuivre son "opération antiterroriste de précision" dans certains secteurs de l'est de Rafah, et avoir "éliminé des cellules terroristes lors de combats rapprochés et de frappes aériennes du côté gazaoui du passage frontalier".

Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes revendiqués par le Hamas, l'acheminement de l'aide reste "extrêmement difficile", a affirmé à l'AFP Andrea De Domenico, le chef du bureau de l'agence humanitaire des Nations unies (Ocha) dans les territoires palestiniens.

Les Israéliens "ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l'est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base" dans ces zones de guerre, alors qu'"ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller", a-t-il ajouté.

Si le carburant n'est pas autorisé à entrer, "les conséquences se feront sentir presque immédiatement", a averti jeudi la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russell.

"Les couveuses pour les bébés prématurés ne seront plus alimentées, des enfants et des familles seront déshydratés ou boiront de l'eau non potable, les égouts déborderont en propageant des maladies", a-t-elle prévenu.

Appel à la flexibilité

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent contre Israël, qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait jusqu'à présent 34.904 morts, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

L'Egypte a exhorté vendredi le Hamas et Israël à faire preuve de "flexibilité", afin de parvenir rapidement à un accord pour "mettre fin à la tragédie humanitaire" à Gaza.

"La balle dans le camp d'Israël" 

Après le départ jeudi du Caire des délégations des deux camps, les efforts des pays médiateurs (Egypte, Qatar, Etats-Unis) "se poursuivent" en vue d'une trêve, selon le média Al-Qahera News, proche du renseignement égyptien.

Le Hamas a envoyé un message aux autres factions palestiniennes affirmant que "la balle était désormais entièrement dans le camp" d'Israël.

Il avait donné son feu vert lundi à une proposition de trêve en trois phases de 42 jours chacune, selon lui, incluant un retrait israélien de Gaza ainsi qu'un échange d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens, en vue d'un "cessez-le-feu permanent".

Mais Israël s'oppose à un cessez-le-feu définitif tant que le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, ne sera pas vaincu.

La situation à Gaza est au programme vendredi d'une session spéciale de l'Assemblée générale à l'ONU.