Le plus jeune président du Sénégal prête serment devant ses pairs africains

Bassirou Diomaye Faye quitte la scène après avoir prononcé son discours en tant que président du Sénégal dans un parc d'exposition de la ville nouvelle de Diamniadio, près de la capitale Dakar, le 2 avril 2024 (Photo, AFP).
Bassirou Diomaye Faye quitte la scène après avoir prononcé son discours en tant que président du Sénégal dans un parc d'exposition de la ville nouvelle de Diamniadio, près de la capitale Dakar, le 2 avril 2024 (Photo, AFP).
Le président sénégalais sortant Macky Sall (à droite) aux côtés du président élu du Sénégal Bassirou Diomaye Faye (à gauche) avant une réunion au palais présidentiel à Dakar (Photo, AFP).
Le président sénégalais sortant Macky Sall (à droite) aux côtés du président élu du Sénégal Bassirou Diomaye Faye (à gauche) avant une réunion au palais présidentiel à Dakar (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 avril 2024

Le plus jeune président du Sénégal prête serment devant ses pairs africains

  • Le Sénégal, connu comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, avait traversé une nouvelle crise en février quand le président Sall avait décrété l'ajournement de la présidentielle
  • Ce haut fonctionnaire de l’administration des impôts, qui a gravi discrètement les échelons dans l'ombre de M. Sonko

DAKAR: Le plus jeune président du Sénégal, le panafricaniste de gauche Bassirou Diomaye Faye, élu sur la promesse de rupture avec le système en place, prête serment mardi après une ascension éclair, faisant face à des défis aussi considérables que les espoirs placés en lui.

M. Faye, jamais élu auparavant, devient à 44 ans le cinquième président du pays ouest-africain depuis l'indépendance en 1960.

M. Faye prêtera serment vers 11H40 (locales et GMT) dans un vaste centre à Diamniadio, ville nouvelle près de Dakar, et prononcera un discours vers 12H00. Il succède pour cinq ans à Macky Sall, 62 ans, qui a dirigé le pays de 18 millions d'habitants pendant 12 années et maintenu des relations fortes avec l'Occident et la France tout en diversifiant les partenariats.

Plusieurs chefs d'Etat, dont le Nigérian Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), le Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Gambien Adama Barrow, le Guinéen Mamadi Doumbouya  et le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo sont annoncés. Le vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, le Premier ministre rwandais Edouard Ngirente et le président de l'organe tenant lieu de Parlement au Mali, Malick Diaw, sont attendus.

La passation de pouvoirs entre MM. Sall et Faye aura lieu ensuite au palais présidentiel à Dakar.

Cette alternance par les urnes, la troisième dans l'histoire du Sénégal, marque la fin d'un bras de fer de trois ans entre M. Sall et le duo gagnant de la présidentielle du 24 mars: M. Faye et celui qui, disqualifié, l'a adoubé, Ousmane Sonko.

Nouvelle génération de politiciens 

Surnommé "Diomaye" ("l'honorable" en sérère), M. Faye est musulman pratiquant, marié à deux femmes - c'est le premier président sénégalais polygame - et a quatre enfants. L'homme au visage juvénile incarne une nouvelle génération de jeunes politiciens.

La promesse de la rupture, l'onction d'Ousmane Sonko et l'apparente humilité de cette personnalité issue d'un milieu modeste et éduqué l'ont conduit à une victoire éclatante au premier tour de la présidentielle avec 54,28% des voix, 10 jours seulement après sa libération de prison.

Saluée par Paris, Washington et l'Union africaine, son élection, célébrée par des foules en liesse, a été précédée par trois années de tensions qui ont fait des dizaines de morts.

Le Sénégal, connu comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, avait traversé une nouvelle crise en février quand le président Sall avait décrété l'ajournement de la présidentielle.

Admirateur de l'ex-président américain Barack Obama et du héros sud-africain de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela, M. Faye se dit panafricaniste "de gauche" et prône le rééquilibrage des partenariats internationaux.

Le Sénégal va rester un allié "pour tout partenaire qui s’engagera, avec nous, dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive", a-t-il dit après son élection.

Il veut oeuvrer au retour dans la Cedeao du Burkina Faso, du Mali et du Niger, pays sahéliens dirigés par des juntes qui ont rompu avec l'ancienne puissance coloniale française et se sont tournées vers la Russie.

Front politique et social

Ce haut fonctionnaire de l’administration des impôts, qui a gravi discrètement les échelons dans l'ombre de M. Sonko, a mentionné ses chantiers prioritaires après sa victoire: "baisse du coût de la vie", "lutte contre la corruption" et "réconciliation nationale". Il met en exergue la souveraineté du pays.

Porté au pouvoir par le désir de changement, il devra relever des défis importants. Ses projets concrets restent flous, ainsi que la place faite à M. Sonko.

Il devra d'abord nommer un gouvernement, qui sera composé de "Sénégalaises et Sénégalais de l’intérieur et de la diaspora connus pour leur compétence, leur intégrité et leur patriotisme", a-t-il indiqué.

Ne disposant pas de majorité à l'Assemblée, il devrait être contraint de former des alliances pour faire adopter des lois avant une éventuelle dissolution.

Il est particulièrement attendu sur le front de l'emploi, dans un pays où 75% de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage est officiellement de 20%, poussant des jeunes, de plus en plus nombreux, à fuir la pauvreté et à entreprendre un périlleux périple vers l'Europe.

M. Sall, pour sa part, a été désigné envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète, créé pour combattre la pauvreté, préserver la planète et soutenir les pays vulnérables, et prendra ses fonctions dès la fin de son mandat, selon ses services.

Dans un communiqué publié lundi, il dit rester à la présidence de son parti, l'Alliance pour la République, et demande à ses membres de dresser un "bilan objectif" de la présidentielle en vue d'une "relance" de l'organisation.


« Un jour historique » : les Mexicains sur le point d'élire leur première présidente

Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés. (AFP).
Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés. (AFP).
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  • En trois mois de campagne, l'ex-maire de Mexico, candidate du Mouvement pour la régénération nationale (Morena), a régulièrement devancé de 17 points en moyenne sa rivale de centre-droit, Xochitl Galvez
  • Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés

MEXICO: Le Mexique se rend aux urnes dimanche et s'apprête à élire, sauf coup de théâtre, la première femme présidente de l'histoire du pays, gangréné par la violence lié au narcotrafic et où l'ONU décompte une dizaine de féminicides par jour.

"Un jour historique. Je me sens très contente", a déclaré à la presse la favorite de l'élection présidentielle, la candidate de la gauche au pouvoir Claudia Sheinbaum , après avoir voté dans le sud de la capitale Mexico.

En trois mois de campagne, l'ex-maire de Mexico, candidate du Mouvement pour la régénération nationale (Morena), a régulièrement devancé de 17 points en moyenne sa rivale de centre-droit, Xochitl Galvez, soutenue par une coalition de trois partis.

Claudia Sheinbaum a confié qu'elle n'avait pas voté pour elle-même à la présidentielle, mais pour une pionnière de la gauche mexicaine, Ifigenia Martinez, 93 ans, en hommage à sa lutte. "Que vive la démocratie!", a conclu Mme Sheinbaum.

Au Mexique, où 98,3 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales selon l'Institut national électoral (INE), les bulletins de vote prévoient une case vide permettant de voter pour des candidats non enregistrés.

"Je suis très optimiste", a déclaré la candidate de l'opposition Xochitl Galvez après avoir voté. L'ex-sénatrice de centre-droit a déclaré pendant la campagne qu'elle misait sur un "vote caché" en sa faveur, qui aurait échappé aux sondages.

Mme Galvez a voté après avoir longtemps attendu sous un soleil de plomb, comme beaucoup de Mexicains. Plusieurs bureaux de vote ont ouvert avec du retard en plusieurs endroits du pays, d'après des témoignages rapportés par Milenio TV.

« Le temps des femmes »

Le troisième candidat, Jorge Alvarez Maynez, 38 ans, a emmené son jeune fils dans l'isoloir pour une leçon de civisme.

"C'est une démocratie imparfaite (...) mais nous avons avancé en tant que pays", a déclaré le représentant du Mouvement citoyen (MC) après avoir voté.

La violence a rattrapé la journée électorale dans le plus grand pays hispanophone du monde, où ont lieu également des élections au niveau local, avec l'assassinat d'un candidat à un mandat dans l'Etat du Michoacan (ouest).

Israel Delgado, 35 ans, a été tué par balle dans la nuit de samedi à dimanche. Avant lui, au moins 25 candidats avaient été assassinés, d'après le comptage de l'AFP.

De Cancun (sud-est) à Mexico, les files ont commencé à se former dès l'ouverture des bureaux de vote à 08h00 locales (14h00 GMT pour Mexico).

"Je crois que ça va être historique en terme de participation", affirme Ana Hernandez, 28 ans, politologue, devant un bureau de vote dans la capitale.

Clemencia Hernandez, femme de ménage de 55 ans, s'apprête à voter pour Caudia Sheibaum à Mexico. "Une femme présidente représentera une transformation et espérons qu'elle fasse davantage pour ce pays. Ici la violence contre les femmes est à 100%. Beaucoup de femmes sont soumises par leurs partenaires, qui ne les laissent pas sortir de la maison pour travailler", dit-elle.

"Aucun gouvernement avant ne s'était préoccupé autant des personnes âgées", argumente-t-elle, en référence au président sortant Andres Manuel Lopez Obrador, le mentor politique de Claudia Sheinbaum.

Eunice Carlos, retraitée de 70 ans qui attend de voter dans le quartier résidentiel de Polanco, juge au contraire que M. Lopez Obrador a été "un président très néfaste, en premier lieu parce qu'il nous a divisés". "Mon vote va en faveur de la démocratie avec Xochitl Galvez".

Les électeurs sont également appelés à renouveler le Congrès et le Sénat, à choisir les gouverneurs dans neuf des 32 Etats et à désigner des députés locaux et maires.

En tout, 20.000 postes sont à pourvoir lors de ces élections à un tour. Les premières tendances pour la présidentielle seront connues quelques heures après la fermeture des bureaux de vote sur la côte Pacifique.

"C'est le temps des femmes et de la transformation", a proclamé Claudia Sheinbaum, portée par la popularité du président sortant, lors de son dernier rassemblement de campagne mercredi à Mexico.

"Cela veut dire vivre sans peur et être libres de violences", a ajouté Mme Sheinbaum. Chaque jour, une moyenne de neuf à dix femmes sont assassinées au Mexique, selon l'ONU Femmes.

D'origine modeste, née d'un père indigène, cheffe d'entreprise, sa rivale Xochitl Galvez a dénoncé l'échec de la politique de sécurité du gouvernement sortant, parlant de "186.000 personnes assassinées et 50.000 personnes disparues" depuis 2018.

Violence des cartels

La lutte contre la violence des cartels, des gangs et des bandes sera le premier défi de la future présidente, d'après Michael Shifter, chercheur au centre d'analyse Dialogo Interamericano, dont le siège est à Washington.

Au total, quelque 450.000 personnes ont été assassinées depuis 2006, quand l'ex-président Felipe Calderon a envoyé l'armée contre les cartels.

Mme Sheinbaum a promis de poursuivre la politique actuelle, qui consiste à s'attaquer aux causes de la violence plutôt que le tout-répressif, tout en luttant contre "l'impunité". Mme Galvez a déclaré qu'elle voulait en finir avec les "accolades" aux cartels.


Guerre à Gaza : les Maldives ferment leurs frontières aux Israéliens

Cette petite république islamique de plus de 1.000 îlots coralliens est réputée pour ses plages de sable blanc et ses lagons turquoise et est une destination privilégiée du tourisme de luxe. (AFP).
Cette petite république islamique de plus de 1.000 îlots coralliens est réputée pour ses plages de sable blanc et ses lagons turquoise et est une destination privilégiée du tourisme de luxe. (AFP).
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  • Le chef de l'Etat de cet archipel de l'océan Indien, Mohamed Muizzu, a "décidé d'imposer une interdiction des passeports israéliens",
  • Le président Muizzu a également annoncé une campagne nationale de collecte de fonds intitulée "Les Maldiviens solidaires de la Palestine".

MALE: Les Maldives vont interdire l'entrée de leur territoire aux Israéliens, a annoncé dimanche le bureau du président, en annonçant une action nationale en "solidarité avec la Palestine".

Le chef de l'Etat de cet archipel de l'océan Indien, Mohamed Muizzu, a "décidé d'imposer une interdiction des passeports israéliens", a déclaré un porte-parole dans un communiqué, sans donner de détails sur la date d'entrée en vigueur de l'interdiction.

Le président Muizzu a également annoncé une campagne nationale de collecte de fonds intitulée "Les Maldiviens solidaires de la Palestine".

Cette petite république islamique de plus de 1.000 îlots coralliens est réputée pour ses plages de sable blanc et ses lagons turquoise et est une destination privilégiée du tourisme de luxe.

Les Maldives avaient levé une interdiction précédente frappant les touristes israéliens au début des années 1990 et avaient décidé de normaliser leurs relations avec Israël en 2010. Mais la tentative de normalisation a fait long feu après le renversement du président Mohamed Nasheed en février 2012.

Les partis d'opposition et des alliés du gouvernement des Maldives ont fait pression sur M. Muizzu pour qu'il interdise l'entrée des Israéliens dans le pays, en signe de protestation contre la guerre à Gaza.

Selon des statistiques officielles, le nombre d'Israéliens ayant visité les Maldives est tombé à 528 au cours des quatre premiers mois de l'année, soit une baisse de 88% par rapport à la même période l'an dernier.

En réponse à la décision de Malé, les autorités israéliennes ont appelé leurs citoyens à éviter de séjourner aux Maldives.

"Concernant les citoyens israéliens qui se trouvent dans ce pays, il est recommandé d'envisager d'en partir, car s'ils se retrouvent en situation de détresse pour quelque raison que ce soit, il nous sera difficile de leur venir en aide", a déclaré un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a fait 1.189 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les assaillants ont également pris 252 otages. 121 restent détenus à Gaza, dont 37 sont morts, selon l'armée.

L'offensive de représailles d'Israël a depuis tué au moins 36.439 personnes à Gaza, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.


Donald Trump crée un compte TikTok, après avoir essayé d'interdire l'application

Dimanche à la mi-journée, l'ancien président comptait plus de deux millions d'abonnés sur son compte @realDonaldTrump. (AFP)
Dimanche à la mi-journée, l'ancien président comptait plus de deux millions d'abonnés sur son compte @realDonaldTrump. (AFP)
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  • Dans une vidéo de 13 secondes postée samedi soir, on voit le candidat républicain à la présidentielle de novembre assister à un combat de MMA à Newark, dans le New Jersey, dans le nord-est des Etats-Unis
  • L'ancien président est accompagné du patron de l'organisation d'arts martiaux mixtes UFC, Dana White, qui annonce au début de la vidéo que "le président est maintenant sur TikTok"

WASHINGTON: L'ancien président américain Donald Trump a créé un compte TikTok, publiant sa première vidéo sur le réseau social ultra populaire qu'il avait tenté d'interdire quand il était président.

Dans une vidéo de 13 secondes postée samedi soir, on voit le candidat républicain à la présidentielle de novembre assister à un combat de MMA à Newark, dans le New Jersey, dans le nord-est des Etats-Unis.

L'ancien président est accompagné du patron de l'organisation d'arts martiaux mixtes UFC, Dana White, qui annonce au début de la vidéo que "le président est maintenant sur TikTok".

"C'est un honneur pour moi", lui répond Donald Trump.

Dimanche à la mi-journée, l'ancien président comptait plus de deux millions d'abonnés sur son compte @realDonaldTrump.

Fin avril, le président américain Joe Biden a promulgué une loi qui prévoit d'interdire TikTok aux Etats-Unis si sa maison mère chinoise Bytedance ne trouve pas d'acheteur dans les 12 mois.

TikTok et ByteDance ont porté plainte début mai contre les États-Unis, arguant que la loi était "inconstitutionnelle".

En 2020, Donald Trump avait cherché à faire interdire TikTok par décret, invoquant en particulier des menaces pour la sécurité nationale.

Le recours intenté par l'application qui compte 170 millions d'utilisateurs aux Etats-Unis a fait long feu, la justice fédérale ayant estimé que la liberté d'expression était menacée.