L’armée américaine détruit des drones houthis au-dessus de la mer Rouge et au Yémen

Un membre des Houthis porte un faux drone pour soutenir les attaques contre les navires en mer Rouge, à Sanaa, au Yémen, le 16 février 2024 (Photo, Reuters).
Un membre des Houthis porte un faux drone pour soutenir les attaques contre les navires en mer Rouge, à Sanaa, au Yémen, le 16 février 2024 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 02 avril 2024

L’armée américaine détruit des drones houthis au-dessus de la mer Rouge et au Yémen

  • En réponse aux attaques des Houthis en mer Rouge, les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé des dizaines de frappes sur Sanaa, Saada, Hodeïda et d’autres régions du Yémen
  • Le Commandement central américain rapporte également régulièrement qu’il abat des drones et des missiles houthis, ou les détruit au sol au Yémen avant leur lancement

AL-MOUKALLA: Le Commandement central américain (Centcom) a déclaré dimanche que ses forces avaient détruit deux drones au Yémen et au-dessus de la mer Rouge.

Lors de cette dernière série d’escarmouches entre les Houthis et les forces maritimes dirigées par les États-Unis dans la région, un drone a été détruit samedi matin au-dessus de la mer Rouge et un autre au sol alors que ce dernier s’apprêtait à être lancé dans une zone du Yémen contrôlée par les Houthis, indiquent des responsables militaires. Les drones étaient utilisés pour cibler les navires de la coalition et les navires commerciaux internationaux en mer Rouge, ajoutent-ils.

Dans un message relatif à la destruction des drones publié sur le réseau social X, le Centcom indique: «Ces actions sont nécessaires pour protéger nos forces, garantir la liberté de navigation et rendre les eaux internationales plus sûres pour les navires américains, marchands et de la coalition.»

Les Houthis n’ont revendiqué aucune autre attaque en mer Rouge depuis mardi, bien que l’armée américaine ait déclaré avoir abattu des missiles balistiques ainsi que des drones tirés par les forces du groupe ces derniers jours.

Depuis le mois de novembre, les Houthis ont saisi un navire commercial et lancé des centaines de drones, de missiles balistiques et de bateaux télécommandés qui ciblaient des navires militaires et commerciaux dans la mer Rouge, le détroit de Bab-el-Mandeb et le golfe d’Aden. Ils affirment que leur objectif est de bloquer les principales voies de navigation pour les navires qui ont des liens avec Israël ou qui se dirigent vers ce pays afin de faire pression sur les autorités israéliennespour qu’elles autorisent les livraisons d’aide humanitaire aux Palestiniens dans la bande de Gaza.

En réponse aux attaques des Houthis en mer Rouge, les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé des dizaines de frappes sur Sanaa, Saada, Hodeïda et d’autres régions du Yémen contrôlées par les Houthis. Ils ont ciblé des sites militaires, des lanceurs de missiles et de drones ainsi que des installations souterraines de stockage d’armes, selon les forces des deux nations.

Drones abattus au sol 

Le Centcom rapporte également régulièrement qu’il abat des drones et des missiles houthis, ou qu’il les détruit au sol avant leur lancement au Yémen.

Par ailleurs, le Réseau yéménite pour les droits et libertés, un organisme de défense des droits humains, a fait savoir que les mines terrestres et autres engins explosifs posés par les Houthis avaient tué ou blessé 3 607 personnes à travers le pays au cours des six dernières années.

Entre janvier 2018 et février 2024, 1 219 civils ont été tués par de tels engins, dont 317 enfants et 108 femmes. En outre,1 624 civils ont été blessés, parmi lesquels 403 enfants et 236 femmes. 764 autres Yéménites sont désormais handicapés à vie, ayant perdu des membres ou la vue, à la suite de l’explosion de mines terrestres.

La province méridionale de Taïz a enregistré le plus grand nombre de décès en lien avec les mines terrestres(214 personnes), indique l’organisation. Elle est suivie par la province occidentale de Hodeïda (154 personnes), la province centrale de Marib (148 personnes) et la province septentrionale de Jouf (102 personnes). D’autres provinces yéménites, notamment Lahj, Ibb, Sanaa, Abyan, Dhale, Saada et Hajjah, ont signalé une diminution du nombre de victimes des mines terrestres.

Ousama al-Gosaibi, directeur général du projet de déminage Masam, financé par l’Arabie saoudite au Yémen, a critiqué la communauté internationale pour son «inaction» face à la prolifération des mines terrestres posées par les Houthis dans le pays. Il a exhorté le monde à aider le Yémen dans ses opérations de déminage et à déployer davantage d’efforts pour persuader les Houthis d’arrêter de poser ces engins et de soumettre des cartes qui montrent l’emplacement des minesdéjà placées.

Masam a indiqué avoir éliminé 436 376 mines antipersonnel et antichar, engins explosifs improvisés et munitions non explosées sur 55 390 882 mètres carrés de sol yéménite depuis le début de ses activités, à la mi-2018.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: hausse des interceptions de migrants tentant de traverser la Méditerranée

Les garde-côtes tunisiens tentent d'arrêter les migrants en mer alors qu'ils tentent de traverser vers l'Italie, au large de Sfax, en Tunisie, le 27 avril 2023 (Photo, Reuters).
Les garde-côtes tunisiens tentent d'arrêter les migrants en mer alors qu'ils tentent de traverser vers l'Italie, au large de Sfax, en Tunisie, le 27 avril 2023 (Photo, Reuters).
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  • La Tunisie est, avec la Libye, l'un des principaux points de départ des migrants vers l'île italienne de Lampedusa
  • Sous l'impulsion de l'Italie, l'Union européenne a conclu l'été dernier avec Tunis un accord, très critiqué en Europe

TUNIS: Les interceptions de migrants tentant de traverser la Méditerranée vers l'Italie à partir des côtes tunisiennes ont augmenté de 22,5% de janvier à avril par rapport à la même période une année auparavant, pour dépasser les 21.000 personnes "empêchées de partir ou secourues" en mer, a annoncé la Garde nationale tunisienne dimanche.

Au total, la Garde nationale qui chapeaute aussi les gardes-côtes a "intercepté ou secouru" 21.545 personnes sur les quatre premiers mois de cette année, contre 17.576 sur la même période de 2023, pour un nombre d'opérations équivalent (751 contre 756), selon un communiqué officiel.

En revanche, elle a récupéré seulement 291 corps de personnes victimes de naufrage, en majorité des "étrangers" (catégorie désignant essentiellement des ressortissants d'Afrique subsaharienne), depuis le début de l'année, contre 572 sur la même période de 2023 en triplant presque son nombre d'opérations (1.967 contre 686).

La Garde nationale a également "empêché" 21.462 personnes d'entrer sur le territoire tunisien, par ses frontières avec l'Algérie à l'ouest et la Libye à l'est, soit quatre fois plus que les 5.256 répertoriés l'année précédente.

La région de Sfax, deuxième ville du pays située au centre-est de la Tunisie, est restée l'épicentre des départs clandestins avec 19.457 migrants "empêchés" de traverser contre 15.468 l'année précédente, selon la Garde nationale.

La Tunisie est, avec la Libye, l'un des principaux points de départ des migrants vers l'île italienne de Lampedusa, située à moins de 150 km des plages de la région de Sfax.

Accord critiqué

L'an passé, des dizaines de milliers de ressortissants subsahariens, fuyant la pauvreté et des conflits notamment au Soudan, ainsi que des milliers de Tunisiens, poussés par la crise économique et des tensions politiques, ont tenté la périlleuse traversée de la Méditerranée.

Sous l'impulsion de l'Italie, l'Union européenne a conclu l'été dernier avec Tunis un accord, très critiqué en Europe, prévoyant des aides financières --au total 255 millions d'euros-- en contrepartie d'efforts accrus pour réduire ces départs.

L'approche de l'Etat tunisien "n'est pas une approche de sauvetage mais d'interception" tout comme les moyens et les formations octroyées aux forces de sécurité tunisiennes, a dénoncé récemment auprès de l'AFP Romdhane Ben Amor, porte-parole de l'ONG FTDES.

Selon un récent rapport de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur la dernière décennie, plus de 27.000 migrants ont péri en Méditerranée, dont plus de 3.000 l'an passé.


Gaza: le Hamas estime que les déclarations de Biden sur les otages sont «  un revers » pour les négociations

Selon l'ONU, quelque 1,4 million de Palestiniens pour la plupart déplacés par les bombardements israéliens et les combats s'entassent à Rafah. (AFP).
Selon l'ONU, quelque 1,4 million de Palestiniens pour la plupart déplacés par les bombardements israéliens et les combats s'entassent à Rafah. (AFP).
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  • M. Biden a estimé samedi qu'un cessez-le-feu était possible "demain" si les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre étaient relâchés
  • Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée

DOHA: Le Hamas a estimé dimanche que les déclarations la veille du président américain Joe Biden sur les otages constituaient "un revers" pour les négociations en vue d'une trêve dans la bande de Gaza.

M. Biden a estimé samedi qu'un cessez-le-feu était possible "demain" si les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre étaient relâchés.

Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

"Nous condamnons cette position du président américain, nous la considérons comme un revers par rapport aux résultats du dernier cycle de négociations", a déclaré le mouvement dans un communiqué.

Vendredi, le Hamas a déclaré qu'Israël avait "rejeté la proposition soumise par les médiateurs" égyptien, qatari et américain, tandis que le mouvement islamiste palestinien l'avait "acceptée", après des pourparlers au Caire pour arracher une trêve à Gaza associée à la libération d'otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Dimanche, le Hamas a également affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'était "empressé de faire capoter" les pourparlers en attaquant Rafah, ville du sud de la bande de Gaza qu'il considère comme le dernier bastion du Hamas.


Une offensive à Rafah n'éliminerait pas le Hamas, juge Blinken

 Une offensive majeure d'Israël à Rafah provoquerait "le chaos" et "l'anarchie", sans pour autant éliminer le Hamas, a alerté le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. (AFP).
Une offensive majeure d'Israël à Rafah provoquerait "le chaos" et "l'anarchie", sans pour autant éliminer le Hamas, a alerté le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. (AFP).
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  • Le plan actuellement envisagé par Israël à Rafah "risque de provoquer d'énormes dégâts auprès de la population civile sans pour autant résoudre le problème", a estimé le chef de la diplomatie américaine, M. Blinken, sur NBC
  • Selon lui, une intervention israélienne à Rafah risquerait de créer "le chaos", "l'anarchie", et à terme, un retour du Hamas

WASHINGTON: Une offensive majeure d'Israël à Rafah provoquerait "le chaos" et "l'anarchie", sans pour autant éliminer le Hamas, a alerté le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken dimanche, maintenant la pression sur Israël.

Le plan actuellement envisagé par Israël à Rafah "risque de provoquer d'énormes dégâts auprès de la population civile sans pour autant résoudre le problème", a estimé le chef de la diplomatie américaine, M. Blinken, sur NBC.

Selon lui, une intervention israélienne à Rafah risquerait de créer "le chaos", "l'anarchie", et à terme, un retour du Hamas.

"Nous avons vu le Hamas revenir dans les zones qu'Israël a libérées dans le nord, même à Khan Younès", ville en ruines proche de Rafah, a assuré le secrétaire d'Etat.

Les Etats-Unis ont publiquement menacé de suspendre la livraison de certaines catégories d'armes à leur allié Israël, notamment des obus d'artillerie, si Israël lançait une offensive majeure dans la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à laquelle le président Joe Biden s'oppose.

Des inquiétudes réitérées par le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, lors d'un entretien dimanche avec son homologue israélien Tzahi Hanegbi, selon un communiqué de la Maison Blanche.

D'après l'exécutif américain, M. Hanegbi a confirmé qu'Israël "prenait bien en compte les préoccupations des Etats-Unis".

A la question de savoir si les Etats-Unis considéraient que davantage de civils avaient été tués à Gaza que de membres du Hamas, Antony Blinken a répondu "oui", dimanche à la chaîne CBS.

M. Blinken s'est par ailleurs entretenu dimanche avec le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et a insisté de nouveau sur l'opposition américaine à une opération terrestre majeure à Rafah, a rapporté le département d'Etat.

Le secrétaire d'Etat "a souligné le besoin urgent de protéger les civils et les travailleurs humanitaires à Gaza et exhorté le ministre (Gallant) à garantir que de l'aide puisse entrer dans Gaza", a indiqué dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 35.034 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Le conflit actuel a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.